/<' L'ÉDUCATION DE LA MÉMOIRE PITTORESQUE ET LA FORMATION DE UARTISTE € MÊME CO
/<' L'ÉDUCATION DE LA MÉMOIRE PITTORESQUE ET LA FORMATION DE UARTISTE € MÊME COLLECTION Belcher (John). — Les Principes de l'Architecture, traduit par Fr. Monod. 1 volume avec 75 gravures 4 fr. GuERLiN (Henri). — L'Art enseigné par les Maîtres. (Ce qu'ont écrit, dit, pensé Artistes et Ecrivains sur la technique des Arts) : Le Dessin. 1 volume avec 8 planches hors texte 4 fr. La Couleur. 1 volume avec 8 planches hors texte dont 2 en cou- leurs 4 fr. La Composition. 1 volume avec 8 planches hors texte ... 4 fr. Hareux (Ernest). — La peinture à l'huile en plein air. Leçons dialoguées entre le maître et l'élève. 1 volume avec 10 planches hors texte. . 4 fr. MoRiN (Louis). — Le Dessin humoristique, l volume avec 87 gravures. Prix 4 fr. 9 HORACE LECOQ DE BOISBAUDRAN Ancien Directeur de l'École Nationale de Dessin. L'ÉDUCATION DE LA MÉMOIRE PITTORESQUE ET LA FORMATION DE L'ARTISTE PRECEDE D UNE NOTICE SUR LA VIE DE L AUTEUR PAR L.-D. LUARD ET d'l'NE LETTRE DE M. AUGUSTE RODIN QUINZE PLANCHES HORS TEXTE L'Éducation de la Mémoire pittoresque : appli- cation aux arts du Dessin. — Coup d'œil sur l'Enseignement des Beaux -Arts. — Lettres à un jeune professeur : sommaire d'une méthode pourl'Enseignementdu Dessin et de la Peinture. PARIS HENRI LAURENS, ÉDITEUR 6, RUE DE TOURNON ( V I '^) SI LSI LETTRE DE M. AUGUSTE RODIN A M. L -D. LUARD Lecoq de Bolshaudran était professeia' à l'École de la rue de rÉcole-de-Médec'me . Je me rappelle très bien la rotonde en bas où les élèves copiaient des gravures du X VHP siècle. Car malgré Toîig inalité de son enseignement il gardait la tradition., et son atelier était, on pourrait dire., un atelier du XVIIP. A ce moment Legros et moi., et les autres jeunes gens ne comprenions pas, commeje le comprends maintenant., la chance que nous avions eue de tomber sous la main d'un tel profes- seur. La plus grande part de ce quil m'a appris^ me reste encore. Je voudrais bien que tout jeune artiste pusse profiter de son enseignement, et je vous conseille vivement de mettre en circulation ses idées par une réédition de ses brochures sur l'édu- cation de la mémoire pittoresque., et renseignement des Beaux- Arts. Agréez., cher Monsieur., l'assurance de mes sentiments dis- tingués. Auguste Rodin. Paris, 19 novembre l'J13. PREFACE Ce volume est la réédition de trois brochures épuisées depuis longtemps et introuvables. L'auteur, Horace Lecoq de Bois- baudran a laissé un nom comme professeur, mais rares sont ceux qui possèdent encore les principes de son enseig-neràent . Cet oubli a de quoi surprendre, car tous les artistes qu'il a formés, du plus célèbre au moins connu, en pleine maturité, vantent l'éducation qu'ils en ont reçue. Rodin et Dalou sculpteurs; Lhermitte, Guillaume Régamey, Cazin, Legros, Fantin-Latour peintres, Whistler aussi, qui a subi son influence indirectement; Roty médailleur; Solon pottier, n'est-ce pas assez de tels noms pour intéresser à sa méthode ? Certains professeurs réussissent par l'instinct et par le tact, empiriquement, mais sans doctrine raisonnée ; Lecoq avait l'un et l'autre. Son tact était proverbial ; il n'en connaissait pas moins les lois abstraites de son enseignement. Ce ne sont pas pures théories d'esthète, mais les principes d'une méthode appliquée qui a fait ses preuves; principes sans cesse vérifiés par la pratique. « Au professeur seul, dit-il, appartiennent les applications intelligentes et spontanées ; il est la méthode vivante qu'aucune méthode écrite ne peut ni ne doit suppléer. » L'exposition de ses principes, telle qu'on la trouve dans son livre, est si claire et si complète, que les souvenirs personnels de ses élèves n'y ajoutent pas grand'chose. Étaient-ils trop 4 PRÉFACE jeunes en ce temps et de trop courte expérience pour être à même d'en juger? Ou n'est-ce pas plutôt que Lecoq était ménager de ses paroles? C'est du moins ce qui ressort des souvenirs de jeunesse dictés par Fantin-Latour'. 11 y décrit l'enseignement « comme d'ail- leurs très simple », et parle du souci que Lecoq avait de se conformer toujours au tempérament de chaque élève, afin de lui donner le conseil topique. Il se servait très rarement du pin- ceau et du fusain pour corriger les études et no permettait jamais à ses élèves de regarder ce qu'il faisait lui-même, de crainte qu'ils ne fussent portés à Timiter, sachant trop bien quel pres- tige dominateur a l'œuvre du maître. Fajitin nous parle aussi des expéditions qu'il faisait à la campagne le dimanche avec des camarades, le plus souvent à l'étang de Villebon oii ils se baignaient. Ils se servaient ainsi de modèles les uns aux autres pour des observations de nu, qu'ils peignaient de mémoire le lendemain. Derrière un cabaret, à Montrouge, ils découvrirent un jardin entouré de hauts murs, oii Lecoq organisa une classe de peinture en plein air, innovation vraiment inouïe pour l'époque. Un autre élève nous a laissé de sa première leçon un récit très caractéristique. « Lecoq me mit à copier une gravure. Quand je lui montrai le résultat, tout confiant d'être loué de ma prouesse, il sortit son canif, et avec la pointe indiquait où je n'avais pas réussi à rendre le contour du dos, du pied et d'autres morceaux. Je me suis appliqué de nouveau, résolu à gagner cette fois l'approba- tion qu'il m'avait refusée. « Mieux, mais pas assez exact » et encore le canif indiquait impitoyablement les incorrections. 1. Notes prises du vivant de Fantin-Latour, par G. Hédiard, que M"» Fantin- Latour a eu l'obligeance de me communiquer. PRKFACE b Cinq fois j'ai dû répéter le dessin avant qu'il n'en fut content. » Cet enseignement tant vanté parles anciens élèves de Lecoq, devenus maîtres à leur tour, rencontra de certains côtés une opposition violente. Contre quoi cette opposition? Contre sa méthode uniquement? Contre ses idées sur l'éducation de la mémoire pittoresque ? Assurément pas contre sa manière de les défendre. Car, modeste et réservé, et d'un équilibre admi- rable, il était toujours prêt à écouter l'opinion des autres, et quoiqu'il insistât avec force sur la nécessité de cultiver la mémoire pittoresque, jusqu'alors négligée, il était rien moins que fanatique. « Cette nouvelle étude, écrit-il, ne prétend en aucune façon se substituer aux études habituelles, loin de là, elle ne saurait s'en passer et produire à elle seule ses meilleurs résultats. » Et encore il déclare que « la mémoire n'est ni l'esprit, ni l'imagination, ni à plus forte raison le génie. Elle les sert puissamment, mais elle ne pourrait avoir la ridicule pré- tention de les créer, ou de les suppléer ». Peut-être l'attitude de VioUet-le-Duc ne fut-elle pas étrangère à cette opposition. Il venait d'obtenir le fameux décret de 18G3, qui dépouillait l'Académie des Beaux-Arts de la plus grande partie de ses pouvoirs. Dans son attaque contre l'Institut, Viollet-le-Duc ne cessait d'opposer l'enseignement de Lecoq de Boisbaudran, qu'il louait, à l'enseignement officiel qu'il cen- surait. C'était un moment de haine et de passion. « Jamais on n'avait vu dans le monde des arts pareille agitation, insurrec- tion pareille, pugilat semblable, semblable hourvari. Tout ce qui, à ce moment, maîtres et docteurs, amateurs et journalistes, se piquait de quelque crédit en matière d'art, s'engagea dans la querelle avec une passion et une violence inouïes*. » 1. Souvenirs d'un Directeur des Beaux-Arts, par Ph. de Chenneviéres, 188u. 6 PRÉFACE Quoi qu'il en soit, les idées de Lecoq étaient assez fécondes pour soulever bien des contradictions. Sa méthode était un retour à la tradition, interrompue par David, à l'esprit des anciens maîtres, dont il invoquait l'exemple à tout instant. Et parce qu'il rénovait, il paraissait innover. Il brisait avec la rou- tine des académies ordinaires, qui, elles aussi, se réclamaient de la tradition. Au lieu de confiner les élèves dans l'étude du nu académique, il inventait toutes sortes d'exercices pour déve- lopper toutes leurs facultés, les guidait d'expérience en expé- rience, leur apprenait à regarder la vie avec leurs propres yeux; s'ingéniait à les faire travailler en artistes avant de leur donner la volée, leur ménageant ainsi une période de demi-émancipa- tion entre le temps des études et le libre exercice de leur art, tels les jeunes artistes apprentis d'autrefois ou les étudiants en médecine de nos jours. C'est dans ce but qu'il ajouta aux tra- vaux habituels le -travail de mémoire, qui, outre son utilité propre, féconde et vivifie tous les autres travaux. Qui niera que c'est grâce à la mémoire seule qu'on peut fixer les effets fugitifs de lumière et de couleur, dessiner les mouve- ments, les groupes, les ciels, les enfants, les physionomies, les animaux, la vie enfin ? Puisqu'on admet la nécessité de la mémoire, pourquoi ne serait-il pas permis de la cultiver ? Peine perdue, dira-t-on, elle se développe toute seule! — Parce que le travail de mémoire rendra l'élève incapable de copier fidèlement la nature ! — Ou au contraire, parce que l'habitude d'une mnémotechnie exacte détruira son imagination. Or la plupart des artistes constatent avec chagrin que leur mémoire, uploads/s3/ how-to-draw-like-pro.pdf
Documents similaires










-
54
-
0
-
0
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise- Détails
- Publié le Dec 31, 2021
- Catégorie Creative Arts / Ar...
- Langue French
- Taille du fichier 10.0624MB