Université Pierre Mendès France THÈSE Pour obtenir le grade de DOCTEUR DE L’UNI
Université Pierre Mendès France THÈSE Pour obtenir le grade de DOCTEUR DE L’UNIVERSITÉ DE GRENOBLE Spécialité : Histoire de l’Art Présentée par Chorong YANG Thèse dirigée par Laurent BARIDON préparée au sein du Laboratoire de Recherche Historique Rhône-Alpes (LARHRA) dans l’Ecole doctorale Sciences de l’homme, du politique et du territoire Graffiti et street art. Étude des discours historiographiques et de la critique esthétique d’une forme sociale de modernité visuelle Volume 1 Thèse soutenue publiquement le 16 décembre 2014, devant le jury composé de : M. Laurent BARIDON Professeur d’Histoire de l’art contemporain, Université Lumière Lyon 2 Directeur de la thèse M. Jean NAYROLLES Professeur d’Histoire de l’art contemporain, Université Toulouse II-Le Mirail, Président du jury (Rapporteur) Mme Marianne JAKOBI Professeur d’Histoire de l’art contemporain, Université Blaise Pascal, Clermont-Ferrand II (Rapporteur) M. Alain BONNET Professeur d’Histoire de l’art contemporain, Université Pierre Mendès France Remerciements J’exprime, tout d’abord, mes profonds remerciements à mes trois maîtres : M. Laurent BARIDON qui a dirigé cette étude, m’a fait bénéficier de ses encouragements et de ses informations, m’a donné matière à réflexion et a constamment fait montre de compréhension et de sympathie. Il m’a fourni les outils nécessaires à la réussite de ma thèse et a su faire preuve de patience, de disponibilité, tout en m’apportant ses judicieux conseils. Cela m’a permis d’élargir mes recherches et m’a laissé entrevoir de nouvelles perspectives personnelles. M. Hun-Young SUL (professeur de Philosophie) et M. Seung-Hwan KIM (professeur d’histoire de l’art), de l’université CHOSUN en Corée du Sud, qui m’ont tout deux guidée dans ma vie et dans mes recherches depuis ma Licence. Ils m’ont toujours apporté leur support moral et intellectuel tout au long de ma démarche. Je remercie également les Professeurs Marianne Jakobi, Alain Bonnet et Jean Nayrolles qui ont accepté de participer au jury de ma soutenance. Je tiens à remercier ici les personnes qui m’ont apporté leur aide au cours de mes recherches et de mes études à l’étranger : M. Eui-Jong KIM (post-doc, chercheur au CNRS) et sa femme (Ye-ram LEE) qui ont été d’un grand soutien pour ma famille et moi-même pendant notre séjour en France. À tous ces intervenants, à tous mes ami(e)s et collègues, je présente enfin mon respect et ma gratitude en les remerciant de leur sincère amitié et de leur confiance, de leur soutien inconditionnel et de leurs encouragements. Je dédie cette thèse à ma famille qui se trouve en Corée du Sud. 1 Avant-propos De nombreuses œuvres plastiques sont nées de la réflexion théorique et de l’activité de divers artistes présentant des motivations et des techniques différentes. Hormis des différences dans les procédés utilisés, l’art moderne a souvent reflété les situations sociales, en dépit d’une critique « formaliste » qui a souvent minoré cet aspect. Il a parfois été partie prenante d’une approche contestataire de la culture bourgeoise et de la pensée académique. La conscience critique de l’artiste, face aux événements historiques, aux crises politiques, aux situations sociales difficiles, s’est exprimée à travers ses œuvres et expériences, en parallèle à des questions intellectuelles et philosophiques sur notre société. Dans certaines situations hybrides, l’art français s’est beaucoup essayé à trouver le mode de représentation par excellence de son esprit rebelle envers la société. De nos jours, l’artiste contemporain ne se limite plus à un seul medium. Nombre d’œuvres d’art expriment des spéculations philosophiques et esthétiques apparues dans un contexte de crise de réception de l’art contemporain, et de nombreux artistes ont tenté d’y répondre en suggérant notamment de nouveaux paradigmes. Mais certains artistes d’avant-garde ont paradoxalement considéré la culture bourgeoise ou élitiste dans les mouvements d’art des années 60 et 70 malgré un travail dans la tendance de la contre-culture contestataire. Ils ont présenté un contenu et une technique trop intellectuels, extrêmes, obscurs, puristes, voire politiques. Depuis le début des années 1980, dans les différents mouvements artistiques contemporains, les jeunes artistes utilisent plutôt les approches traditionnelles telles que le néo-expressionisme, le pop art, la figuration libre ou encore la pratique du graffiti. Mais ils se sont trouvés sous le feu des critiques des théoriciens postmarxistes comme Hal Foster parce qu’ils se sont lancés dans le système du marché de l’art capitaliste. Cette période des années 1980 en France voit les débuts du mouvement street art, encore peu étudié, et Denys Riout, Hal Foster, Jean Baudrillard se penchent sur la question. Au-delà d’un certain art contemporain qui obéit à la combinaison des nouvelles techniques, des médias, du marché de masse, de l’art du système capitaliste, ou de la culture bourgeoise, notre étude sur le mouvement du street art a adopté une position critique, vis-à-vis d’un autre courant de l’art contemporain. Faisant partie intégrante des divers phénomènes artistiques contemporains, 2 comment le street art, rebelle constant, présente-t-il un retour à l’institutionnalisation commerciale ou évolue-t-il dans le monde de l’art ? À des degrés divers, nous allons montrer que les street artistes relèvent de tendances qui affichent un militantisme politique et social en phase avec le contexte idéologique européen. Nous allons plus particulièrement mettre en évidence que la volonté de s’inscrire dans l’histoire sociale et politique est omniprésente chez certains street artistes, en France, depuis le début des années 80 jusqu’à aujourd’hui. À travers l’examen des rapports entre l’art et la culture populaire, le street art et les phénomènes socio-critiques de cette période, notre hypothèse est que cette relation peut se définir par la notion de street art, comprise comme une pratique artistique dont les connotations sont à la fois d’ordre esthétique et d’ordre social et critique. C’est sur le fondement de cette hypothèse que nous nous sommes posé la question des contenus sociaux/critiques du street art et de ses rapports avec la sphère socio-critique qui, lui, est une représentation de l’ère contemporaine. Les problématiques développées visent à analyser et à critiquer l’influence politique, historique et sociale de l’image de telle sorte qu’elles permettent d’étayer le champ pratique et théorique de notre étude. La méthodologie utilisée est définies en partie par Theodor W. Adorno dans Théorie Esthétique et Prismes : Critique de la culture et société, qui a rendu possible une réflexion sur l’œuvre d’art véritable du street artiste. « Modernisme and Mass Culture in the Visual Arts » de Thomas Crow mentionne le rôle de l’art d’avant-garde en réinterprétant la théorie d’Adorno, et Hal Foster dans The Anti-Aesthetic : essays on Postmodern Culture et Recodings : Art, Spectacle, Cultural Politics critique les artistes qui ont exploité le mouvement du graffiti des années 1980 dans un but uniquement commercial et de recherche du succès (il a cherché à explorer les relations et interconnections sous-jacentes entre cet art et les affiliations sociales et politiques). Dans notre société, le mouvement street art peut-il représenter la valeur véritable de l’art ? Les perspectives critiques de la culture populaire dans l’industrie culturelle, de l’art d’avant-garde dans l’Académisme ou encore de l’art contemporain dans le système commercial de l’art, tendent vers le street art ? Afin de répondre à ces questions, nous tenterons d’analyser l’activité des street artistes et de cerner les querelles esthétiques dans l’art contemporain. Avec le geste résistant de l’artiste et sa conscience critique sur notre société, comment arrive-t-il à garder son autonomie ? Le capitalisme et l’expansion économique rapide a instantanément détruit notre éthique, notre esprit critique, notre tolérance humaine, mais aussi l’autonomie de l’artiste. Si nous considérons la récupération et la commercialisation 3 capitaliste de la culture populaire ainsi que de l’art, avec tous les dangers que cela suscite, désormais les styles de vie et les valeurs du contre-capitalisme minent la valeur d’intégration politique et culturelle et agissent de manière subversive sur la vie quotidienne. Ce ne sont pas les implications politiques, ni les réflexions sur les mécanismes de légitimation du capitalisme avancé, mais les arguments utilisés pour critiquer l’art contemporain qui se constituent en nouveau genre. Il en est de même pour notre société. C’est l’activité des street artistes que nous avons choisie pour tenter d’apporter des réponses à ces questions. D’abord parce que l’activité des artistes de rue est l’une des pratiques les plus engagées sur les plans plastique et théorique depuis le début des années 1980. Ensuite, et corrélativement, parce que ses œuvres montrent de façon manifeste, non seulement, la nature critique de son idéologie, mais aussi, son statut d’œuvre d’art dans la pratique artistique ou l’activisme. Notre étude montre ainsi que la pratique du graffiti et du street art révèle les limites artistiques de l’image visuelle, et de quelles manières il suit la trace de l’avant-garde dans la rue, tout en représentant de façon humoristique et caustique notre société. Le sujet est organisé sur trois axes en quatre parties. Notre intention première était de montrer, aux travers des témoignages du graffiti, que les artistes modernes ont découvert la valeur artistique des graffitis et de certaines expressions anonymes inscrites sur les murs avec un caractère intellectuel. Puis, en présentant les caractères inhérents au graffiti – son essence artistique et son esprit rebelle –, nous présenterons les œuvres d’Asger Jorn, de Jacques de la Villeglé, et de Mimmo Rotella, l’activité uploads/s3/ gore-vidal-creacion-1981-circulo-de-lectores.pdf
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- Publié le Aoû 12, 2021
- Catégorie Creative Arts / Ar...
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