2 3 Sommaire I/ CHAGALL ET LA BIBLE ...........................................

2 3 Sommaire I/ CHAGALL ET LA BIBLE ................................................................................................................... 4 1/Présentation de l’exposition.............................................................................................................................. 4 2/ Déroulé de l’exposition .................................................................................................................................... 4 3/ « Chagall et la Bible » : clés de compréhension ......................................................................................... 5 4/ Le processus de création des illustrations bibliques.................................................................................... 7 5/ Motifs et symboles chagalliens ..................................................................................................................... 10 II/ OBJECTIFS ET PISTES PEDAGOGIQUES ....................................................................................... 14 1/ La Bible à l’Ecole : une lecture historico-littéraire ..................................................................................... 14 2/ L’enseignement de l’histoire des arts et l’exposition « Chagall et la Bible » ...................................... 14 3/ Pistes pédagogiques pour le Primaire : insister sur la culture humaniste ............................................. 14 4/ Pistes pédagogiques pour le Collège : l’Histoire, le Français et les Arts plastiques à l’honneur .... 17 5/ Pistes pédagogiques pour le Lycée : une approche littéraire, historique et philosophique de l’exposition « Chagall et la Bible » ................................................................................................................... 20 III/ APPROFONDIR .......................................................................................................................... 22 1/ Repères chronologiques : les voyages de Marc Chagall ........................................................................ 22 2/ Les rencontres de Chagall ............................................................................................................................. 23 3/ Les arts plastiques et la Bible ....................................................................................................................... 25 4/ La question de la représentation dans les trois monothéismes .............................................................. 27 5/ Outils .................................................................................................................................................................. 28 Les textes fondateurs du judaïsme et du christianisme : correspondances et différences ............... 28 Glossaires .................................................................................................................................. 29 Bibliographie ............................................................................................................................. 31 IV/ DOCUMENTS POUR LA CLASSE ................................................................................................ 33 Fiches d’œuvres à exploiter en classe (supplément détachable) ................................................................. 33 V/ JOURNEES DE FORMATION ET PARCOURS-VISITES .................................................................. 33 VI/ INFORMATIONS PRATIQUES .................................................................................................... 34 4 I/ CHAGALL ET LA BIBLE 1/Présentation de l’exposition Le Musée d’art et d’histoire du Judaïsme présente, du 2 mars au 5 juin 2011, une exposition intitulée « Chagall et la Bible ». Depuis la magnifique série de gouaches réalisée par l’artiste à son retour d’un voyage effectué en 1931 dans la Palestine sous mandat britannique, en passant par les différents états de gravure où le motif se précise, jusqu’aux gravures définitives rehaussées à la main, c’est le processus de création des illustrations de Marc Chagall pour la Bible, de 1930 à 1956, qu’il s’agit de retracer. La présentation des œuvres met en évidence la prééminence du texte biblique dans l’imaginaire de l’artiste, l’empreinte du texte hébraïque dans ses souvenirs au travers notamment des symboles essentiels du judaïsme, ainsi que la volonté de Chagall de faire passer à travers les grandes œuvres bibliques un message universel de paix et d’amour. Avec une absolue liberté, le peintre aborde, tisse et croise lectures juives et chrétiennes : apôtre du dialogue judéo-chrétien, Chagall reprend la figure d’un Jésus juif et intègre références juives et chrétiennes aux programmes artistiques destinés à des lieux de culte catholiques et protestants. Les sections « Interpréter la Bible » et « La Bible en Lumière » rappellent que, inlassablement, Chagall creuse son sillon avec un langage qui prend naissance dans le judaïsme mais regarde vers le christianisme dans l’espoir de ramener ce dernier à ses sources. L’artiste se voit tel un prophète, un voyant, un ange peintre. Cette exposition est réalisée grâce à un partenariat exceptionnel avec le Musée national Marc Chagall de Nice. 2/ Déroulé de l’exposition Illustrer la Bible : A la demande d’Ambroise Vollard, marchand d’art et éditeur de livres d’artistes, Marc Chagall s’attèle en 1931 à la réalisation d’une centaine d’eaux-fortes pour illustrer la Bible. L’artiste peint quarante gouaches préparatoires destinées aux livres de la Genèse et de l’Exode en 1930 et 1931, et commence sa suite gravée en 1931. Il achève ce travail avec l’éditeur Tériade en 1956. Tirée à 275 exemplaires, cette édition comprend 105 planches gravées à l’eau-forte et à la pointe sèche, réparties en deux volumes. Cent exemplaires supplémentaires sont rehaussés à la main par l’artiste. La suite de gravures rehaussées à la gouache montrée dans l’exposition est celle que Chagall a dédicacée à sa seconde épouse, Valentine Brodsky. Sur les traces des ancêtres : Chagall, à peine la commande de Vollard confirmée, entreprend un voyage dans la Palestine sous mandat britannique en 1931. Fasciné par les lieux bibliques, l’artiste y réalise un ensemble de peintures, qu’il appellera plus tard des « notes ». Il retient de la production des artistes de l’école d’art de Bezalel* (à Jérusalem), la massivité et le dépouillement des silhouettes, inspirées des Bédouins, pour élaborer un nouveau type de figures bibliques. Interpréter la Bible : avec les compositions bibliques, réalisées dès le début des années 1940, l’artiste se pose non plus en illustrateur du texte sacré – comme ce fut le cas dans les eaux-fortes –, mais en interprète. Il mêle et tisse souvenirs d’enfances et évènements contemporains, légendes yiddish et références bibliques. Il présente ainsi la Bible comme une grille de lecture possible pour le temps présent, en s’accordant le statut de voyant, d’ange, de prophète. La Bible en Lumière Dans les années 1950 et jusqu’à la fin de sa vie, Chagall reçoit des commandes diverses pour des décorations et des vitraux de lieux de culte catholiques, protestants ou juif. Avec la conviction qu’en tant qu’artiste il peut et doit délivrer un message de paix entre les nations et entre les religions, il vogue à l’aise, libre de chaines, entre les croyances et les religions. 5 3/ « Chagall et la Bible » : clés de compréhension Couples d’amoureux perdus dans le ciel, violonistes penchés sur les toits de la bourgade juive natale de l’artiste, Vitebsk, poissons volant hors de l’eau, vaches et chèvres bleues ou jaunes au regard si humain : il n’est pas rare que quelques images surgissent immédiatement en tête à la simple évocation du nom de Marc Chagall (1887-1985), consacré de son vivant comme l’un des artistes majeurs du XXe siècle. Ces motifs poétiques puisant au monde de l’enfance comme à la vie intérieure de Marc Chagall sont bien souvent intégrés par l’artiste à des compositions audacieuses sur le plan technique, inspirées par les grandes avant-gardes esthétiques de la première moitié du XXe siècle, fauvisme, cubisme, futurisme, pour ne citer que les principaux courants dont s’est inspiré Chagall. La relation esthétique tissée avec l’œuvre de cet artiste, aussi subtil que facétieux dans l’emploi des références et des motifs, n’est toutefois pas aisée à décrypter. Marc Chagall considérait l’art fondamentalement comme un « état d’âme », suggérant l’idée qu’un lien très intime entre l’œuvre et son spectateur était à même d’être créé par une représentation très subjective et surréelle du monde. Chagall avait la conviction profonde qu’en tant qu’artiste, il était parvenu à établir une relation plus poétique au monde en mêlant sacré et profane dans un élan volontiers prophétique. Ainsi, lorsqu’il aborde la Bible –dans les gravures pour Ambroise Vollard, puis dans les compositions bibliques ou dans les vitraux commandés par des institutions chrétiennes et juives – c’est avant tout comme une « poésie toute pure ». Certes, dans les 105 eaux-fortes bibliques qu’il entreprend dans les années 1930, Chagall illustre sans détour des passages précis de la Bible et montre chaque scène dans sa richesse naturelle, sans ajouter d’éléments, comme si l’événement biblique contenait une expressivité suffisante. Cependant, au-delà du projet d’Ambroise Vollard pour la Bible, dans les compositions bibliques et les vitraux qu’il réalise par la suite, Marc Chagall puise désormais dans le fond biblique un nombre considérable d’éléments, motifs, couleurs, personnages et atmosphères propres à féconder son imagination créatrice. Dans les tableaux du Message biblique (1966), les fusions thématiques, synchronies et juxtapositions à l’œuvre sont l’affirmation du caractère intemporel de la Bible prôné par celui qui se percevait et s’était représenté à de nombreuses reprises comme un « ange-peintre ». 6 L'Arc-en-ciel, signe d'alliance entre Dieu et la Terre, 1931, gouache Nice, Musée National Marc Chagall « J’habite la Bible comme on habite un pays » : présence du shtetl* Les illustrations de la Bible par Chagall fourmillent de références visuelles évoquant l’univers du shtetl, terme yiddish désignant la petite bourgade juive de Pologne et de Russie. Les animaux familiers côtoient des personnages aux corps lourds, voûtés, et il n’est pas rare d’apercevoir Vitebsk, sa ville natale, dans les compositions bibliques de l’artiste. Le critique et auteur yiddish soviétique Yekhezkel Dorbushin a pu dire de Chagall qu’il nourrit son art « de chair et de sang juifs ». L’artiste juif et les crises du XXe siècle L’hostilité envers les juifs accrue en Europe, la tourmente du pogrom et de la persécution ont des répercussions sur l’art de Chagall. Avec le thème de la Crucifixion, l’artiste évoque Jésus et en fait « un poète, l’un des plus grands par cette façon incroyable, insensée, qu’il a eue de prendre sur lui sa souffrance ». La figure du crucifié est ici avant tout un miroir reflétant l’état psychique de l’artiste et incarne la souffrance des juifs, y compris celle de Chagall. À travers la figure du Juif solitaire à la Torah et celle de la femme fuyant avec son enfant, c’est l’inquiétude et l’angoisse ressenties par les juifs qui est exprimée. « Au nom de la Liberté de toutes les Religions » Cette sentence écrite par Chagall en 1957 au bas de la céramique du baptistère de Notre-Dame-de-Toute- Grâce sur le plateau d'Assy (Haute- Savoie) uploads/s3/ chagall-et-la-bible-dossier-pedagogique 1 .pdf

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