Introduction à la Musicologie I) Ancrages historiques de la discipline Regard p
Introduction à la Musicologie I) Ancrages historiques de la discipline Regard porté par les théoriciens sur la musique durant les différentes périodes de l’histoire. La musique en tant qu’objet théorique, objet à analyser. 1) Pensées musicales antiques. les premiers discours sur la musique remontent à l’antiquité. les premiers textes sont issus des penseurs et philosophes grecs. La musique est une des disciplines les plus vertueuses avec la poésie, la danse, la médecine et les pratiques magiques. La musique trouve ses origines dans les dieux. Pour les grecs antiques, la musique était vue dans des dimensions cosmologiques. On envisageait l’organisation du monde de façon géocentrique. Les 7 planètes répondaient à des réalités de l’ordre de la musique. la distance entre les planètes était équivalente à la distance entre les notes de musique. La théorie musicale était pensée comme révélation de la réalité du monde, le cosmos, créé par les Dieux. La musique est une construction mathématique et sa réalité peut être calculée de façon mathématique. Le premier à parler concrètement de la musique et peut être considéré comme le père de la musique occidentale, est Pythagore. Il croyait à l’harmonie des sphères et prétendait entendre la musique des planètes. C’est lui qui a découvert les rapports proportionnels qu’il existe entre les intervalles musicaux, rapports qui permettaient de construire l’échelle musicale. La musique a des effets sur l’âme et sur le corps. Elle vient du divin donc nous touche forcément. On pensait aussi que la musique a des effets médicaux. Effectivement les sons ont un impact sur le corps et on peut peut-être soigner certains maux du corps avec la musique. Dans l’antiquité, on pensait qu’on pouvait soigner avec la musique. La musique répondait à des valeurs éthiques et morales et incitaient l’homme à engager de bonnes actions. Platon et Aristote vont faire perdurer les idées portées par Pythagore. Ils vont mettre de côté le coté médical et mathématique et s’intéresser sur les effets sur la moralité des individus. Si la musique peut inciter à faire des choses vertueuses, il faut la réglementer et définir la mauvaise musique, celle qui relache les mœurs, et la bonne musique, celle qui va rendre l’homme meilleur. Le discours sur la musique est porté à des fins d’organisation, c’est un objet qui doit être organisé et réglementé. Platon et Aristote vont faire de la musique un élément essentiel de l’éducation des jeunes grecs. Il faut savoir jouer et maîtriser la musique. Les premiers discours sur la musique sont porteurs de valeurs théoriques et techniques. Ces premières théorisations vont perdurer au moyen-âge, avec quelques transformations. 2) Moyen-âge et vision du musical On passe d’une religion polythéiste à une religion du dieu unique. La musique reste donnée par Dieu pour que les hommes s’adressent à lui, principalement par la voix chantée. Les instruments de musique étaient proscrits des enceintes sacrées, on ne pouvait que chanter. dans l’antiquité l’éducation repose sur 7 disciplines Quadrivium, les sciences: musique, arythmétique, géométrie, astronomie. Arythmétique et géométrie représentent le réel, la musique et l’astronomie représentent le divin. Le cosmos est créé par dieu et il y a dans le cosmos des valeurs du divin Trivium, ce sont les arts : grammaire, rhétorique, dialectique. Ces arts sont en rapport avec le langage. Socrate mettait le langage au-devant de tout car on peut grâce à lui transmettre vérité, mensonge et connaissance et faire preuve de raison. On garde des proportions mathématique pour créer des harmonies musicales pour pouvoir s’adresser à Dieu. Au Moyen-âge, la tierce était interdite. c’était la musique du Diable. La musique au Moyen-Age est considérée comme une science. Saint Augustin est le premier à l’envisager comme une science, il n’était pas musicien. A l’époque, les musiciens jouaient la musique et les théoriciens en parlaient. Musicus pour désigner les théoriciens, et Quantus les musiciens. St Augustin a écrit le traité “De musica”. il va exposer dans les 5 premiers livres les règles nécessaires pour créer la bonne musique, de l’écriture musicale. Le rythme va scander le temps et la métrique organiser la pièce musicale dans l’espace. Le 6ème livre est plus philosophique où il va présenter la morale de toute la technique. Pourquoi il doit y avoir des normes. Il va indiquer que la musique créé des mouvements, au sein de l’être, entre son coeur et son âme, entre l’homme et l’univers. La bonne musique amène la bonne harmonie individuelle qui amène la bonne façon de s’adresser à dieu. A l’époque médiévale, on commence à sentir que la musique existe de plusieurs façons : par rapport à Dieu, par rapport à l’homme et par rapport aux hommes. Boèce, “De institutione musica” va poser les base de la pensée de la musique occidentale jusqu’au XVIè. la musique est divisée en 3 dimensions: - la musique du monde: musica mundana. élément supérieur, représentation de l’harmonie du monde, de l’harmonie des sphères. va représenter l'enchaînement des saisons, l’harmonie entre les éléments célestes. Cette musique n’est pas audible, on peut faire de la musique que l’on entend pas. Elle reflète l’existence de Dieu - la musique humaine: Musica humana musique inaudible également, correspond à l’harmonie propre à l’homme. on a tous une musique en nous. Equilibre entre un plan psychologique et physique. si on est malade c’est qu’on est pas en harmonie avec le divin. On peut accéder à cette musique par l’introspection, donc par la prière. - la musique instrument : musica instrumentalis : part audible de l’harmonie du monde. elle émane de la voix humaine et de l’instrument de musique. Moyen pour l’homme d’exprimer sa musique du monde et son intériorité. Il exprime par là la pensée du divin. Saint Isidore de Seville, religieux, va, dans “ethymologiae” reprendre l’éthymologie des mots. Héritage de la pensée antique. Dieu a créé la musique. Même idée que celle de Pythagore. La religion Chrétienne s’étend, on a besoin de transmettre la musique car on a instauré une musique religieuse et la transmission orale ne suffit plus. On va développer les techniques d’écriture et les techniques de composition. Il faut écrire la musique pour les voix. A la base on s’adresse à Dieu avec une seule voix, donc une seule mélodie est écrite. Au départ on écrit avec des signes, des vagues, des gestes, qui montrent les mouvements de la main du chef de choeur des moines. On va se rendre compte que ces mouvements ont leur limites. on va donc ajouter une ligne pour indiquer la hauteur de la note principale. puis on va ajouter des lignes… Développement de l’écriture sur portée. Guy d’Arezzo (pas religieux) a introduit les dernières lignes musicales et introduit l’écriture sur plusieurs portées. On va donc pouvoir faire des compositions plus élaborées. Il va également déterminer le nom des notes de musique. UT - RE - Mi - FA - SOL - LA - SI - DO viennent d’un texte de la lithurgie chrétienne. premières syllabes des premiers mots et les as associées aux notes de musique. Il a fait ça car il voulait apprendre la musique aux moines, aux chantres… et l’écrit était important pour apprendre. Philippe de Vitry : évêque et compositeur : Il a développé pour la composition pour le chant chorale une technique de notation particulière pour comprendre la valeur des notes. Il va ajouter des couleurs : rouge et noir. Ces évolutions vont perdurer dans les siècles à suivre et à la renaissance. 3) Renaissance Musicale (XVème - XVIème) On va prolonger et approfondir les techniques de composition du moyen-âge et s’émanciper de la présence religieuse dans la pratique musicale et dans la théorie de la musique. On va chercher à mettre l’humain plus en avant. Faire de la musique en dehors de l’église. Apparition de l’imprimerie musicale au XVème. Évolution des techniques d’écriture et des pratiques instrumentales. On va réfléchir à des méthodes musicales, des méthodes de pratique et des méthodes d’écriture. On accorde une place plus importante à la musica instrumentalis. Johannes Tinctoris : compositeur, théoricien et mathématicien. Il est le premier à rédiger un dictionnaire sur les termes musicaux. Il va écrire des traités sur l’écriture musicale, les modes musicaux. Développer les idées de Platon et Aristote sur les modes, la bonne et la mauvaise musique. Vincenzo Galilei : Compositeur et théoricien. Il va théoriser la musique et remettre en question les proportions mathématiques de la musique établies par pythagore (voir l’erreur de ¼ de coma de pythagore qui fait que la tierce sonnait faux) Gioseffo Zarlino: a trouvé la faille dans la gamme pythagoricienne et réintroduire la tierce majeure comme élément consonant. La théorie de la musique va commencer à être développée par les compositeurs et les musiciens et non plus par les religieux. 4) L’émancipation Baroque On ne compose plus que pour Dieu, introduction des instruments dans l’église, développement des musiques profanes. Développement de la musique tonale, empilement des tierces, développement de l’harmonie, de la basse continue. Les discours sur la musique vont devenir théoriques sur la composition et l’harmonie. Tous les compositeurs vont écrire leur méthode. Ils vont penser la musique dans le uploads/s3/ musicologie.pdf
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- Publié le Jui 10, 2021
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