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Œut,t <'$ 1 /e M .\ T 1 L A C. G 1 1 V 1\ A L' l·~tii ~TIOL I:. 01:..'> Pt\UI'OiltlON:I Uo\1~!) l.o\ :\U li H~ LI' UAI'I.) LU \Ill s. l..l. ~ll~IIRr. u'on OUles el nytbmes JIYihnçorieiens d:ms le cJhe· luJ•tll:menl de ln •• ,, ihsntl()n ()(cidenl.ale). f ume 1 : l.t:l> Rylhaues. rom~ 11 • J.t<ii H•te . ~'>hl :.a 11 L11 H ,, 11-ca ~ 'J'mn n'lltll\t.cus t•uu.osoPtiiQUI!. Sunuù .m:3 ou Y1 auta. (pré[act. de r,,•Qn Paul Jo'uryuc). ••• J .. .. ! .... .. • # . ... .. • r :r • • • • • • • • • • • • ESSAI SUR • • • • GALLlMARD " J • . . . .. .. . ··~ i. ·: . . . ~: . . . · .. . '· . : ., .. . .. . . . . ~ ~ .. : . :;; .. :: . . . • . • 't .• : ·~, ·, .. \~·-·~:-· M '.-:. . . .. .•. . .. • AVANT-PROPOS D ANS les deux ouvrages d'Esthétique que j'ai publiés avant eelui-ci 1 j'ai examiné du point de vue -mathématique le vieux problème des canons et tracés rég11lateurs grecs et gothiques ; ceci dans le cadre d'une esthétique générule des " arts Je l'espace », spécialement de l'architecture. Cc faisant j'ai été amené à reprendre assez en détail la qucslioo de la Proportion en souligna11t 1 'im)JOt'· tance qu'avaient pour les créateurs de formes, l'étude de la Propor· tion en soi (dans le plan et ,)ans l'espace), puis l'examen des surfaces et des corps régu1icrs ct semi-réguliers du poi:nt de vue de leurs proportions. Il m'est souvent arrivé ·d'employer pour les phén<>mènes esthé- tiques - cn~alions ou perceptions .- situés dans l'espace, un mot emprunté aux cc arts de la durée , ; celui de rythme. L'ex'emplc vient de fort loin; à cause du rôle primordial que joua l'étude de l'harmonie musicale dans Je -développement de la Mathématique el de la Phil-osophie des Grecs (spécialement des Pythagoriciens qui furent les inspirateur.s ùe l'esthétique platonidennc), et en vertu de la théode symphouique, · harmouique, du Cosmos, en laquelle ces deux disciplines se fondaient, leur conception de l 'archilcclure cl ;uls plastiques était gouvernée par des analogies et des préceptes tirés rie la musique. Vitruve insiste beaucoup sur ces analogies el emploie du resle le terme d'eurythmie pour désigner un enchaî- rlCment Ùe proportions <t réussi u, c'est-à-dire une symmetriu Oll 1. L'Eslhélique des Proportions, t vol. Le Nombre d'Or, 2 vol. Gnllimnrd -9- • Ill' flin -t't!Ut'U~ CO!JlmOclulation produisant un effet non seulement harmonieull mais aussi symphon iquc, organique. Ayant at~ cours des essais mentionnés plus haut développé et autant qu'il m'a. été possible approfond~ les n otions de proportion, de symétrie (au sens antique du mot 1) et d'eurythmie dan~ l'espace, je fus tout naturellement amené à me retourner ensuite vers ce concept de ryllun<! que je n'avais fait qu'eflleurer; ceci aussi hien pour <:outrôler si1 S·On extension aux créations artistiques dans I'esJntce était j usti fialJie autrement {jUe par métaphore, que pour l'alJordcr, l'explorer dans ses retranchements plus intimes, dans son essence môme. D'oLt le présent « "Essai 8ur le R)•thme "· Comme dans mes essais d'esthétique << spatiale n, je me suis étendu sur le ci\té mathématique de la question; s'il me faut pour cela une excuse, il me suffira de rappel~r que dans la langue de ceux de nos ancêtres spidtuels qui se sont jadis occupés d'Esthétique avec le plus de succès, le .mot pu6P-6ç signifiait aussi1 bien Nombre que Rythme. Pom· cc11x qui ne seraient pas au courant des hypoLhèses émise!! ré- cemment sur la composition des tracés régulateurs grecs et gothiques, spécialement <le l'inter·préLation due à llamhridge ct à Moessel de la« symétri e dynami(JUC" des anciens, j'exposerai rapidement dans h:s trois premiers chapitres de ~ette étude celte théorie de la symétrie ' dynamique, développement et cout'Onnement de la théorie pytha- goricienne des proportions, el qui fournit pour les arts de 1 'espace non seulement une voie d'accès logique, mais aussi un procédé mathématique de contrôle et de composition. Le chapitre II <~nalyse en détail la nolion de proportion qui, nous Je venons, se retrouve dans les « arts ùe la durée )) ; les planches annexées au chapitre IV constituent un to.ùleuu des schémas géométl"iques dont la connais- sance est utile pour la compréhension des tracés régulateurs grecs 1. .~.vmmctdrl c!lr·z Vltruvu fh a•r•:«tpoco de& architcctco ct dos philosoplaêo grecs) aignifle: C"lllmcusurat.ilo t6 entre uo IOUI et sÊ:s parties, corr<:Spondaoce déterminée pao \ooe eonoouunc mesure entre les différentes pMtics de l't;useml>Je, el cnlre ces par.tio.~' <:L Jo tout. c·cst tncorc le sens que les architectes gothiques eo. coux de la Re- oaissano:e donnent au tnot du syrn~lo'ic; la signifkation (erronée] moderne, h~bituciiJ, ne s'introduit qu'il la fin du xw• si ~de . En 1ti50 encore, Frénrt de Cho.ml.ray écrit; « Symétl'ic ... union et concours g~néral de toutes les parties d'ua étlillce ... • - 10 - " . . 'ii ; ' ... ·,· ,• " ,. f: ,>' ) . ' . ·'· et gothiques, un répertoire de formes examinées sous l'angle de la (< symétrie dynamique u, c'est-à-dire de l'agencement hal'lDO· nieux, symphonique, de surfaces œliées ent.re elles par une propor- tion caractéristique ou un enchatnernent de proportions dérivées d'un même thème. Les chapitres suivants attaquent les questions qui font plus spé- cialement 1 'objet du présent travail : notion du rythme, essentielle dans les arts ile la durée, question des affinités el des di vergences entre les concepts apparentés de rythme ct Je proportion (appa· rentés comme les concepts plus généraux de temps et d'espace). On remarquera au cours des pages t)Ui suivent que je cite souvent. M. Pius Servien; ses ouvrages 1, en effet, me paraissent coustiluer . ce qu'on a écrit de plus remarquable sur le llythme en musique el en. prosotlie depuis l'époque lointaine où J.e Père de l'Esthétique méditerranéenu.e établissait d~:~ns Je Timée les intervalles de la Grande Ga,mme, de ce qu'il appelait le Rythme ou le Nombre de l'Ame du Monde. 1. Essai sur le~ •·ythmes toniques du F,.anç(lis. Les Pt·esscs Uoive••sitait·cs de hanc.c. - Jntrvduction à une connaissance scientifiiJue des faits musicaux. - Les llythmcs comme introduction physique à l'l>st!tëtiquc. - Lyrisme et struclw·ea so11ore1. - f'ri11· cipes d'E•théti~ue. - Les troiR derniers ouvrog~;8 'édités par Doivin et C", • • - 11- ·. • • •• • CHAPITRE PREMIER SCIENCE ET ESTHÉTIQUE J n oommencerai l'exposé succinct des théories développées dans mes deux ouvrages précédents par une affirmation d'ordre sociologique qui en résume à la fois les arguments ct les con- clusions : à sav·oir que Je point Je. vue géométrique a caractérisé le développe!n ent mental aussi •bien collectif qu'individuel de tou.te la civilisation que l'on peut appeler méditerranéenne (pour souligner en plus du rôle de la Grèce antique, celui de l'Ëgy})te et des sémites hébreux et arabes) ou occidentale (pour embrasser 1 'apport très important de l'Amérique du Nord); ce sont la géométrie grecque et le sens géométrique tel que le définit Platon dans la " Répu· blique )) qui (de la façon prévue par Platon) donnèrent à la race blanche sa suprématie technique et politique; c'est aussi cet esprit géométrique qui fit éclore et fleurir l'architecture grecque, l'archi: lecture gothique et tout l'art de la Renaissance. Le sens de la proportion, l'~tude des rapports et des proportions, des encha'incments de proj>Oitions menant par la << symétrie n orga- nisée à l'« eurythmie ))' sont à la base de l'esthétique grecque (les Égyptiens avaient ~léjà ·Je sens de la géométrie, concevahmt le plan d'une œuvre d 'art comme une ()Ornposilion géométrique dirigée, m ais ne nous <Jnt pas laissé de commentaires ex.plix:ites à ce sujet) ; on peut ajouter que ce sont la mathématisation de la musique par . Pythagore, et l'étude géométrique .et arithmétique des intervalles et des accords musi·caux (Archytas et ·Platon) qu~ à leur tour de la -13- ESSAI SUR LE RYTHME musi!]ue ont fait refluer la conception harmonique, symphoni!]ue, dans 1 'ar(!hite<;Lure el les arts plastiques. Citons ici V ilruve : « l.a ·s)"mélrie consiste en l'accord de mesure entre les divers élémculs de 1 'œt. avre, comme entre ces éléments séparés cl 1 'eu- semble ... Comme dans le corps · humain ... elle découle de la pro- portion - celle que les Grecs appellent •• ana.logia , - consonant;e entre chaque· partie et le tout ... Cette symétrie est réglée par le module, • l'étalon de commune mesure (pour l 'œuvre comiùérée), cc que les Crees appellent le.Nombre ... Lorsque chaque partie impor- tante de 1 'édifice est en plus convenablement proportionnée ùe par l'accord entre la hauteur et la largeur, entre la largeur et la pro- fondeur, ct que toutes ces parties ont aussi leur place dans la symétrie totale de l'édifice, nous obtenons l'eurythmie.·, Notons que celte symétüe organisée de Platon ct de uploads/s3/ matila-ghyka-essai-sur-le-rythme-gallimard-1938-pdf.pdf

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