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Le style démontre une capacité à utiliser toutes les ressources de la langue. Les figures de style ont, depuis les débuts de l'art oratoire et de la rhétorique, fait l'objet d'un débat de classification. En raison de leur diversité et de leurs dénominations diverses, aucun classement exhaustif n'a abouti, hormis ceux présentés dans des traités stylistiques, anciens ou modernes. Une liste exhaustive des figures de style regroupe une grande partie des procédés (162 entrées, sans compter les synonymes et variantes) classées selon une grille multicritères élaborée par la linguistique moderne, notamment par l'école de Liège dans sa Rhétorique générale. Article détaillé : Figure de style. Les recherches modernes ont conduit à un renouveau des figures de rhétorique, au sein de domaines autres que ceux du discours ou de la littérature. Ce renouveau est notamment permis par la publication de dictionnaires donnant accès aux inventaires rhétoriques existant depuis César Chesneau Dumarsais ou Pierre Fontanier. Henri Morier, professeur d’histoire de la Langue française à l'Université de Genève, fondateur du Centre de Poétique, réalise ainsi avec son Dictionnaire de poétique et de rhétorique l'ambition de mettre à disposition de tous les procédés rhétoriques. Il exhume notamment des figures disparues et tente de définir chaque procédé en les exemplifiant au moyen d'illustrations littéraires mais aussi provenant de la vie quotidienne, de la publicité, ou des médias. Georges Molinié et Michèle Acquien, dans leur Dictionnaire de rhétorique et de poétique, élaborent également une lexicographie des lieux rhétoriques et des figures associées, en ne perdant jamais Rhétorique moderne et figures de style de vue la dimension communicationnelle de ceux-ci. Un autre dictionnaire de référence très complet est le Gradus (Les procédés littéraires) de Bernard Dupriez. Ce renouveau aboutit également à des traités de rhétorique, où les figures ont une place à part. Olivier Reboul s'essaye lui à une Introduction à la rhétorique, ouvrage universitaire majeur. Il y cherche, après avoir exposé plusieurs siècles de rhétorique et de codification du discours, à réconcilier l'argumentation héritée d'Aristote — qui cherche à persuader — et celle des figures de style, qui forme le style. Reboul propose de revoir la définition des figures de rhétorique seules (ce qui n'inclut pas toutes les figures). Il définit celles-ci comme « Un procédé de style permettant de s'exprimer d'une façon à la fois libre et codifiée » ; il précise « libre » car le locuteur n'est pas tenu d'y recourir pour communiquer et « codifiée » car chaque figure constitue une « structure connue, repérable, transmissible », et toujours liée au pathos. Reboul réintroduit véritablement la discipline rhétorique au sein de la linguistique moderne, qui s'en était détournée, au sein de l'enseignement universitaire. Chaïm Perelman et Lucie Olbrechts-Tyteca, dans leur Traité d'argumentation rappellent la valeur argumentative de la figure, conformément à la théorie d'Aristote dans sa Rhétorique ; la figure devient une composante fondamentale (et non plus un « ornement » facultatif) de l'acte d'énonciation, intégrant même une portée trans-phrastique (au-delà de la phrase). Ils posent par ailleurs que toute figure de rhétorique est un condensé d'argument : par exemple, la métaphore condense l'analogie. La lecture des articles notionnels traitant des graphèmes, des phonèmes, des morphèmes et des sèmes est recommandée. Les différents niveaux linguistiques. Le tableau présenté ici, inspiré du Dictionnaire des termes littéraires[1] permet de classer les figures au moyen d’un croisement des natures des transformations avec l’objet grammatical sur Organisation des tableaux lequel porte l’opération. On aboutit donc à quinze cas correspondant aux anciennes et traditionnelles rubriques de figures (de pensée, d’opposition, de construction, d’insistance…) qui ne permettaient pas toutefois de saisir toute la diversité de la gamme. En effet, des figures de style particulières peuvent apparaître dans plusieurs cases, d'autres peuvent légitimement ne pas être intégrées au tableau comme gnomisme ou maxime (néanmoins, nous les y avons fait apparaître afin d'être le plus exhaustif possible) ; les articles sur chaque figure concernée préciseront cet aspect. Ce mode de classement repose en premier lieu sur la nature du signe linguistique sur lequel opèrent les figures de style : Nature du signe linguistique Correspondance Tête de ligne dans les tableaux Graphème Lettres de l'alphabet, lettres étrangères, lettres inconnues Graphique Phonème Accents, sons, syllabes, voyelles et consonnes, groupes vocaliques et consonantiques, pieds versifiés Phonique Morphème Mots, groupes de mots, particules et conjonctions, codes typographiques, ponctuation, étymologie Morpho- syntaxique Sème Connotation, polysémie, lexique, vocable, antonymie, synonymie, champs sémantiques Sémantique Les tableaux permettent ensuite de croiser ces entrées avec la nature des transformations qui constituent le propre de la figure de style et qui porte sur quatre phénomènes, eux-mêmes catégorisés en deux types de processus au regard de l'élément sur lequel la figure intervient (à savoir : s'il reste identique — ce qui ne concerne que la transformation par répétition — ou non identique). Le tableau suivant présente la matrice de ceux qui suivent : Répétition (identique) Addition, adjonction (non identique) Effacement, suppression (non identique) Déplacement, réarrangement (non identique) Remplacement, substitution (non identique) Graphème Phonème Morphème Sème En se fondant sur la spécificité linguistique des figures de style, ce mode de classement permet de prendre en compte n'importe quelle entrée. Il existe toutefois des figures appartenant à plusieurs types de transformation (cas de synonymie ou de dénomination vague écartés). Par ailleurs, chaque article concernant une figure propose un modèle permettant de rendre compte des figures proches en évoquant les synonymes, les antonymes, les paronymes, la figure mère (hiérarchiquement supérieure) et la figure fille (les variantes) : Figure mère Figure fille aucune aucune Antonyme Paronyme Synonyme aucun aucun aucun Tous les articles ne proposent pas ce modèle, réservé aux figures majeures. Dans cette rubrique, une seule opération grammaticale est possible : la répétition. Toute autre opération, en effet, détruirait le sens et la nature du mot. Cette partie envisagera donc la transformation identique sur les quatre objets grammaticaux et donnera, à chaque fois, de la manière la plus exhaustive possible, l’ensemble des figures concernées. Figures de transformation identique Niveau Nom Description Exemple Répétition [Graphique] la figure dérivative Répétition consistant à utiliser dans une même phrase deux mots ayant la même racine — Corneille, Le Cid [Rythmique] l'isocolie [Stylistique] Répétition d'une cadence sur plusieurs segments de phrase — Chateaubriand, Mémoires d'Outre- tombe, 1re partie Livre 8 Chapitre 4 [Poétique] répétition de mesures sur plusieurs vers, généralement par des tétramètres — Boileau, Le Lutrin Répétition phonique L’allitération Répétition sur plusieurs mots d'une sonorité consonantique (harmonie imitative) « Ton bras est invaincu, mais non pas invincible » « Quitté de mes compagnes, je me reposai au bord d'un massif d'arbres : son obscurité, glacée de lumière, formait la pénombre où j'étais assis. » « Quatre bœufs attelés, d'un pas tranquille et lent, Promenaient dans Paris le monarque indolent » « Pour qui sont ces serpents qui sifflent sur vos têtes ? » — Racine, Andromaque, acte V scène 5 L’assonance [Stylistique] répétition d'une voyelle sur plusieurs mots d'une même phrase — Racine, Phèdre, acte I scène 3 [Poétique] Rimes qui s’accouplent sur un groupe vocalique formé d’une voyelle tonique identique et d'un phonème consonantique variable — Guillaume Apollinaire, La Chanson du mal-aimé Contre- assonance [Poétique] rimes qui s'accouplent sur un groupe vocalique formé d'un phonème consonantique identique et d'une voyelle tonique variable « Tout m’afflige et me nuit, et conspire à me nuire » « Un soir de demi- brume à Londres Un voyou qui ressemblait à Mon amour vint à ma rencontre Et le regard qu’il me jeta Me fit baisser les yeux de honte » « Ni le soir calme, ni les palmes immobiles, Ni les astres montant comme de lentes bulles, Rien ne me distraira de la source où se mire Son blanc visage au — Tristan Derème L'écho [Poétique: vers-écho] répétition d’une rime sur le vers suivant qui est formé d’un seul mot homophone — Victor Hugo, Odes et Ballades, La chasse du Burgrave L’homéotéleute [Stylistique] Répétition d'un groupe phonique dans une même phrase — Saint-John Perse, Éloges [Poétique] souvent à l'hémistiche (rimes internes) vert de la fraîche ramure. » « Si tu fais ce que je désire, Sire Nous t’édifierons un tombeau Beau » « Et les servantes de ta mère, grandes filles luisantes » « J'aime le son du cor, le soir, au fond des bois, Soit qu'il chante les pleurs de la biche aux abois, Ou l'adieu du chasseur que l'écho faible accueille, Et que le vent du nord porte de feuille en feuille. » — Vigny, Poèmes antiques et modernes, Le Cor, I L’onomatopée Catégorie d'interjection émise pour simuler un bruit particulier associé à un être, un animal ou un objet, par l'imitation des sons que ceux-ci produisent. Il ne s’agit pas à proprement parler d’une figure exceptée lorsqu’elle est consciemment formée, au contraire de l’onomatopée héritée par la communauté linguistique La paréchèse Rapprochement excessif de syllabes identiques dans des mots successifs — Jean Lescure La prosonomasie [stylistique] répétition dans une phrase ou une formule de deux groupes de mots à la sonorité similaire — Publicité Répétition morpho- syntaxique L’accumulation Énumération d'éléments appartenant à une même catégorie et qui uploads/s3/ liste-des-figures-de-style.pdf

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