r Dossier pédagogique LINDER FEMME / OBJET Exposition à l’ARC du 1er février au

r Dossier pédagogique LINDER FEMME / OBJET Exposition à l’ARC du 1er février au 21avril 2013 Dossier pédagogique – Service culturel – Musée d’art Moderne de la Ville de Paris – Janvier 2013 2 Ce document est conçu pour tous les enseignants et les personnels encadrants des structures socioculturelles qui souhaitent découvrir l’exposition. Il propose des questionnements et des pistes d’exploitation pédagogique en prolongement. En regard des programmes de l’Education Nationale, il a pour mission de favoriser l’approche et la compréhension des œuvres et d’accompagner la sensibilisation à l’Histoire des Arts. MUSEE D’ART MODERNE DE LA VILLE DE PARIS 11 Avenue du Président Wilson – 75116 Paris Ouvert du mardi au dimanche de 10h à 18h Nocturne le jeudi jusqu'à 22h www.mam.paris.fr Directeur : Fabrice Hergott Commissariat : Emmanuelle de l’Ecotais Assistée de Véronique Bérard-Rousseau Sommaire L’exposition 3 Aide à la visite 4/7 Quelques références d’histoire de l’art 8 Eléments d’analyse 9 Commentaires autour d’une œuvre 10 Repères et pistes 11 D’autres œuvres 12/13 Service culturel 14 Informations pratiques 15 Dossier pédagogique – Service culturel – Musée d’art Moderne de la Ville de Paris – Janvier 2013 3 L’exposition Le Musée d’Art moderne de la Ville de Paris présente la première rétrospective consacrée à l’artiste britannique Linder Sterling dite Linder. Le parcours de l’exposition présente les trois grands axes de son travail : les arts visuels, la musique et la mode. Avec près de 200 œuvres, elle rassemble un large choix de photographies, photomontages, boîtes lumineuses et œuvres sur papier, mais aussi des costumes, des vidéos, du son et la retransmission de performances, notamment le concert de 1981 durant lequel elle portait une robe constituée de viande crue. Depuis 1976, Linder investit différentes formes artistiques, des arts plastiques à la musique en passant par la mode. Elle compose des photomontages, à la manière des artistes dada John Heartfield et Hannah Höch, tout en étant partie prenante de la scène post-punk anglaise de Manchester : elle réalise la fameuse couverture d’Orgasm Addict des Buzzcocks en 1977 et fonde avec Ian Devine le groupe Ludus en 1978. Le collage lui permet de créer des images transgressives engagées dans une action politique féministe. Linder décrit ses œuvres comme des "auto-montages". Elle souhaite rompre l'image idéale de la femme en faisant le portrait de son aliénation. Prélevant ses éléments aussi bien dans les magazines érotiques que dans les revues automobiles, culturelles ou culinaires, toutes époques confondues, Linder réalise des œuvres dans lesquelles la femme n’est qu’un objet commercial, voire un « sex toy », dénonçant ainsi toutes les violences qui lui sont faites. Et au-delà de ses dénonciations féministes, l’artiste met en évidence d’une manière particulièrement efficace, l’indécence contenue dans l’imagerie publicitaire. Linder étudie également son propre corps : elle pratique des exercices de body-building, se badigeonne de maquillage, s’enduit de substances comestibles, bref, se transforme et se déforme, attire, choque ou provoque. Puis elle se réfère avec humour aux Ballets Russes, glorifie les danseurs tout en voilant leur face sous des gâteaux luisants. Adepte de musique expérimentale, Linder est aussi très proche de Morrissey, qu’elle a suivi dans ses tournées et pour lequel elle réalise les couvertures d’albums (« Your Arsenal », 1992). Née Linda Mulvey à Liverpool en 1954, Linder Sterling grandit dans un village vers Wigan, héritant de l’histoire de cette ancienne ville minière et, via ses parents, du traumatisme de la Seconde Guerre mondiale. De 1972 à 1977, elle étudie le design graphique à Manchester Polytechnics où elle apprend à déjouer l’emprise des jeux typographiques. Elle vit et travaille aujourd’hui à Lancashire. Publication La publication qui accompagne l’exposition se présente sous la forme d’un fanzine, réalisée en collaboration avec l’artiste. En proposant une approche ludique de l’exposition, l’ouvrage évoquera à la fois les débuts de l’artiste – elle doit sa première reconnaissance à ses interventions dans le fanzine Punk « The Secret Public » – et sa double reconnaissance par le milieu de l’art et de la mode. Avertissement : l’exposition « Linder Femme/Objet » comporte des images susceptibles de heurter la sensibilité d’un public non averti. Dossier pédagogique – Service culturel – Musée d’art Moderne de la Ville de Paris – Janvier 2013 4 Aide à la visite En 1976, Linder se rend dans un club de travestis à Manchester, le Dickens Bar. « Dans ces années là, les clubs gays étaient les seuls endroits où l’on pouvait porter n’importe quoi sans qu’on vous remarque. Partout ailleurs à Manchester vous paraissiez ridicule et vous faisiez l’objet de violence occasionnelle. Les hommes et les femmes au sein du club Dickens pouvaient être perçus comme homme ou femme, passaient de l’un à l’autre très facilement et étaient à l’aise dans les deux. J'ai toujours voulu que chacun puisse se déguiser et s'amuser - ou même se déguiser et être malheureux - sans être persécuté de quelque façon que ce soit. » (Interview de Linder par Fabienne Dumont, octobre 2012) We are the kind of people who know the value of time, 1976-1977 © Linder Premiers photomontages « J’ai toujours aimé les magazines, j’en avais deux piles distinctes, l’une constituée de magazines féminins : mode, romance… L’autre pile était constituée de magazines pour hommes : automobile, bricolage, pornographie (un autre aspect de l’univers féminin). Je voulais faire s’accoupler les cuisines aménagées et la pornographie afin de voir quelle espèce en naîtrait. Je travaillais toujours sur une plaque de verre, au scalpel, très proprement, comme si je faisais un puzzle. »1 Sans titre, 1977 © Linder ! Citée par Jon Savage dans « Ne reste pas spectateur », in Europunk, la culture visuelle punk en Europe [1976- 1980], sous la direction d’Eric de Chassey, Académie de France à Rome – Villa Médicis, Drago, 2011, p.192 JE ME SUIS TOUJOURS TRAITEE COMME UN OBJET TROUVE Dossier pédagogique – Service culturel – Musée d’art Moderne de la Ville de Paris – Janvier 2013 5 Concert Ludus à l’Hacienda, 5 novembre 1982 Linder crée le groupe Ludus en 1978. Durant ce concert à l’Hacienda, Linder apparaît vêtue d’une robe en viande, provenant directement des poubelles d’un restaurant chinois : des têtes de poulet, des pattes et des viscères sont accrochés à sa jupe et son corset : « C’était grotesque, mais personne ne pouvait comprendre ce que je portais au début, avant que les spots ne s’allument, car dans l’obscurité le corset de viande semblait couvert de fleurs. » Lors de l’entrée du public, ses deux managers, Liz Naylor et Cath Carroll, proposent les restes enveloppés dans les pages d’un magazine pornographique. Elles décorent aussi la salle de tampons trempés dans de l’encre rouge, et le bar doit servir des « Bloody Linder cocktails». Pour couronner le tout, elle finit par ôter sa robe, révélant un énorme godemiché noir. Il s’agit là d’une véritable performance physique, durant laquelle Linder, qui est végétarienne, exprime violemment sa rage et son dégoût. Elle chante puis hurle jusqu’à plus soif : « Women, wake up ! » Ludus Concert, with Meat Dress, Hacienda, Manchester, 1982 DVD © Linder Cakewalk dégagé, 2010 Petite fille, Linder avait supplié de pouvoir suivre des cours de danse, mais ses parents avaient répondu en riant « comment, quand, où, pourquoi ? » Le milieu ouvrier dans lequel elle vivait ne permettait pas d’apprendre à danser. Elle passait donc son temps à compulser les revues de danse. Le « cakewalk » est une danse inventée par les noirs américains pour se moquer de la manière de danser des blancs. Ironique et fascinée, Linder recouvre ses danseuses de tartes à la crème. Cakewalk dégagé, 2010 © Linder LES FEMMES ONT PLUS D’UNE PAIRE DE LEVRES JE SUIS AUSSI INTRIGUEE PAR LES REPRESENTATIONS DE LA FEMME DANS PLAY BOY QUE JE LE SUIS QUAND JE VOIS LES FEMMES DANS ELLE Dossier pédagogique – Service culturel – Musée d’art Moderne de la Ville de Paris – Janvier 2013 6 Oh Grateful Colours, Bright Looks II, 2009 (Photographie de Tim Walker) Le titre est repris d’un poème de Stevie Smith (1902-1971, poétesse et romancière britannique). Les photographies, dont Linder est « l’objet », ont été réalisées par le photographe de mode Tim Walker. Dans ces images, Linder mime les poses de la ménagère de banlieue, habillée seulement d’un sous- vêtement, porté comme un vêtement de jour, créant ainsi un sentiment d’étrangeté. Le collage de diverses roses – rappelant ces romans à l’eau de rose qu’affectionnent ces femmes au foyer - renforce la caricature. Oh Grateful Colours, Bright Looks II, 2009 © Linder The Myth of the Birth of the Hero IV, 2012 Récemment, Linder a voulu créer des « pretty boys », comme elle avait réalisé Pretty Girls en 1976. Ces collages sont exécutés à partir de pages de magazines gays, car « on ne trouve nulle part ailleurs l’homme hétérosexuel érotique ». « Dans le folklore britannique, il y a l’histoire de l’Homme Vert, un être païen et puissant, j’ai voulu utiliser des montages qui pour moi représentent ces Hommes Verts à la fin du vingtième siècle – voraces, uploads/s3/ exposition-linder-musee-art-moderne-2013.pdf

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