Etienne Bouhot (1780-1862), La fontaine et la place du Châtelet, 1810. Huile su
Etienne Bouhot (1780-1862), La fontaine et la place du Châtelet, 1810. Huile sur toile 81 x 99 cm. © Stéphane Piera / Musée Carnavalet / Roger-Viollet DOSSIER PÉDAGOGIQUE Napoléon et Paris : rêves d’une capitale 8 avril – 30 août 2015 MUSÉE CARNAVALET - HISTOIRE DE PARIS SOMMAIRE Introduction...........................................................................................................1 1. Chronique parisienne de Napoléon...............................................................2 Focus sur le sacre impérial de 1804........................................................................4 2. Napoléon et l’administration de la cité........................................................6 Focus sur l’éducation des sourds-muets..................................................................8 3. La cour de Napoléon aux Tuileries...............................................................10 Focus sur la chambre à coucher du duc de Gaëte.................................................11 4. La ville rêvée de Napoléon...........................................................................12 Focus sur la rue de Rivoli et le grand axe historique parisien................................14 Focus sur le canal de l’Ourcq.................................................................................16 5. La légende napoléonienne à Paris...............................................................18 Focus sur la colonne Vendôme..............................................................................19 Bibliographie........................................................................................................21 Autour de l’exposition .........................................................................................23 Introduction « Il entrait dans mes rêves de faire de Paris la véritable capitale de l’Europe. Parfois je voulais qu’il devînt une ville de deux, trois, quatre millions d’habitants, quelque chose de fabuleux, de colossal, d’inconnu jusqu’à nos jours, et dont les établissements eussent répondu à la population. » Napoléon, cité dans le Mémorial de Sainte-Hélène Paris est le théâtre politique de l’épopée napoléonienne : Napoléon y accomplit la fin de ses études, participe à plusieurs journées révolutionnaires, y prend le pouvoir, s’y fait sacrer, s’y marie ; c’est aussi le lieu de la seconde abdication, puis du retour des cendres. Paris est aussi l’une des préoccupations majeures du premier consul puis de l’empereur. Il veut en faire la capitale de l’Europe avec de nouvelles institutions, des travaux utilitaires et d’embellissement, une cour brillante aux Tuileries. Même si beaucoup de projets n’ont pas été réalisés, c’est une étape méconnue vers la ville haussmannienne. Cette exposition montre les rapports complexes entretenus par Napoléon avec la capitale : Paris est le lieu où se dévoile sa double identité d’héritier des Lumières et de la Révolution et de promoteur d’un nouvel absolutisme. Constituée de très nombreuses œuvres dont la majorité provient du fonds du musée Carnavalet, cette exposition permet aux enseignants d’aborder une période clé de l’histoire de France d’une manière concrète et vivante à tous les niveaux d’enseignement. Beaucoup d’œuvres sont prêtées par d’autres institutions culturelles, comme le musée Galliera (costumes et bijoux), les châteaux de Fontainebleau ou de Versailles... Ce dossier s’appuie prioritairement sur les œuvres de Carnavalet pour permettre aux enseignants de continuer à l’utiliser après la fin de l’exposition : ils retrouveront facilement dans les salles du musée Carnavalet consacrées au début du XIXe siècle les thèmes et œuvres abordés. 1 Service d’action culturelle / Musée Carnavalet - Histoire de Paris 1. Chronique parisienne de Napoléon Ce parcours débute par le coup d’État du 18 brumaire. La prise du pouvoir se déroule en deux journées, les 18 et 19 brumaire an VIII (9 et 10 novembre 1799). Le 18, les assemblées du Directoire sont transférées à Saint-Cloud pour entériner le nouveau régime. Mais devant la forte résistance du Conseil des Cinq-Cents le 19, Lucien Bonaparte fait intervenir la troupe et évacuer la salle. Ce sont quelques députés restants qui votent le remplacement du Directoire par un Consulat provisoire, pérennisé par la Constitution de l’an VIII le 13 décembre. Cette gravure représente l’orangerie du château de Saint-Cloud, où les deux assemblées du Directoire, le Conseil des Cinq-Cents et le Conseil des Anciens, ont été transférées autoritairement. Le conseil des Cinq-Cents s’oppose en majorité au projet de Bonaparte et Siéyès de nouveau régime. La scène est violente, Bonaparte, en bas de l’estrade, est pris à partie aux cris de « À bas le dictateur, hors la loi ! » et doit être protégé par ses grenadiers. Sur l’estrade, son frère, Lucien, président de l’assemblée, tente de maintenir le calme pour faire voter la création du nouveau régime, le Consulat. La technique : le mot burin s’applique ici à la méthode de gravure en taille-douce autant qu’à l’outil. Le graveur effectue sa taille avec un burin directement sur une plaque de bois ou de métal (cuivre, zinc, acier), qui est ensuite encrée pour l’impression. Robert Lefèvre (1755-1830), Portrait de Napoléon Ier (1769-1821), en uniforme de colonel des chasseurs à cheval de la Garde, 1809, commandé par la Ville pour l’Hôtel de Ville. Huile sur toile 226 x 157 cm. © Stéphane Piera / Musée Carnavalet / Roger-Viollet Isidore-Stanislas Helman (1743-1806). Journée de Saint- Cloud, le 18 Brumaire an 8, (9 novembre 1799). Eau-forte. Paris, musée Carnavalet. © Musée Carnavalet / Roger-Viollet 2 Service d’action culturelle / Musée Carnavalet - Histoire de Paris Ce « coup d’État légal » ne provoque pas de réaction populaire. Au contraire, la popularité de Bonaparte est au sommet pendant le Consulat grâce au retour de la paix. Paix intérieure, finalisée par la signature du Concordat qui réconcilie les catholiques avec le régime. Paix extérieure avec l’Autriche en 1801 et avec l’Angleterre en 1802. Cette année-là, Bonaparte est nommé consul à vie et travaille à l’élaboration des « masses de granit », surnom donné aux grandes réformes administratives du régime, notamment le Code civil. Cependant l’opposition ne désarme pas, malgré le contrôle policier. L’attentat de la rue Saint-Nicaise donne au pouvoir un prétexte pour réprimer les jacobins, premiers soupçonnés, puis les royalistes. Ces derniers sont aussi à l’origine du complot de Cadoudal en 1804, qui se solde par l’exécution des conjurés et de leur complice présumé, le duc d’Enghien, présenté comme un prétendant au trône. En 1812, ce sont des républicains menés par le général Malet qui tentent de prendre le pouvoir à l’occasion des difficultés de la campagne de Russie. En 1804, le sacre impérial illustre l’apogée du pouvoir napoléonien. Le mariage avec Marie-Louise, archiduchesse d’Autriche, en 1810, et la naissance du roi de Rome l’année suivante, doivent assurer la pérennité de la nouvelle dynastie. Mais le déclin du régime, amorcé dès les revers militaires en Espagne, s’accélère avec le désastre de la campagne de Russie en 1812. Les armées coalisées forcent Napoléon à la retraite (campagnes d’Allemagne en 1813 et de France en 1814). Paris capitule en mars 1814. Les troupes russes occupent la capitale de manière plutôt disciplinée. L’exotisme des zouaves qui bivouaquent sur les Champs-Élysées suscite la curiosité des Parisiens. Le 6 avril, Napoléon abdique à Fontainebleau, puis part en exil à l’île d’Elbe, en Méditerranée. Louis XVIII entre à Paris le 3 mai. Pendant qu’au Congrès de Vienne (voir l’exposition Paris-Vienne organisée en parallèle au musée par les Archives diplomatiques) les puissances européennes organisent le rétablissement de l’ordre ancien en Europe, Napoléon s’échappe de son exil et revient à Paris en mars 1815 avec ses partisans, favorablement accueilli par l’armée et par les classes populaires déjà déçues par la Restauration. Ce retour ne dure que trois mois : les « Cent Jours ». Une nouvelle coalition européenne défait l’armée de Napoléon à Waterloo le 18 juin 1815. La seconde abdication est signée le 22 juin à l’Elysée et Napoléon part pour un exil définitif à Sainte-Hélène, dans l’Atlantique sud, où il meurt en 1821. Pistes pédagogiques : Cette première partie de l’exposition peut donner matière à un travail en histoire sur la chronologie du Consulat et de l’Empire (CM2, 4e, 2nde). Par ailleurs la symbolique du sacre est un thème très riche et utilisable à tous les niveaux d’enseignement. On peut faire travailler les élèves sur les images à partir de celles visibles dans l’exposition en écho à celles qui figurent habituellement dans les manuels, comme le tableau d’Ingres. 3 Service d’action culturelle / Musée Carnavalet - Histoire de Paris Focus sur le sacre impérial de 1804 Le régime impérial ne va pas de soi. Les républicains, appelés jacobins, sont affaiblis mais ne renoncent pas à leur opposition à la personnalisation du pouvoir depuis le Consulat. Les royalistes sont toujours actifs et soutenus par les monarchies européennes. De Londres, le futur Louis XVIII dénonce « l’usurpateur ». Même si l’opinion majoritaire soutient Napoléon (plébiscite du 2 août 1804), celui-ci cherche à assurer sa légitimité. La dignité impériale semble taillée pour s’imposer face aux nostalgiques de la monarchie et aux puissances européennes. Le sacre est envisagé à la fois comme une suite et un contre-modèle des rituels de l’ancien régime : il en reprend beaucoup d’éléments symboliques, mais introduit des changements significatifs. Il se déroule à Paris, non à Reims. Il implique le rôle du pape, en référence au sacre de Charlemagne, mais son rôle n’est qu’une bénédiction : en se couronnant lui-même, Napoléon affirme l’autonomie du pouvoir politique. Les œuvres et objets visibles dans cette section de l’exposition permettent d’étudier le faste de la cérémonie et la symbolique des objets du sacre : • La Rome impériale est une source d’inspiration majeure du régime, dans sa titulature mais aussi dans ses symboles. L’aigle, oiseau de Jupiter, est associé aux victoires militaires : c’est l’aigle des légions romaines, victorieuses comme le sont les armées de Napoléon. Le manteau pourpre rappelle celui des hauts dignitaires romains. On peut rappeler que cette couleur, dans l’Antiquité, était obtenue à partir de petits mollusques, qu’il en fallait des uploads/s3/ carnavalet-dossier-pedagogique-napoleon-et-paris.pdf
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- Publié le Nov 06, 2022
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