Rurart D 150 lycée agricole Venours 86480 Rouillé 0033 (0) 5 49 43 62 59 / info

Rurart D 150 lycée agricole Venours 86480 Rouillé 0033 (0) 5 49 43 62 59 / info@rurart.org www.rurart.org dossIer de presse Relations presse : Anne Landréat 0033 (0)6 60 80 46 79 / presse@rurart.org MICHeL BLaZY EX CROISSANCE Exposition du 26 janvier au 25 avril 2010 Rurart D 150 lycée agricole Venours 86480 Rouillé 0033 (0) 5 49 43 62 59 / info@rurart.org www.rurart.org Communiqué de presse, décembre 2009 Michel Blazy produit des œuvres d’art à partir de la matière vivante. L’observation, l’utilisation et la manipulation de matières premières périssables sont les éléments de la construction de dispositifs éphémères, qui évoluent et s’altèrent avec le temps. Pour Rurart, Michel Blazy réalise une œuvre organique qui occupe l’ensemble de l’espace d’exposition. Tous les murs du centre d’art sont tapissés de concentré de tomates, sur six mètres de haut. Au sol, l’agencement de plusieurs tonnes de briques de culture de champignons rappelle un jardin à la française dans lequel le visiteur peut circuler. Les œuvres évoluent au fil de l’exposition : elles flétrissent, meurent, moisissent, poussent à nouveau. Des micro-organismes les colonisent. Au milieu des tomates et des champignons, trois vidéos de l’artiste - Multi-Vers, Voyage au centre et Graine de poivron vert - donnent à voir, en très gros plan, la vie qui grouille. Le catalogue de l’exposition est disponible à partir du 26 janvier. Pendant toute la durée de l’exposition et à intervalles réguliers, des images des œuvres en pleine mutation seront réalisées et s’ajouteront au fur et à mesure à la publication. En parallèle des visites d’exposition, des ateliers pédagogiques sur l’infiniment petit seront conduits par l’École de l’ADN Poitou-Charentes. Vernissage le 26 janvier à 18h à Rurart, Michel Blazy présentera un panorama de son travail le 28 janvier à 18h à Rurart (entrée libre). ///// Infos pratiques Exposition visible du du 26 janvier au 25 avril 2010 _Vernissage le 26 janvier 2010 à 18h à Rurart _Rencontre avec Michel Blazy le 28 janvier à 18h à Rurart Ouvert du lundi au vendredi de 10h à 12h et 14h à 18h & le dimanche de 15h à 18h Entrée libre, visite commentée gratuite sur rendez-vous. Renseignements : www.rurart.org / 0033 (0) 5 49 43 62 59 / info@rurart.org Commande de création (sans titre) Production Rurart 2009 MICHEL BLAZY EX CROISSANCE Rurart D 150 lycée agricole Venours 86480 Rouillé 0033 (0) 5 49 43 62 59 / info@rurart.org www.rurart.org Pourrir pour ses idées Jour 1. Les murs rouges renvoient des reflets de soleil couchant devant lequel se détachent de longs filaments nuageux verts ou gris. Un agencement circulaire rappelle les jardins à la française et guide les pas du spectateur qui parcourt leur douce symétrie. De ci de là, des champignons poussent sur des vestiges archéologiques irréguliers. Plus loin, une vidéo habite une pièce sombre et immerge le visiteur dans un décor luxuriant aux accents tropicaux. L’ensemble confère au lieu une ambiance lunaire, hors du temps. Jour 10. Le concentré de tomates pourrit sur les murs. Une couche de moisissures verdâtres envahit jour après jour la surface recouverte. Une odeur sûre corrompt l’espace. Sur des briques de plastique noir – ce plastique noir d’ensilage – des champignons flétrissent et se dessèchent sur pied, avant de tomber en poudre sur le sol. En boucle, les images macroscopiques d’aliments donnent au visiteur la vision de canyons de purée, de magma de tomate, de colonies de vers géants. JouR 20. Une odeur d’humus enrobe l’espace. Une croûte sèche sur les murs de tomates donne une matière particulière à la surface organique. De nouveaux champignons, des pleurotes, repoussent par les trous des briques de plastique. Dans quelques jours, ils sècheront, tomberont en poussière sur le sol. Puis de nouveaux champignons pousseront. Dans la pièce à côté, la vidéo tourne en boucle. On y voit des graines de poivron vert en très gros plan, des détails de produits comestibles présentées comme des paysages, des asticots en train d’éclore. Michel Blazy emploie des matériaux pauvres, qui ne figurent pas dans le registre habituel de l’histoire de l’art. Il compose sa grammaire plastique à partir d’aliments : de concentré de tomates, de flocon de purée, de vermicelle de soja, de crème dessert, de croquettes pour chien, de fournitures hygiéniques, la liste est aussi longue que le rayon épicerie d’un supermarché, où l’artiste trouve la matière nécessaire à ses œuvres. Michel Blazy use de denrées du quotidien, en écho lointain à l’arte povera qui, en Italie dans les années soixante, défiait les valeurs de la société de consommation et du marché de l’art, en proposant des œuvres privilégiant le processus au résultat et l’économie de moyens, en rendant visible l’insignifiant. La pauvreté des matériaux, le caractère parfois peu spectaculaire des œuvres produites – ici des feuilles d’essuie-tout posées sur la tranche, là des baguettes de pain dans lesquels logent des coléoptères -, leur détérioration – la notion de conservation semble antinomique avec le travail de l’artiste -, tout dans l’œuvre de Michel Blazy invite à une certaine modestie et rappelle le caractère prosaïque de l’existence. L’artiste investit la continuité de la vie dans l’articulation qu’il met en jeu entre le micro et le macro. Entre de vastes surfaces enduites de matériaux vivants qui produiront quantité de micro-organismes. Entre la projection en grand format de détails alimentaires. Entre les pleurotes cultivées et propres à la consommation et les champignons microscopiques qui forment les levures, les parasites, les moisissures qui altèrent les aliments. Le visiteur est mis en jeu dans ce double rapport d’échelle : à la fois spectateur de micro et de macro organismes, mais aussi au centre d’un ensemble complexe où les moisissures sur les murs résonnent avec les champignons visibles, les pleurotes. Il est pris entre deux feux, dans cet espace d’exposition tapissé de concentré de tomates altéré et dont le rapport d’échelle entre les éléments plastiques perturbe la perception. Il n’est là qu’un organisme parmi d’autre, périssable. L’espace d’art pourrait alors être perçu comme une Vanité, ou une méta-Vanité, qui intègre l’homme dans le processus d’altération du vivant et rappelle, dans la tradition picturale baroque, l’éphémère jouissance des plaisirs terrestres dans l’attente du Jugement Dernier – l’artiste a d’ailleurs réalisé un crâne en croquettes pour chien, figure typique de la Vanité classique transportée dans la société de consommation contemporaine. Les œuvres de Michel Blazy se déploient autant dans l’espace que dans le temps. Organiques, elles murissent lentement. Jour après jour, elles évoluent. Elles vivent, elles meurent, elles pourrissent, se dessèchent, puis elles entament un nouveau cycle, sans se préoccuper de ce que l’hygiène domestique est prête à recevoir. Au-delà de la performance esthétique, Michel Blazy fait œuvre de la condition humaine. Vie, mort, putréfaction, dessèchement. L’inexorable fuite du temps prend le pas sur la douceur du moment présent. A. Stinès Commande de création (sans titre) croquis préparatoires Production Rurart 2009 Rurart D 150 lycée agricole Venours 86480 Rouillé 0033 (0) 5 49 43 62 59 / info@rurart.org www.rurart.org Rurart, centre d’art de poche Q/ Quels sont les objectifs que poursuit Rurart à travers une programmation résolument contemporaine ? Arnaud Stinès/ Il me paraît important que l’œuvre, l’artiste, l’art, l’exposition soient en mesure de problématiser les enjeux, de cerner les questions qui traversent l’époque contemporaine, de mettre en perspective des réflexions qui habitent le monde dans lequel nous vivons. Car une des fonctions de l’art, pour moi, c’est d’amener un contrepoint, une autre façon d’appréhender les choses, de les penser. Que l’on soit en zone rurale ou au cœur d’une métropole, ça n’a aucune importance. La pertinence d’une œuvre d’art, son universalité, restent les mêmes. Ce qui va changer et qui est fondamental, c’est l’accompagnement des œuvres qui va être proposé, le travail de médiation, la manière de prendre en charge le visiteur pour lui donner des clés de lecture de ce qu’on lui présente. Q/ Pourquoi un centre d’art contemporain au cœur du milieu agricole ? AS/ Cet espace-là ne vient pas de nulle part. Rurart se trouve en milieu rural, dans une zone où la densité de population est très faible, sur le site d’un lycée agricole. C’est, à ma connaissance, un des seuls centres d’art en France situé sur le site d’un lycée. Notre singularité se situe dans ce rapport au territoire. Une des spécificités de l’enseignement agricole en France est à chercher dans sa mission d’animation culturelle des territoires ruraux. Dans les lycées agricoles, des enseignants consacrent une grosse partie de leur temps au développement de projets culturels, de résidence d’artistes, de diffusion de spectacles ou d’expositions. Ce travail en réseau en région Poitou-Charentes a conduit à la construction de Rurart en 1995. Historiquement, la raison d’être du lieu est donc éducative. Q/ Comment les expositions sont-elles reçues par les élèves ? AS/ C’est vraiment très variable, de la même manière que n’importe quelle exposition d’art contemporain peut l’être par son public. Nous recevons environ cinq mille visiteurs par an, dont la moitié est un public scolaire. Si la programmation se concentre sur les questions qui traversent le monde contemporain, il n’est pas uploads/s3/ michel-blazy-ex-croissance-dossier-de-presse.pdf

  • 12
  • 0
  • 0
Afficher les détails des licences
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise
Partager