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TRANSPARENCES TRANSPARAÎTRE EXPOSITIONS ET PERFORMANCES VOLET 1 – 2018 Couvertu

TRANSPARENCES TRANSPARAÎTRE EXPOSITIONS ET PERFORMANCES VOLET 1 – 2018 Couverture et quatrième de couverture: The Two Gullivers, Le souffle de l'artiste / Le souffle du public (2014-2018), performance. © The Two Gullivers (Photo : Olivier Ricard) TRANSPARENCES/ TRANSPARAÎTRE VOLET 1 – 2018 Organisées dans le cadre du volet 1 du colloque international « Transparences/Transparaître » Par le Groupe URAV (UQTR) en collaboration avec le Centre de recherches en arts et esthétique (UPJV). Commissaires : Philippe Boissonnet, Charlotte Beaufort, The Two Gullivers EXPOSITIONS EN ART ACTUEL ET SOIRÉE DE PERFORMANCES VOLET 1 1 PHILIPPE BOISSONNET AVANT-PROPOS 5 CHARLOTTE BEAUFORT TRANSPARENCES/TRANSPARAÎTRE 10 LOUISE BOISCLAIR TRANSPARENCES / TRANSPARAÎTRE (Volet 1) : une triple exposition qui nous regarde EXPOSITIONS GALERIE R3 24 AKIKO SASAKI (Canada) Entre lumière et matière, 2018 28 MARTINA MRONGOVIUS (États-Unis) Traverser la perspective, 2007 - 2013 32 THE TWO GULLIVERS (Canada) Le voyage transparent (Transparent Travel), 2013- 2017 ATELIER SILEX 38 LORRAINE BEAULIEU (Canada) Lifestream / Flux vital, 2018 42 GUYLAINE CHAMPOUX (Canada) Mon in-between, 2018 PERFORMANCES PAVILLON NÉRÉE-BEAUCHEMIN 66 THE TWO GULLIVERS (Canada) Le souffle de l'artiste / Le souffle du public, 2014-2018 70 DUO AZed (Canada) Still Life, 2018 76 CONFÉRENCIERS/CONFÉRENCIÈRES INVITÉ.E.S VOLET 2 82 TRANSPARENCE/TRANSPARAÎTRE (VOLET 2) 84 EXPOSITIONS 90 CONFÉRENCIERS/CONFÉRENCIÈRES INVITÉ.E.S 95 REMERCIEMENTS GALERIE D’ART DU PARC 48 CHARLOTTE BEAUFORT (France) Transparent Walls, Série Diaphanies, 2018 52 PHILIPPE BOISSONNET (Canada) Perspicere, 2018 56 GHISLAINE VAPPEREAU (France) Négocier le réel, 2018 60 LOUISE PAILLÉ (Canada) Naître - transparaître - disparaître, 2018 Philippe Boissonnet Directeur, Groupe URAV Université du Québec à Trois-Rivières Avant propos 5 TRANSPARENCES/TRANSPARAÎTRE, un événement international de collaboration bilatérale comprenait, pour le déroulement de son 1er volet à Trois-Rivières, des expositions ainsi que des performances et un colloque (entre le 8 et 10 avril 2018). Initié par deux unités de recherche en art, le Groupe URAV (Groupe universitaire de recherche en arts visuels) et le CRAE (Centre de recherche en arts et esthétique), ce volet québécois était soutenu par l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR) et l’Université de Picardie Jules Verne (UPJV) à Amiens, ainsi que par le Consulat général de France à Québec. LES PARTENAIRES Trois partenaires culturels locaux étaient aussi impliqués dans l’organisation de l’événement, soit la Galerie R3 de l’UQTR, la Galerie d’art du Parc et l’Atelier Silex. En plus du colloque et des performances, les présentations artistiques se répartissaient, d’avril à mai, entre ces trois lieux d’expositions avec les recherches de dix artistes (dont deux duos) venant de France, des États-Unis et du Québec. Les performances de fin de colloque se sont déroulées à l’UQTR dans la salle de l’Association générale des étudiants (pavillon Nérée-Beauchemin). LE COLLOQUE Coordonné par Philippe Boissonnet (Groupe URAV) et Charlotte Beaufort (CRAE), ce volet 1 était présenté dans la Galerie R3 et ponctué par les conférences de quatorze artistes, théoriciens et théoriciennes (Hervé Fischer, André-Louis Paré, Ghislaine Vappereau, Charlotte Beaufort, Elisabeth Piot, Diane Morin, Marcel Jean, The Two Gullivers, Philippe Boissonnet, Louise Paillé, Martina Mrongovius, Louise Boisclair, Teva Flaman, et Olivier Ricard). Ces conférences ont donné le ton aux expositions lors de deux journées d’échanges réflexifs autour de la problématique de la transparence versus la notion de transparaître, grâce à diverses présentations traversant la pratique des arts, la philosophie, la mythanalyse, la critique et l’histoire de l’art. Ainsi que Charlotte Beaufort l’écrivait dans l’appel de textes, « tandis que la notion de transparence renvoie à la clarté de la vision et de la mise en visibilité, la question du transparaître met au contraire l’accent sur la manière dont ce qui apparaît ne relève pas de l’immédiate évidence. La transparence et le transparaître supposent alors de s’attarder à leurs liens avec l’ap- paraissant autant que le disparaissant, puisque dans le transparaître quelque chose se manifeste toujours à travers autre chose ». LES ARTISTES ET LEURS OEUVRES Une ambiguïté, dont l’essayiste et critique d’art Louise Boisclair nous entretient par son texte Transparences / Transparaître (volet 1) : une triple exposition qui nous regarde, déjà paru en juillet 2019 dans la revue en ligne ARCHÉE, et dans lequel elle analyse de façon exhaustive et très bien illustrée ces diverses expositions et performances. Nous tenons d’ailleurs à remercier Christine Palmieri, éditrice en chef de la revue ARCHÉE, pour nous avoir autorisé à republier ce texte de Louise Boisclair dans la présente édition en format papier. On retrouvera donc au fil de ces pages des commentaires et informations sur les œuvres des artistes présentées à la Galerie R3 (Martina Mrongovius, de New York, Akiko Sasaki, de Trois-Rivières, et The Two Gullivers, de Montréal) ; à la Galerie d’art du Parc (Ghislaine Vappereau, de Paris, Charlotte Beaufort, de Amiens, Philippe Boissonnet, de Trois-Rivières, et Louise Paillé, de la région de Trois-Rivières; et à l’Atelier Silex (Lorraine Beaulieu et Guylaine Champoux, de Trois-Rivières). Les journées de colloque se sont clôturées le 10 avril avec une soirée de performances au pavillon Nérée-Beauchemin de l’UQTR, sous la coordination de Besnik Haxhillari et Flutura Preka, par des interventions de The Two Gullivers et du Duo AZed. En plus des éléments de réflexion amenés par Louise Boisclair, ce document mettra en valeur, par quelques moments photographiés, les journées de conférences ainsi que la soirée performative de l’événement. On y trouvera aussi un rappel des conférences présentées les 9 et 10 avril avec leur sujet spécifique. 6 LE VOLET 2 Pour terminer, rappelons que le volet 2 de cette collaboration bilatérale a eu lieu ensuite à Amiens en novembre 2019, et comportait - outre le colloque des 6, 7 et 8 novembre - des expositions regroupant 22 artistes, ou duos, de France et du Québec (à l’Espace Camille Claudel-UPJV et au SAFRAN) ainsi que dix étudiants et étudiantes du 2e cycle en arts de l’UQTR (dans la Mezzanine de l’UFR des arts à l’UPJV). Une liste des artistes, des conférenciers et conférencières, appuyée par quelques photographies, pourra être consultée en fin de document, mais ne pourra malheureusement pas faire l’objet d’une documentation détaillée, faute de place. En revanche, une publication sélective de textes théoriques extraits des conférences données lors de ces deux colloques est prévue ultérieurement sous la coordination éditoriale de Charlotte Beaufort. Référence 1. En ligne à http://archee.qc.ca/wordpress/transparences-transpa- raitre-volet-1/ (consulté le 16 février 2021) 7 Charlotte Beaufort Artiste et Maître de conférence CRAE-UPJV Transparences/ Transparaître1 Si la notion de transparence a passionné le XXe siècle, elle continue d’être un objet d’étude au XXIe siècle. Elle relève d’un ensemble varié de domaines — arts plastiques et appliqués, sciences, techniques, histoire, architecture, sculpture, esthétique, rhétorique, politique — et, dans le champ de l’art, les publications la concernant sont nombreuses. Que ce soit dans le domaine des sciences, des arts ou de la politique, la transparence désigne un idéal de connaissance, de représentation ou d’organisation. Mais cet idéal de clarté a été remis en cause pour son caractère trompeur et panoptique — indissociable d’un trouble ou d’une opacité de la représentation et de ses objectifs. Or, au-delà de cette question de l’opacité dans la transparence, le présent projet se donne pour but d’examiner ce que le verbe transparaître peut nous aider à dévoiler du phénomène de la transparence dans le champ spécifique de l’art. En effet, tandis que la notion de transparence, renvoyant à la clarté de la vision et de la mise en visibilité, met de côté la possibilité d’obstacles visuels brouillant la vue (ou bien alors la transparence n’est plus transparente), la question du transparaître met au contraire l’accent sur la manière dont ce qui apparaît ne relève pas de l’immédiate évidence, mais au contraire se trouve entièrement entretissé d’opacité. Tandis que la transparence tend vers la clarté, voire la pureté (cf. le verre transparent, symbole de la virginité mariale2), le transparaître définit le même phénomène sous l’angle tout différent de ce qui, faisant obstacle ou atmosphère (par des effets de voilage, d’enfumage, de brouillage), résiste à l’évidente clarté au profit du complexe et de l’impur. Envisager la transparence dans ses rapports au transparaître suppose de s’attarder sur ses liens avec le disparaissant autant que l’apparaissant. Dans le transparaître, quelque chose se manifeste, apparaît à travers autre chose. L’accent est alors mis sur le mouvement — l’effet et l’effort de transparaître, plutôt que l’évident résultat. Mais l’accent peut aussi être mis sur le balancement entre le paraître et le transparaître — ou le trans-apparaître. Transparaître, c’est apparaître à travers autre chose, comme dans le cas du diaphane, principe de visibilité et milieu pour l’apparition — producteur d’effet — qui rend possible la manifestation de la lumière. Dans le même registre, la perspective se pose d’emblée comme ce à travers quoi l’on peut voir une claire représentation. Toujours associée au transparaître, la transparence peut également donc être l’objet d’une expérience questionnante, lorsque le spectateur est confronté à une perception incertaine (Léonard, Monet, Turrell). 9 Envisagée dans son rapport au transparaître, la transparence n’est plus cet idéal de clarté, cet idéal fût-il trouble. Avant toute récupération symbolique, le phénomène de la transparence devient lui-même un phénomène ambivalent propre à interroger les artistes et inquiéter le regard du spectateur. À travers uploads/s3/ transparences.pdf