Constantin Brâncuși Constantin Brâncuși Constantin Brâncuși photographié par Ed

Constantin Brâncuși Constantin Brâncuși Constantin Brâncuși photographié par Edward Steichen dans son atelier de Voulangis, en 1922. Constantin Brâncuși (prononcé [konstanˈtin brɨnˈkuʃʲ] ), souvent désigné en français par son seul nom de famille écrit sans signes diacritiques Brancusi, né le 19 février 1876 à Hobița dans le județ de Gorj, en Roumanie, et mort le 16 mars 1957 à Paris, fut l'un des sculpteurs les plus influents du début du XXe siècle. Il est considéré comme ayant poussé l'abstraction sculpturale jusqu'à un stade jamais atteint dans la tradition moderniste et ayant ouvert la voie à la sculpture surréaliste ainsi qu'au courant minimaliste des années 1960[1]. 1 Brâncuși photographe L'atelier de Brâncuși sera lui-même une œuvre d'art à part entière. L'artiste expose dans son atelier. Chaque œuvre occupe une place bien définie. Déplacer une seule de ces œuvres serait pour lui rompre l'harmonie qui règne dans ce lieu. C'est pourquoi les photographies prises par l'artiste dans son atelier sont un apport inestimable pour la compréhension de son œuvre. Brâncuşi habillé en prêtre orthodoxe vers 1905-1906 (photo Col- lection Botarro) 2 Œuvres • Mademoiselle Pogagny, 1912-1913, plâtre[2] • Portrait de Madame L. R., 1917, bois - L. R. pour Léone Ricou - ancienne collection Pierre Bergé - Yves Saint Laurent. • Le Léopard Des Anges, 1922, écorce de pin 1 2 2 ŒUVRES • Colonne sans fin, 1937, fonte • Phoque II, 1943, marbre et pierre • Le Grand Coq IV, 1949-1979, acier poli, Fondation Pierre Gianadda, parc de sculptures, Martigny Portrait de Brâncuși, par Amedeo Modigliani. L'atelier Brancusi à Paris 1923 Plusieurs musées rassemblent des collections impor- tantes : • Atelier Brâncusi, Musée national d'art moderne, Centre Pompidou, Paris • le Musée d'art moderne de New York • le Cabinet Brâncuși, Musée d’Art de Craiova, Roumanie • le Musée Wilhelm Lehmbruck de Duisbourg • le Musée d’Art de Târgu Jiu, Roumanie • le Musée Solomon R. Guggenheim, New York • le Musée Peggy Guggenheim, Venise, Italie Outre l'atelier de Brâncuși reconstitué à l'identique au Centre Pompidou, Paris, on peut admirer à Târgu Jiu, Roumanie, un parc avec trois de ses plus importantes créations (la Colonne sans fin, La Porte du Baiser, La Table du silence) ou le Musée d'Art de Craiova. Au cimetière du Montparnasse à Paris, où Brâncuși est enterré (18e division), on peut voir dans une autre partie du cimetière (22e division, au nord du petit cimetière) Le Baiser, une de ses sculptures qui est une des œuvres les plus célèbres de cette nécropole, sur la tombe de Tania Rachevskaïa [3]. Une des œuvres principales de Brâncusi est l'« Oiseau dans l'espace ». Elle est constituée de plu- sieurs variantes. La volonté du sculpteur était de récréer l'envol d'un oiseau. Cette série a débuté avec la Maïastra qui fut l'idée première de la série « Oiseau dans l'espace ». Il associe le vol et son contraire en souhaitant représen- ter « l'essence du vol ». « Je n'ai cherché pendant toute ma vie que l'essence du vol » C.Brancusi Cette série pren- dra 32 ans de sa vie (de 1919 à 1941). Après 27 pièces de marbre et de bronze, le sculpteur termine sa série en 1941. « J'ai voulu que la Maïastra relève la tête sans expri- mer par ce mouvement la fierté, l'orgueil ou le défi. Ce fut le problème le plus difficile et n'est qu'après un long effort que je parvins à rendre ce mouvement intégré à l'essor du vol » C.Brancusi [4]. Très tôt, les sculptures de Brâncusi ont suscité de nom- breuses critiques. Dès sa première exposition à New York en 1913, l'artiste est confronté à de multiples apprécia- tions incongrues telles que « Un œuf dur sur un morceau de sucre » ou bien « un descente d'égout accouplée à une cotte de mailles ». La raison de ses critiques n'était autre que la démarcation et l'abstraction des œuvres de l'artiste et ne correspondaient pas à la notion de l'esthétique, telle qu'elle était admise en 1926[5]. En effet, l'épure très pous- sée ainsi que les variations avec lesquelles il travaille dé- rangent quelque peu les conceptions traditionnelles de la sculpture. Il change ses œuvres de socle, position, lieu et les photographie, de sorte qu'il travaille aussi en mettant en relation ses sculptures avec le domaine de l'image pour faire jaillir d'elles quelque chose de nouveau à chaque en- treprise (lumière et espace deviennent ainsi des enjeux importants). Si certains se rient du Roumain, lui n'en tient pas compte et œuvre avec foi sur ces projets éminemment 3.2 Le procès 3 modernes dont l'accomplissement, de par leur lisseur po- lie et leur allure abstraite, semblent tenir de l'absolu. 3 Brâncusi contre les États-Unis En 1927, à la suite de la réception d'un objet, dont les autorités douanières des États-Unis (l'United States Cus- toms Service) ne savaient dire s’il s’agissait d'une œuvre d'art ou bien d'une pièce de métal, le célèbre procès « Brâncusi contre États-Unis » s’ouvre afin de donner une nouvelle définition de l'art. Ladite pièce fait 1,35 mètre de long, est de forme mince et fuselée et est polie comme un miroir sur toute sa surface. Si pour certains[6] elle ne semble être rien de plus qu'un objet manufacturé - dont on ignore cependant l'utilité -, pour d'autres il s’agit d'une œuvre d'art dont la beauté est égale à celles exposées dans les musées les plus connus du monde. La volonté première de ce procès est surtout de poser les questions suivantes : « Quels sont les critères pour ju- ger de la notion d'œuvre d'art ? », « À quoi reconnait-on l'artiste ? », « Qui est juge en la matière ? »[5]. 3.1 Contexte Depuis 1913, la législation américaine exonère de droits de douane tout objet ayant le statut d'œuvre d'art. Cela inclut donc que les œuvres de Brâncusi doivent être re- connues comme œuvres d'art afin de ne pas être taxées. De 1914 à 1926, l'œuvre de Brâncusi commence à de- venir de plus en plus abstraite. C'est en 1926 que dé- bute vraiment le problème de reconnaissance des œuvres de Brancusi. Il ne s’agit pourtant pas de la première dé- convenue entre Brâncusi et les douanes américaines. Au- paravant, l'artiste avait à ses côtés l'avocat John Quinn, également collectionneur des œuvres de Brâncusi, qui indiquait qu'il s’agissait d’œuvres d'art à chaque arrivée d’œuvre dans le pays. Mais à la suite de son décès pré- coce, les œuvres ne peuvent plus bénéficier de cette pro- tection. C'est pour cette raison qu'en octobre 1926, à la suite de l'arrivée d'une vingtaine d’œuvres sur le ter- ritoire américain, les autorités douanières restent per- plexes et saisissent les sculptures. Afin de récupérer ce qui lui appartient de droit, Brâncusi est sommé de payer la somme de 4 000 dollars. Grâce à des interventions de personnes influentes[7], les frais sont annihilés. Cepen- dant les douanes américaines décident de taxer de 40 % de la valeur les pièces qui seront vendues sur le territoire américain. En faisant cela, les autorités ne reconnaissent pas le statut d’œuvre d'art aux pièces de Brâncusi. Le pro- blème éclate lorsqu'Edward Steichen, vieil ami de Brân- cusi, doit payer 240 dollars pour conserver « l'oiseau dans l'espace » en bronze qu'il possède. En apprenant la nou- velle, Brâncusi demande à son ami Marcel Duchamp de réagir afin de pouvoir réparer l'erreur commise et « expo- ser publiquement le tout ensemble ». Par la suite, d'autres sculptures de Brâncusi sont saisies par la douane et Du- champ finit par faire appel. De nombreux noms du monde de l'art à New York sont mobilisés et l'oiseau de Steichen est utilisé en guise de pièce à conviction. L'enjeu n'est pas simplement lié à la seule pièce qu'est l'oiseau, mais plutôt à tout le monde de l'art et à la libre circulation des œuvres. 3.2 Le procès 3.2.1 Déroulement du procès Le procès se déroule de la façon suivante : dans un pre- mier temps, les témoins cités par Brâncusi sont interrogés le 21 octobre 1927. S'ensuit l'interrogatoire et le contre- interrogatoire de Brâncusi, le 21 novembre 1927 à Paris. Par la suite il y a l'interrogatoire des témoins cités par les États-Unis, le 23 mars 1928. Après cela les avocats de Brâncusi donnent leur conclusion, il y a le mémoire en faveur de Brâncusi, puis les conclusions de l'avocat des États-Unis et pour terminer, le jugement le 26 novembre 1928[8]. 3.2.2 Les témoins Les témoins cités par Brâncusi sont experts en art mo- derne : Edward Steichen, artiste, collectionneur et mar- chand ; Jacob Epstein, sculpteur ; Forbes Watson, rédac- teur en chef de la revue The Arts ; Frank Crowninshield, rédacteur en chef de la revue Vanity Fair ; William Hen- ry Fox, directeur du Brooklyn Museum of Art ; et enfin Henry Mc Bride, critique d’art au Sun et à The Dial. Pour les témoins cités par le défendeur (en l’occurrence le gouvernement), il s’agit uniquement de deux sculpteurs : Robert Ingersoll Aitken et Thomas H. Jones. Les témoins sont uploads/s3/ constantin-brancusi.pdf

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