a) LES CONSTITUANTS OBLIGATOIRES 1. La phrase assertive: critères de définition

a) LES CONSTITUANTS OBLIGATOIRES 1. La phrase assertive: critères de définition; test de la vérité; marques de l’assertion: suprasegmentales (intonation) et segmentales: position des constituants du noyau; inversion du sujet nominal; inversion du sujet pronominal; place des déterminants obligatoires et facultatifs du verbe. 2. La phrase interrogative: définition; interrogation directe/vs/indirecte; interrogation totale (oui/non) /vs/ partielle; L’interrogation totale directe: marques (procédés): intonation, inversion du pronom sujet, reprise du sujet nominal; interrogation est-ce que; interrogation par exposants; interrogation à particule ti - procédé populaire; L’interrogation directe partielle (de constituants): intonation, substituts interrogatifs (formes, distribution par fonctions syntaxiques, place); inversion du sujet pronominal; inversion du sujet nominal (conditions); reprise du sujet nominal; formes renforcées /vs/ non renforcées des substituts; formes simples /vs/ formes composées; L’interrogation indirecte - subordonnée complétive; question propositionnelle (totale): introducteurs (si), mode et absence de procédés interrogatifs; question de fonction propositionnelle (partielle): formes de substituts, procédé spécifique: inversion du sujet nominal (condition); interrogation réalisée avec l’infinitif. 3. La phrase impérative: définition; marques spécifiques: intonation et mode verbal (impératif et modes de suppléance); effacement du sujet; adverbe donc accompagnant l’impératif; noms en apostrophe et pronoms renvoyant au sujet effacé; interjections fonctionnant comme phrases impératives. 4. La phrase exclamative: définition, marques spécifiques: intonation, intensifs et structure du noyau; La phrase exclamative organisée: procédés exclamatifs: intonation, intensifs, inversion du pronom sujet; La phrase exclamative inorganisée: le monorème et le dirème exclamatifs; intensifs, disjonction des termes, mode verbal; les phrases- interjections: définition et fonctionnement des interjections. b) LES CONSTITUANTS FACULTATIFS 1. La phrase négative: négation grammaticale/vs/négation lexicale; négation prédicative (propositionnelle) /vs/ négation nonprédicative (de constituant): les formants de la négation prédicative: formant discontinu ne...pas; effacement obligatoire de pas; effacement facultatif de pas; négation multiple; négation restrictive (exceptive) avec que; négation exceptive annulée; négation des constituants coordonnés: explicitation des deux constituants ou d’un seul et formants négatifs; négation explétive; négation de constituant et combinaison avec l’emphase. 2. La phrase passive: Le passif - voix (catégorie grammaticale) ou / et constituant de phrase; actants du verbe (agent et patient) et condition de l’existence d’un patient objet direct pour la T passive; opérations de la T passive (modification de la forme verbale, position des deux GN actants et leurs fonctions syntaxiques); complément d’agent: choix de la préposition (critères sémantiques et grammaticaux de sélection de par et de); effacement du complément d’agent. 3. La phrase emphatisée: définition de l’emphase; accent emphatique; Emphase non oppositive: détachement et pronominalisation du constituant emphatisé; segments introducteurs et pronominalisation; Emphase oppositive: accent emphatique + segments spécialisés (c’est qui/que, seul, même). 4. La phrase impersonnelle: définition; absence de référence pour le GN occupant la position de sujet; types de structures impersonnelles: il + V météorologique; il + V + GN /vs/ structure personnelle (GN + V); il fait + GN (GAdj); il est + GAdj + que P (indicatif ou subjonctif); il est + GAdj + de Inf (sujet indéterminé); passif impersonnel; pronominal impersonnel; structures impersonnelles avec les démonstratifs neutres: c’est + GN/GAdj (Adv); c’est + GAdj + que P/ de Inf; ceci (ceci, ça) + V; structures automatisées avec ça (langue familière). Chapitre 1 Les constituants de phrase 1.0. La phrase, en tant qu’énoncé, se rapporte à l’activité d’un énonciateur qui prend en charge son énoncé, en exprimant son attitude à l’égard de ce qu’il dit. En même temps, l’énonciateur établit une certaine relation avec son interlocuteur, par le fait de présenter son énoncé comme vrai ou faux, possible ou impossible, nécessaire ou contingent, permis ou défendu, etc. Le locuteur porte également des jugements de valeur, des appréciations sur ce qu’il dit et manifeste sa distance à l’égard de son énoncé en termes de vouloir, demande, conseil, souhait, exigence, etc. Tous les éléments qu’on vient de mentionner entrent dans le domaine de la modalité linguistique, produit de l’activité de modalisation. Dans ce domaine délicat et instable de la modalisation, on accorde un rôle privilégié à quelques modalités de phrase, appelées aussi modalités d’énonciation. Celles-ci marquent l’attitude énonciative du locuteur dans sa relation avec son interlocuteur. Les modalités d’énonciation se traduisent par différents types de phrases1. En principe, toute phrase se présente comme assertive, interrogative, impérative ou exclamative: Elle est gentille. Est-ce qu’elle est gentille? Comment est-elle? Sois gentille! Comme elle est gentille! Le critère qui se trouve à la base de la distinction entre les quatre types de phrases énumérées vise les modalités discursives essentielles de présenter le contenu d’une phrase. Ces quatre modalités d’énonciation sont appelées différemment, en fonction du niveau auquel s’opère l’analyse: a) pragmatique: modalités d’énonciation; b) grammaire générative et transformationnelle (GGT): constituants de phrase. 1.1. De règle, on postule l’existence de trois paramètres dans l’acte de l’énonciation: la personne énonciative (qui énonce?); le repère énonciatif (quand énonce-t- on?); la modalité énonciative (comment énonce-t-on?). Ce dernier paramètre renvoie aux actes illocutoires d’Austin2 (ex: Je dis qu’il fait beau aujourd’hui. Je demande si Marie est arrivée. J’ordonne que les soldats passent la rivière, etc). Pierre Le Goffic (1993:17) attire pourtant l’attention sur la possibilité assez fréquente de confusion entre les modalités de phrase et les actes de discours tels que: l’ordre, la demande, la promesse, la menace, l’accomplissement performatif, etc. Il faut préciser que la langue n’est pas uniquement un moyen de transmettre des informations, 1 Il ne faut pas confondre les modalités d’énonciation avec les modalités d’énoncé. Ces dernières marquent l’attitude du sujet énonciateur vis-à-vis du contenu de son énoncé. L’énonciateur peut présenter son énoncé comme certain, possible, probable, utile, nécessaire, agréable, etc. 2 Austin considère que les actes de parole sont de trois types: - locutionnaires – les actes par lesquels on dit quelque chose; - illocutionnaires – les actes qui visent le but de la communication (d’obtenir une réponse dans le cas d’une phrase interrogative, de protester contre une affirmation, donner un ordre, faire une promesse, etc) - perlocutionnaires – par ces actes le locuteur veut obtenir une certaine réaction de la part de son interlocuteur: par exemple, lorsqu’on donne un ordre, l’interlocuteur peut s’y soumettre, le contester, l’ignorer, etc. 3 La force illocutionnaire qui correspond à un acte illocutionnaire/illocutoire agit sur le locuteur, le poussant à exécuter une certaine action. Le même acte locutionnaire peut avoir une force illocutionnaire différente. Un énoncé tel que Je viendrai demain peut s’interpréter, en fonction du contexte, comme: a) promesse; b) menace; c) avertissement. 3 mais aussi un moyen d’agir sur autrui. Voilà pourquoi tout acte d’énonciation doit avoir une force intrinsèque3 qui agit sur l’interlocuteur. Au moment où le locuteur énonce une phrase, dans une situation de communication donnée, il accomplit un acte de langage, qui instaure une certaine relation avec son interlocuteur. La philosophie analytique anglaise (Austin, Searle) distingue deux types d’actes de langage: a) les actes institutionnels, conditionnés et sanctionnés par une institution sociale: Je déclare la séance ouverte. Je jure de dire toute la vérité, rien que la vérité. Je te baptise au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit. b) les actes de langage ordinaires, qui s’accomplissent indépendamment d’un cadre organisé, dans les interactions quotidiennes: Je te préviens que si tu me mens, je le saurai. (Colette) Je te promets de venir demain. Je te félicite pour ton succès. Cependant, même s’il n’est pas effectué dans le cadre d’une institution, l’acte de langage ordinaire n’est pas indépendant de toute détermination sociale. Par exemple, le locuteur peut donner un ordre à son interlocuteur si, dans des circonstances déterminées, la hiérarchie sociale le lui permet. Un acte de langage repose toujours sur une convention sociale implicite qui associe, dans une communauté donnée, telle expression linguistique à la réalisation de tel acte de langage particulier. Ainsi, la grammaire française associe directement une phrase déclarative à un acte assertif, une phrase interrogative à un acte de questionnement, une phrase impérative à un acte d’injonction, etc. Les actes de langage peuvent être : a) directs, lorsqu’ils sont accomplis au moyen de la forme linguistique qui leur est associée par convention. Ils se réalisent dans deux sortes d’énoncés: • les énoncés performatifs explicites, contenant un verbe performatif qui indique l’acte de langage accompli: Je t’ordonne de sortir. Je te promets de revenir demain. • les énoncés performatifs primaires, correspondant essentiellement aux trois grands types de phrase (assertive, interrogative et impérative): J'adore les bandes dessinées de tes enfants. Andromaque: - Aimes-tu la guerre? Hector: - Pourquoi cette question? (Giraudoux) Dessine-moi un mouton. (St.Exupéry) b) indirects, qui sont accomplis au moyen d’un énoncé contenant une forme associée conventionnellement à un autre acte que celui qu’ils visent à accomplir. C.Kerbrat-Orecchioni distingue deux types d’actes indirects: • la “dérivation allusive”: Il fait froid ici! (acte direct: Ferme la porte!); Cette choucroute est délicieuse. (acte direct: Sers-m'en encore une peu!); Il se fait tard. (acte direct: Rentrez chez vous!) • le “trope illocutoire”: Avez-vous l’heure? Pourriez-vous fermer la fenêtre? Veux-tu bien t’arrêter, blanc-bec! (Stendhal) Les deux premières phrases perdent leur valeur interrogative pour exprimer indirectement une demande. La dernière phrase n’est même pas pourvue d’un point d’interrogation, mais d’un point d’exclamation, qui confirme l’interprétation injonctive. Dans tous ces trois exemples, la valeur littérale directe de la uploads/s3/ lb-franc-an2-sem1radulescu.pdf

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