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MUSÉE BARROIS SERVICE ÉDUCATIF 2012-2013 Bar Bar Bar Bar- - - -le le le le- - - -Duc Duc Duc Duc et la Renaissance et la Renaissance et la Renaissance et la Renaissance LIVRET ENSEIGNANT Aide à la visite MUSÉE BARROIS - SERVICE ÉDUCATIF INTRODUCTION 2 2012-2013 L’humanisme L’humanisme est un vaste mouvement européen qui émerge lui aussi au XVe siècle en Italie. L’humaniste se consacre à l’étude des lettres grecques et latines (les « humanités »). Par ce moyen, il cherche à développer ses connaissances et améliorer l’Homme lui-même, placé au centre de ses préoccupations. Le programme humaniste se distingue par un intérêt pour : - les textes et la civilisation antiques. - l’Homme : son pouvoir créateur, son intelligence, la beauté de son corps sont mis en valeur. - la connaissance : l’homme est conçu en harmonie avec la Nature, il est un abrégé du Tout. L’invention de l’imprimerie par Gutenberg contribue à la diffusion des nouvelles idées. - les voyages : l’homme exerce sa curiosité pour découvrir les splendeurs du monde. Des échanges com- merciaux font suite à la découverte de terres inconnues (Amérique, 1492). - la question religieuse : le néo-platonisme domine (croyance en la Providence et l’immortalité de l’âme, conciliation de la science et de la foi). Expression même de l’humanisme, le cabinet de curiosités présente une multitude d'objets rares ou étranges représentant le monde sous la forme des trois règnes : animal, végétal et minéral, en plus de réalisa- tions humaines. Pour en savoir plus, consulter le dossier pédagogique Les Cabinets de curiosités. La Renaissance à Bar (fin du XVe-début du XVIIe siècle) À Bar-le-Duc, le mécénat de René Ier d’Anjou et de son petit-fils René II nous permet de faire débuter la Renaissance à la fin du XVe siècle. Ce sont les longs règnes d’Antoine le Bon (1508-1544) et de Charles III (1545- 1608) qui ont assuré la stabilité et le développement politique, économique et culturel de la cité. Tout au long de la Renaissance, diverses influences (française, italienne, flamande) se côtoient à Bar. La période est marquée par la construction de grands hôtels particuliers en pierre de taille, décorés de riches sculp- tures dans le goût de l’Antique. En 1567, les ducs entreprennent la construction d’un château neuf qui s’inspire aussi de ces influences (actuel Musée barrois). La Renaissance Le mot Renaissance est employé pour la première fois au XVIe siècle par le peintre et biographe Giorgio Vasari dans ses Vies des plus excellents peintres, sculp- teurs et architectes (1550). Il désigne une période de renouveau artistique qui re- met en cause les codes et les canons médiévaux. Pétrarque parle d’ailleurs de reno- vatio dès le XIVe siècle. Le regard porté sur l’Antiquité donne une dynamique nouvelle à la création : les découvertes archéologiques du Laocoon et de l’Apollon du Belvédère marquent l’imaginaire contemporain. Cependant, si la leçon de l’Antiquité est partout, elle n’est qu’un point de départ à l’expression propre des artis- tes qui voient par ailleurs leur statut changer : ils ne sont plus de simples artisans comme au Moyen Âge mais des créateurs aux prétentions intellectuelles affirmées. La création artistique ne se limite plus au seul service de la religion. La mythologie et l’his- toire antiques proposent des répertoires de thèmes et des systèmes de symboles nouveaux. Une place inédite est donnée à l’individu. Ce mouvement de rénovation culturelle et artistique prend sa source en Italie au XVe siècle et se répand dans toute l’Europe au XVIe siècle. Ce phénomène qui touche toutes les grandes cours connaît cependant des phases de développement différentes selon les régions. Apollon du Belvédère, copie romaine en marbre d’un original grec en bronze du IVe siècle av. J.-C. (musée Pio-Clementino, Vatican) Place Saint-Pierre MUSÉE BARROIS - SERVICE ÉDUCATIF DE LA PREMIÈRE RENAISSANCE… AU MANIÉRISME 3 2012-2013 Des Renaissances Chronologie En histoire de l'art, la période de la Renaissance se décompose en plusieurs phases : - la Première Renaissance s'étend des années 1420 à 1500 (Quattrocento). Elle marque la rupture avec les siècles « obscurs » du Moyen Âge. Ses grands représentants sont Brunelleschi, Donatello et Masaccio. - la Haute Renaissance couvre le premier quart du XVIe siècle. C’est l’âge d’or de la Renaissance, celui de la quête du beau et de l’équilibre classique dont les artistes majeurs sont Alberti, Léo- nard de Vinci et Raphaël. - le maniérisme lui succède de 1520 à 1610 environ. C’est à Vasari (1511-1574) que l’on doit cette appellation maniera. Ce style fait référence à des artistes tels Michel- Ange, Le Corrège, Giulio Romano, Bronzino… Cette chronologie est transposable, avec de légers décalages, dans les autres pays européens. Des sujets, des techniques et des styles différents Les sujets de la Renaissance demeurent avant tout ceux du christianisme. La critique de la corrup- tion de l’Église catholique conduit, au XVIe siècle, à la réforme protestante (cf. chapitre Réforme et Contre-réforme). Cette dernière va alors influer sur les sujets représentés. À partir du milieu du XVe siè- cle, les portraits traduisent la valeur nouvelle accordée à l’individu. Comme dans l’Antiquité, le nu de- vient pour les artistes l’une des formes artistiques les plus accomplies. La mythologie et l’histoire anti- ques sont aussi très appréciées des mécènes collectionneurs. L’homme constitue désormais le sujet principal. D’un point de vue technique, l’usage de la peinture à l’huile libère les artistes des contraintes de la tempera, peinture à l’œuf qui sèche trop vite. Jan Van Eyck, souvent considéré comme son « inventeur », tente ainsi de capter la lumière, l’espace et les formes du réel d’une manière inédite. La peinture et la sculpture s’orientent vers le naturalisme, s’attachant à décrire et représenter le monde visible et vivant, plutôt qu’à représenter symboliquement, comme dans l’art médiéval, les thè- mes religieux. Les signes de la sainteté, par exemple, encore très présents au XIVe siècle, s’effacent dans des images où le divin s’incarne dans une nouvelle humanité. De plus, pour la première fois depuis l’Antiquité classique, la peinture donne une illusion convain- cante de l’espace tridimensionnel. La découverte des lois de la perspective (théorisées par l’architecte Alberti) permet d’obtenir des effets de profondeur et de proportions calculés mathématiquement. Les figures sont proportionnées et l’expression des émotions est crédible. L’ensemble est solidement dis- posé dans une structure spatiale unifiée où la composition devient un enjeu artistique. Marquant la fin de la période, le maniérisme est vu comme une réaction contre l’harmonie classi- que de la Haute Renaissance. Ce style tend vers l’exacerbation de l’art des grands maîtres. Il implique une pratique intensive du dessin et un goût pour la déformation. Élégant et raffiné, il fait preuve de fantaisie, allant jusqu’à l’affectation et la bizarrerie. Sous la virtuosité technique se cache une tension dramatique qui reflète l’inquiétude d’une époque (sac de Rome, 1527). Il se traduit formellement par : - un espace désuni, à l’éclairage audacieux et aux perspectives distordues de façon théâtrale ; - des couleurs acides, irréelles, parfois violentes ; - une composition basée sur la ligne serpentine et l’oblique ; - l’élongation des figures, l’inexactitude des proportions ; - des codes iconographiques complexes et des sujets volontiers fantastiques, voire ésotériques. Son influence s’étend à toutes les cours élégantes de l’Europe (Prague, Fontainebleau, Nancy…). MUSÉE BARROIS - SERVICE ÉDUCATIF 4 2012-2013 Une première période classique La Renaissance des XVe et XVIe siècles voit émerger de nombreux artistes, aujourd’hui célèbres : Masaccio, Brunelleschi, Fra Angelico, Botticelli, Vinci… Parmi eux se distingue Raphaël (1483-1520) dont les premières œu- vres sont souvent des scènes religieuses intimes et tendres comme La Sainte Famille à l’agneau aussi appelée La Madone à l’agneau. Pablo Picasso affirmait que « Léonard de Vinci nous promet le ciel, Raphaël nous le donne ». Son œuvre la plus célèbre, La Madone Sixtine, voit ses deux angelots reproduits sur de multiples supports commerciaux ! Raphaël, La Madone Sixtine (détail), 1513-1514, huile sur toile , 265 x 196 cm (Gemäldegalerie Alte Meister, Dresde) La Sainte Famille à l’agneau de Raphaël offre de multiples similitudes avec une peinture du Musée bar- rois, La Sainte Famille, attribuée à l’école du Pérugin (1446-1523), maître de Raphaël. Raphaël, La Sainte Famille à l’agneau, 1507, huile sur bois, 29 x 21 cm (Musée du Prado, Madrid) École du Pérugin, La Sainte Famille, début du XVIe siècle, huile sur bois, 62,5 x 50,5 cm (Musée barrois, Bar-le-Duc) L’œuvre de Raphaël s’organise de façon triangulaire : Jésus, Marie et Joseph, au premier plan du tableau, sont présentés de manière étagée, du petit enfant assis à califourchon sur le dos de l'agneau à Joseph, s’ap- puyant sur son bâton. Le tableau du Musée barrois reprend cette diagonale très forte qui divise l’espace pictural en deux. L’Enfant Jésus est assis sur les genoux de Marie qui lui porte le même regard d’amour, de tendresse et de compassion que la Madone de Raphaël. Marie entoure et protège Jésus de ses bras dans les deux peintures tout comme Joseph y est soutenu par son bâton. Néanmoins, le cadrage très serré de la Sainte Famille du Musée barrois, qui ne laisse la uploads/s3/ bar-le-duc-et-la-renaissance.pdf

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