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Dossier réalisé par le Service éducatif de la Villa du Pays d’Art et Histoire DOSSIER PEDAGOGIQUE L’ART DU PORTRAIT Le Portrait au fil du temps … ZOOM SUR … 2 Dossier réalisé par le service éducatif de la Villa du Pays d’Art et d’Histoire 3 Dossier réalisé par le service éducatif de la Villa du Pays d’Art et d’Histoire 1/ Qu’est-ce qu’un portrait ? Le portrait est un genre qui touche de nombreux domaines artistiques : les arts du visuels, la littérature ou encore le théâtre. Le portrait cherche à représenter l’apparence extérieure d’une personne mais aussi son caractère, les sentiments qui l’agitent, sa vie intérieure. Cette représentation est une proposition parmi d’autres et elle est donc nécessairement une interprétation. 2/ Portrait et Autoportrait Le peintre travaille sur un portrait quand il représente quelqu’un qui n’est pas lui-même, tentant de répondre en image à la question « qui est-ce ? ». Dans un portrait tout fait sens : posture, regard, vêtements, accessoires, décor. Le portrait renvoi chacun de nous à sa propre personnalité. Le sujet devient objet, l’objet du regard des autres, de son propre regard. Le peintre travaille sur un autoportrait quand il se représente lui-même, tentant de répondre en image à la question « qui suis-je ? ». Il s’agit d’un genre narcissique qui consiste à se prendre soi-même pour objet de la représentation. Au Moyen-âge déjà, le peintre se glissait parfois dans la représentation, dans un groupe, etc. De nos jours, grâce à la photographie, la problématique identitaire semble refoulée, c’est pourquoi certains artistes l’expérimentent dans des jeux de transgressions et de détournements. 3/ Histoire du portrait Depuis l’Égypte antique, la notion de portrait est indissociable de celle de la tentative de survivre à la mort. Le portrait ; dans cette conception religieuse de l’art, a pour vocation de fixer l’image du disparu pour lui permettre de vivre dans l’au-delà. La civilisation romaine continue d’illustrer ce lien entre la mort et le portrait (présent sur les sarcophages et les cénotaphes). Les idéologies et effigies des empereurs sont aussi véhiculées par les monnaies et les médailles, accompagnées d’inscriptions. Durant le Moyen-âge, les religions ont négligé ou réprouvé la fabrication des Le Portrait au fil du temps … ZOOM SUR … Anonyme - Jean II le Bon, roi de France - milieu du XIVe siècle – Paris, Louvre Vincent VAN GOGH - Portrait de l’artiste - 1889 - Paris, Orsay Anonyme - Un portrait de femme - IIIe siècle après J.-C - Paris, Louvre 4 Dossier réalisé par le service éducatif de la Villa du Pays d’Art et d’Histoire images des individus. Seule la représentation des papes et des donateurs était tolérée, dans un contexte et un décor religieux. Il faut attendre le XVe siècle pour que le portrait se libère de tout contexte sacré. Durant la renaissance, l’art du portrait connaît un véritable essor et se divulgue rapidement chez les riches et les puissants. De plus en plus de courtisans, nobles, bourgeois désireux de reconnaissance sociale constituent la clientèle des peintres qui se spécialisent dans le genre. Au début il s’agit de profils en buste sur fond neutre, puis rapidement le fond devient une tenture décorative, un paysage imagé, voire un intérieur domestique. Le profil cède la place à une représentation de face ou de trois quart, voire un portrait en pied ou un portrait de groupe. Le portrait du XVIIe siècle incarne le rapport de l’individu à l’Etat : portrait de cour, portrait bourgeois, etc. Les grands portraits d’apparat en pied, en costume et figurant les symboles du pouvoir s’épanouissent à cette période. A l’inverse, au cours du XVIIIe siècle, l’art du portrait s’oriente plus vers de petits portraits intimistes privilégiant le buste et le visage : les modèles se font représenter chez eux, en famille. L’analyse psychologique est de plus en plus recherchée et travaillée. Au début du XIXe siècle, l’invention et le développement de la photographie permettent de donner l’exact reflet de la réalité. Cet art va modifier le genre du portrait qui devient un moyen d’exprimer une vision du monde et de la société. Les ateliers de portraits deviennent alors une véritable industrie qui répond aux besoins d’une classe sociale de plus en plus demandeuse et gagne les milieux plus populaires. Le XXe siècle est marqué par la naissance de l’abstraction pour laquelle les notions de ressemblance, figuration ou expression d’un sujet disparaissent au profil de ce qui anime l’artiste. Le portrait devient donc une manière d’exprimer autre chose, un prétexte pour de nouvelles expérimentations formelles. Depuis 2013, le « selfie » est un des phénomènes sociaux du moment. Autoportrait réalisé avec un smartphone et le plus souvent posté ensuite sur les réseaux sociaux, le « selfie » est une manière de se faire remarquer. Les musées utilisent également le « selfie » comme un formidable outil marketing. Quoi de plus efficace comme marketing que la diffusion sur les réseaux de photos d’inconnus prises devant les œuvres d’art ? Les musées et les lieux culturels exploitent cet outil et en réalisent des expositions (cf. la Biennale d’art contemporain de Lyon en octobre 2013, l’exposition virtuelle Disembodiedselfie, diffusée sur le site web du NewMuseum, l’Imperial War Museum de Manchester qui intègre le « selfie » de Tony Blair en Irak au coeur de sa nouvelle exposition photo de guerre ou encore l’exposition intitulée National Selfie Gallery à Londres, etc.) Les musées et les lieux culturels exploitent cet outil et en réalisent des expositions (cf. la Biennale d’art contemporain de Lyon en octobre 2013, l’exposition virtuelle Disembodiedselfie, diffusée sur le site web du NewMuseum, l’Imperial War Museum de Manchester qui intègre le « selfie » de Tony Blair en Irak au coeur de sa nouvelle exposition photo de guerre ou encore l’exposition intitulée National Selfie Gallery à Londres, etc.) Rogier VAN DER WEYDEN – Nativité - XVe siècle – Berlin, Gemäldegalerie Jan VAN EYCK – Portrait des époux Arnolfini - 1434 – Londres, National Gallery Franz Xaver MESSERSCHMID – 1770 – Vienne, Palais du Belvédère Petra CORTRIGHT – installation Shot – Londres, National Selfie Portrait Gallery 5 Dossier réalisé par le service éducatif de la Villa du Pays d’Art et d’Histoire On peut dès lors se demander si le « selfie » est une nouvelle forme d’art ? 4/ Les différents types de portraits Le portrait a trois principales fonctions :Immortaliser le modèle • Immortaliser le modèle • Le célébrer ou le caricaturer • Explorer de nouvelles techniques • Le portrait intime : représente des personnes dans leur environnement privé, les poses sont naturelles Le portrait de couple : Souvent deux portraits autonomes conçus comme un tout, représentant chacun des époux Le portrait d’apparat : représente le rang social dans un but politique de légitimer ou de célébrer son pouvoir. Ce type de portrait permet au puissant d’être « présent » dans les contrées éloignées. Il est souvent de grand format, en légère contre-plongée Le portrait équestre : est un type de portrait d’apparat Le « portrait charge » ou caricature : met en évidence les traits dominants, le plus souvent les défauts du modèle, son caractère à des fins humoristiques ou polémiques. Le portrait allégorique : évoque une idée abstraite, le portrait devient un instrument devant servir à sa gloire Le portrait de groupe : montre l’appartenance à un groupe Le portrait psychologique: cherche à montrer la personnalité du modèle et exprime ses sentiments/émotions L’autoportrait : l’artiste s’identifie parfois en tant que tel par des accessoires qu’il tient ou qui l’entourent 5/ Étudier, décrire et interpréter un portrait Éléments fondamentaux qui en fondent la logique, le sens : La ressemblance physique L’expression de la psychologie : qu’est-ce que cela dégage comme ressentis ? La signification des attributs : les objets représentés sont souvent porteurs de sens La signification du décor : le fond d’un portrait est souvent travaillé. Ce qu’il représente participe au sens du portrait Hyacinthe RIGAUD Louis XIV – 1701 - Paris, Louvre Jean NOCRET- Philippe de France en Bellérophon - vers 1650 - Château royal de Blois, musée des Beaux-Arts NADAR - Portrait de groupe - Bibliothèque Nationale de France Albrecht DÜRER - Autoportrait - 1498 - Madrid , Musée du Prado 6 Dossier réalisé par le service éducatif de la Villa du Pays d’Art et d’Histoire Anonyme, Jean II le Bon, roi de France- milieu du XIVe siècle, Paris, Louvre Ce portrait est, semble-t-il, le premier exemple conservé depuis l’Antiquité d’un portrait peint indépendant. L’inscription « Jehan roi de France » est sans doute postérieure au tableau, qui représente le modèle sans couronne, apparemment avant son accession au trône (1350), à une époque où il n’était encore que duc de Normandie. Son auteur reprend la formule élaborée sous l’Antiquité classique, particulièrement dans la numismatique, quand il campe le modèle en profil absolu, telle une médaille impériale. Le personnage a été identifié comme le roi Jean II le Bon (1319-1364), mais nous n’avons aucune certitude sur son identité réelle, l’inscription semblant postérieure à la peinture. Même si l’on tient compte de uploads/s3/ caricature-3.pdf
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- Publié le Mar 26, 2021
- Catégorie Creative Arts / Ar...
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