17|18 Qu'est-ce qu'un théâtre au fond si ce n'est le lieu d'humanités agissante

17|18 Qu'est-ce qu'un théâtre au fond si ce n'est le lieu d'humanités agissantes ? De celles qui se déploient sur les plateaux. Expression d'un humanisme éclairé. Ou, au contraire, dénonciation d'une humanité meurtrie, atteinte, miroir d'un monde qui ne tourne pas rond. Mais au théâtre toujours se construit une communauté bienveillante, disposée à partager le souffle puissant de la création et les émotions vives qui s’y forment. Le Quartz, comme un théâtre des humanités. Là où s'expriment des mondes, des cultures et des êtres qui sont des mondes en soi. S'ouvrir aux autres. Découvrir des artistes d'ici et d'ailleurs. Faire humanité ensemble. Se retrouver souvent. Se sentir accueillis. Un lieu qui s'adresse à tous et à chacun. Soyez les bienvenus au Théâtre des Humanités. Matthieu Banvillet Directeur Les nouveaux artistes associés : l’art du collectif Installés à Bordeaux, Roxane Brumachon, Bess Davies, Mathieu Ehrhard, Baptiste Girard et Tom Linton ont créé le Collectif OS’O (On S’Organise) en 2011. Au sortir de l’éstba (école supérieure de théâtre de Bordeaux, Aquitaine), ces cinq comédiens ont eu envie de construire une aventure théâtrale collective. En janvier 2011, ils créent L’Assommoir, d’après Zola avec le metteur en scène berlinois David Czesienski. Sa méthode de travail, qui met l’acteur au centre, et lui laisse une liberté d’improvisation et de proposition par rapport au texte et aux situations d’origines, les a stimulés et profondément influencés. En mars 2012, ils créent Débris, première pièce de l’auteur anglais Dennis Kelly mise en scène par Baptiste Girard. La même année Roxane Brumachon, Bess Davies et Mathieu Ehrhard créent Il Faut Tuer Sammy d’Ahmed Madani. Tom Linton écrit et joue Retenu, monologue d’un retenu du centre de rétention de Vincennes, s’adressant au juge des libertés. En 2014, ils réinvitent David Czesienski à collaborer avec eux pour le spectacle Timon/Titus, créé en novembre 2014. Spectacle lauréat du prix du jury et du prix du public du festival Impatience 2015, organisé par le Centquatre, le théâtre de la Colline, le théâtre du Rond-Point et Télérama. Ils créent en octobre 2016 une pièce jeune public tout terrain, en retrouvant l’auteur anglais Dennis Kelly et sa pièce Mon prof est un Troll. Actuellement, ils préparent leur prochaine création et ont décidé de travailler avec le collectif d’auteurs et d’autrices Traverse, autour du thème de la piraterie ; Pavillon Noir sera créé en janvier 2018. De nouveaux artistes associés, à dimension internationale (2017-2020) Le Quartz accueille 3 nouveaux artistes associés, portés par un goût immodéré pour le collectif et l’impérieuse nécessité de s’ouvrir sur le monde. Ainsi durant 3 ans, nous aurons plaisir à questionner avec eux l’enjeu du collectif : son inscription dans l’histoire de l’art (comme nous l’avons fait auparavant avec la figure de l’interprète), sa valeur artistique, économique et sociétale. Et nous poursuivrons le développement international du Quartz à travers ses artistes associés : dans la réalité internationale de leur travail et de leurs réseaux, et dans l’accompagnement de leurs projets (production et diffusion des œuvres, partenariats à l’étranger). Le Collectif OS’O © Frédéric Desmesures p 4 Fawaz Baker et le collectif des musiciens syriens Musicien dès l’enfance, Fawaz Baker fut architecte de profession avant de se consacrer exclusivement à la musique. Dessiner l’espace et le temps, accueillir le silence : la transition lui fut naturelle. De l’accordéon de son enfance en accompagnement du chant, au clavier puis à la contrebasse, il a exploré plusieurs univers (hard rock, jazz, blues) et consacré des années à l’étude de la musicologie et des influences multiples de la musique aleppine (Ottomane, Iranienne, Arménienne, Indienne et d’Asie centrale, dont la tradition soufie). La guerre a finalement arraché le joueur de Oud à sa ville et à tout ce qu’il avait construit, même s’il a tenu à rester longtemps solidaire de ses habitants : il a dirigé plusieurs années le Conservatoire de Musique d’Alep où, dit-il, le plus grand défi était de composer entre l’enseignement de la musique classique occidentale et celui de la musique traditionnelle orientale. Au-delà de la joie et de la tristesse, la musique lui permet d’inventer de nouveaux sentiments et de créer une nouvelle mémoire. Musicien engagé, Fawaz Baker passe une partie de son temps dans les camps de réfugiés syriens au Liban et en Jordanie pour transmettre aux enfants sa passion de la musique, et leur faire réapprendre le silence, loin de la bruyante guerre. Lisbeth Gruwez et Maarten Van Cauwenberghe Lisbeth Gruwez commence le ballet classique à l’âge de 6 ans, puis se forme à la danse contemporaine au sein de l’école P .A.R. T .S. Dès 1999, elle travaille avec Jan Fabre dans la compagnie Troubleyn, où elle rencontre le musicien/ compositeur Maarten Van Cauwenberghe. Ensemble, ils fondent la compagnie Voetvolk, avec laquelle ils présentent leur première création Forever Overhead en 2007, puis entament une recherche mêlant composition dansée et musicale, avec une esthétique inspirée du street style. Anarchie et contrôle sont les maîtres-mots de leur recherche. Depuis sa création, Voetvolk a produit sept pièces, du solo à la pièce collective, dont Birth of Prey (2008), HeroNeroZero (2010), ou encore L’Origine (2011) et It’s going to get worse and worse and worse, my friend qui est toujours dansé. En 2014, la pièce collective AH/HA est créée, puis le solo Lisbeth Gruwez dances Bob Dylan (2015). « La danse comme simple méthode n’est plus suffisante à la création. La danse contemporaine ne peut plus être séparée de la performance dans son sens large. Nous pensons que pour atteindre ce qui doit être dit, tous les aspects de notre pratique physique doivent être envisagés ». Lisbeth Gruwez et Maarten Van Cauwenberghe sont également en résidence au Troubleyn/ Laboratorium de Jan Fabre à Anvers. © Jesse Willems / DR p 5 Des spectacles en langues étrangères et une programmation internationale Le Quartz a engagé dès 2011 un nouveau travail de programmation en langues étrangères, à raison de deux spectacles par saison, permettant au public de découvrir le travail de metteurs en scène importants de la scène européenne et internationale (Thomas Ostermeier, Angelica Liddell, Vladimir Pankov, Milo Rau…). Cette démarche se construit sur la durée et sera poursuivie, amplifiée. Le public du Quartz a immédiatement manifesté son grand intérêt pour ces formes et pour la puissance du texte en langue originale. La nouvelle saison sera l’occasion d’accueillir au Quartz pour la première fois des artistes majeurs tels que Romeo Castellucci et Dieudonné Niangouna. Par ailleurs, Le Quartz affichera plus que jamais une large programmation internationale en danse, musique et cirque. UN PROJET INTERNATIONAL En lien et en complémentarité avec les projets de ses artistes associés, Le Quartz poursuit un ambitieux développement international. Un Théâtre des Humanités ouvert sur le monde... p 6 Constellations, projet de résidences chorégraphiques internationales Est actuellement en projet la création d’un réseau international d’affinités, réunissant des lieux de résidence dans 5 villes du monde, lieux d’accompagnements artistiques, caractérisés par leurs démarches alternatives et curatoriales. Ce réseau permettra de bâtir un programme pluriannuel de résidences et de soutenir 2 à 3 projets de créations par an. Les villes partenaires ont toutes participé au projet curatorial du Festival DañsFabrik. Ce nouveau projet en est le prolongement, permettant d’envisager une démarche pérenne et non plus strictement événementielle. L’objectif étant de soutenir des projets artistiques exigeants et de les inscrire dans une diffusion internationale, en dehors des circuits institutionnels. Les partenaires : Le Quartz – Scène nationale de Brest, Al Mantara – Tannourine (Liban), Nave – Santiago de Chile (Chili), Atelier de réparation de télévision – Athens (Grèce), fabrik – Potsdam (Allemagne). NoBorder, festival des musiques populaires du monde NoBorder est l’une des expressions fortes de l’ouverture du Quartz sur le monde. D’abord à travers sa dense programmation : pendant près d’une semaine, le public voyage parmi les propositions musicales de la planète, en lien direct avec les cultures et les traditions mais aussi inscrites dans la modernité des artistes contemporains. Et cette programmation s’enrichit avec des temps de réflexions : colloques, journées professionnelles, conférences. Au cœur de NoBorder, et comme point d’ancrage, se tiennent les musiques populaires de Bretagne. Comment vivent-elles aujourd’hui ? Comment les soutenir en production et en favoriser la diffusion à une échelle internationale ? Comment permettre aux musiciens créateurs de nourrir leur héritage et formation traditionnelle des outils et développements artistiques les plus contemporains ? NoBorder est l’occasion de répondre à ces questionnements. Dans la continuité et dès 2017, avec la présence éclairée de Fawaz Baker, sont engagées de nouvelles démarches pour réunir des partenaires internationaux, festivals, agences culturelles, universités. Ceux qui savent, comme NoBorder, être à la fois générateurs de créations et de pensées autour des musiques populaires. DañsFabrik, un geste curatorial Le Festival DañsFabrik se positionne assurément comme un festival international, notamment à travers l’invitation d’un curateur étranger qui co-programme une partie du festival alimentée par son regard et la création issue de son pays d’origine. Cette démarche permet à la fois de se faire l’écho de la production chorégraphique d’une partie du monde mais aussi de soutenir des artistes émergents dans des régions où la danse uploads/s3/ brest-la-saison-2017-2018-du-quartz 1 .pdf

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