Dans quel monde vît l'artiste ? Curt Bryan, TS1 Le sujet nous demande dans quel

Dans quel monde vît l'artiste ? Curt Bryan, TS1 Le sujet nous demande dans quel monde vît l'artiste, mais y a-t-il plusieurs mondes ? S’agit-il de plusieurs réalités ? L'artiste vît-il dans un monde à part, différent du scientifique, de l'artisan, de l'ouvrier et de tous les autres ? L’art, activité de création esthétique qu’Aristote rangeait dans l’art poïétique, fait-il donc vivre celui qui le pratique dans un monde plutôt qu'un autre ? Tout dépend à vrai dire ce qu'on entend par « monde ». En effet, du latin mundus qui signifie, ce qui est bien ordonné, bien disposé. Mais si par monde on entend la précision ente le monde sensible et le monde intelligible comme les a nommés Platon, alors l'artiste peut vivre soit dans le monde sensible qui désigne notre réalité ordinaire perçue par nos sens appelé aussi monde des choses, ou alors il peut vivre dans le monde intelligible, soit le monde des idées marqué par une réalité accrue par rapport au monde sensible du fait de la permanence des idées contrairement au côté éphémère des sens. C'est donc à l'artiste que s'applique le dualisme de Platon. Dans une première partie nous étudierons la version stipulant que l'artiste appartient à un monde particulier. Puis par la suite nous verrons celle qui au contraire tend à dire que l'art n'a pas de lien avec le monde dans lequel on vit. Pour cette première partie nous verrons que l'artiste appartient à un monde particulier. Mais nous pouvons diviser cette partie en deux sous-parties, la première penchant pour le monde sensible la deuxième pour le monde intelligible. En effet nous aborderons tout d'abord l'appartenance de l'artiste au monde sensible, Platon lui tendait à généraliser cette appartenance au commun des mortels et l'a illustré par l’allégorie de la caverne, en effet il exprime son idée par une métaphore représentant des humains enchainés dans une caverne depuis la naissance et dont la seule chose qu'ils puissent voir sont des ombres projetés sur une paroi de la caverne. Les humains enchainés dans la caverne prennent donc ce que leurs sens captent comme la réalité, ces humains enchaînés représentent l'intégralité de la race humaine qui prend comme unique réalité ce que dictent nos sens, d'où le monde sensible. On peut aussi dire que l'artiste appartient au monde sensible car il reproduit ce qu'il perçoit mais toutes les œuvres d'art ne sont pas une reproduction de ce que l'artiste perçoit, c'est aussi quelque chose d'esthétique, de beau à ne pas confondre avec l'agréable, c'est alors que Kant s’intéresse à la sensation esthétique. En effet, dans l’agréable, ce qui « plaît aux sens dans la sensation » c’est ce qui agrée à celui qui est concerné parce que c’est lui, autrement dit, cela me plaît à moi parce que c’est moi. Au contraire dans le beau, il y va d’une satisfaction qui n’est pas liée à la personnalité du sujet, puisque spontanément le jugement esthétique implique qu’il devrait être universellement partagé. En cela, le jugement esthétique est donc bien un jugement inductif en tant qu’il applique la forme de l’universalité à l’objet particulier. Il établit bien une relation entre faculté intellectuelle et faculté sensible : le sentiment y est élevé par le jugement à hauteur d’universalité. Alors même que dans le jugement déterminant, on se repose sur des concepts (le vélo est beau car il permet de me mettre en valeur), dans le jugement esthétique, le concept, qu’il soit de connaissance ou de finalité, n’est pas principe. C’est en effet là le sens de cette affirmation de Kant : « est beau ce qui plaît universellement sans concept ». L’œuvre d'art est donc étroitement lié au monde sensible car il dépend des sens des observateurs mais on peut cependant aussi y ranger l'artiste car il se fie à ses propres sens pour que sa création puisse s'identifier au beau d'où la citation de Charles Baudelaire : « L'artiste, le vrai, le vrai poète, ne doit peindre que selon qu'il voit et qu'il sent. Il doit être réellement fidèle à sa propre nature. » On peut aussi indiquer que l'artiste se sert de son imagination pour faire naître ses œuvres d'art, ce qui justifie la véracité de cette thèse car l'imagination fait pleinement partie du monde sensible qui, nous pouvons le rappeler, prend la forme d'opinion (ou doxa en Grec) et les œuvres d'art, par l'essence du beau créent des opinions. On pourra s'arrêter sur la place de l'artiste qui recherche le beau avec les paroles de Pierre Baillargeon : « Le philosophe cherche la vérité et l'artiste, la beauté. Plus ambitieux, le moraliste, et philosophe tout ensemble, cherche, comme une femme, le bonheur. » Cependant à cette affirmation on peut appliquer le doute méthodique de Descartes car nos sens peuvent nous tromper, c'est pour cela que la version précédente sera décriée par Socrate qui pense que nous vivons plutôt dans le monde intelligible. En effet on peut étendre ses pensées à l'artiste qui de par ses créations serait celui qui crée les ombres dans la caverne de Platon et ainsi tendre vers le monde intelligible car il sort de cette caverne mais contribuerait. On peut aussi indiquer que si personne ne regarde une œuvre d'art, elle cesse d'être une œuvre elle cesse même d'exister tout simplement, il ne reste que l'idée de l'œuvre. Selon Friedrich Nietzsche : « Il n'y a qu'un seul monde et il est faux, cruel, contradictoire, séduisant et dépourvu de sens. Un ainsi constitué est le réel. Nous avons besoin de mensonges pour conquérir cette réalité, cette "vérité". » . Il convient d'expliquer que les mensonges dont il est question sont ce que les sens nous apportent, hors pour une œuvre il faut dépasser les sens pour voir sur le plan de l'idée, s'offrir à réflexion pour juger l'objet comme une œuvre d'art. Par exemple l'urinoir-Fontaine de Marcel Duchamp, si l'on se fie à nos sens, cet objet est un urinoir, cependant il est bel est bien une œuvre d'art. Preuve que l'artiste vît dans le monde intelligible car en plus du beau il doit créer quelque chose pouvant se définir comme étant une œuvre sur le plan intellectuel, on peut aussi citer le bronze de Constantin Brancusi, Oiseau dans l'espace qui fut remis en cause car ne relevant pas particulièrement du beau, son existence en temps qu'œuvre fit polémique. L'artiste appartiendrait donc à un monde précis, plutôt sensible pour les uns, plutôt intelligible pour les autres. Dans cette deuxième partie nous allons maintenant voir qu’être artiste n'influe pas sur le monde dans lequel on vît. En effet si le scientifique à tendance à vivre dans le monde sensible c'est par essence, car du monde des idées né les science ou épistèmé dans la langue de Socrate. Cependant que différentie l'artisan, l'ouvrier et l'artiste ? L'artiste est l'artisan sont proches, Au sens grec de tecknè, l’art est une activité qui produit quelque chose venant s’ajouter à la nature : c’est une habileté acquise par apprentissage et qui repose sur des connaissances empiriques. Telle est la définition que donne Aristote de l’art dans la Physique (livre II). L’assimilation historique entre l’artiste et l’artisan se justifie par de nombreux points communs entre leurs pratiques : artiste et artisan produisent tous deux une œuvre singulière et originale mais aussi tous deux suivent la production du début à la fin, contrairement à l’ouvrier qui n’a pas de rapport personnel avec ce qu’il est en train de produire. Par conséquent, artiste et artisan semblent se rejoindre, mais la différence réside en l'utilité de leur production, l'artisan produit quelque chose dans le but de l'utilité, tandis que l'artiste produit quelque chose dans le seul but de la beauté. Pourquoi être artiste ferait donc vivre ce personnage dans un monde différent que celui de l'artisan ? Certains artisans brillants sont même considérés comme des artistes, pourquoi vivraient ils dans une réalité différente que leurs collègues ? On peut imaginer deux choses, la première qu'ils vivent tous dans le même monde, la deuxième que chaque personne à son monde à lui. En effet comme le disait Pierre Rosenberg : « Chaque grand artiste a sa vérité. » Mais être artiste ne range pas dans un monde particulier un artiste du mouvement impressionniste aura sa vérité, son monde sa réalité, tandis que le réaliste vivra lui différemment celui restant dans l'art abstrait aura une vision encore différente on a par exemple Guy de Maupassant qui dit : « Le réaliste, s'il est un artiste, cherchera, non pas à nous montrer la photographie banale de la vie, mais à nous en donner la vision plus complète, plus saisissante, plus probante que la réalité même. » alors que François Mauriac qui dit; « L'art abstrait témoigne que l'homme n'a rien à dire, rien à exprimer ni à fixer, s'il se coupe du monde tel que le capte le regard d'un enfant. » , ils vivent donc dans deux mondes différents d'un côté le réaliste de l'autre on peut donc imaginer plein de mondes uploads/s3/ dans-quel-monde-vit-l-x27-artiste-dissertation-de-philo.pdf

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