Introduction A titre d’introduction, considérons d’abord de quels éléments est

Introduction A titre d’introduction, considérons d’abord de quels éléments est formée la musique. Si nous prenons comme exemple une chanson de variétés, telle que nous en entendons tous les jours. Au cours du moyen-âge, nous allons voir évoluer la musique de la forme la plus simple à des formes de plus en plus complexes. I. LES ELEMENTS DE LA MUSIQUE A titre d’introduction, considérons d’abord de quels éléments est formée la musique. Si nous prenons comme exemple une chanson de variétés, telle que nous en entendons tous les jours, on y trouve : 1. La mélodie formée d’une suite de notes successives : c’est l’air que l’on fredonne sous sa douche par exemple. 2. Le rythme que l’on marque en tapant des mains ou des pieds, rythme qui peut-être plus ou moins complexe, du rythme à 1 temps que l’on entend souvent dans les discothèques (boum, boum, boum …), aux rythmes les plus complexes que l’on trouvera dans les œuvres de musiciens comme Stravinsky, Xenakis etc … 3. L’harmonie : ce sont dans notre chanson les accords d’accompagnement de la mélodie. Selon l’accord qu’on lui associe, une même note pourra avoir une expression très différente, gaie ou triste … 4. Le timbre : C’est en quelque sorte la couleur du son, qui dépend du choix des instruments : Tout l ‘art de l’orchestration est de bien choisir et bien marier les timbres. Nous allons voir que dans les premières musiques écrites du moyen-âge, on ne trouvait ni rythme, ni harmonie, ni timbres (autres que les voix), le plain-chant étant purement mélodique. II. LES MUSIQUES DU MOYEN-AGE EN EUROPE Jusqu’au 9ème siècle, la musique est principalement monodique (à une seule voix), la polyphonie se développera ensuite, principalement à partir du 12ème siècle. La musique du moyen âge commence à l’église qui poursuit la tradition des anciens grecs et des juifs de Jérusalem. LA CONNAISSANCE SANS LIMITE Page 1 On y trouve d’abord successivement : 1) Hymnes et cantiques populaires des premiers chrétiens, accompagnés de flûte et parfois même dansés. 2) Les psaumes, pour chant seul, dont le texte est tiré de la bible 3) Les psaumes avec répons, dans lequel le chœur des fidèles répond au soliste par une sorte de refrain. 4) Les psaumes antiphoniques, apparus au 4ème siècle, où 2 chœurs chantent le psaume en alternance. Ces mélodies liturgiques chrétiennes d’occident chantées en latin, cantiques, hymnes, psalmodies, de tradition orale sont très anciennes : certaines datent des premiers siècles de notre ère. 5) Le chant grégorien apparu au 6ème siècle, et qui est encore en vigueur de nos jours. III. LA GAMME Vers 1030, le moine Guido d’Arezzo invente la solmisation, système de notation musicale – doublé d’une méthode pédagogique – dans lequel les notes sont chantées sur des syllabes. Alors que jusque là on utilisait les premières lettres de l’alphabet pour désigner les notes, on lui attribue, semble-t-il à tort, le procédé mnémotechnique par lequel on les nomme, maintenant dans les pays latins, à partir des syllabes initiales d’un hymne à Saint Jean-Baptiste : UT queant laxis REsonare fibris MIra gestorum FAmuli tuorum SOLve polluti LAbii reatum Sancte Ioannes. L’UT est devenu plus tard DO. a) La notation anglo-saxonne Les pays anglo-saxons ont conservé la notation des notes de la gamme par des lettres. Cette notation a pour origine celle pratiquée en Grèce au siècle de Pythagore (6ème siècle avant JC), où l’on utilisait les 15 premières lettres de LA CONNAISSANCE SANS LIMITE Page 2 l’alphabet pour désigner les notes sur 2 octaves. Cette méthode a été reprise au 9ème siècle de notre ère, en n’utilisant alors que les 7 premières lettres de l’alphabet, de A à G. La correspondance, de nos jours, s’établit comme suit : Dans les pays de langue allemande, le si est désigné par la lettre H, B désignant le si bémol. Le mot bémol vient d’ailleurs de l’allemand « B moll » qui signifient B « mou ». Pour mémoire : (Voir aussi la fiche compositeur consacrée au chant grégorien) b) L’organum Dans l’organum, un second chanteur (ou groupe choral ou instrument), double la mélodie liturgique de la voix supérieure, « note contre note » partant de l’unisson jusqu’à la distance de quarte ou de quinte inférieure, pour revenir ensuite à l’unisson. C’est une forme primitive du contre-point, dont l’origine du nom vient de « point contre point », car les notes étaient alors représentées par des points. - Le gymel, d’origine nordique, est un organum dans lequel la mélodie d’accompagnement suit le chant à intervalles de tierce (que les français trouvaient alors non consonants). - Le faux-bourdon est un gymel où l’accompagnement est élevé à l’octave supérieure, c’est à dire à intervalle de sixte par rapport au chant. Il pouvait s’y ajouter une troisième voix intermédiaire à intervalle de tierce. LA CONNAISSANCE SANS LIMITE Page 3 c) Le déchant Dans le déchant, l’accompagnement (voix organale) devient la voix supérieure plus importante, soutenue par la mélodie liturgique (cantus firmus) qui passe à la voix inférieure et est alors appelée le ténor (de « teneur », qui soutient la voix organale supérieure). Les 2 voix peuvent de plus évoluer en mouvement contraire. d) Le motet Dans le motet (du latin motetus = petit texte) on a placé des paroles sur les vocalises de l’organum. Au 12ème siècle, le motet se compose de : - un ténor chantant un texte liturgique qui devient secondaire et dont le thème peut-être confié à un instrument. - une ligne mèlodique placée au-dessus du ténor et consacrée aux « mots » d’un poème modulé - Il peut y avoir une 3ème partie appelée triplum avec des paroles différentes, qui se superpose aux 2 premières. - Auquel peut s’ajouter un quadruplum, avec encore un texte différent. Un motet peut donc comporter jusqu’à 4 mélodies indépendantes et 4 textes différents, joués simultanément. Exemple de motet : le jeu de Robin et Marion d’Adam de la Halle. CONCLUSION Le Moyen-âge en Europe était une période de l’histoire très vaste, s’étendant du V° siècle au début du XV° siècle, les prémisses de la Renaissance. Il crée des formes nouvelles (le chant grégorien), les développe (tropes et séquences) d’abord en monodie puis en polyphonie. De l’écriture à plusieurs naissent d’autres formes (motet, conduit) qui vont elles-mêmes démocratiser la musique profane. Tout le système musical se met en place au fil de ces siècles, avec la solmisation, la notation, le rythme… Le Moyen Age est considéré comme « l’origine » de notre musique occidentale et s’il entre dans une phase de déclin au début du XV° siècle, il a néanmoins engendré des idées, des structures et crée des institutions qui vont se maintenir pendant des siècles. LA CONNAISSANCE SANS LIMITE Page 4 uploads/s3/ expose-musique.pdf

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