GIANNINI EDITORE NAPOLI 2011 NUOVA SERIE - VOLUME LIX - SUPPLEMENTO ANNO ACCADE

GIANNINI EDITORE NAPOLI 2011 NUOVA SERIE - VOLUME LIX - SUPPLEMENTO ANNO ACCADEMICO 2010 DLXIX DALLA FONDAZIONE ISSN 1121-9238 A T T I DELLA ACCADEMIA PONTANIANA La pubblicazione è stata resa possibile grazie ad un contributo fi nanziario de l’Université Paris-Sorbonne (Paris IV) e dell'Istituto Banco di Napoli − Fondazione ISBN13: 978-88-7431-542-0 ISSN: 1121-9238 3 L’Harmonie, entre philosophie, science et arts, de l’Antiquité à l’âge moderne sous la direction de Pierre Caye, Florence Malhomme, Gioia M. Rispoli, Anne Gabrièle Wersinger textes réunis par Lorenzo Miletti Ces travaux ont été réalisés avec le soutien de l’Accademia Pontaniana, de l’Université de Naples Federico II, Polo delle Scienze Umane e Sociali, Dipartimento di Filologia Classica « F. Arnaldi », Dipartimento di Discipline Storiche « E. Lepore », de l’Istituto Italiano per gli Studi Filosofi ci, du Conseil Scientifi que de l’Université Paris-Sorbonne (Paris IV), de l’École Doctorale V Concepts et Langages, de Patrimoines et Langages Musicaux (EA 4087), du CIRLEP (EA 3794) de l’Université de Reims-Champagne, du Centre Jean Pépin UPR 76 CNRS Paris Table des matières Avant-propos pag. 9 Florence Malhomme Introduction aux harmonies des Anciens Grecs '' 13 Anne Gabrièle Wersinger L’armonia orfi ca: tra etimologia e teogonia '' 27 Marisa Tortorelli Ghidini Yuc» e ἁρμονία. A proposito di Oraculum Chaldaicum 97 '' 35 Ugo Criscuolo La subversion hénologique de l’harmonie chez Aristote '' 49 Anne Gabrièle Wersinger L’harmonie chez les stoïciens '' 69 Mary-Anne Zagdoun Dall’ ἁρμονία alla σύνθεσις, dalla σύνθεσις all’ ἁρμονία '' 81 Gioia M. Rispoli Liaison poétique, alliance rituelle : ἁρμονία chez Pindare '' 109 Michel Briand Figures de l’harmonie tragique dans les Phéniciennes : un manifeste poétique d’Euripide ? '' 129 Sylvie Perceau I poeti ellenistici e l’armonia musicale '' 163 Giulio Massimila Harmonies médicales et musicales chez les penseurs de l’Antiquité '' 171 Yves Lehmann 6 L’Armonia del corpo umano: medicina e teologia da Galeno ai Padri della Chiesa pag. 179 Anna Maria Ieraci Bio Ordine e armonia nella letteratura giuridica in lingua greca '' 189 Giuseppina Matino L’armonia degli spazi nelle città dell’Occidente greco, tra pubblico e privato '' 203 Giovanna Greco Harmonie biblique. Les psaumes 111 et 112 '' 219 Roland Meynet Une cascade d’harmonie '' 235 Pierre Magnard Armonia del mondo e Millenarismo in Francesco Zorzi '' 245 Annarita Angelini Æquabilitas universæ vitæ, tum singularum actionum. Fondements antiques de la philosophie morale à la Renaissance '' 267 Pierre Caye Harmonie du monde et harmonie de l’homme dans les Essais de Montaigne '' 277 Thierry Gontier La conception de l’harmonie universelle dans la cosmologie infi nitiste de Giordano Bruno '' 291 Jean Seidengart Pietro Bembo et la musique du verbe '' 311 Florence Malhomme Harmonie et disegno de Varchi à Zuccaro '' 333 Serge Trottein Raphaël à Rome ou l’harmonie avant la chute '' 343 Gwendolyn Trottein L’harmonie des couleurs dans le discours pictural français du second XVIIe siècle '' 353 Daniel Dauvois 7 Les valeurs musicales dans l’esthétique du jardin classique pag. 371 Catherine Fricheau Harmonie et systématique dans l’Encyclopédie '' 391 Martine Groult Postface : L’harmonie désétablie '' 405 Pierre Caye 9 Atti Accademia Pontaniana, Napoli - Supplemento N.S., Vol. LIX (2010), pp. 9-12 L’harmonie passe aujourd’hui, à n’en pas douter, pour une notion confuse qui, vidée de toute substance et de toute force, semble employée de façon privilégiée par les formes les plus inconsistantes de la culture humaine. C’est pourquoi il nous a semblé nécessaire et urgent de réfl échir à nouveau sur ce concept qui, de l’Antiquité à l’âge humaniste et classique, a très profondément modelé la civilisation occidentale. L’ampleur et la complexité de la tâche transparaissent dans la réunion des vingt- quatre communications de ce volume, comme dans la présentation et la problématisation qu’en donnent l’introduction (A. G. Wersinger) et la postface (P . Caye). Un tel propos de- mandait à ce que l’on dépasse le clivage généralement établi entre les différentes périodi- sations, afi n de mettre en perspective ce que la bibliographie de la notion traite la plupart du temps de façon séparée1. Il nécessitait également les ressources de l’interdisciplinarité, qui ont permis de confronter les sources et les méthodes diverses des spécialistes des dis- ciplines réunies ici, philosophie, théologie, philologie, histoire et histoire des arts. Nous avons d’abord tenté, d’une part, de mettre en évidence les conceptions diverses de l’harmonie. De fait, si le néoplatonisme dominant au Moyen Âge semble avoir trans- mis à la culture et à l’esthétique occidentale une réduction du concept à son acception mathématique et pythagoricienne, d’Homère aux présocratiques, de l’orphisme (M. Tor- torelli) aux Oracles chaldaïques (U. Criscuolo), d’Aristote (A. G. Wersinger) aux stoï- ciens (M.-A. Zagdoun), d’autres conceptions ne cessent de travailler la notion. De même, à l’époque moderne, bien des nuances, voire des oppositions, distinguent l’harmonie du monde et le millénarisme chez Francesco Zorzi (A. Angelini) de l’harmonie humaine chez 1 On se contentera ici de faire référence aux ouvrages généraux ; pour l’Antiquité, voir notamment : L. Spitzer, Classical and Christian Ideas of World Harmony. Prolegomena to an Interpretation of the Word « Stimmung », Baltimore 1963 ; Harmonia mundi. Musica e fi losofi a nell’antichità, ed. R. Wallace, B. Mac Lachlan, Roma 1991 ; A. G. Wersinger, La Sphère et l’intervalle. Le schème de l’harmonie dans la pensée des anciens Grecs d’Homère à Platon, Grenoble 2008 ; pour l’époque moderne : D. Koenigsberger, Renaissance Man and Creative Thinking : A History of Concepts of Harmony, 1400-1700, Brighton 1979 ; L’Harmonie, ed. C. Carraud, Orléans-Meaux 2000. Avant-propos FLORENCE MALHOMME 10 Montaigne (T. Gontier), l’harmonie universelle dans la cosmologie infi nitiste chez Gior- dano Bruno (J. Seidengart) de l’harmonie que construit la philosophie morale du stoï- cisme latin (P. Caye). Aussi, plus qu’un terme univoque, est-ce bien une « cascade d’har- monie » selon l’expression de P . Magnard, qu’il nous a fallu envisager. Ajoutons que si le modèle musical court tout au long du volume, ce qui en montre la centralité, voire le caractère originel, dans la question de l’harmonie, l’ensemble des réfl exions a aussi, et même davantage encore, tenté de mettre en évidence la spécifi cité des instruments propres à chaque discipline, et par suite les différences de conception caractérisant les diverses théories et pratiques qui les mettent en œuvre. Le rapport entre la musique et la poétique est l’un des plus naturels et évidents, les deux arts étant liés par un même matériau, le mot, le son et la voix. Ainsi l’harmonie ver- bale, faite de la rencontre des lettres, de la composition des mots, de l’arrangement de la phrase ou encore de la rime, est-elle considérée comme une musique première, une musique naturelle, un cantus obscurior par rapport à l’harmonie artifi cielle, organisée se- lon les lois de la science musicale, des voix chantées et des instruments. Sans doute faut- il remonter aux origines mêmes de la langue grecque pour voir se nouer cette alliance entre les harmonies poétiques et musicales culminant dans les conceptions stylistiques de Denys d’Halicarnasse (G. M. Rispoli) et qui, adaptée à la latinité grâce à l’harmonie de la langue cicéronienne, ressurgit à la Renaissance dans la langue vulgaire de Pietro Bembo (F. Malhomme). Il n’est que d’écouter, comme preuve et illustration de ces théories, les textes eux-mêmes qui donnent corps et voix aux fi gures de l’harmonie, chez Euripide (S. Perceau), Pindare (M. Briand) ou dans la poésie hellénistique (G. Massimila). Si, comme nous l’avons souligné, la conception mathématico-musicale de l’harmonie est loin d’être unique, c’est sans aucun doute la force du nombre qui, de l’Antiquité à l’âge humaniste et classique, assure la circulation des schèmes de l’harmonie dans les diverses disciplines de l’encyclopédie du savoir, des sciences et des arts. Se trouve ainsi mis en évidence le lien qui, depuis l’Antiquité, unit harmonies musicales et harmonies médicales (Y. Lehmann) : le corps humain apparaît comme une véritable symphonia, où doivent s’établir et se maintenir les rapports les plus harmonieux possibles entre les parties de l’âme, celles du corps, entre l’âme et le corps, les tempéraments et les humeurs etc., selon la conception galénique transmise aux Pères de l’Église (A. M. Ieraci Bio). Mais le corps de la cité ne nécessite pas moins des rapports harmonieux : ce sont alors la science politique, la science juridique (G. Matino) aussi bien que l’architecture et l’ur- banisme (G. Greco) qui en formulent les lois. Si ces recherches remontent à la plus haute Antiquité et trouvent dans le monde grec des théories très élaborées, l’entrée des arts du disegno dans l’encyclopédie du savoir à partir de l’âge humaniste apporte à la question de l’harmonie de nombreux développements. Si les notions de symmetria, de proportio et d’eurythmie appartiennent de longue date à la science architecturale, les fi gures de l’harmonie trouvent désormais racine dans les théories de la peinture, comme dans le foisonnement des œuvres dont se parent l’espace visuel et la cité terrestre à partir de la Renaissance, à l’instar de l’harmonie raphaëlesque (G. Trottein). C’est ainsi que la ques- 11 tion de l’harmonie se pose dans la théorie picturale tant uploads/s3/ lharmonie-entre-philosophie-science-et-a.pdf

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