Origines et courants de la bande dessinée japonaise, ou manga NDRL: Le terme «
Origines et courants de la bande dessinée japonaise, ou manga NDRL: Le terme « manga », étant référencé par l’Académie française, devra être accordé. Son pluriel donnera donc « des mangas ». Des termes comme « mangaka » ou « gekiga » n’étant pas référencés par l’Académie française resteront invariables. De plus, cet exposé n’a pas la prétention de présenter toute l’histoire et les courants du manga, qui demanderait pour cela un ouvrage entier ; il ne sera donc ici présenté que les grandes lignes de l’histoire du manga. • A/ Origines de la bande dessinée japonaise: 1. Au commencement : Etymologiquement, le terme de "manga" est utilisé pour la première fois par Katsushika Hokusai pendant la période d’Edo, au 18ième siècle; il signifie littéralement “image dérisoire“. Au Japon, le terme « manga » désigne tout simplement la bande dessinée au sens large, mais chez nous il a une signification et une connotation incontestablement nippones. Hokusai faisait en fait des estampes montrant des personnages populaires de l'époque, des sortes de caricatures, que l’on appelle les « Hokusai giga ». C'est pour cela que l'estampe est considérée par beaucoup comme l'ancêtre du manga, et même, dans l'histoire de la Bande Dessinée mondiale, son point de départ originel. Les e-makimono, qui sont des larges rouleaux peints que l'on déplie et qui racontent des récits épiques, peuvent donc être considérés comme les premières "bandes" -"dessinées". A coté ou directement sur le dessin, les idéogrammes racontent l'histoire, tandis que les dessins l'illustrent. Extrait de la Manga de Hokusaï Mais les e-makimono et la Manga de Hokusai ne sont pas les seuls points de départ de la bande dessinée, d’un point de vue mondial: la tapisserie de Bayeux, chef d'œuvre unique au monde, est un document réalisé au XI° siècle (1070), qui est considéré aussi comme l’ancêtre de la bande dessinée européenne. C’est une broderie exécutée sur toile de lin avec des laines de couleur variées. L'exécution de cette oeuvre fût très probablement confiée à un atelier anglo-saxon. Cette "BD" de laine et de lin raconte l'invasion de l'Angleterre par Guillaume le Bâtard, duc de Normandie. Sorti victorieux de cette bataille, Guillaume, devenu le Conquérant, pu alors être couronné roi d’Angleterre en 1066. La tapisserie mesure plus de 70 mètres de long et 50 centimètres de hauteur. Le document est d'une immense richesse iconographique : les illustrations principales sont encadrées par deux frises qui fonctionnent comme des petits narratifs. Morceau de le tapiserie de Bayeux, considérée comme l’ancêtre de la bande dessinée européenne Certains historiens font même remonter l’histoire de la bande dessinée japonaise au moyen- âge, avec le « Rouleau satirique des animaux » ou « Chôjûgiga ». Ces rouleaux ont été peints par Toba, un moine bouddhiste qui mettait en scène des animaux afin de représenter les êtres humains. Mais la bande dessinée moderne comme nous la connaissons apparut beaucoup plus tard. 2. Naissance : Isao Shimizu, grand spécialiste de l’histoire de la bande dessinée, estime la naissance de la bande dessinée japonaise à la fin de la période d’Edo et le début de Meiji (de 1850 à 1920). En réalité, c’est à ce moment là que firent introduits au Japon les premiers dessins satiriques occidentaux (comme quoi nous avons notre petite part d’influence !!). En 1862, l'anglais Charles Wirgman qui vivait au Japon, débute la publication de « The Japan Punch », un magazine satirique où il y dessine des caricatures en une case et des strips de bandes dessinées, avec des systèmes de bulles, à l'intention des étrangers anglophones vivant à Yokohama. Ce magazine eut un tel succès chez les japonais qu’ils le traduisirent même. À la même époque, le français George Bigot créa lui aussi un magasine, Tôbae, destiné aux étrangers français et qui contenait des strips ridiculisant la société japonaise et son gouvernement. Les sujets et procédés nouveaux de ces dessins satiriques furent une révolution dans le dessin au japon, que les illustrateurs japonais utilisèrent alors pour refléter une actualité où se développait de violents bouleversements sociaux. Magazine The Japan punch Rakuten Kitawa (1876-1955) dessina, dés 1902, la première série de bande dessinée japonaise: « Tagosaku to Mokube no Tokyo Kembotsu » publié dans le magazine Jiji Manga, un supplément couleur du journal du dimanche modelé sur les journaux américains. Cependant, cette série n'utilisait pas encore les bulles de dialogue. En 1914, l'éditeur Kôdansha publie alors le magazine Shônen Jump, un mensuel illustré pour jeunes garçons qui propose, entres autres, des bandes dessinées. On verra alors suivre, en 1923, une version pour jeunes filles, le magazine Shôjo Club, et en 1926 le Yônen Club, pour les plus jeunes. Magazine Shôjo club Le Nihon Mangaka Kyokai, fondé en 1932, association de mangaka qui existe encore aujourd'hui, avait pour but d'analyser la bande dessinée étrangère, pour mieux en saisir ses préceptes et ainsi développer leur art en se servant de diverses influences. Mais c’est en 1947 que le premier magazine pour les jeunes, consacré uniquement à la bande dessinée, fut édité : le Manga Shônen, publié par les éditions Gakudo-Sha. Et c’est avec la montée inexorable du journalisme que la bande dessinée japonaise moderne naquit. • B/ Catégories et supports de diffusion : 1. Chiffres et catégories : Les supports de diffusion des mangas sont multiples et diversifiés. On peut en distinguer trois grandes catégories : 1. les revues spécialisées, uniquement consacrées à la BD : les manga zasshi (par exemple, le « Shonen Jump » qui a publié « DragonBall » et « City Hunter ».) 2. les livres en format de poche : les manga tankôbon 3. la presse, revues et quotidiens (par exemple, « Nono Chan » de Hisaichi Ishii dans l’ « Asahi shinbun ») Pour les revues spécialisées, on peut distinguer 6 grands groupes, selon l’âge ou le sexe présupposé du lecteur : 1. revues pour touts petits : yônen manga 2. revues pour garçons : shônen manga 3. revues pour filles : shôjo manga 4. revues pour adolescents : seinen manga 5. revues pour adolescentes et jeunes femmes : seijin josei manga 6. revues pour adultes : seijin manga L’ensemble des revues dites « grand public » (regroupant les seinen et seijin manga) a atteint en 1998 le chiffre de 660 millions d’exemplaires tirés au japon. En additionnant les publications pour enfants, on peut dire que les japonais consomment 1 300 000 000 magazines de BD par an. La plupart des bandes dessinées sont publiées par épisodes et sont ensuite publiées en livre de poche. En 2002, les Japonais dépensèrent environ 500 milliards de yens en bandes dessinées. Pas loin de 2 milliards de livres et de magazines de bandes dessinées furent édités, ce qui faisait un peu moins de 40% du marché de l’édition. Quiconque regarde un peu autour de soi au Japon, remarque immédiatement que les mangas saturent le pays. 2. Les gekiga manga: Dans les premières bd de ce genre parues, les gekiga caractérisent les BD de l’excès, de la violence ou de l’extravagance. Le terme gekiga 劇 画 exprime une nuance de mépris et d’indignité. Pendant la 2ième guerre mondiale, on appelait gekiga ou kami-shibaï les « théâtre en papier » : ce théâtre de papier était constitué en plusieurs dizaines de feuilles volantes, chacune support d’un dessin que l’acteur-narrateur anime. A chaque image correspond un texte. Pendant et avant la guerre, les animateurs de ce théâtre allaient de quartiers en quartiers en vélo. Mais avec l’inflation de la télévision personnelle, les artistes de ce théâtre de papier dit gekiga perdirent leurs moyens de vivre. Certains d’entre eux se convertirent alors dans la bd de magazine, comme Shigeru Mizuki qui publia « Terebi-kun» dans Shonen Magazine et créa beaucoup d’histoires de fantômes, comme celles avec les Yokaï, qu’on peut voir d’ailleurs dans le film Pompoko de Takahata. Un fantôme de Shigeru Mizuki Le caractère outrancier omniprésent des premières périodes de cette bd dite gekiga s’est cependant peu à peu estompé pour laisser place à un manga plus élaboré et moins violent. C’est dans les années 1950 que le dessinateur Takao Saito, l’auteur du fameux « Golgo 13 », avec d’autres dessinateurs, abandonnèrent la bd enfantine de leur maître Osamu Tezuka pour se destiner à un public plus adulte. Au début des années 60, ces dessinateurs poursuivirent leurs projets en les diffusant dans des magazines pour adolescents. Le succès monta et le terme gekiga devint de plus en plus populaire. Le mot gekiga ne concerne désormais qu’un style particulier de bd narrative. « Golgo 13 » de Takao Saito • C/ Techniques : NDRL: Ce chapitre ne présente que les bases et quelques conseils de la réalisation d’un manga en noir et blanc. Je n’interviendrais pas sur des aspects techniques comme la colorisation ou la retouche numérique, car ce chapitre n’a pour but que de proposer une petite initiation technique à cet art. « L’apprenti mangaka », Akira Toriyama Après avoir fait des planches de charater design, où l’on étudie les attitudes, expressions, proportions, du personnage, un scénario ainsi qu’un story board, uploads/s3/ manga.pdf
Documents similaires










-
44
-
0
-
0
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise- Détails
- Publié le Jan 01, 2022
- Catégorie Creative Arts / Ar...
- Langue French
- Taille du fichier 2.0921MB