1 UNIVERSITÉ PARIS 8 – VINCENNES-SAINT-DENIS THÈSE pour obtenir le grade de DOC

1 UNIVERSITÉ PARIS 8 – VINCENNES-SAINT-DENIS THÈSE pour obtenir le grade de DOCTEUR DE L’UNIVERSITÉ PARIS-8 Discipline : langue et littérature française présentée et soutenue publiquement par Serguei CHAMCHINOV le 22 décembre 2006 Titre : HENRI MICHAUX : « SIGNES », « GESTES », « MOUVEMENTS » (ÉCRITURE ET PEINTURE) Directeur de thèse : Claude MOUCHARD JURY : Mme Anne-Marie CHRISTIN M Jean-Pierre MARTIN M Eric MARTY M Claude MOUCHARD 2 REMERCIEMENTS À Monsieur Claude MOUCHARD, qui a guidé mon travail depuis le début et n’a pas ménagé sa peine par ses conseils, ses suggestions et ses critiques. À Monsieur Jean-Claude MATHIEU, qui m’a donné des précieux conseils lors de mes recherches sur Michaux. À Madame Anne-Marie CHRISTIN, qui m’a accueillit au Centre d’Etudes de l’Ecriture et qui a grandement contribué à éclairer mes recherches dans le domaine d’histoire de l’écriture. À Madame Almuth GRESILLON, qui m’a encouragé avec gentillesse à persévérer dans la voie de l’étude génétique. À Monsieur Yves PEYRÉ, qui m’a laissé examiner les documents originaux (manuscrits et dactylogrammes) de Michaux conservés à la bibliothèque Jacques Doucet. À Monsieur Vadim KOZOVOÏ, qui m’a donné les précisions sur sa collaboration avec Michaux. À Madame Agnès de la BAUMELLE, qui m’a donné l’accès aux réserves du Cabinet de l’art graphique au Centre Géorges-Pompidou. À Monsieur Michael BAUMGARTNER, qui a mit à ma disposition les documents de la fondation de Paul Klee à Berne. 3 SOMMAIRE page INTRODUCTION…………………………………………………………………………… 5 PREMIÈRE PARTIE Michaux : « Signes surtout pour retirer son être du piège de la langue des autres »………… 24 PREMIER CHAPITRE Michaux : « Des langues et des écritures. Pourquoi l’envie de s’en détourner »….. 26 DEUXIÈME CHAPITRE Narrations et Alphabets de Michaux : signes d’une pré-écriture ?............................ 60 TROISIÈME CHAPITRE Michaux : « mes compositions d’idéogrammes »………………………………….. 94 DEUXIÈME PARTIE Michaux : « Je ne puis m’associer vraiment au monde que par geste »……………………129 PREMIER CHAPITRE Les « pré-gestes » de Michaux……………………………………………………...131 DEUXIÈME CHAPITRE Les punctiformes de Michaux………………………………………………………181 TROISIÈME PARTIE Michaux : « Mouvements <…> qu’on ne peut montrer, mais qui habitent l’esprit »…….. 237 PREMIER CHAPITRE Les « mouvements » de Michaux…………………………………………………. 239 DEUXIÈME CHAPITRE Michaux : « Par une ligne la transmission est opérée »…………………………. 284 CONCLUSION…………………………………………………………………………… 350 BIBLIOGRAPHIE………………………………………………………………………. 365 ANNEXE………………………………………………………………………………… 375 TABLE DES MATIÈRES………………………………………………………………. 402 4 ABRÉVIATIONS AM&HM AP BIO BNF ch1(2,3,4,5) dactyl. dp E’72 épr. corr. ER ERi HERNE Kan2 Kan3 Kl-1 Kl-2 MasCh N NDE n.p. OC1 OC2 OC3 P1 (P2, P3) PLP RsHM s.d. TAM Correspondance Adrienne Monnier – Henri Michaux, 1939-1955, La Hune, 1999 A. Pacquement, Henri Michaux: peinture, Paris, Gallimard, 1993 Martin, J.-P., Henri Michaux, Editions Gallimard (biographie), 2003 Bibliothèque Nationale de France premier (deuxième, troisième, quatrième, cinquième) chapitre de la thèse présente dactylogramme double-page J.-D. Rey, Henri Michaux. Rencontre (entretien [1972]), Creil, Dumerchez, 1994 épreuve corrigée H. Michaux, Emergences, Résurgences H. Michaux, Emergences, Résurgences (version inédite) Henri Michaux, (recueil des articles), Paris, Cahier de l’Herne, réédition : 1999 W. Kandinsky, Ecrits complets, Paris, Denoël : Gonthier, 1975, volume 2 : La Forme W. Kandinsky, Ecrits complets, Paris, Denoël : Gonthier, 1975, volume 3 : La synthèse des arts P. Klee, Ecrits sur l’art, Paris, Dessain et Tolra, T.1 : La pensée créatrice, 1973 P. Klee, Ecrits sur l’art, Paris, Dessain et Tolra, T.2 : Histoire naturelle infinie, 1973 Mason, R.M., Cherix, Ch., Henri Michaux: les estampes, 1948-1984, (catalogue raisonné), Genève, Cabinet des estampes du Musée d’art et d’histoire, éditeur Patrick Cramer, 1997 Note sur le texte dans H. Michaux, Œuvres complètes Nouveau dictionnaire encyclopédique des sciences du langage, Ed. du Seuil, 1995 édition non paginée H. Michaux, Œuvres complètes, t.1, Paris, Gallimard, « Pléiade », 1998 H. Michaux, Œuvres complètes, t.2, Paris, Gallimard, « Pléiade », 2001 H. Michaux, Œuvres complètes, t.3, Paris, Gallimard, « Pléiade », 2004 première (deuxième, troisième) partie de la thèse présente W. Kandinsky, Point et Ligne sur Plan, Gallimard (folio essais), 2000, (Cf. : Kan-t.2, pp.31-216) R. Dadoun, Ruptures sur Henri Michaux, Payot, Paris, 1976 édition sans date P. Klee, Théorie de l’art moderne, Paris, Gallimard, 1998 Nous mettons les parenthèses <…> pour marquer les coupures que nous faisons dans les citations. 5 INTRODUCTION §1. Stratégie de la recherche La recherche que nous présentons est entièrement construite à partir de ce qu’on peut relever dans les œuvres de Michaux, dans lesquelles nous essayerons d’opposer les uns aux autres certains passages (notions, fragments de textes, dessins, livres), afin d’en déterminer les similitudes et les différences. Nous essayons de tracer une sorte de cartographie de ce qui arrive chez Michaux. Par la notion de cartographie nous n’avons pas l’intention de dire qu’il existe une fixation quelconque dans l’œuvre de Michaux : aucun monde construit et systématisé n’y apparaît. Nous ne prenons pas ce terme dans son sens géographique, ni ethnographique. Dans ses œuvres, il ne s’agit pas d’endroits établis dans un univers structuré. On ne retrouve pas non plus les mêmes personnages d’un texte à l’autre. Les formes plastiques n’évoquent aucune structure dans ses tableaux et dessins. Ses signes visuels, ses graphismes ne se répètent jamais, comme les signes d’un système d’écriture. Nous parlerons donc surtout de micro-univers qui s’organisent, qui se composent eux- mêmes dans chaque œuvre. Dans ce sens, il s’agira plutôt pour nous de montrer la multiplicité des cartographies de Michaux. Ainsi, la spécificité de l’œuvre de Michaux peut être définie par la notion de pluralisation. En premier lieu, cette pluralisation est marquée par une dualité de sa pratique : pratique d’écriture et pratique plastique. Cela pose un problème pour commencer notre recherche : effectuer l’analyse comparative entre deux domaines. La pratique de Michaux poète et peintre nous montre que son chemin de création n’est pas tout à fait direct. Dans le cas de Michaux, il ne s’agit pas d’un passage dans le sens unique poète→peintre, mais plutôt dans un double sens poète↔peintre, peut-être peut-on dire que dans son œuvre, il existe deux chemins parallèles poète=peintre. Par ailleurs, on peut parler d’expériences personnelles multiples de Michaux dans chacun de deux domaines (poésie et peinture), car il y découvre plusieurs de ses propres possibilités d’innovation. En outre, son œuvre ouvre un champ d’interprétations multiples. La difficulté principale pour mener à bien l’examen des œuvres de Michaux, réside dans le fait qu’il est impossible de rassembler les essentiels de base ou regrouper les 6 élémentaires1 de base, qui sont caractéristiques de ce qui constitue son œuvre. Autrement dit, il est impossible de réunir des éléments (ceux qu’on trouve dans son œuvre), dans l’intention d’en établir la classification, quoique ces éléments constituent son écriture (signes d’écriture), ou sont les éléments de sa peinture (signes ou formes plastiques). Chaque fois si nous partons de quelques éléments de base (si nous partons des notions qui du point de vue théorique peuvent être considérées comme éléments de base soit dans sa peinture, soit dans son langage poétique) nous arrivons finalement au non-élémentaire chez Michaux (nous arrivons à des mutisinifications de notions ou à un multi-fonctionnement de formes ou « éléments » plastiques). Ce genre de problème du pluriel caractérise bien le style de Michaux. Dans son œuvre, on observe une certaine métamorphose de ce qui est banal, standardisé, en quelque chose d’inconnu ou d’inhabituel. A cause de cette difficulté, notre objectif n’est pas de dévoiler une structuration ou une systématisation de l’œuvre de Michaux. Nous n’avons pas l’intention de trouver et de synthétiser les élémentaires de son œuvre pour construire quelque tableau systématique. Notre objectif est d’étudier les rapports différents et significatifs entre ce qui est écrit et ce qui est peint, en montrant les difficultés de pénétrer dans les mondes de Michaux. §2. Quelques exemples du rapprochement entre le visuel et le textuel chez Michaux Force est de constater que malgré la dualité des pratiques de Michaux, on peut trouver dans son œuvre plusieurs tentatives pour la surmonter. Nous marquerons certains exemples de ces tentatives. D’une part, le textuel est souvent engendré par le visuel. a) Ainsi, Michaux parle dans son écriture de sa pratique plastique : il y a des textes où il donne (parfois en détails) les « sentiers secrets »2 de sa création plastique (exemples : Sur ma peinture, 1954 ; Parenthèse, 1959 ; Signification des dessins dans Paix dans les brisements, 1959 ; Emergences-Résurgences, 1972). Nous considérons ces textes comme ceux, où Michaux-peintre effectue un travail auto-explicatif sur sa peinture et ses dessins. Ces textes peuvent donc nous aider à comprendre ses procédés plastiques. 1 Le mot « élémentaires » n’est pas éloigné du vocabulaire de Michaux. Nous trouvons par exemple dans Par des traits : « Traits irréductibles de l’élémentaire » (OC3-1252). 2 F. Hellens, Documents secrets, p.120. 7 b) Il est symptomatique aussi chez Michaux de créer ses propres textes poétiques à partir et au regard des peintures des autres, effectuant un certain travail de verbalisation des formes vues (Leurs secrets en spectacle. Peintures des aliénés, 1956 ; En rêvant à partir de peintures énigmatiques, 1972 ; Essais d’enfants, dessins d’enfants, 1973)3. Or, un tel travail de Michaux est caractérisé non seulement par uploads/s3/ henri-michaux-signes-gestes-mouvements-ecriture-et-peinture.pdf

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