1 Interactions entre le jazz et la musique classique de l’Inde Entre tradition
1 Interactions entre le jazz et la musique classique de l’Inde Entre tradition et innovation Travail réalisé pour l’obtention du Bachelor of Arts HES-SO en musique Par : Linda Jozefowski Coordinatrice du travail: Angelika Güsewell Professeurs d’instrument : Mathieu Schneider et Jean Pierre Schaller Lausanne, année académique 2008-2009 Conservatoire de Lausanne – Haute Ecole de Musique (HEM) 2 I In nt te er ra ac ct ti io on ns s e en nt tr re e l le e J Ja az zz z e et t l la a M Mu us si iq qu ue e C Cl la as ss si iq qu ue e d de e l l’ ’I In nd de e - -e en nt tr re e T Tr ra ad di it ti io on n e et t I In nn no ov va at ti io on n- - Travail réalisé pour l’obtention du Bachelor of Arts HES-SO en musique P Pa ar r : : L Li in nd da a J Jo oz ze ef fo ow ws sk ki i Coordinatrice du travail: Angelika Güsewell Directeur du mémoire : Mathieu Schneider, Jean Pierre Schaller Lausanne, année académique 2008-2009 Conservatoire de Lausanne – Haute Ecole de Musique (HEM) 3 T TA AB BL LE E D DE ES S M MA AT TI IE ER RE ES S INTRODUCTION: PROPOS DE RECHERCHE P PA AR RT TI IE E I I: : T TR RA AD DI IT TI IO ON N E ET T I IN NN NO OV VA AT TI IO ON N A) LA MUSIQUE CLASSIQUE INDIENNE EN OCCIDENT 1) Alain Daniélou - Repères biographiques - Respect de la tradition 2) Ravi Shankar - Repères biographiques - Modernisation de la tradition indienne - Extrait sonore n. 1 : Bahu Rang (Ravi Shankar) B) TRADITION INDIENNE ET TRADITION JAZZ 1) Analogies et différences de base : tradition, origines, transmission, modalité et styles 2) Tradition et Innovation : extrait de l’interview du 11 décembre 2009 avec Ronan Guilfoyle P PA AR RT TI IE E I II I: : I IN NT TE ER RA AC CT TI IO ON NS S A) MELODIE 1) Les éléments mélodiques de la musique hindoustani - Modalité, tonique, intervalles et gammes - Les principes qui régissent un Râga - Extrait sonore n. 2 : Râga Yaman (Hiralal) 2) John Coltrane - Le jazz modal - Coltrane et l’Inde - Extrait sonore n. 3 : India (John Coltrane) - Comparaison de India avec Râga Yaman B) RYTHME 1)Le Système Rythmique Carnatique 2) Le Konnakol - Artistes - Apprentissage - Exercices de Konnakol 3) John McLaughlin - Shakti - Extrait sonore n.4 : Isis (Shakti) - La pulsation de 27 temps 4) Ronan Guilfoyle - Repères biographiques - “Créative rhythmic concepts for jazz improvisation” - L’influence des rythmes indiens CONCLUSIONS REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES ET AUDIO-VISUELLES 4 INTRODUCTION: PROPOS DE RECHERCHE J’ai choisi de développer un travail qui traite de la musique indienne (précisément la musique de l’Inde) en relation avec le jazz, puisque depuis longtemps je m’intéresse beaucoup à ces deux mondes. Depuis quelque temps, à côté de mes études de jazz, j’étudie la bansouri (flûte traversière indienne) de la tradition Hindoustani (d’Inde du Nord) chez Puneet Ahuja, enseignant aux Ateliers d’ethnomusicologie de Genève. Tout en continuant à pratiquer et à développer les musiques actuelles occidentales, à la fin de mes études, j’aimerais approfondir les connaissances musicales de l’Inde en organisant un séjour à ce but dans le pays. Le système musical indien est extraordinairement riche et complexe. Bien que dépourvu d’harmonie, il est très développé notamment du point de vue mélodique et rythmique. En occident, on a commencé à diffuser et à faire connaître cette musique à partir des années’60, grâce à des personnages comme Alain Daniélou et Ravi Shankar. Ensuite, beaucoup de musiciens, dont les premiers ont été John McLaughlin et John Coltrane, s’y sont intéressés ou inspirés. Les années’90 se caractérisent par la tendance à mélanger le jazz avec les musiques du monde (ethno jazz, ou fusion) et actuellement on assiste à un grand intérêt pour les rythmes du système musical du sud de l’Inde (système Carnatique) par l’occident. Moi-même j’ai découvert ce système lors de la Master Class donnée au mois de décembre dernier à la HEM Jazz de Lausanne par Ronan Guilfoyle, que j’ai eu l’occasion d’interviewer. Les démarches créatives de chacun des cinq personnages cités plus haut ont été très différentes. Je me suis donc proposée d’étudier et de confronter ces démarches du point de vue musical, mais aussi éthique et esthétique. Le double fil rouge autour duquel mon discours se développe concerne la relation et l’interaction de la tradition musicale indienne avec la tendance innovatrice de la musique occidentale, et surtout du jazz. Concrètement, mon travail sur Les interactions entre le jazz et la musique indienne est structuré en deux parties : La première partie correspond au premier nœud du fil rouge, à l’origine de l’interaction, traitant deux personnages à part: Alain Daniélou, indianiste français, et Ravi Shankar, musicien indien. Ces exemples révèlent deux manières complètement opposées d’agir face à l’intérêt commun de valoriser, diffuser et préserver la musique indienne en occident ; l’une justement très attachée à la tradition et l’autre, au contraire, ouverte à l’échange et au changement. La première partie comprendra aussi une introduction à la musique et à la tradition musicale classique indienne, suivie d’un extrait de l’interview de Ronan Guilfoyle traitant de la tradition jazz. La deuxième partie touchera aux aspects principalement musicaux de l’interaction. Je vais mettre en relation trois musiciens de jazz occidentaux inspirés par la musique indienne, mais dont les créations musicales sont très différentes : John Coltrane par rapport au timbre et à la modalité ; John McLaughlin dans l’utilisation du konnakol au sein de son groupe Shakti, et Ronan Guilfoyle au niveau de la didactique musicale (s’étant inspiré entre autres des rythmes indiens dans sa méthode rythmique). Dans cette deuxième partie, que j’ai appelé Interactions, je vais donc montrer différentes formes et degrés d’interactions musicales à travers des exemples sonores, tout en exposant les principaux éléments de la musique indienne (mélodie et rythme) au cours du travail. Les questions qu’il me paraît essentiel de me poser sont les suivantes : Quelle est la position des musiciens face aux traditions? Quel est le poids de l’occident sur le danger des traditions ? Est-ce qu’il y a une forme éthique de se relationner aux musiques traditionnelles ? Quelle est la meilleure forme d’interaction entre le jazz et la musique indienne ? En répondant à ces questions, je compte également tenter de mieux appréhender ce genre de problématique en tant que musicienne. P PA AR RT TI IE E I I: : T TR RA AD DI IT TI IO ON N E ET T I IN NN NO OV VA AT TI IO ON N A) LA MUSIQUE CLASSIQUE INDIENNE EN OCCIDENT 1) Alain Daniélou 5 Repères biographiques Musicien, ethnomusicologue, compositeur, philosophe, historien, traducteur, indianiste et orientaliste français, Alain Daniélou (1902-1994) est un personnage éclectique qui a réalisé pendant toute sa vie un surprenant travail de sauvegarde et de valorisation des musiques traditionnelles du monde dans le monde occidental. Dans sa jeunesse, Daniélou étudie le piano classique, le chant et la composition. A partir de 1932, il se fixe définitivement à Varanasi où, pendant six ans, il étudie la vîna avec un musicien indien. Cet apprentissage lui permettra par la suite d’écrire des nombreux ouvrages sur le système musical indien - probablement les premiers ouvrages en langue anglaise traitant avec précision du système musical indien, les râgas, les intervalles et la sémantique musicale indienne - dont le principal, Northern Indian Music (1968), sera une référence en ce domaine. En 1945, le musicologue assume la direction de la bibliothèque de manuscrits et des éditions sanskrites d’Adyar en Inde, et publie plusieurs traductions de textes sanskrits sur la musique, ainsi qu’un Traité de musicologie comparée (1959). Alain Daniélou a été probablement le premier à avoir mené un important travail ethnologique de collections d’enregistrements sonores des musiques traditionnelles du monde, d’abord en Inde, puis au Cambodge, au Laos, en Iran, en Afghanistan, au Japon, etc. En 1955 il publie donc chez Ducretet-Thomson la première anthologie de musique classique indienne où figurent déjà Ravi Shankar et Ali Akbar Khan. De retour en Europe, l’indianiste crée l’Institut international de musique comparée à Berlin (1963) et à Venise (1969) pour faire connaître en Occident les grands musiciens de l’Asie. Il publie La situation de la musique et des musiciens dans les pays d’Orient, la musique indienne et sa tradition, Dhrupad. Il réunit de nombreux musicologues de grande réputation dans plusieurs congrès internationaux, fait publier des ouvrages sur les théories musicales asiatiques et organise la venue de musiciens et danseurs. Il collabore avec l’Unesco dans la publication de fameuses collections de musiques traditionnelles du monde, et reçoit plusieurs prix en reconnaissance de son oeuvre dans les domaines de l’ethnomusicologie, de la philosophie, uploads/s3/ interactions-entre-la-jazz-et-la-musique-indienne-pdf.pdf
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- Publié le Jui 27, 2021
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