Viollet-le-Duc à Pierrefonds et dans l’Oise Viollet-le-Duc at Pierrefonds and i
Viollet-le-Duc à Pierrefonds et dans l’Oise Viollet-le-Duc at Pierrefonds and in the Oise region idées et débats Directrice des éditions et de la diffusion : Dominique Seridji Responsable des éditions : Denis Picard Responsable adjointe des éditions : Karin Franques Coordination éditoriale : Caecilia Pieri Maquette, mise en pages et mise en ligne : Opixido, Paris Correction : Isabelle Warolin Administrateur du château de Pierrefonds : Isabelle de Gourcuff Résumé Christophe Vallet président du Centre des monuments nationaux, Paris Ce colloque, organisé à l’occasion du cent-cinquantième anniversaire de la commande de la reconstruction du château de Pierrefonds par l’empereur Napoléon III, marque le renouveau des études scientifiques concernant l’œuvre de l’architecte Viollet-le-Duc. Le bâtiment et le parc du château, ouverts partiellement à la visite dès 1868, propriétés de l’État français depuis 1871, sont maintenant placés sous la responsabilité du Centre des monuments nationaux. Conservé aujourd’hui dans les meilleures conditions aux archives départementales de l’Oise à Beauvais, le fonds ancien de l’agence de Pierrefonds – essentiellement constitué de do- cuments de la main de l’architecte – offre une richesse inédite dont l’exploitation ne fait que commencer pour le chercheur et l’amateur. Ouverture du colloque English abstract Sommaire > > Ouverture du colloque abstract Christophe Vallet president, Centre des monuments nationaux, Paris, France This symposium, organised on the occasion of the 150th anniversary of the commissioning of the restoration of the Château de Pierrefonds (region Oise) by Emperor Napoleon III, marks the renewal of interest in studying the œuvre of the architect Eugène Viollet-le-Duc. The chateau and its grounds, partly opened to visitors since 1868 and property of the French state since 1871, now come under the aegis of the Centre des monuments nationaux. Now kept in optimal conditions at the Archives départementales de l’Oise in Beauvais, the collection of the Pierrefonds office – essentially made up of documents in the architect’s own hand– offers a new wealth of material to the researcher and admirer, and has just started being used. Symposium opens Résumé Contents > > Symposium opens Bruno Foucart docteur ès lettres, professeur honoraire, université Paris-IV, commissaire général de l’exposition Viollet-le-Duc à Paris en 1980. La pratique des anniversaires, commémorations et célébrations, du privé au national, peut quelquefois lasser ; elle a l’avantage de donner des états de situation. Comment Viollet- le - Duc, cent ans après sa mort, réapparaissait-il ? Quel était au vrai ce personnage si divers, si com- plexe, si talentueux, si présent et si contesté, avec lequel le patrimoine n’allait plus cesser de vivre, en mal ou en bien, en guerre ou en paix ? Un véritable revival de Viollet-le-Duc était en tout cas en cours, depuis les années 1960, comme en témoignent la thèse de Robert Middleton en 1958, les articles parmi d’autres de Besset et de Revel de 1960 et 1964, com- me le confirment la recension de Geert Bekaert dans son À la recherche de Viollet-le-Duc publié chez Mardaga en 1980 et, bien sûr, la bibliographie réunie dans le catalogue de 1980, où l’année 1965 marque le début d’un long, contesté et passionné retour en honneur. Cette année 1965 était celle où la Caisse nationale des monuments historiques (CNMH) célé brait le cent-cinquantième anniversaire de la naissance de Viollet-le-Duc, le 27 janvier 1814. L’exposition n’eut pas, semble-t-il, tous les égards qu’elle aurait mérités mais Pierre- Marie Auzas, cet inspecteur général qui s’était intrépidement voué à Mérimée et Viollet-le-Duc, publiait avec l’actif engagement de Geneviève Viollet-le-Duc et de sa sœur, Mme Henriquet, un faux catalogue qui était une vraie et substantielle biographie-chronologie. La consultation directe des archives familiales transparaissait et donnait toute sa valeur à cette somme qui a été republiée telle quelle en 1980, comme accompagnement de la CNMH au centenaire de la mort de l’artiste survenue le 17 septembre 1879, à Lausanne. Le centenaire, précisément, ne pouvait-il donner l’occasion d’un hommage solennel et rai- sonné ? Après tant de polémiques le temps de la compréhension n’était-il pas venu ? L’idée de Michel Guy, alors secrétaire d’État à la Culture, était d’initier les nouvelles protections du xixe et du xxe siècle. Il aimait Pierrefonds comme la villa Savoye et, inversement, Bram Van Velde comme Gérôme. L’entreprise d’Orsay avait-elle un sens si on ne se réconciliait pas avec le plus flamboyant inspirateur du siècle ? L’Association du centenaire de Viollet-le-Duc1 avait le sentiment que Viollet-le-Duc méritait plus. Michel Guy voulut donc symboliquement que l’exposition eût lieu dans les Galeries nationales du Grand Palais. Viollet-le-Duc ne serait pas ainsi limité à son action de restaurateur ; il apparaîtrait comme un créateur universel, un phare. Convaincu, Jean-Philippe Lecat, ministre de la Culture, donna son accord ; la conjonction avec l’année du Patrimoine fournissait une bonne opportunité. Viollet-le-Duc n’était-il pas dans l’histoire patrimoniale celui qui avait le mieux et continûment célébré les noces renouve- lées du passé et du présent ? Ainsi patronnée et baptisée, l’exposition ouvrit le 19 février et se termina le 5 mai 1980. L’honneur du Grand Palais fait à un architecte – ce qui n’a pas été renouvelé depuis, fût-ce pour Le Corbusier ou Perret – impliquait des efforts particuliers de présentation. Michel Guy pensa à Richard Peduzzi ; celui-ci fit confiance à Christian Siret. Avec Bruno Donzet, ils réus- sirent à reconstituer des espaces, à créer une atmosphère colorée directement prise à la palette de Viollet-le-Duc. La salle des Preuses de Pierrefonds par l’intermédiaire de ses plâtres ressuscités, les chambres d’Eu et de Roquetaillade avec leur mobilier présent en personne, et même le grand salon du donjon de Pierrefonds, avec des éléments de boiserie, apparurent en trois dimensions. Au secours du commissaire général, la direction de l’architecture avait envoyé Françoise Bercé et le musée d’Orsay, alors en gestation, ainsi qu’Henri Loyrette et Caroline Matthieu, jeune stagiaire. Il revint donc à cette société des quatre de mettre en œuvre cette « montre » mise en situation par l’équipe Christian Siret-Bruno Donzet. 1. Association dont les animateurs, autour de Michel Guy, son président, étaient son arrière-petite-fille Geneviève Viollet-le-Duc, Jean Musy, directeur de l’École des beaux-arts, Jean-Jacques Aillagon et moi-même. L’exposition Viollet-le-Duc au Grand Palais à Paris (1979-1980) L’exposition Viollet-le-Duc au Grand Palais à Paris (1979-1980) Sommaire > > L’exposition Viollet-le-Duc au Grand Palais à Paris (1979-1980) Bruno Foucart Le parti de l’exposition ne pouvait être que celui de l’universel. Il fallait servir Viollet-le-Duc dans tous ses états : restaurateur, constructeur, décorateur, théoricien, artiste ; il fallait aussi et d’abord que l’homme et sa sensibilité fussent présents. Comment permettre les lectures les plus compréhensives de celui qui fut une sorte de Léonard-Jules Vinci-Verne ? L’exposition se voulut donc comme le spectre de l’arc-en-ciel viollet-le-ducien. Il fallait qu’elle traduise les diversités du grand homme et qu’en même temps elle s’ouvre aux différentes approches que celui-ci permettait. La variété des contributions vérifiée par la table des auteurs du catalogue traduit cette préoccupation. Dans cet hosanna il y eut sans doute des absents, peut-être des oubliés mais sûrement pas d’exclus. Les trente-sept signatures du catalogue, toutes généra- tions et formations mêlées, conservateurs, inspecteurs, universitaires, indépendants, ancêtres et jeunes loups représentaient assez fidèlement le « viollet-le-ducianisme » des années 1980. L’une des vertus secondaires de cette exposition est donc d’avoir témoigné, en ces temps post-modernes, pour l’histoire de l’histoire de l’art et de ses acteurs2. Quant aux sections, elles concernaient dans l’ordre le restaurateur, le constructeur, le déco rateur, le dessinateur, la postérité. Chacune était organisée en dossiers, de sorte que Pierrefonds était par exemple traité à la fois par Louis Grodecki pour la restauration, par Marie- Hélène Thibierge pour la sculpture, par Colombe Samoyault-Verlet pour le mobilier, par François Loyer pour le décor peint. Avec ses cinq grandes entrées, ses soixante et un dos- siers, ses six cent quarante-neuf numéros, le catalogue comptait des annexes où l’on trouvait un premier inventaire des dessins conservés alors au centre de recherches des monuments historiques de Chaillot et une « liste des écrits de Viollet-le-Duc » due à Jean-Jacques Aillagon – liste inédite et non remplacée à ce jour. Certes il y eut des manques comme par exemple les châteaux d’Abbadia ou de Pupetières ; l’influence du théoricien aurait pu être davantage approfondie. Mais, en faisant une place privilégiée au dessinateur, et d’abord celui du massif des Alpes, on suggérait bien que là était l’intuition essentielle de Viollet-le-Duc : dans l’unité de l’homme et de l’univers, dans l’analyse logique du créé. Le catalogue avait une ambition : rester utile. Il semble qu’il n’ait pas encore démérité. L’exposition du Grand Palais s’était très vite transformée en étoile du berger d’une nouvelle constellation. À peine la décision prise et connue surgirent de multiples autres propositions. Cette floraison d’expositions pouvait poser quelques problèmes à un commissariat général qui risquait de se voir privé de documents essentiels ; elle témoignait d’abord de la force du sigle VLD. Les lieux et édifices qui avaient connu ses interventions commençaient enfin à s’en glorifier, même si à Saint-Sernin de Toulouse un projet de dérestauration se posait en excep- uploads/s3/ livre-pdf-fr-violletleduc.pdf
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- Publié le Jui 16, 2021
- Catégorie Creative Arts / Ar...
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