Gradus es procédés littéraires (Dictionnaire) ernard Dupriez GRADUS* * Abrégeme

Gradus es procédés littéraires (Dictionnaire) ernard Dupriez GRADUS* * Abrégement de gradus ad Parnassum, « escalier vers le mont Parnasse, séjour des Muses ». Ainsi désigna- t-on aux siècles classiques des manuels qui facili- taient la composition littéraire. UNION GÉNÉRALE D'ÉDJnONS 8, rue Garancière - 75006 Paris DU MÊME AUTH.iR L'Étude des styles ou la Commutation en litté- rature, 2e éd., Paris, Didier Érudition; Mon- tréal, Didier Canada; 1971, in-B", 366 p. C.A.F.É.. (Cours sutodidectique de français écrit), Univ. de Montréal, 3 cahiers microgra- dués d'exercices sur les singularités de la lan- gue, 256, 256, 278 p. En soixante-six symboles. Introduction à la poïétique formalisée, document de travail du groupe D.I.R.E, (C) Union générale d'Éditions, 1984 ISBN 2.264-00587-4 IGRADUsl LES PROCÉDÉS LITTÉRAIRES (DICTIONNAIRE) par Bernard Dupriez docteur ès lettres Dans les nacelles de l'enclume Vit le poète solitaire, Grande brouette des marécages. RENÉ CHAR INTRODUCTION On trouvera iCI les figures traditionnelles, définies sur des échantillons de textes modernes et complétées par des figures plus récentes, surréelles ou autres. La considération du système qu'elles forment - le répertoire (dans GRADUS 2) en donnera une meilleure Idée - nous a conduit à des redéfinitions, comme à proposer un petit nombre de concepts encore inédits. Mais l'essentiel est ailleurs. Ce long travail est destiné à soutenir une activité qui engage plus Intimement un lecteur. Certes. il n'est pas inutile de res.tuer l'oeuvre dans une époque, un contexte socio-culturel. On peut aussi tavoriser une lecture plurielle. qUI VOit le texte de façon purement formelle. On peut encore tenter de retrouver le texte comme Signifiant pulsionnel, lié aux Intérêts. au plaisir. et donc subjectif (le sujet n'y fût-il qu'un lieu et restant parfois muselé par sa situation). Mais on peut aussi essayer d'apercevoir dans le prolongement du texte un procès signifiant une articulation rhétorique, ce que J. Kristeva appelle "cbore sémiottque", un comportement de l'être-au-monde-et-au-Iangage. C'est proche de ce que nous proposions naguère d'appeler stylémie. (Cf. l'Étude des styles ou la Commutation en tittéretore.I La stylérme est repérable dans un ensemble de stylèmes desquels elle offre une interprétation cohérente aux yeux du lecteur, suivant sa sensibifité. son activité. son insertion dans le monde. Elle est la rencontre de deux personnes, de deux idiolectes et de deux mondes vécus, en une tentative d'èlucrdation par la pratique textuelle. Car la stvlérnie. exprimée comme l'entend celui qUI la confectionne par l'apport de sa variante, reste au niveau concret de l'art puisque sa première manifestation est le couple ft/v]. Dans cet algorithme, t désigne un élément de texte: v. une variante decontenu ou d'expression; le trait oblique, leurs différences réciproques. On compare donc le signifiant (Situé) de l'auteur à celui d'un lecteur (celui qui dira Je, et donc tOI, désormais) en tenant compte du double contexte (le réel et l'imaginalfe) de chacun. Ces contextes sont alignés par la Visée initiale, que réassume la lecture. La possibilité de "Ilfe" par des variantes personnelles offre, pensons-nous, au Critique littèraire. une échappatoire à son langage de représentation positive et généralisante, mais pour autant que, cessant de "Juger", il ose n'être que lui-même. 5 écnvant face à l'écrivain ou avec lUI. Ceci va dan s le sens de ce que propose notamment Ph Soll ers: Étudier l' écriture par "l'écritu re ell e-même (son exercice dans certaines'conditions) .... Éc onom ie dramatique dont le " lieu géométriqu e" n'est pas représentable (II se J oue)" Tel Quel. nO 3 1. p. 3. Lire en créant des variantes personnetles. com prendre en se risquant par les Interprétat ions de ces venante s commutées (différances mt.mes). telle est ia voie d accès la pl us tangib le et la plus nue à l'un ivers de de ux "j e" liés par deux proc ès signifiants parallèles. Le présent drct.on narre destiné à faC iliter le maniem ent des forme s. aux divers ruve.sux. pcurrart mettre le lecteur sur la vore de ses var.sntes. En suuua nt al' Jeu des formes. on en Viendr a à ne plus se con ten ter cune ,mprègnat:t::n passive ni d' un S imple étiq uet age on saura se J ouer les oeuvres. se créer en ell es son espace à SO I. Analyser. classer de s fig ures peut débouche r sur un prolongement de SOI ca ns les textes La term inolo gie. Les qu elqu e de ux mille te l mes auxquels renvoi e l'Index appart iennent. n èoloq .srnes mis à part. à quatre couches SOCIO- histon ques. Le fond s le pius anc ien est jundi que et logique, il remonte à Corax et Ar istote il S'6glt de ab absurdo, abj uration. a dj u ra ti o n. e n tens ctese , a n ta nag og e. s rn ip e restese. spe qoqiooe. epocuon s etc. Le fonds le plus abondant est celui de la phrlologie clsss.qu e. qU I s'étend du Moye n Âge à nos J ours et smspir e largement de l'Annqu.t è. Il s'agit de: ebruptton. sccommodetice. acronyme. acrostich e. edvneton. allég orie. ettn é ret.on. amphibologie. anacoluth e. ensd.p tose. anagramme. anap este. anaphore, ennonnnstion. entepodose. enuctimex. etc . Le tonds le plus natu rel est celui de la langue commune. où l'on trouve: accent. sccumuleuoo. elmés, allocution. ettuston. embiçuït é. enecdcte. s nnots u on. enorm em ent. aparté. apolog ie. apostrop he. archaïsme. argot. argum ent. etc. Certains de ces termes ont pns un sens spècifrqu e à la rhèto rrque. Ce so n t: a brègem ent. ebsire c t i on. accord. adjon c ti on. agglutination. alexand ri n. all iance. etiernetive. amorce. emphticsno n. ennonce. ent.cipe uo n. stteteç e. atténuati on. etc. Le fonds le plus récent est un app ort des science s mode rnes: hnqu rstique et psvcnoloq ie surtout . cont queiq<Jes co ncepts caractérrsent des procéd és littéraires. Ce sont : ectueliseteur. agrammatisme. sttocentnque. amalgame. epoucet.oo. etexisme. euusme. eu ton vmie. axe perodiqmououe. axe syntagmatique. etc . 6 Tous ces termes sont français. Les terme s étrangers ont été écartés, à l'exception d'un petit nombre, qUI sont francisés (kérygme. leitmotiv, oxymore. speech thriller), ou usités (ad hominem ', concetti', flash in petto, isocolon. hiatus ') ou simplement utiles ibethoe. chereteme. zwanze). Ouand il avait des synonymes, nous avons pris le terme le plus actuel comme vedette. préférant donc accumulation' à etbroïsme. congerie ou conglobatio n; alliance' de mots à oxymote: sutocorrection' à épanorthose; gradation ' à climax; m en ace ' à comminetion: pr ér érition ' à paralipse et préterrnission. "Ne trouveriez-vous pas qu'il fût aussi beau de dire ..... le noeud. que t'ép itese?" (Dorante. dans la Critique de l'école des femmes). À "In st ar des psych analyst es, qUI o nt remplacé hermaphrodisme par in tersexua li té , nous avons proposé isolexisme ' pour remplacer potyptote: brouillage syntaxique ' pour remplacer synch ise. Ouant aux concepts qUIn écessitaien t appellation neuve, ils l'ont trouvée conformément à la pratique des anciens rhéteu rs, qui dénomma ient les figures par des mots cou ra nts dési gnant l 'opérat ion . Ce son t : al luvio n, approximation ', change ment, concrétisation ', effacement. g én éralisation ', variation ' typograp hique, notation', permutation, réam orçage '. red épert. ressaisissement. schématisation . D'autres sont obte nus par composit io n, dérivat ion ou analogle: assise', contre-interruption', mot dévalisé. pseudo-langage, quasi-interj ection. sens subjectel, tohu-bohu . La term inologie ancienne garde, par ailleurs. quelque chos e d'attrayant: ce sont "mots de métier, légèrement exotiques. étranges, (en dirait t éé riques) " écrit Paulha n (Énigmes de Pers e). C'est qu'à la faveur de l'évol ut ion phonétiq ue et lexicale, ces te rmes, qui étalent généraux, se sont dédoublés, la forme savante, latine ou grecque, étant désormais réservée à la rhétorique. Litote' ne voulait rien dire d'autre qu'atténuation '. En français, litote pourra d ésrqner l'artifice rhétorique qUI att énue " pour faire entendre plus" . Apocope ' et aphérèse ' vou laie nt dire abrèg ement '; antip hrase ', contre-v érité: prolepse', anticipation ': crase, contrection. L'évolution sémantique a fait perdre des acceptions que nou s avons parf ois rappel ées: aposiopèse ', calembo ur ', épithète, é pitrocbesme ', iron ie'. m é tetepse '. récnmination. 7 La dénomination d'une ligure n'en souligne d'ordinaire qu'un des aspects, ce qui provoque certaines ambivalences. Nous nous sommes attaché à désambiguïser certains termes: adjonction', disjonction' et zeugme ': entensctese' et diaphore ': entimétethése'. entimétebole' et antimétalepse ': allégorie' et personnification ': brechytoqie' et ellipse': énslleqe'. hyperbate' et svnchise: épeneteose', anadiplose' et anaphore ': épiphonème' et épiphrese', équivoque' et à-peu-près ': incohérence' et Inconséquence ': phébus', verbiage', psittacisme' et verbigération',' pictogramme' et idéogramme; prolepse' et enticipetion ': redondance' et battologie: les diverses répétitions. En toutes nos décisions. l'usage général ou l'aVIS des spécialistes ont été les Critères prépondérants. Au lecteur excédé par les distinctions, rappelons que les oppositions lexicales sont neutralisables, que tout terme peut s'employer au sens large, que uploads/s3/ bernard-dupriez-gradus-les-procedes-litteraires-t1-abregementbarbarisme-scans-pdf.pdf

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