1 publication numérique mémoire de fin d'études * 2 3 Frédéric Alzeari Mémoire

1 publication numérique mémoire de fin d'études * 2 3 Frédéric Alzeari Mémoire de fin d’études sous la direction de Cloé Pitiot Design sous influences Les déterminismes formels dans la genèse d’un objet école Nationale Supérieure de Création Industrielle, 2010. 4 5 Avant-propos Introduction première partie l’influence du créateur Entretien avec Patrick Jouin 1. Des vécus La part de l’expérience Andrée Putman, une enfance bourgeoise Une proximité avec le milieu artistique Ettore Sottsass Jr, une enfance montagnarde Un père architecte 2. Les origines géographiques et culturelles Des oppositions persistantes La mobilité des hommes et des esprits Héritage commun et particularisme local Ce qui fait école Un moule partagé Le design français a-t-il une forme? Les symptômes d’une approche individualiste Quand l’entreprise se substitue au national 3. La formation Des pépinières Le principe de transmission De l’anecdote à l’expérience 4. Le catalogue des souvenirs Des objets et des lieux qui impriment la rétine 5. Les goûts, une approche subjective des formes Entre les affinités de tous et le goût de chacun 6. L’originalité, la culture de l’exclusivité Une vision romantique Un impératif d’exclusivité L’originalité confrontée à la mondialisation Forcer le trait La normalité et l’impératif d’originalité Le réemploi comme une nécessité face à la saturation L’influence des formes passées est-elle une bride créative? Entre filiation et imitation, la copie montrée du doigt 7. Muses et inspirations Quand l'originalité s’efface devant les tendances générales Le facteur obsessionnel Les relations mathématiques, entre rationalité et ésothérisme Du détournement à la citation 8. La porosité des influences Le designer éponge, l’imaginatio et la phantasia du créateur Vers une imagerie, l’atlas des images L’interdisciplinarité 9. Les transferts de technologies L’exemple des chaises en porte-à-faux et des sièges en fils d’acier soudés. 11 13 21 29 30 34 36 38 41 43 45 46 49 50 52 54 57 61 63 68 74 78 79 80 83 85 87 89 91 98 104 108 115 120 123 126 134 6 7 Entretien avec Martin Szekely 1. L’influence des outils, des méthodes de travail, des modus opérandi Un processus rigoureux et raisonné La forme soumise au principe d’efficacité La fin des dogmes La scénarisation de la démarche 2. La commande et le commanditaire Le premier des concepteurs Le designer sans commanditaire 3. Le dessin Entre expression personnelle et universalité Le produit d’un organe ou le principe de l’entonnoir Le dessin comme une fin en soi Une approche symptomatique 4. La maquette Un corps tangible, l’illusion palpable 5. L’informatique et les outils numériques De la marge à l’ubiquité Des outils raccrochés au réel; le calcul au service de la simulation Une esthétique renouvelée Des espaces de représentation bornés Entre approximation et surdéfinition La forme débridée L’autogénérescence, la part créative du logiciel 6. Les matériaux Des potentiels Le contreplaqué moulé, l’application puis la forme La technicité apprivoisée Des déclinaisons L’hyperchoix Des biens communs? La matière au service d’un discours Matière solidaire et matière fluctuante Vers une fusion 143 149 154 157 158 162 168 173 179 181 183 186 194 196 198 200 202 204 208 212 217 219 221 223 224 226 229 231 DEUXIème partie l’influence des outils de conception et de création 8 9 TROISIème partie l’influence des procédés de fabrication Entretien avec Roger Tallon 1. Le moulage Du modelage au moulage La forme par la contrainte de la matière 2. L’injection plastique Les formes porteuses de stigmates 3. L’emboutissage Comment une technologie peut fournir les conditions nécessaires pour l’épanouissement d’un répertoire formel? Une technologie au service de la production de masse La coque, le support privilégié de l’expression formelle Une contamination généralisée La liberté retrouvée La technologie moteur ou carburant de l’innovation formelle? 4. L’organisation de la production Les origines La libération du technicien L’atelier, le corporatisme La manufacture, le dirigisme La fabrique, l’esprit d’entreprenariat L’usine, l’organisation scientifique du travail La machine au centre du jeu industriel Mondialisation et anachronismes 239 253 261 265 275 277 278 282 284 286 289 291 292 296 297 301 303 305 Bibliographie Index des designers et des architectes Index des objets et des lieux Remerciements 311 324 331 339 10 11 Au cours d’un projet, tôt ou tard vient le temps de donner forme à son intention. Il faut alors décider des traits sous lesquels appa- raîtront ses desseins. Jusqu’où suis-je l’acteur des choix qui s’opè- rent? Quels sont les mouvements sous-jacents qui orientent mes décisions ? Quelle est ma place dans ce processus ? Marc-Aurèle di- sait que la liberté de l’homme commence lorsqu’il comprend ce qui dépend de lui ou non. Avoir conscience des influences auxquelles je m’expose lors du dessin d’une forme apparaît alors comme un moyen de m’en affranchir. Au sortir d’une période de formation, pétri des références amassées durant des années, ce mémoire peut être une tentative pour prendre pleinement possession de mes goûts. Non pas pour m’évader mais, au contraire, pour prendre pied et m’in- sérer dans une réalité aux contours flous. En ce sens, le temps de l’écriture est aussi l’occasion de poser un regard lucide sur les inte- ractions à l’œuvre entre mon individualité et mon environnement. La démarche est comparable à la recherche d’un centre de gravité, d’un point d’équilibre entre mon libre arbitre et les déterminismes inhérents à la pratique du design. AVANT-PROPOS 12 13 L’évolution des formes se confond-elle avec celle des contraintes ? L’apparence des objets résulte-t-elle de vents dominants dont les variations et les revirements expliqueraient à eux seuls les fluctua- tions formelles, comme un souffle continu forge un paysage ? La composition de l’air charrié par ces rafales n’aurait rien de pur. Les techniques, la culture et les interrogations d’une époque s’y mélan- geraient pour façonner ensemble notre environnement. Tel un géo- logue, capable de lire dans l’érosion des roches, la nature des événe- ments passés, il nous faudrait observer les contours des objets pour en comprendre la provenance. La question posée, celle de l’origine des formes, rejoint dès lors les aphorismes qui se sont succédés au cours du siècle dernier1 afin de proposer une vision synthétique du jeu complexe de la morphogénèse. Pour notre part, nous nous gar- derons de vouloir réduire la forme à une formule. Notre ambition n’est pas de proposer une équation capable d’expliquer pourquoi un objet prend corps d’une certaine manière et pas d’une autre. Il s’agit d’observer des forces en présence, d’identifier les influences qui par- 1 Nous faisons ici référence aux formules : « la forme suit la fonction», « l’outil crée la forme », etc. qui sont restés tenaces au cours du XXe siècle. INTRODUCTION 14 15 ticipent à la définition d’une forme sans succomber à la tentation de l’exhaustivité. Quel ton adopter pour parvenir à déceler dans la diversité des morphologies qui nous entourent des constantes et des change- ments ? Est-ce celui de l’expert ou du philosophe ? Le premier ré- pond, le deuxième interroge. L’exercice du design encourage plutôt à aborder notre enquête en praticien, à ne pas rencontrer la forme par le fond. Le choix d’exemples concrets et documentés peut nous éviter d’égrainer des suppositions nécessairement superficielles et précaires tant que les formes ne sont pas incarnées dans une matière tangible2. Le design pose en effet la problématique d’un « faire ». Il se confronte aux matériaux et à leur processus de transformation. Bien que nous ne négligions pas la part croissante à l’avenir des applications numériques et des services dans l’exercice du design, nos investigations seront circonscrites aux corps volumiques, ceux, palpables, dont la forme se déploie dans l’espace. Cela notamment parce que comprendre la portée d’une influence nous impose de la replacer dans une perspective historique. À cet égard, nous privi- légierons les objets usuels, qui nous fournissent sur une échelle de temps importante des exemples représentatifs des évolutions qui leur sont contemporaines. La genèse d’un objet n’a rien d’un processus linéaire dans lequel les uns décident, les autres créent, l’ingénieur conçoit, le fabricant produit, le distributeur vend puis l’usager utilise. Les systèmes de contrôle et d’optimisation globale de la production tendent à élimi- ner les frontières entre décision, création, conception et fabrication d’un produit. De même, la réorganisation des relations profession- nelles selon des logiques de réseaux redéfinit les rôles et l’implication de chacun des acteurs d’un projet. Observer les influences à l’œuvre pendant l’élaboration d’un objet sous un angle chronologique nous obligerait à recréer artificiellement des séparations entre chaque 2 « La forme n’est qu’une vue de l’esprit, une spéculation sur l’étendue réduite à l’intelligibilité géométrique, tant qu’elle ne vit pas dans la matière ». Henri Focillon, Vie des formes (1934). Édition électronique réalisée à partir du livre de Henri Focillon, Vie des formes, suivi de Éloge de la main, Paris : PUF, 1943. 7e édition, 1981. Edition électronique complétée le 31 décembre 2002 à Chicoutimi, Québec. p. 35. étape. Nous serions souvent contraints de forcer le trait, de tortu- rer la forme pour l’adapter à ce moule. La période de gestation d’un objet n’est pas une ligne droite ascendante. En examinant la forme par travelling, nous risquerions de uploads/s3/ memoire-frederic-alzeari-3.pdf

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