DOSSIER DE PRESSE GRAVURE EN CLAIR-OBSCUR 4 FÉVRIER – 29 MAI 2022 MUSÉE D’ART E

DOSSIER DE PRESSE GRAVURE EN CLAIR-OBSCUR 4 FÉVRIER – 29 MAI 2022 MUSÉE D’ART ET D’HISTOIRE RUE CHARLES-GALLAND 2 CH-1206 GENÈVE T +41 (0)22 418 26 00 MAH@VILLE-GE.CH MAHMAH.CH MAHMAH.CH/BLOG MAHMAH.CH/COLLECTION MAHGENEVE 2/14 Genève, novembre 2021 – Le MAH ouvre ses cabinets à la gravure en clair-obscur appelée aussi en camaïeu. Riche de quelque 250 estampes de ce type, le musée propose une exposition qui présente à la fois des chefs-d’œuvre réalisés au XVIe siècle, aux origines de cette technique, par les artistes italiens notamment, et la production genevoise d’artistes au début du XXe siècle. Cette nouvelle exposition dédiée à la gravure en clair-obscur révèle un pan peu connu de la collection du MAH et se déploie dans les quatre espaces dévolus au Cabinet d’arts graphiques. La première partie est consacrée aux chefs-d’œuvre réalisés au XVIe siècle par Ugo da Carpi, Hendrick Goltzius, Antonio da Trento, ou encore Niccolò Vicentino d’après des œuvres de Raphaël ou Parmesan. La seconde présente les œuvres de l’Anglais John Baptist Jackson, qui emploie le camaïeu de façon spectaculaire au XVIIIe siècle pour retranscrire des tableaux vénitiens comme Les Noces de Cana de Véronèse. En 1898, l’artiste genevois Pierre-Eugène Vibert remet ce procédé au goût du jour avec succès, en particulier dans ses vues de la campagne francilienne et ses portraits regroupés dans la troisième partie. Enfin, sont mis à l’honneur des artistes suisses et genevois comme Alice Bailly, Charles-Alexandre Mairet ou Édouard Vallet, qui le suivent et s’essayent à la technique au tout début du XXe siècle. La collection du MAH contient environ 250 estampes en clair-obscur. Plus de la moitié sont des œuvres du Carougeois Pierre-Eugène Vibert. Parmi les planches les plus anciennes, les feuilles italiennes sont majoritaires et le MAH ne possède malheureusement qu’un seul exemple allemand. Une dizaine de ces camaïeux anciens ont été donnés au musée par l’artiste contemporain Georg Baselitz, dont la collection de gravures en clair-obscur est une des plus importantes en mains privées. Également appelée camaïeu ou chiaroscuro, cette technique de gravure sur bois en couleurs apparaît vers 1508 dans les milieux de cour germaniques. Elle se diffuse en Europe, et particulièrement en Italie, où elle est pratiquée avec une grande sophistication jusque dans les années 1650. Jusque-là, l’apport de couleurs se faisait en général à la main, par coloriage, au pinceau ou au pochoir, après impression, à l’aide de papiers colorés ou encore en encrant en couleur la planche à imprimer. Le clair-obscur connaît ensuite une longue éclipse, marquée par un revival éphémère au cours du XVIIIe siècle, jusqu’au renouveau de la xylographie originale dans le dernier quart du XIXe siècle. COMMUNIQUÉ DE PRESSE 3/14 Commissariat Bénédicte De Donker Contact Service de presse Sylvie Treglia-Détraz Musée d’art et d’histoire, Genève T +41 (0)22 418 26 54 sylvie.treglia-detraz@ville-ge.ch Informations pratiques Musée d’art et d’histoire 2, rue Charles-Galland – 1206 Genève Ouvert du mardi au dimanche, de 11h à 18h, le jeudi de 12h à 21h Entrée libre Site Internet : mahmah.ch Billetterie : billetterie.mahmah.ch Blog : mahmah.ch/blog Collection en ligne : mahmah.ch/collection Facebook : facebook.com/mahgeneve Twitter: @mahgeneve COMMUNIQUÉ DE PRESSE 4/14 1. Une technique sophistiquée L’originalité des gravures en clair-obscur réside dans l’emploi d’une gamme tonale limitée à une seule couleur, éventuellement deux, mettant en valeur les ombres, lumières et demi-teintes. Cette esthétique monochrome particulière imite celle des dessins à la plume et encre sur papier coloré, utilisant le lavis et des rehauts de gouache blanche, comme l’œuvre d’après Polidoro da Caravaggio (1492-1543) du MAH. D’un grand raffinement, ces gravures s’adressent d’abord à des collectionneurs capables de les apprécier. Ce nouveau type d’image repose sur la technique de la xylographie, dans laquelle un dessin est taillé en relief dans une planche de bois : seules les zones en relief sont encrées alors que les zones creuses apparaissent vides à l’impression. La mise en œuvre de la gravure en clair-obscur nécessite l’utilisation d’une planche de trait, souvent imprimée en noir, délimitant les contours de la composition, et d’une ou plusieurs planches de teinte, imprimées en couleurs, apportant les ombres et rehauts (le blanc du papier en réserve). Dans les clairs-obscurs les plus raffinés et complexes, la planche de trait à elle seule ne permet plus de distinguer la composition : seule l’association de toutes les planches révèle le dessin. Outre la stratégie de répartition des éléments de l’estampe sur les différentes planches, une des difficultés du procédé réside dans la précision du repérage nécessaire à l’alignement successif des plaques sur la feuille pour l’impression. La composition des encres de couleurs et leur application, pour un rendu subtile et uniforme, nécessite également une grande pratique. L’impression se fait en général de la teinte la plus clair à la plus sombre. En Italie, Ugo da Carpi (vers 1478/1480-1532) est le premier à employer le terme de chiaro e scuro (utilisé aujourd’hui sous la forme chiaroscuro) pour décrire sa nouvelle méthode d’impression. En France, à partir du XVIIe siècle, le terme «camaïeu» est utilisé, en référence sans doute aux camées antiques, les gravures en clair-obscur, imprimées dans une même tonalité avec des variations de teinte, offrant des effets esthétiques similaires. Le terme clair-obscur est aujourd’hui souvent préféré pour ces œuvres imprimées dans une même tonalité. Lorsque l’unité de couleurs est rompue, on privilégie le terme de gravure en couleur, la technique de réalisation et d’impression restant la même. 2. Parcours de l’exposition L’âge d’or de la gravure en clair-obscur La première salle de l’exposition présente quelques œuvres marquantes de quatre des plus grands graveurs italiens en camaïeu : Ugo da Carpi, Antonio da Trento (vers 1510-vers 1550), Niccolò Vicentino (actif vers 1525-1550) et Bartolomeo Coriolano (vers 1599-vers 1676), ainsi que deux œuvres nordiques du célèbre artiste maniériste Hendrick Goltzius (1558-1617). En 1516, Ugo da Carpi dépose auprès du Sénat de Venise une demande de privilège – qui s’apparente à nos brevets modernes – pour une nouvelle technique d’impression en couleur dont il décrit la méthode, capable de traduire les effets picturaux de modelé par les ombres et la lumière. Il s’inspire des premiers exemples en clair-obscur germaniques qu’il a eu l’occasion de voir. Il se rend à Rome où il obtient un privilège similaire en 1518. À partir de là, la gravure en clair-obscur devient surtout un phénomène italien. Environ 200 gravures sont réalisées en Italie entre les années 1510 et le milieu du XVIIe siècle, moins en Europe du Nord, où la production est plus épisodique. DOSSIER DE PRESSE 5/14 Le succès d’Ugo et ses successeurs repose en partie sur leur utilisation de dessins d’artistes célèbres, déjà renommés et connus des collectionneurs pour qui l’invention, l’idée de la composition prime. À Rome, Ugo traduit en camaïeu des compositions de Raphaël (1483-1520) et son école, souvent par le biais de gravures sur cuivre d’autres artistes comme le montre La Mort d’Ananie réalisée à partir de la gravure au burin d’Agostino Veneziano (1490-1536), à l’esthétique totalement différente. Après le sac de Rome en 1527, il collabore à Bologne avec Parmesan (1503-1540) où un autre graveur, qu’il aide sans doute à former, Antonio da Trento, travaille également. Les transpositions en clair-obscur des compositions raffinées de Parmesan – parmi les plus beaux exemples de cette technique comme le montrent les deux tirages de l’Homme nu vu de dos –, connaissent un grand succès et sont souvent rééditées. Giorgio Vasari dans ses Vies des meilleurs peintres, sculpteurs et architectes (1550, 1568) rapporte qu’Antonio da Trento vola les dessins du Parmesan et ses matrices, mettant fin à la collaboration. Si Parmesan put récupérer les matrices, Antonio apporta les dessins à Niccolò Vicentino, imprimeur et graveur sur bois qui en fit bon usage. Son atelier fut le plus prolifique du XVIe siècle en nombre de gravures et d’impressions en camaïeu. Bartolomeo Coriolano réalise ses clairs-obscurs sophistiqués dans les années 1630-1640, avant que la technique ne passe de mode dans la seconde moitié du XVIIe siècle. Il s’associe avec Guido Reni (1575-1642), célèbre peintre bolonais, dont il traduit les compositions. Aux Pays-Bas, Hendrick Goltzius produit quelques-uns des plus beaux exemples de clair-obscur, technique qu’il exploite peu de temps, entre 1588 et 1590. Un tirage de son chef-d’œuvre, Hercule tuant Cacus, est exposé. Les graveurs en clair-obscur signent occasionnellement leurs œuvres, ou pas du tout. Les planches, en outre, passent d’un graveur ou imprimeur à l’autre. L’attribution et la chronologie de nombreux chiaroscuri demeurent donc très débattues. Depuis le début du XXIe siècle, plusieurs programmes de recherche se sont intéressés à l’étude matérielle (composition des encres, techniques d’impression et de taille…) des œuvres et ont permis de nombreuses attributions ou réattributions. Elles ont mis en valeur l’évolution des choix de couleurs et permis de distinguer des éditions. De la palette subtile et atténuée d’Ugo da Carpi au début du XVIe siècle, le goût passe à des couleurs plus brillantes au milieu du siècle, notamment dans l’atelier de Vicentino, avant de revenir à des teintes plus sourdes, en particulier dans les œuvres d’Andrea Andreani (vers 1559-1629) et ses réimpressions de bois d’artistes antérieurs. John Baptist Jackson : le revival éphémère uploads/s3/ gravure-clair-obscur-dp-v3 1 .pdf

  • 26
  • 0
  • 0
Afficher les détails des licences
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise
Partager