1 3 AU 9 DÉC. 2015 EXPOSITION LES VILMORIN Une dynastie au service des plantes

1 3 AU 9 DÉC. 2015 EXPOSITION LES VILMORIN Une dynastie au service des plantes 84, rue de Grenelle 75007 Paris • info@snhf.org • 01 44 39 78 78 Édouard Debat-Ponsant, Portrait de mademoiselle Élisabeth de Vilmorin au bouquet de fleurs, 1891, Huile sur toile, 151x101 cm, Paris, SNHF Edouard Debat-Ponsan (1847-1913), Portrait de mademoiselle Elisabeth de Vilmorin au bouquet de fleurs, 1891, Huile sur toile, 151*101 cm, Paris, SNHF Ce portrait, une huile sur toile, exposé au salon de 1891 est celui d’Elisabeth Lévêque de Vilmorin, alors âgée d’une vingtaine d’années. Il a été légué à la Société Nationale d’Horticulture de France en 2011 par l’aînée de ses petites filles, madame Elisabeth Regnier, probablement en considération de la significative et constante implication des Vilmorin dans le mouvement horticole français : ils furent membres fondateurs de la Société d’Horticulture de Paris dès 1827. Elisabeth de Vilmorin, née en 1870 et disparue en 1940, était l’aînée des enfants d’Henry (1843-1899) et de Louise Darblay (1848-1929). Elle épousa en 1896 Marc d’Estienne d’Orves, juriste auprès de la compagnie des Chemins de fer de l’Ouest et qui entra dans la société Vilmorin-Andrieux et Cie en qualité d’associé pour l’administration et les finances. Le couple eut cinq enfants dont le plus célèbre d’entre eux, Honoré, polytechnicien et officier de marine, cousin et ami d’Antoine de Saint-Exupéry, sera fusillé par l’occupant au mont Valérien en 1941 pour faits de résistance. Selon les archives familiales, Marc d’Estienne d’Orves, alors fiancé, décrivait à son père « une grande jeune fille brune comme la nuit ». On conçoit aisément qu’Elisabeth, peinte par Debat-Ponsan, fut naturellement imprégnée de ce même amour des fleurs que collectionnaient et sélectionnaient dans leur grande diversité les établissements de Verrières-le-Buisson. Elle composera plus tard un recueil de sonnets intitulé « La maison des fleurs » dédié à son père en ce quatrain daté de 1923 : A celui-là dont l’image effacée Règne toujours sur la maison des fleurs, Et dont le goût très sûr éleva ma pensée A l’amour des beaux vers et des belles couleurs Debat-Ponsan nous propose ici non un bouquet parfaitement achevé et d’ailleurs constitué d’espèces clairement identifiables, mais une « impression » de réalisation en plein mouvement où la relative imprécision des contours floraux s’oppose à la précision du portrait lui-même. Un artifice technique mérite d’être souligné : le bouquet réalisé par Elisabeth de Vilmorin n’est pas un bouquet « piqué » ou « monté », à la manière des professionnels, mais une composition installée dans un vase à plusieurs embouchures, rappelant les vases à tulipes du XVIIIe siècle et permettant l’association sans contraintes majeures, de fleurs à tiges de consistances et de calibres disparates. Daniel Lejeune Administrateur de la SNHF LES VILMORIN Une dynastie au service des plantes Société Nationale d’Horticulture de France 84, rue de Grenelle Paris 7e 3 au 9 décembre 2015 Préface A yant passé une grande partie de ma vie à Paris, quai de la mégisserie, à quelques mètres de ce qui fut le siège de la so- ciété Vilmorin, l’histoire de la famille Vilmorin m’est familière. Appartenant moi-même à une famille de créateurs de variétés fruitières et de rosiers, puis président de la Société Nationale d’Horticulture de France, je ne peux qu’être ému et fier d’avoir suscité la tenue de cette exposition et de ce colloque autour de l’œuvre de la dynastie des Vilmorin. Quel bonheur de pouvoir témoigner de l’enthousiasme qui a porté la mise en œuvre de ces projets ! Quelle joie de retrouver Jean-Pierre d’Estienne d’Orves, un vieil et bon ami à la tête de cette exposition mais aussi Josiane Couasnon, Dominique Guéroult et Jean-Daniel Arnaud… C’est une grande et belle page de l’histoire horticole française que vous nous faites redécouvrir ! Puissions-nous nous en inspirer pour remettre dans le droit chemin, la politique de recherche en France. Henri Delbard Président d’honneur de la SNHF Introduction C ette première exposition consacrée à l’ensemble de l’oeuvre Vilmorin, initiée sous la présidence d’Henri Delbard, est l’occasion de présenter le portrait de mademoiselle Elisabeth de Vilmorin, legs de l’aînée de ses petits-enfants à la Société Natio- nale d’Horticulture de France. Cette jeune personne au bouquet, ma grand-mère paternelle, fille aînée d’Henry de Vilmorin, fut une mère de famille enga- gée. Elle eut pour son père « un vrai culte, et il avait eu sur elle, l’aînée de ses sept enfants, une grande influence… » comme l’écrivit son fils Honoré d’Estienne d’Orves dans ses cahiers de prison. Ses convictions patriotiques, sociales et religieuses marquèrent le destin de ce fils aîné, polytechnicien et officier de marine, fusillé au Mont Valérien en 1941 pour faits de résis- tance. Patriote, comme beaucoup de ses concitoyens, soucieuse du relèvement de la France après la défaite de 1870, Elisabeth est infirmière en 1914 à l’hôpital de Saint-Brieuc où affluent des blessés en provenance du Front. Après la Grande-Guerre, elle présidera la section de Verrières de la Ligue patriotique des Françaises. Souhaitons que les objets présentés incitent les visiteurs - et tout particulièrement les jeunes - à s’intéresser aux sciences du végétal et les attirent aux colloques scientifiques régulièrement organisés par la SNHF. Établir le catalogue d’une exposition consacrée à Vilmorin, n’est-ce pas un exercice difficile tant il y a à évoquer et à mon- trer ? N’exposer qu’une centaine d’objets pour caractériser l’entreprise familiale que fut Vilmorin-Andrieux et Cie, une multinationale française avant la lettre, présente du Japon aux Page de gauche : ex-libris d’un ouvrage appartenant à Philippe Lévêque de Vilmorin (1872-1917) États-Unis, active pendant plus de deux siècles, a exigé un véri- table travail de sélectionneur. La complémentarité entre exposition et colloque prend là tout son sens, car la SNHF organise également, en partenariat avec l’Académie d’Agriculture de France, un colloque scientifique intitulé « Les Vilmorin, des graines et des hommes », le 10 dé- cembre 2015. Au sein de la SNHF, se sont donc combinées à la fois les compé- tences et l’enthousiasme de la section beaux-arts, présidée par Josiane Couasnon, la dame d’Entre Cours et Jardins au Mans, de la Cité Plantagenet et ceux du conseil scientifique que pré- side Yvette Dattée, membre éminent de l’Académie d’Agricul- ture de France. Ainsi, par la répartition des rôles et la séquence des présentations sur les cimaises et dans les vitrines, cette exposition rend un juste hommage à un domaine où beauté et science vont de pair. Vous y verrez, exposées pour la première fois, quelques pièces rares en provenance, entre autres, de la famille, de la Ville de Verrières, des collections de l’historique de Verrières patiem- ment rassemblées par Christian Gautier et, bien sûr, de la SNHF. Quelques exemples illustrent ce parti-pris de qualité et d’origi- nalité, une exposition que nous souhaitons petite mais de haut niveau, Parva sed apta, pour reprendre cette inscription décorée d’un motif floral ornant le fronton du pavillon de Bagatelle. Son parc, dessiné par le jardinier écossais, Thomas Blaikie, compta, dans les années 1770, pour fournisseurs…Messieurs Pierre An- drieux et Philippe-Victoire de Vilmorin. Bien sûr, en premier lieu, le plus visible, le portrait d’Elisabeth, réalisé par le peintre de renom Edouard Debat-Ponsan, occa- sion de rappeler le passé prestigieux non seulement scientifique mais aussi artistique de la salle de l’horticulture où furent expo- sés en 1889 Les Iris de Van Gogh. Choisis parmi quelques milliers de planches de l’herbier histo- rique Vilmorin sauvé par la ville de Verrières, constitué entre 1742 et 1975, un blé des pharaons et son très lointain descen- dant des années 1950. Ce fut l’outil de travail de Roger de Vil- morin, dernier botaniste de la lignée. Autre curiosité, aux confins de la diplomatie et de l’aide au développement, en provenance du Muséum national d’histoire naturelle, cette liste de semences potagères données en 1788 par Louis XVI à un souverain de Mysore et acheminées jusqu’en Inde par deux jardiniers français. Vilmorin c’était aussi la biodiversité pour tous, amateurs et pro- fessionnels, français et étrangers. Il suffit de parcourir ce cata- logue de 1900, publié en trois langues, pour le constater. Évoquer aujourd’hui ce nom, c’est aussi affirmer la compatibili- té entre biodiversité et biotechnologies végétales, ne pas renon- cer à des avancées scientifiques dans l’un des domaines d’excel- lence de notre pays. Vilmorin SA, filiale du groupe Limagrain, 4e semencier mondial, par un effort continu dans la recherche, valorise chaque jour l’héritage dont il est le dépositaire, répon- dant aux défis de l’alimentation et de la nutrition. Le hors-série de la revue Jardins de France, spécialement édité à l’occasion de la présente exposition, vous propose de pour- suivre l’aventure en compagnie de la famille Vilmorin. Un ou- vrage qui vous permettra sans nul doute d’en apprendre encore beaucoup sur cette formidable dynastie. Nous espérons avoir éveillé votre appétit et vous souhaitons de belles découvertes au cours de votre déambulation dans cet éphémère cabinet de curiosités. Jean-Pierre d’Estienne d’Orves Membre de la section beaux-arts de la SNHF 4. 5. 1. Edouard Debat-Ponsan (1847-1913), Portrait de mademoiselle Elisabeth de Vil- morin au bouquet de fleurs, 1891, Huile sur toile, 151*101 cm, uploads/s3/ catalogue-expo-vilmorin-snhf.pdf

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