Dissertation de Littérature Française - Panorama - 2020/2 - version finale Nom

Dissertation de Littérature Française - Panorama - 2020/2 - version finale Nom : Lázaro Henrique Feliciano dos Santos Titre de la dissertation : Rhinocéros : une allégorie de la déshumanisation Introduction En général je résiste à mener une analyse littéraire en mettant en place un rapport plutôt historique. Pourtant, il y a des œuvres qui rappellent cet enjeu, de manière à être difficile à ignorer. Rhinocéros s'en nous présente en tant qu'une de ce type, de manière que nous essayons de mettre en œuvre un rapport entre des éléments de cette œuvre-là avec des événements qui ont lieu dans la première moitié du XXe siècle. Nous sommes vraiment d'accord avec Richard (2021) quand il écrit à propos de cette pièce qu'il n'a pas été de manière pas raisonnable qu'Ionesco a choisi l'Allemagne pour sa première. Selon argumente cet auteur, Ionesco fait cela justement pour dénoncer un certain comportement de masse exprimée par l'expression « comportement des moutons de Panurge », ce qui exprime un souhait incontrôlable d'intégrer un troupeau de rhinocéros, abdiquant, ainsi, sa propre singularité. En dépit du rapport avec l'histoire elle-même, notre but ici c'est plutôt une analyse de l'œuvre en tant qu'une composante allégorique, ce qui sera mis en place à partir de la question suivante : dans l'œuvre Rhinocéros, dans quelle mesure peut-on comprendre la transformation en rhinocéros en tant qu'une allégorie à l'adhésion à des idéologies totalitaires du XXe siècle ? Ce travail sera structuré de la manière suivante : Tout d’abord, on fait la présentation de l’auteur, ainsi que d’une résumée de l’œuvre choisie et son rapport au mouvement de l’absurde (qu’est-ce que l’absurde). Deuxièmement, nous écrirons sur le contexte historique (l'émergence des mouvements totalitaires et la Deuxième Guerre Mondiale). Troisièmement, nous apporterons la définition d'allégorie et, ensuite, la discussion et développement de l'analyse autour de la question proposée, essayant de démontrer quel est le rôle de l’allégorisation dans cette œuvre. Pour conclure, nous envisageons réaffirmer l’aspect allégorique de l’œuvre, dont ressort le rapport, en face des indices fournis par l’œuvre, entre la métamorphose et l’adhésion du peuple au nazisme comme au fascisme. 1. Rhinocéros, Eugène Ionesco, le Théâtre de l’Absurde. La pièce Rhinocéros, d’Eugène Ionesco, a été écrite en 1959, originellement en français. Son auteur, Eugène Ionesco, est un écrivain roumain naturalisé français, né à Slatina, Roumanie, le 13 novembre 1909 et mort à Paris en 1994. Il a écrit plusieurs ouvrages, tant des œuvres théoriques, en réfléchissant sur le théâtre, comme plusieurs œuvres dramatiques, parmi elles, La leçon, Les chaises, La cantatrice chauve etc. Il a été consacré à la fin de sa vie, étant un des premiers auteurs, encore de son vivant, à être publié dans la bibliothèque de la Pléiade (ACADÉMIE FRANÇAISE, 2021). Rhinocéros est une pièce écrite en trois actes et quatre tableaux, dont le deuxième acte est sous-divisé en premier et deuxième tableaux. Ainsi, les changements de scène comptent quatre tableaux au total. Le premier tableau présente une place dans une petite ville de province, avec une maison au centre une cloche d’église à gauche et à droite la perspective d’une rue et un café. Le deuxième acte, d’abord, présenté comme tableau, un bureau d’une administration ou d’une entreprise privée et comme tableau suivant la maison du personnage Jean. Le dernier tableau, troisième acte, c’est la chambre du personnage Bérenger. Cette pièce compte 16 personnages, dont les principaux sont Bérenger et Jean. La mise en scène suit la division précédente. À titre d’un petit résumé, avant tout, on signale que cette pièce traite de la transformation en rhinocéros des habitants d’une ville quelconque de la France en raison d’une maladie au début inconnue et après appelée rhinocérite. Tous les personnages sont, petit à petit, métamorphosés, sauf un, Bérenger, qui reste le dernier des hommes. Autour de la fable, les éléments à remarquer, c’est la préoccupation divisionniste des personnages que, d’abord, s’occupent à se disputer autour d’origine du premier rhinocéros qui a apparu et de la quantité de cornes qu’il possède, un ou deux. Un autre élément à ponctuer est l’adhésion des personnages à la métamorphose comme une chose « normale » et acceptable et dernièrement la résistance du personnage Bérenger à se rendre à métamorphose, « je suis le dernier homme, je le resterai jusqu’au bout ! » (IONESCO, 2021b, p. 98). Les éléments ponctués précédemment et d'autres questions suscitées dans l’œuvre nous conduisent à penser dans ce qu’étaient les traits majeurs du Théâtre de l’Absurde et le rapport entre l’œuvre et ce courant littéraire. Cette liaison a été théoriquement signalée a posteriori par théoriciens, prenant en compte que chaque écrivant intégrant du Théâtre de l’Absurde ne s’est reconnu tel quel, chacun se considérait un outsider solitaire. En dépit de cela, l’ensemble d’écrivains ont en commun la préoccupation sur les questions et angoisses de ses contemporains leur reflétant dans leurs œuvres (ESSLIN, 2018). On n’a donc pas une école ou mouvement littéraire, mais une tendance conceptuelle. 2. L’émergence des idéologies totalitaires1, la Seconde Guerre Mondiale Mais quels ont été les moteurs qui ont contribué au déclenchement des conditions par la création des œuvres tels que Rhinocéros, analysée ici, En Attendant Godot, de Beckett, Les Bonnes, de Genet ? Le Théâtre de l’Absurde, selon Esslin (2018), peut être considéré comme le reflet d’une attitude, qui semble être la représentation plus authentique de sa contemporanéité, à savoir, la perte des certitudes et présupposés inébranlables qui, après être expérimentés et tenus comme des échecs, ont été discrédité et ridiculisé. Ensuite, Esslin (2018, p. 20) continue en indiquant que « le déclin de la foi religieuse a été masquée jusqu’au bout de la Seconde Guerre Mondiale par les religions substitutives, comme la foi dans le progrès, le nationalisme et d’autres mensonges totalitaires. Tout cela a été fracassé par la guerre ». Le rapport entre l’avènement des idéologies totalitaires, la Seconde Guerre Mondiale et la production du Théâtre de l’Absurde semble une constatation incontournable. Cela ne veut pas dire qu’il y avait un rapport parfait de cause et conséquence entre ces événements, chacun d'entre eux sont très complexes en soi-même ; pourtant, de certaine manière, l’avènement des régimes totalitaires, principalement le nazisme, avec ses ambitions expansionnistes a un fort rapport avec le déclenchement de la Seconde Guerre. Par conséquent, le contexte du pos-guerre a proportionnée l’humeur base des productions dramatiques du Théâtre de l’Absurde : la sensation d’angoisse en raison de l’absurdité de la condition humaine, selon la définition de l’absurde d’Ionesco lui-même, où l’homme se rencontre « divorcé de ses racines religieuses, métaphysiques et transcendantales, l’homme est perdu ; toutes ses actions sont devenues absurdes et inutiles » (ESSLIN, 2018, p. 21). 3. Une allégorie de la déshumanisation Selon le dictionnaire numérique Larousse, le terme allégorie vient du latin allegoria et du grec allêgorein, qui signifiait « parler par images ». Ce dictionnaire présente deux significations possibles à ce mot : « 1. Expression d'une idée par une métaphore (image, tableau, etc.) animée et continuée par un développement. 2. Œuvre littéraire ou artistique utilisant cette forme d'expression » (ALLÉGORIE, 2021). Dans le sens employé ci-dessus, la définition du terme allégorie est soutenu dans la désignation de métaphore dans une acception plus générale, l’idée de 1 Selon Larousse numérique, le totalitarisme est le « système politique dans lequel l'État, au nom d'une idéologie, exerce une mainmise sur la totalité des activités individuelles. Synonymes : autoritarisme - despotisme » (TOTALITARISME,2021). transport, transfert, translation, où elle exprimait le rapprochement entre deux idées distinctes ayant pour but une production de sens. Cette définition rencontre résonances dans ce qui a été écrit par Pierre Fontanier dans Les Figures du discours (1830 ; cité par MOISÉS, 2004), où il décrit l’allégorie comme une figure d’expression de double sens, un littéral et autre spirituel, à partir de laquelle on présente une pensée sous l’image d’une autre. Au lieu de dire la chose prétendue directement, on emprunte une proposition de double sens, où le sens prétendit sera mis en évidence de manière plus attirante et touchante que si l’employait de manière directe. Comme nous le soulignions au début, notre lecture de cette œuvre a par point de départ une compréhension allégorique, grosso modo, où la transformation dans un rhinocéros cache un autre sens, l’adhésion du peuple à des régimes totalitaires. Reconnaissons, pourtant, que la liaison entre cette œuvre et une lecture allégorique n’est pas une nouveauté, de manière qu’on peut considérer cette compréhension presque un lieu commun. À titre de ratification de cette idée, on cite un extrait de l’éditorial de la revue Humanisme, signé par Alexandre Dorna : « La célèbre pièce de théâtre d’Eugène Ionesco Rhinocéros est une subtile observation, en passant par l’absurde, de la mutation des mentalités. C’est une puissante allégorie sur la genèse des régimes totalitaires. Une manière de montrer que la contagion idéologique peut devenir un déni de l’humain et se répandre avec la vitesse d’une épidémie. Ici et là, actuellement, quelques signes font penser à une résurgence des formes de fanatismes. » (DORNA, 2020, p. 1). En fait, à partir de la citation uploads/s3/ texte-dissertation 2 .pdf

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