1 CEFEDEM Rhône-Alpes Les musiques et danses traditionnelles : éléments de valo
1 CEFEDEM Rhône-Alpes Les musiques et danses traditionnelles : éléments de valorisation dans l’élaboration d’un projet d’établissement ? Delphine STUCKI Promotion 2010-2012 2 REMERCIEMENTS Je remercie très sincèrement Jean Blanchard pour son soutien et son aide précieuse tout au long de ce travail. Je suis reconnaissante envers Daniel Langlois pour avoir répondu à mes demandes, ainsi qu’envers Anaïs Louche pour sa relecture attentive. Enfin, je tiens à remercier toutes les personnes qui, de près comme de loin, m’ont encouragé et soutenu dans la réalisation de ce travail. 3 Sommaire INTRODUCTION…………………………………………………………………………...... ............. 5 CHAPITRE 1 : Procédures d’élaboration d’un projet d’établissement. .................................................. 7 I. Contexte historique .......................................................................................................................... 7 II. Les textes fondateurs ....................................................................................................................... 8 A. Charte de l’enseignement artistique spécialisé en danse, musique et théâtre – rendu publique en 2001. .................................................................................................................................................... 8 B. Loi relative aux libertés et responsabilités locales – 13 août 2004.............................................. 9 C. Décret et Arrêté relatifs au classement des établissements d’enseignement public de la musique, de la danse et de l’art dramatique – Décembre 2006 ......................................................... 10 D. Schéma national d’orientation pédagogique de l’enseignement initial de la musique – Avril 2008 ................................................................................................................................................... 11 III. Conception d’un projet d’établissement .................................................................................... 11 CHAPITRE 2 : Spécificités des musiques et danses traditionnelles dans leurs pratiques contemporaines. ..................................................................................................................................... 14 I. Dimension socio-ethnologique ...................................................................................................... 15 A. Sociabilité (sociologie) .............................................................................................................. 15 B. Identité (authenticité) ................................................................................................................ 16 C. Ritualité (ethnologie) ................................................................................................................. 18 II. Dimension musicologique ............................................................................................................. 19 A. Caractéristiques structurelles ..................................................................................................... 19 B. Une musique modale ................................................................................................................. 19 C. Interprétation et fonctionnalité .................................................................................................. 19 D. Rapport aux sources .................................................................................................................. 20 III. Transmission de la musique et de la danse ................................................................................ 21 A. Modalité de transmission et richesse des répertoires musicaux ................................................ 21 B. Modalité de transmission de la danse liée à son histoire ........................................................... 22 C. Le mythe de l’oralité ................................................................................................................. 23 IV. Conclusion ................................................................................................................................. 23 CHAPITRE 3 : Quels éléments apportent les musiques et danses traditionnelles au sein de l’école et de la cité. .................................................................................................................................................... 25 I. Fiche « Musiques Traditionnelles » extraite du Schéma National d’Orientation Pédagogique. ... 25 II. Quelques exemples de dispositifs au sein de l’école et de la cité. ................................................. 26 4 A. Les musiques traditionnelles comme support de la Formation Musicale. ................................. 26 B. Création d’un « orchestre traditionnel » .................................................................................... 27 C. Evaluation en situation de pratique ........................................................................................... 27 D. Valorisation du musicien ........................................................................................................... 28 CHAPITRE 4 : Propositions personnelles. ........................................................................................... 29 A. Fonctionnalité par rapport à la danse ......................................................................................... 29 B. Lien fondamental avec le milieu associatif ............................................................................... 29 C. Lien avec les établissements scolaires ....................................................................................... 30 D. Transversalité au sein de l’école de musique ............................................................................ 30 CONCLUSION ..................................................................................................................................... 32 BIBLIOGRAPHIE……………………………………………………………………………..............33 ANNEXES……………………………………………………………………………………………..35 5 INTRODUCTION Les musiques traditionnelles en France se définissent en général par un enracinement localisé, elles peuvent jouer un rôle identitaire régional important. Il s’agit d’une pratique sociale qui permet de rassembler les personnes. L’aspect collectif, le plaisir de se retrouver et la convivialité priment. Ces musiques sont indissociables des danses traditionnelles, elles forment un tout. Dans l’ancienne société paysanne les danses traditionnelles avaient pour cadre d’expression la voie publique, cela rythmait leur vie. Il n’y avait pas d’établissement spécialisé où l’on dansait. L’originalité de l’Auvergne a été de « transplanter la danse d’une pratique traditionnelle à une pratique populaire dans un cadre citadin 1» au sein des bals publics à Paris, par la forte émigration de la communauté auvergnate vers la capitale. Les groupes folkloriques vont mettre sur le devant de la scène ces musiques et ces danses. Puis dans les années 70 un réel intérêt leurs sera porté par les nombreux collecteurs de la période du revivalisme en France. Aujourd’hui la pratique des musiques traditionnelles n’est pas une copie du passé mais « l’expression actuelle, vivante, de traits culturels stylistiques qui ont traversé plusieurs générations en un lieu donné 2». Actuellement les musiques traditionnelles sont pratiquées dans des contextes variés tels que les bals, les bœufs, les concours, les concerts et les festivals. Différents mouvements s’y rattachent et se revendiquent de ces musiques et danses. Nous avons d’une part un mouvement « folk » qui est né avec le revivalisme des années 70. Il prône un retour aux sources, une culture commune et communautaire, et englobe plusieurs styles musicaux. D’autre part, un mouvement « trad. » qui revendique davantage une appartenance identitaire régionale. Le sujet est complexe et loin d’être clos. Chaque musicien et danseur se revendique de l’un ou l’autre de ces mouvements. Pour ma part je me définis au travers du mouvement traditionnel et en particulier de la culture traditionnelle d’Auvergne. Dernièrement un troisième mouvement a fait son apparition, qualifié de « néo-trad », il met l’accent sur la création et la composition. Il y a une volonté de la part de ces musiciens d’utiliser les instruments traditionnels au contact d’autres pratiques musicales, s’éloignant ainsi des collectages et du monde de la danse traditionnelle. Depuis 1987 les « musiques traditionnelles » ont fait leur entrée dans les établissements spécialisés en musique. Aujourd’hui encore certaines personnes émettent un doute sur la réelle nécessité de leur intégration. Ils craignent que l’institution ne soit néfaste à ces musiques, qu’elle les force à entrer dans un moule qui les détournerait de leurs valeurs. Selon moi cette introduction des musiques traditionnelles dans l’institution est une chance pour la professionnalisation des musiciens et une manière de valoriser et légitimer ces pratiques. Mon 1 Guilcher Yves, Histoires de bal, Cité de la musique (1998) p89 2 Etay Françoise, Trente ans d’enseignement de la musique et de la danse en France, Cité de la musique (1997). 6 parcours est représentatif de cette évolution. J’ai débuté l’accordéon diatonique au sein du Centre Départementale de Musiques et de Danses Traditionnelles de Haute-Loire pour ensuite entrer au sein de l’école de musique puis du conservatoire du Puy en Velay. Je n’ai pas eu le sentiment, dans ma démarche, de vivre un enfermement lors de mon entrée en institution. Bien au contraire, celle-ci m’a ouvert des portes sur d’autres cultures, d’autres pratiques, d’autres musiciens, et ceci est une richesse. L’échange est primordial. Nous sommes donc en droit de ne pas considérer un éventuel aspect néfaste de l’institution sur nos pratiques, mais bien au contraire de se demander : qu’est ce que les musiques traditionnelles ont à apporter à un établissement d’enseignement spécialisé ? Les musiques traditionnelles sont une richesse dans laquelle les établissements peuvent puiser. Elles dégagent des valeurs importantes dans la construction du musicien. L’élève trouvera dans le cadre de la musique et de la danse traditionnelles un espace d’expression et une ouverture à la cité. Des directives ministérielles doivent être appliquées, au sein de ces établissements, concernant la formation des élèves. Nous allons voir si les objectifs pédagogiques développés dans ces textes correspondent aux pratiques des musiques et danses traditionnelles ou si elles vont à leur encontre. Pour ce faire nous verrons dans un premier temps les procédures d’élaboration d’un projet d’établissement. Ensuite nous décrirons les spécificités des musiques et danses traditionnelles dans leurs pratiques contemporaines. Notre objectif sera de déceler les valeurs qu’elles véhiculent sur les plans sociologique et musicologique, ainsi que dans ses modes de transmission. Pour terminer je proposerai des exemples et des idées pour l’utilisation des musiques et danses traditionnelles dans et en dehors de l’institution. 7 CHAPITRE 1 : Procédures d’élaboration d’un projet d’établissement. I. Contexte historique Depuis la fin des années soixante, l'organisation de l'enseignement public de la musique, dit enseignement spécialisé, a été élaborée au niveau national sous l'impulsion du ministère de la Culture et plus particulièrement de la Direction générale de la création artistique. Si la situation de chaque établissement est particulière, en fonction de son histoire, de son contexte et des politiques culturelles mises en œuvre par les collectivités responsables, il appartient à l’État de tracer le cadre pédagogique général d’un enseignement initial de la musique, de la danse et de l’art dramatique lisiblement organisé et dont il garantit la qualité. Marcel Landowski (1945-1999) est nommé directeur de la musique de 1970 à 1974 au sein du ministère de la Culture. Il impulse une politique volontariste en imaginant un aménagement du territoire permettant au plus grand nombre de disposer de conservatoires de qualité. Son successeur au poste de directeur de la musique, Maurice Fleuret, de 1981 à 1986, poursuit cette politique en ouvrant les conservatoires aux musiques actuelles, musique ancienne et musiques traditionnelles, et va part ailleurs donner tout son sens positif au terme de « musicien amateur ». Il nomme Bernard Lortat-Jacob inspecteur chargé, pour la première fois, des musiques traditionnelles au sein du ministère de la Culture. L’une de ses tâches prioritaires va être l’intégration de ces pratiques dans l’enseignement institutionnel. Ceci aura lieu en 1987. Ainsi le ministère de la Culture diffuse depuis 1984, à l’intention de l’ensemble des établissements publics d’enseignement initial de la musique, de la danse et de l’art dramatique, des textes permettant la mise en place de repères pédagogiques communs. Ces textes fournissent des orientations propres à permettre une adaptation en fonction de l’histoire et du contexte particulier des établissements. Le but est de uploads/s3/ stucki-delphine.pdf
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- Publié le Jan 15, 2021
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