1 Sémantique des genres. Les inclusions discursives entre genre inclus et genre

1 Sémantique des genres. Les inclusions discursives entre genre inclus et genre incluant Marius BAVEKOUMBOU Ecole Normale Supérieure (ENS) de Libreville Centre de Recherches Sémiotiques (CeReS) de Limoges mariusbave@gmail.com Résumé : La sémantique textuelle à son point de départ interprétatif, s’est orientée vers plusieurs directions épistémiques à savoir l’étude des genres, du style, des aspects différentiels et de l’ancrage des composantes. Ce n’est pas tout ! Elle se donne pour seul but dans notre analyse, la constance, la fonction signifiante et le système des inclusions génériques entre genre inclus et genre incluant. L’étude s’est élaborée au moyen des fluctuations ou des variations graduelles entre généricité et singularité tenues bout en bout du gradient. La généricité, on l’a vu, concerne les catégories textuelles ouvertes évoluant vers le pôle de pratiques sociales, des significations afférentes, qu’elles soient codées, abstraites, symboliques ou figuratives. Tandis que la singularité tient le pôle des nuances stylistiques dans le texte examiné, Le pacte d’Afia d’Okoumba-Nkoghé. Le choix de ce texte repose en priorité sur son système langagier, grâce à sa substance immanente et son régime génétique secret qui rendent textuellement à l’interprétation un ensemble de traits contextuels. En schéma et en usage du déroulement narratif, et générique, nous avons placé l’argument selon lequel tout texte relève d’un genre, et tout genre relève d’un discours. Il s’est agi d’activer un trajet interprétatif activé par un interprétant, le titre dont l’inclusion avec le texte implique la notion de genre défini comme interactions normées entre les composantes sémantiques. Un genre ne peut fonctionner de manière autonome que lorsqu’il est mis en compétition signifiante avec les instances discursives. On a alors observé sur cette ligne que les inclusions sémantiques s’actualisent sur des changements de fonds ou des alternances génériques ouvertes opposant pureté et péché ; mortel et immortel ; pacte et non-pacte. Mots clés : Discours, Genre, Inclusion, Style, Sémantique. Abstract : Textual semantics, at its interpretive point of departure, has turned towards several epistemic directions, namely the study of genres, style, differential aspects and the anchoring of components. That's not all ! Its sole aim in our analysis is constancy, the signifying function and the system of generic inclusions between included gender and including genre. The study was developed through the gradual fluctuations or variations between genericity and singularity held end to end of the gradient. Genericity, as we have seen, concerns open textual categories evolving towards the pole of social practices, related meanings, whether they are coded, abstract, symbolic or figurative. While the singularity holds the pole of the stylistic nuances in the examined text, The pact of Afia of Okoumba- Nkoghé. The choice of this text is based primarily on its language system, thanks to its immanent substance and its secret genetic regime which textually render a set of contextual features to the interpretation. In schema and use of the narrative flow, and generic, we have placed the argument that any text is a genre, and any genre is a discourse. It was a matter of activating an interpretative path activated by an interpreter, the title whose inclusion with the text implies the notion of gender defined as standardized interactions between the semantic components. A genre can only function autonomously when it is placed in meaningful competition with discursive instances. We then observed on this line that semantic inclusions are actualized on substantive changes or open generic alternations opposing purity and sin; mortal and immortal; pact and non-pact. Keywords : Genre, Inclusion, Style, Semantics, Text. 2 Introduction Les récentes propositions théoriques de Rastier ont donné naissance, dans le cadre des réflexions d’orientation interprétative, à une sémantique des genres. Laquelle est venue donner une assise productive, signifiante et empirique aux interactions entre les genres et les composantes sémantiques, à savoir, la thématique (étude des groupements de sèmes) ; la dialectique (étude des organisations narratives et leurs programmations actantielles) ; la dialogique (étude des univers sémantiques et la structure des mondes) ainsi que la tactique (étude des rythmes sémantiques d’un texte). Toujours dans le champ des arts et des sciences du texte, il a attiré l’attention, au tournant de la textualité, sur la différence entre les genres et les types de textes (narratif, explicatif, descriptif, informatif, injonctif, argumentatif, etc). Ainsi, écrit-il : La conception typologique doit caractériser le rapport entre type et occurrences. Or, les types de textes sont des modèles hypothétiques, et leurs occurrences font sens tout autant parce ce qu’elles instancient le type que parce qu’elles s’en écartent. D’ailleurs, aucune théorie des types n’a pu constituer une sémantique de la variation des occurrences à l’égard des types. Gardons-nous de confondre les « types de textes » et les genres. Les types de textes sont des classes qui ne reposent que sur un critère. En assimilant la théorie des genres à la typologie des textes, on oublie que la définition d’un type de texte dépend de l’analyste : pour les besoins d’une cause ou d’une application, il peut inventer une catégorie quelconque qui divise un corpus (roman en je ou en il, textes longs ou courts (Rastier, 1999 : 93). Nous souhaitons donc dessiner les contours épistémiques de la notion de genre, tout en la replaçant au centre des descriptions sémantiques, selon une optique inversée. Elle consiste à aborder cette description non du point de vue d’une généricité morphologique, sous les plis d’une catégorisation grammaticale du genre et ses différentes propriétés formelles. Le genre n’est pas pris dans cet argumentaire comme une manifestation des classes morphologiques prises par opposition et détermination nominale des traits masculinité et féminité. Notre analyse sort de la complexité des relations d’homologie mâle et femelle, trouvées moins pertinentes. L’objectif consiste à interroger le lien entre la singularité, la généricité textuelle, d’une part, et, d’autre part l’entour social et historique, selon les modalités de saisie de la signification à partir des inclusions entre composantes sémantiques et leurs différentes formes de phénoménalité. En contact avec les composantes sémantiques, le genre s’ouvre sur des prescriptions sociales comprises dans leur guise immanente et culturelle. Cette entrée vers l’étude du genre est plus emblématique parce que, pour des besoins fonctionnels et conceptuels, nous faisons l’hypothèse selon laquelle, la prévisibilité du genre et le mouvement de sa sémiose au sein des composantes sémantiques, en font une manifestation réglée de pratiques sociales. Autrement dit, tout texte relève d’un genre et tout genre relève des pratiques discursives et la saisie des significations sociales. Celles-ci, nous allons les prélever dans le roman de l’écrivain gabonais, Maurice Okoumba-Nkoghé, au titre bien singulier, Le pacte d’Afia (2009). 1. Le titre du texte et sa composante dialogique Faisons un rapide tour d’horizon sur la problématique du titre au sein des structures signifiantes. Les premières analyses sémiotiques et sémantiques du titre sont attribuées à Léo Hoeck, La marque du titre, dispositif sémiotique d’une pratique textuelle. S'en est suivi le débat sur le caractère intra et extra textuel du titre qui n'a cessé d'alimenter des analyses à partir de la sortie de Seuils où Genette définit le titre à partir de l’instance paratextuelle. D'un point de vue sémio- sémantique, l'approche du paratexte est certes pertinente mais insuffisante. Le paratexte ne permet pas de rendre compte de l’œuvre dans sa totalité car basé sur la fonction pragmatique qui se développe en marge du texte. Cette notion a introduit une confusion avec le genre et se 3 développe en dehors de la textualité. L'apparition d'un autre texte, La seconde main ou le travail de la citation (1979) a mis le titre hors de la textualité comme s'il s'agissait de tenir à distance le titre de l'œuvre dans une séparation improductive à l'intérieur de laquelle le titre est déterminé uniquement par une instance péritextuelle, à en juger d'ailleurs par l'ouvrage La périphérie du texte (1992). Nous avons récemment estimé que ces marques dites "périphériques" sont des interprétants sémantiques (Marius Bavekoumbou, 2020) de l'œuvre elle-même diversement textualisée en différents niveaux sémiques. À y penser de près, nous pensons que ce débat peut, hic et nunc, nous servir à mieux détailler les différentes possibilités de classement entre titres et œuvres. Insister dessus revient à tenir compte de la généricité et de la singularité des œuvres à partir du discours, du genre et du style. De même que nous devons tenir compte des dynamiques ensemblistes (relation classe-élément, partie-tout). Notre approche consiste à tenter une démonstration relative au fait que le titre est inclus au sein d'un type textuel dont l'œuvre compose les différentes parties, et non classé dans « la catégorie ambiguë de péritexte » pour reprendre une expression de Rastier (2001 : 266). Pour mieux analyser le titre, il est possible de le rapprocher du texte, du discours et de ses afférences contextuelles. Elles sont organisées et tissées dans Le pacte d’Afia par des formes discursives et la présence d’un paradigme singularisant mais normé socialement, comme l’atteste cette séquence narrative : Nous avons commis beaucoup d’exactions dans notre longue migration. En décimant des peuples rencontrés, en dévastant des terres traversées, nous avons terni notre avenir. Nzam n’a pas aimé, mais il nous donne une uploads/s3/ marius-bavekoumbou-semantique-des-genres-les-inclusions-discursives-entre-genre-inclus-et-genre-incluant.pdf

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