G A L E R I E S O L L E R T I S Galerie Sollertis 12 rue des Régans F 31000 Tou

G A L E R I E S O L L E R T I S Galerie Sollertis 12 rue des Régans F 31000 Toulouse Tél : 33 (0)5 61554332 Fax : 33 (0) 826 698 154 email : sollertis@sollertis.com Madeleine Berkhemer / Christian Louboutin Performance vendredi 30 janvier 2009 à 18h30 Centre d'initiatives Artistiques du Mirail (CIAM) La Fabrique Culturelle / Université du Mirail 2 5 Allée Antonio Machado 31300 Toulouse G A L E R I E S O L L E R T I S Galerie Sollertis 12 rue des Régans F 31000 Toulouse Tél : 33 (0)5 61554332 Fax : 33 (0) 826 698 154 email : sollertis@sollertis.com performance réalisée dans le cadre de l'exposition "Suggestions, images de la féminité" (du 4 décembre 2008 au 31 janvier 2009) Espace Croix Baragnon 24, rue Croix-Baragnon 31000 Toulouse ouvert du mardi au samedi de 12h à 19h G A L E R I E S O L L E R T I S Galerie Sollertis 12 rue des Régans F 31000 Toulouse Tél : 33 (0)5 61554332 Fax : 33 (0) 826 698 154 email : sollertis@sollertis.com Paradoxe sulfureux s'érigeant à la verticale de l'asphalte, oxymore parfait de la grammaire érotique, à la fois emblème de pouvoir et instrument de torture sophistiqué, le talon aiguille atomise à toute heure du jour et de la nuit la réalité même du principe de gravité et de toute notion de la chaussure envisagée comme l'accessoire pragmatique et fonctionnel d'une démarche souple et honnête. Un attentat permanent à l'équilibre et à la pudeur, techniquement inspiré de l'ingénierie aéronautique. Ce minuscule et vertigineux écrin à fantasmes, fascinant support de toutes les fictions érotiques, réalise le point de fusion et de rupture du corps public et du corps intime, dans la nonchalante subversion, la vulnérabilité feinte et la fatale fragilité d'une femme qui provoque et chaloupe, toute en creux et courbes sublimées, capable de mettre le monde à ses pieds par le seul pouvoir d'une cambrure de reins exacerbée. La simplicité du conte et la complexité du songe sont perceptibles à l'oeil nu : la femme qui s'avance en ondulant dangereusement, chasse, et ses escarpins sont faits pour danser avec le diable. L'un des suppôts du diable s'appelle Christian Louboutin, et son nom suffit à faire se damner des pléthores d'amazones urbaines, extatiques face à ses créations ensorcelantes et additives, alchimie mystérieuse de virtuosité mathématique et de matières rares et précieuses mise au service d'un onirisme sans limites, peuplé de Cendrillons éblouies par les néons de Pigalle et de banquières lascives alanguies dans des boudoirs. On raconte que le styliste mondialement célèbre fut un garçon subjugué par l'icône d'un escarpin barré d'un trait rouge signifiant l'interdiction du port de talons hauts dans les musées, au point d'en reproduire l'image à l'infini sur ses cahiers d'écoliers et de métamorphoser l'obsession en sacerdoce et en art. Les forfaits commis par Louboutin sont reconnaissables à leurs semelles écarlates, signature en forme d'éclair sanglant zébrant le regard des admirateurs en une durable persistance rétinienne, allusion sans équivoque aux semelles de cuir gravé des prostituées de l'empire romain, qui imprimaient ainsi leurs noms sur le sable, en invitation à la débauche. Pour David Lynch, qui les a scénographiées et photographiées, le créateur a imaginé cinq chaussures, semblables à des visions hallucinées de fétichistes -d'altocalciphistes pour être exact-dont une étrange, inquiétante et captivante paire d'escarpins siamois au talon unique soudant les pieds... Au stade ultime des talons aiguilles, il n'y a plus que le plaisir, et la possibilité de distiller une dramaturgie singulière de la séduction, façonnée sur mesure par celle qui les porte et qui raconte. Aussi, la collaboration de Christian Louboutin avec Madeleine Berkhemer s'impose avec la scandaleuse limpidité des évidences. La jeune artiste néerlandaise modèle en effet son propre univers sensuel pop-trash, à la façon d'un bréviaire chic et d'un bestiaire choc, affûtant les codes du désir et les clichés masculins - notamment ceux du rétifisme, fétichisme du pied et de la jambe -, à la mesure de sa propre sensibilité, dévastant au gré de ses obsessions les stéréotypes de la séduction : blondeur, chaussures, voitures de luxe, satin, latex. Artiste polymorphe, Madeleine Berkhemer investit selon ses nécessités la photographie, le dessin, la sculpture, l'installation et la performance, et re-crée une iconographie de l'érotique dont elle est le corps unique, démultiplié, morcelé, fragmenté, matériau de toutes les transformations et lieu de tous les passages. Elle le tronque ainsi, pour n'en conserver que le compas explicite des jambes, qu'elle décline en mille versions tour à tour obscènes, ludiques, émouvantes, organiques, expérimentant les matières et interrogeant les formes de la représentation du trivial nylon des collants comme seconde peau omniprésente et envahissante à la délicatesse obsolète du marbre blanc. Elle crée des hétéronymes aux biographies bien distinctes et abouties, comme autant d'émanations de femmes possibles et rêvées, Milly, Molly, Mandy, mises en corps, en images et en scène par ses soins. Madeleine Berkhemer s'infiltre à la façon d'un poison suave, disséquant langoureusement les mécanismes d'un imaginaire collectif où il est question de la chair, corrompue, consumée, consommée et de la frontière ténue qui sépare le désir du dégoût, l'appétence de l'écœurement. Quand celle qui épuise la banale crudité des clichés pour les muter en œuvres d'art rencontre celui qui dessine des souliers à l'indécente beauté pour "déshabiller" les femmes, c'est à retrousser la peau d'un mythe qu'elle le convie, celui du talon haut, peut-être né aux pieds des bouchers de Carthage, qui les enfilait pour s'élever au-dessus du carnage. Fanny Gayon G A L E R I E S O L L E R T I S Galerie Sollertis 12 rue des Régans F 31000 Toulouse Tél : 33 (0)5 61554332 Fax : 33 (0) 826 698 154 email : sollertis@sollertis.com Madeleine Berkhemer « Suggestions » Du corps fétiche et partiel au nylon trivial et sensuel du collant, Madeleine Berkhemer élabore une iconographie de l'érotique dont elle est le corps unique, fantasmatique, démultiplié, morcelé, matériau de toutes les transformations. La jeune artiste hollandaise développe, à travers des oeuvres où le fétichisme est suggéré et le rétifisme explicite, une lancinante interrogation du voyeurisme au masculin et de ses cristallisations et au-delà, une exploration assidue des obsessions contemporaines. Aux côtés de ses suggestions érotiques s'insinue aussi étrangement que subtilement un sentiment désagréable, un malaise presque imperceptible. De l'interne à l'externe, du désir au dégoût, la frontière est mince et l'artiste se plaît à déjouer les attentes et à contraindre le regard. Ses oeuvres provoquent souvent chez le spectateur une hésitation entre gêne et fascination, entre scoptophilie et effroi. "Un art sans connotation sexuelle n'a pas de raison d'exister. Je travaille à partir de nombreux sujets qui m'intéressent, donc mes oeuvres doivent taquiner, plaire et faire souffir, et arriver aussi à ce que le spectateur se sente coupable". Dans la série Milly’s left leg, Madeleine Berkhemer n’a gardé que la partie explicite des jambes. A l’attrait de la beauté de ces sculptures s’ajoute celui d’une lascivité secrète. La jambe, la cheville, le pied, la chaussure … la force de suggestion de cette partie du corps féminin est incontestablement ancrée dans l’imaginaire collectif. Le regard se délecte et file le long de la jambe, découvrant l’accessoire de la toilette féminine raffiné et frivole par excellence : la chaussure à talons. Les spectatrices avisées reconnaîtront sans doute les célèbres créations de Balanciaga, Jimmy Choo ou Prada aux pieds de Milly, l’un des avatars de l’artiste. Fascinant concept d’élégance et de séduction, offrant une démarche langoureuse et une volupté sensuelle à toutes celles qui les portent, les escarpins sont aussi un objet convoité, collectionné, ostentatoire. Mais c’est à la fois un corps apprêté nonchalamment subversif et suggestif que Madeleine Berkhemer nous offre à voir et une sculpture au réalisme horripilant. L'indécente beauté de la jambe, du pied et de la chaussure et l'attrait impudique de ce fragment de corps ainsi perverti sont contrariés par la chair obscène simulée par le silicone, matière qui reproduit avec minutie chaque détail du corps. Le regard du spectateur est alors perturbé par la ressemblance avec le vivant. Le corps fétichisé, l'érotisme métaphorisé ne sont plus mis en scène mais intempestivement donné à voir. C’est dans cet interstice entre sensualité et érotisme, fragilité et trivialité, convoitise et confusion que Madeleine Berkhemer s’immisce et nous convie. Milly's chandelier exploite les qualités plastiques du collant en le chargeant d'une potentialité esthétique inattendue et d’une attractivité sauvage. A l’instar de Molly’s et Mandy’s chandelier, la sculpture-installation envahit l'espace tel un fantasque mobile ou une toile d'araignée suspendue entre sol et plafond. En son centre, un amas de bulles de plastique, cocon intriguant ou organisme baroque, confère à l’excroissance une inquiétante et insolite étrangeté. Ce réseau de matière délicate et fragile se propage avec une force vive, comme un organisme arrivé au terme de sa mue. Une sensualité extrême se dévoile derrière cette éphémère puissance de la matière qui prolifère, viscéralement. C’est un corps retroussé, un corps disséqué que Madeleine Berkhemer exhibe, nous invitant uploads/s3/ bidouill-6.pdf

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