1 L'ORNEMENT VÉGÉTAL Document d'accompagnement pour les enseignants On estime à
1 L'ORNEMENT VÉGÉTAL Document d'accompagnement pour les enseignants On estime à environ 386.000, le nombre d'espèces de plantes sur terre. Motifs iconographiques décoratifs ou porteurs d'un symbolisme fort, les végétaux sont omniprésents sur divers supports (mobilier, sculpture, faïence, tissus, etc.) dans les Arts décoratifs. Au fil de la visite de l'Hôtel de Lalande, ce parcours permettra de découvrir la vie quotidienne d'une famille de la riche société bordelaise au XVIIIème siècle à Bordeaux et d'aller à la recherche des différents ornements végétaux. L’ornement L’ornement (in TLFI : Élément ayant une fonction décorative et qui est considéré comme n'étant pas essentiel à l'œuvre qu'il est censé agrémenter ou embellir.) est une façon d’apprivoiser notre environnement en proposant des figures symboliques, esthétiques et imaginaires liées ou non à la fonction de l’objet. Si la notion d'ornement est large, on peut cependant cataloguer les figures d'ornements en quatre grandes catégories : zoomorphes, anthropomorphes, géométriques et botaniques. L'ornement végétal est depuis toujours le motif favori des artistes et le sujet de prédilection des philosophes. Un peu d'histoire On peut se rendre compte du processus d'apparition du décor végétal et de sa constance en retraçant la place de son iconographie au cours des siècles (de la préhistoire au XVIIIème siècle). La préhistoire D'après les anthropologues, il semble que nos ancêtres étaient sensibles aux formes, aux couleurs et aux parfums des fleurs, ce qui aboutirait à la construction d'une conscience primitive des fleurs. L 'Antiquité C'est au travers des frises et des fresques de la Grèce Antique que s'introduisent les premières étapes de l'iconographie florale. Les représentations sont naturalistes ; elles accentuent l'illusion de la vie ; elles jouent le rôle de leurres. La grappe de raisins peinte par Zeuxis semble si réelle que les oiseaux veulent la picorer ! Les fouilles de Pompéi ont montré que l'on cultivait diverses plantes, notamment des roses, et que l’on appréciait les guirlandes de fleurs et de feuilles. Les fleurs font désormais partie de l'iconographie. Elles révèlent la prise de conscience de la beauté du monde qui nous entoure. Le Moyen-âge A cette époque, l’art est essentiellement religieux. L’Église soutient le rôle didactique du "pieux langage des fleurs". L’art sacré se nourrit de l’art profane pour révéler le sens caché de la nature. Les fleurs jouent un rôle accessoire. Stylisées, elles décorent les manuscrits et sont surtout source de messages religieux. 2 XVème siècle La sensibilité et l'intérêt scientifique pour les plantes se reflètent dans la peinture. Les fleurs ne sont pas encore le thème principal, mais des maîtres prennent plaisir à les reproduire, s'attachant à rendre la totalité botanique des plantes. En Italie, à la fin du XVème siècle, l'étude de l'art Antique influence la peinture des fleurs. XVIème siècle Dès le milieu du XVIème siècle sont édités de véritables dictionnaires illustrés de signes et de symboles sur les fleurs et les plantes. Ils deviennent des ouvrages de référence pour les catholiques lettrés de toute l’Europe. Pendant plus d'un siècle, il existe un véritable attrait pour le monde floral. Les enlumineurs reproduisent les fleurs (pensées, rose, lys, etc.) dans les marges des ouvrages enluminés. Ce sont de véritables planches botaniques car la fleur est représentée sous tous ses angles et à des stades différents de floraison. XVIIème siècle Les représentations de fleurs sont maniéristes, naturalistes et baroques. La fleur revêt une importance nouvelle, elle est chargée d'une signification symbolique pour en faire des attributs religieux où dominent rigueur spirituelle et morale. Puis peu à peu le goût décoratif prédomine. Les fleurs deviennent objets de délectation pour l'œil, dans un contexte profane. Sous le règne de Louis XIV, s'élabore la nature morte d'apparat. Les fleurs sont destinées à décorer l'ensemble des objets. La fleur perd sa valeur symbolique et devient élément prépondérant en architecture et décoration intérieure. XVIIIème siècle L'inspiration L'Antiquité sert de modèle de départ, mais elle réapparaît triomphante. Lignes droites et ornements sont empruntés au style antique (cannelures, oves, postes, triglyphes, perles, fleurs, feuilles, trophées, animaux, etc.), mais, traités de façon légère, ils redeviennent nouveaux. On apprécie les lignes pures voire géométriques tempérées par des motifs de végétaux naturalistes et stylisés. Les botanistes voyageurs Résultat des voyages et des nouvelles contrées, les plantes et les fruits exotiques sont acclimatés dans les jardins ou cultivés dans les serres et les orangeries. Carl Von Linné (1707-1778) introduit en 1735 la première classification des plantes à fleurs en grands groupes selon le nombre de leurs organes reproducteurs : les étamines et les stigmates. Parallèlement, des artistes d’un nouveau style s'inspirent des herbiers réalisés par les botanistes, qui accompagnent les explorateurs, pour produire des représentations florales. Pierre-Joseph Redouté (1759-1840) artiste de botanique au talent exceptionnel, produit des œuvres exquises tant par le dessin et la couleur que par la maîtrise de la perspective. La représentation des plantes est un art à part entière. Le goût d'une Reine Les fleurs et les plantes sont omniprésentes dans les décors composés à l'intention de la reine Marie- Antoinette (tissu, broderie, peinture, sculpture, etc.). En mêlant les éléments du monde végétal, en faisant réaliser les fleurs les plus simples sur les meubles et les bronzes, Marie-Antoinette impose, dans les demeures royales, un style où l'ornement végétal est emprunt d'élégance et de raffinement. Dans cette fin du XVIIIème siècle, les intellectuels et les artistes prônent l'observation de la flore, des champs et des bois : c'est l'époque du pittoresque. Il n'est donc pas rare d'avoir recours à des décors floraux incluant des pétales de roses trémières ou de pavot, des grappes de lilas, des clochettes de 3 muguet, des épis de blé et des guirlandes de fruits et de fleurs ainsi que des décors imitant ou reprenant les éléments de la vie champêtre : vanneries, treillages et outils. C'est l'époque du pittoresque qui définit le cadre de vie simple et pastoral. Ce nouveau style perdurera jusqu’à l’aire impériale. L'ornement stylisé ou naturaliste Au XVIIIème siècle, nombreux sont les végétaux stylisés en des motifs très géométriques. Ce style participe à la volonté de proposer une représentation maîtrisée et ordonnée du monde végétal. On parle alors de symétrie de la composition. La représentation s'inscrit autour d'un axe de symétrie. C'est autour d'un motif central géométrique que prend place une ornementation végétale, elle-même stylisée et symétrique. Styliser, c'est représenter en régularisant, simplifiant les formes, en les réduisant à leurs caractères les plus typiques ou en leur donnant une configuration schématique, géométrique, à des fins décoratives, esthétiques. Grâce à une meilleure connaissance scientifique du végétal et au goût de l'époque pour la nature, se répandent des végétaux fidèles à la réalité ; les représentations sont alors naturalistes. Le végétal est employé comme ornement autour d'un motif principal, par exemple comme cadre autour d'une scène ou comme motif central : des bouquets, une guirlande. Il peut apparaître également dans des scènes historiées, par exemple dans un paysage. Il est alors traité de façon plus libre avec l'apport d'un savant désordre qui conduit à une représentation asymétrique. Avant de désigner le mouvement littéraire, le terme naturalisme a été employé au XVIIIème siècle au sens de "système qui considère la nature comme principe fondamental, pour lequel rien n'existe en dehors de la nature". Le mot naturaliste signifie une reproduction fidèle de la nature, sans idéalisation et imagination en art. Ces deux styles peuvent également se mêler. L'émergence de la botanique voit naître une pléiade de compositions florales aux arrangements somptueux et décoratifs où naturalisme et stylisation se côtoient. Petit lexique • Acanthe plante à feuilles très découpées. • Fleur production colorée et parfois odorante de certains végétaux. • Motif sujet répété dans une figure ornementale • Ornement ce qui orne, ce qui embellit • Plante nom général des végétaux. • Rinceau arabesque végétale sculptée ou peinte servant d'ornement en architecture et dans différents arts décoratifs. • Végétal/aux plantes, fleurs ; les végétaux s’opposent aux animaux et aux minéraux. Symbolique des fleurs et des fruits • Chêne emblème de l'hospitalité, de la force, de la majesté ; considéré comme le plus bel arbre de nos forêts. • Érable emblème de la réserve. • Figuier emblème de l'abondance. • Genêt emblème de la propreté ; les rameaux de cette plante qui fleurissent dans les terrains sablonneux servent à fabriquer des balais. • Genévrier arbrisseau toujours vert aux baies aromatiques ; il est l'emblème de l'asile, du secours et de la protection. 4 • Grenade ce fruit symbolise l’union, la concorde ; il est l'emblème de la royauté car son sommet ressemble à une couronne. • Hêtre grand arbre qui porte un fruit, la faîne ; il est l'emblème de la prospérité. • Jonquille emblème du désir. • Laurier emblème de la gloire, de la force et de la victoire de la famille. • Lierre attachement jusqu'à la mort avec son feuillage toujours vert ; éternelle et immortelle renommée. • Lilas d'un violet pâle il symbolise l'amitié, l'amour fraternel. • Lis emblème de l'innocence, de la pureté et de la majesté ; il symbolise aussi l'immortalité parce qu'il renaît chaque année de son germe. • Liseron uploads/s3/ lornement-vegetal.pdf
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- Publié le Jan 23, 2022
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