Remerciements Je remercie ici Mme Navez en sa qualité de bibliothécaire, ainsi
Remerciements Je remercie ici Mme Navez en sa qualité de bibliothécaire, ainsi que Mr Vercamer, pour avoir orienté et facilité mes recherches bibliographiques. Je remercie aussi Mr Jean Doulliez, professeur à l’ISAI, pour m’avoir suivi et aidé tout au long de la rédaction de ce mémoire. Je tiens également à remercier Mr Pequet, mathématicien géomètre, pour avoir souligné la différence entre les mathématiques et les mystiques. Enfin, je remercie tous les professeurs et élèves de L’Institut Supérieur d’Architecture Intercommunal de Mons qui m’ont soutenu tout au long de ces cinq années et dont les conseils, les compétences, m’ont permis d’apprendre « un des plus beaux métiers du monde ». - 1 - Introduction « La proportion est à l’architecture ce que la poésie est au langage, par le rythme, elle en exprime l’âme. » (Arséguel) « Ce sont les proportions, le rythme résultant de la composition, qui font d’un texte un poème, de sons en désordre un chant mélodieux, et d’une construction une architecture. » (R. Pagusthe) Qu’est-ce qu’un architecte s’il ne pense pas l’unité d’une forme dans laquelle vont être rassemblées en ordre durable toutes les dimensions nécessaires au bien être d’une société d’hommes ? Qui est-il s’il ne compose pas ces diverses exigences et donne à chaque dimension sa juste mesure ? Qui est-il donc s’il ne fixe pas les proportions de l’ouvrage ? Cette synthèse formelle est une construction de notre esprit. Mais cette construction doit être solide. Notre esprit s’appuie donc sur les nombres et la géométrie. Il gère des quantités, des quantités commensurables. Il n’est pas de plan sans nombres. C’est la raison pour laquelle cette question semble faire partie des urgences à penser, sinon actuelle, actualisable. Quelles sont les origines des idées de proportions et de composition et quelles transformations ces notions ont-elles subi au cours de leur histoire ? De l’antiquité à nos jours en passant par la Renaissance et le Classicisme comment ont-elles réuni pour leur défense tant de grandes figures de l’architecture (de Vitruve à Le Corbusier) pour se trouver aujourd’hui ravalées au rang d’une mythologie du beau qui n’a plus cours ? Ces questions sont en effet souvent, ou bien liées à une architecture passée et révolue, ou bien entachées de connotations ésotériques et de nostalgies irrationnelles. Or il semble au contraire que liées d’une nécessaire raison, et donc naturellement rationnelles, elles sont porteuses de questions essentielles attachées non au dogmes ni aux styles passés mais à l’idée même d’architecture, pour autant qu’elle puisse être pensée aujourd’hui. Il s’agit ici de mieux comprendre le rôle exact qu’ont joué ces idées dans l’architecture du passé et de voir ainsi ce qui, dans leur principe, peut avoir du sens aujourd’hui et enrichir, tout en l’élargissant, notre pensée de la forme, de sa genèse naturelle et artificielle. Les questions du « beau » et de l’ « harmonie » sont souvent associées à ces idées de composition et de proportion et au rapport qu’entretiennent ces idées avec les nombres et la géométrie. Les idées de composition et de proportion pourraient ainsi contribuer à un renouveau de la conception architecturale si tant est qu’on les considère comme moyen de réflexion sur la nature des formes artificielles et comme « science » -encore balbutiante- des ordonnances formelles et non pas comme une recette ou une méthode efficace de production. (D’après Poïesis, (15), p8) - 2 - I. Théorie : les différents tracés régulateurs - 3 - A. Généralités sur les formes 1. L’évolution (Ghyka, (8), p31) « ...considérant qu’il existe, à notre époque, des hommes qui ont créé du beau, ce beau qui vient de ce qu’il est conforme à la logique, à la raison, aux principes de l’essence rationnelle des choses, conformes aux lois précises, nécessaires et naturelles inhérentes à la matière employée à cette fin. » (Henry Van De Velde, extrait de « Kunstgewerbliche Laienpredigten 1902 ») (Ghyka, (8), p31) L’évolution morphologique au cours des âges d’une espèce vivante, par exemple du cheval, de tels ou tels groupes de poissons, de cétacés, suggère celle d’un type de mécanismes, d’engins adaptés à un but, façonnés pendant une longue suite de générations, telle que, par exemple, l’évolution des formes des embarcations et des navires depuis la préhistoire. Il y a d’un côté comme de l’autre des séries d’efforts, de tâtonnements, d’essais plus ou moins heureux, avec fixation des types utiles, et des conditions différentes suivant les types de vie et d’emploi (adaptation au milieu). On n'a pas l’impression d’une évolution de type accidentelle par différentes combinaisons ; l’effort continu, patient, semble jouer un rôle essentiel, les accidents et le hasard ne semblant jouer qu’un rôle éliminateur de solutions moins heureuses que les autres, non un rôle de créateurs. Une caractéristique commune aux mécanismes, outils ou moyens de transport lentement obtenus par tâtonnements et aux formes animales évoluées plus lentement encore, est leur perfection déconcertante du point de vue pratique de leur emploi ou de leur fonctionnement dans leur milieu normal. L’ingénieur des constructions navales, le marin réalisent à quel point le carénage d’une pirogue d’indien, de même que celui d’un bateau de pêcheurs, ont la forme optimum correspondant aux usages et aux conditions de navigations respectives. Ils ont la même impression en examinant la forme d’un squale ou d’un cétacé. Les courbes, les surfaces de carènes obtenues directement par le calcul et la mécanique appliquée et la théorie du navire sont du reste souvent identiques à celles résultant de l’évolution tâtonnante dans le cas des barques et des poissons : Ce sont deux procédés différents pour arriver à un résultat identique. D’après Sir Walter Armstrong, directeur de la National Gallery de Dublin, « Beauty is fitness expressed », la beauté esthétique est le sentiment de la parfaite adaptation à sa raison d’être (ou à ses conditions de vie) suggéré à notre subconscient par la forme d’un objet ou d’un animal qui cause le plaisir esthétique trouvé à sa contemplation. - 4 - On peut aussi constater que les outils, mécanismes, moyens de transport, évolués de façon lente, avaient obtenu des formes mécaniquement parfaites du point de vue de leur emploi pratique ; ces engins nous procurent aussi une satisfaction esthétique que la « camelote » ne donne pas. La « fitness » en question, dans un objet par exemple, peut se rapporter : - à des conditions purement statiques, comme pour un pont, une chaise, une maison, un temple La forme de l’habitat au travers des âges a évolué suivant le climat, les matériaux, constructions et technologies, le site, la défense, l’économie, la religion, … Autant de facteurs qui fournissent une multitude de formes différentes et pourtant, on peut observer des similitudes, par exemple, entre la forme des yourtes (habitat des mongols) et des habitations des Marquises (archipel de la Polynésie Française), utilisations de techniques similaires, … (Rapoport, (16)) - à des conditions dynamiques, comme pour une voiture, un bateau, … Les animaux, oiseaux, poissons, satisfont pleinement à la deuxième catégorie et sont mécaniquement parfaits du point de vue répartition de poids, profil de plus grande résistance, stabilité statique ou dynamique pour leur milieu normal ; leur vue procure en général une sensation harmonieuse. Le cygne semble totalement harmonieux lorsqu’il nage, mais semble ridicule quand il marche, contrairement à un chien ou un chat qui semble harmonieux quand il marche et ridicule quand il nage. Les arbres et les plantes en général satisfont dans leur profil, leur répartition de poids, aux meilleures conditions de forme et de résistance en vue de leur croissance et de leur cycle vital ; elles aussi sont harmonieuses à regarder. Le Times (numéro du 17 mai 1915) a écrit : « Notre erreur dans tous les arts appliqués a été de supposer qu’il y avait incompatibilité, conflit inévitable entre les facultés artistiques d’un côté et les facultés mécaniques, scientifiques ou commerciales de l’autre, que, en fait, l’art et le sens commun n’avaient aucun rapport. Mais on ne peut pas (en art appliqué) avoir d’art sans sens commun ni de sens commun sans art. » La même idée se retrouve chez Curt Siegel dans « Formes structurales » : Pour se réaliser, l’architecture a besoin de la technique. Avec son aide, elle revêt une forme et devient l’expression « construite » de son temps. La Technique a toujours influencé les formes de la construction. Les architectes en tout temps, ont trouvé dans la maîtrise technique du matériau, matière à innovation de forme. Sans la technique, le Parthénon et l’art gothique n’auraient jamais existé. La fierté, naïve parfois, de la connaissance technique, liée autrefois à toute activité artistique, s’est perdue en même temps que la technique affirmait son autonomie. On a fait de l’art et de la technique des concepts opposés. - 5 - En faisant entrer des règles de nature technique dans l’échelle des valeurs esthétiques, la pensée économique acquiert un sens beaucoup plus élevé. L’économie entendue au sens d’un principe intellectuel, d’une loi morale étendue, s’étendant à tout ce qui concerne la forme, c’est-à-dire à la recherche du rendement le uploads/s3/ img-40-a.pdf
Documents similaires
-
15
-
0
-
0
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise- Détails
- Publié le Dec 29, 2022
- Catégorie Creative Arts / Ar...
- Langue French
- Taille du fichier 4.9350MB