Cours Son/ Image Proposée par Mme Réfka Beltifa Azzouz 1 Le son au cinéma « Un

Cours Son/ Image Proposée par Mme Réfka Beltifa Azzouz 1 Le son au cinéma « Un son évoque toujours une image, une image n’évoque jamais un son » Robert Bresson. Introduction Historique du son au cinéma : le cinéma n’a jamais été muet Aux premiers temps du cinéma (la première projection publique d’un film des frères Lumière date de 1895) les films sont muets. La musique que l’on entend est jouée « en direct » par un pianiste ou un orchestre « de salon ». Les morceaux sont déjà existants, puisés dans le répertoire classique ou populaire et arrangés pour l’occasion. Cette musique a surtout deux fonctions : rassurer les spectateurs plongés dans le noir, et surtout couvrir le bruit de l’appareil de projection, placé alors dans la salle. Très vite, on s’est rendu compte que la musique pouvait accompagner l’image et soutenir l’action (poursuites, chutes, rôle du « méchant », ambiances…) et des compositeurs vont commencer à écrire des morceaux originaux pour les films. En 1927 « Le chanteur de jazz » est le premier film parlant et les films sonores vont se généraliser à partir des années 30. La musique de film va donc trouver sa place et devenir un genre à part entière. En effet, on ne peut pas réfléchir sur le cinéma sans se poser la question du son. Depuis les débuts du cinéma la reproduction du son dans les salles obscures s'est toujours attachée à rester le plus fidèle au mixage afin de reproduire le plus fidèlement possible les intentions du metteur en scène et des ingénieurs du son. Cours Son/ Image Proposée par Mme Réfka Beltifa Azzouz 2 Ce défi a été relevé avec difficulté au début du cinéma sonore. Mais, aujourd'hui, cela est beaucoup plus aisé grâce aux procédés numériques. Les débuts Bref historique : du muet au parlant et sonore On peut se poser la question: Pourquoi y’a t’il du son au cinéma? On peut alors apporter deux réponses à cela : La première coule de source; c’est pour combler le vide crée par ce qui bouge sans faire de bruit. La seconde tient un peu plus de la "légende"; ça serait pour couvrir le bruit dérangeant du projecteur que l’on aurai pensé à introduire des musiciens dans les salles de cinéma. Un riche univers sonore existait déjà dans les salles au temps du muet; pianos, orchestres phonographes et orgues produisaient déjà du son. Il y avait des troupes d'acteurs qui doublaient derrière l'écran les acteurs du film, mais aussi des bruiteurs: pour la pluie ils utilisaient par exemple un cylindre avec pois secs, pour la grêle, une grenaille de plomb sur une plaque de zinc, pour les chevaux, une noix de coco coupé en deux et appliqués en cadence sur un corps dur. En fait le cinéma sonore est à peu près contemporain au cinéma tout court. En 1894 la compagnie Edison charge W.K.L. Dikson de faire des expériences en ce sens et en 1895 le kinétophone d'Edison est au point (le spectateur doit placer un tube de caoutchouc contre son oreille). Au début du 20e siècle, le cinémacrophonographe, le phonorama, le cinéphone et autre trouvailles voient le jour. Les problèmes techniques ne permettaient de Le kinétophone Cours Son/ Image Proposée par Mme Réfka Beltifa Azzouz 3 voir que des petits films car au delà de 3 minutes, phonographe et projecteur se désynchronisaient. C'est un problème qui devient obsédant dans les années 1920 et on a donc fait des projecteurs à vitesse variable pour rattraper ou attendre la musique. Il y avait des problèmes d'amplification en particulier pour les grandes salles, et il fallut attendre l'invention de l'ampli à tube pour y remédier. Dès 1924, des actualités sonores parlantes sont diffusées à New York et un an plus tard, 80 salles peuvent en bénéficier. La fin des années 1920 et le début 1930 sont marqués par les premiers 100% parlant ; Les lumières de New York (lancé par la Warner) en 1928 et les trois masques (ces 2 films ressemblent d'ailleurs plus a des pièces filmées). 2. Le son optique. Le premier moyen de mettre du son sur une pellicule fut l’utilisation du son photographique (ou son optique). De nos jours, le son optique reste la norme en matière de son analogique et de son numérique. Le son est donc inscrit sur une zone opaque située à côté de l’image. La piste sonore optique est la représentation photographique des variations électriques du son en fonction du temps. Aujourd’hui, cette « image sonore » est une piste à double élongation et à densité constante. Cours Son/ Image Proposée par Mme Réfka Beltifa Azzouz 4 1931 le début du son multi-canal. Le brevet du son deux pistes que l’on appellera plus tard stéréophonie a été déposé par Alan Blumlein en 1931. Il présente, en 1935 de petits films où l’on voit un train qui passe ou un homme qui traverse en entendant le son passer lui aussi latéralement. La Warner qui depuis la sortie de the jazz singer est l’affût des nouveautés sort en 1940 La piste de Santa Fe en deux pistes (procédé Vitasound), la seconde piste ajoutant une sorte “d’épaisseur sonore” pour donner une autre dimension au film par le biais d’amplificateurs et de haut-parleurs supplémentaires. Walt Disney réalise cinq ans plus tard Fantasia avec le système Fantasound. Ce système a été conçu pour les besoins du film car Walt Disney n’était pas satisfait de la qualité des systèmes d'enregistrement et de la restitution sonore des films de l’époque. Le procédé était le suivant: Plusieurs microphones étaient utilisés pour enregistrer différentes parties d'un environnement sonore sur plusieurs pistes. Ensuite, le son était enregistré sur huit pistes optiques de largeur variables dont six de sections individuelles, une septième qui était un mélange des six précédentes et la huitième pour l'orchestre complet. Le son magnétique et le son multi-canal. Après le développement du film, de fines bandes d’oxyde métallique sont couchées sur la copie. Le son était ensuite enregistré en temps réel sur la pellicule. Le son magnétique offrait une qualité supérieure au son optique et c’est en partie grâce à lui que le son est devenu multi-canal. 1967 : Arrivée du dolby. 1977 : Dolby stéréo. 1990 : Arrivée du numérique. Cours Son/ Image Proposée par Mme Réfka Beltifa Azzouz 5 La BanDe son 1. Introduction 1.1. Quelles sont les différentes composantes d’une bande son ? 1.1.1. Voix La voix représente l’ensemble des sons qui donnent un sens articulé et précis au discours sonore. Elle fait partie d’un système totalement codé que l’on appelle langage. Au cinéma, elle englobe l’ensemble des paroles qui donnent un sens précis à la scène (dialogue, monologues, commentaires). 1.1.2. Musique La musique peut être comprise selon différentes règles qui régissent les rapports entre les sons. L’harmonie ordonne les sons de manière simultanée. La mélodie les organise de manière successive. Et le rythme, sans qui la mélodie ne peut exister, fait se succéder des temps forts et des temps faibles. Au cinéma, la musique, qu’elle soit une création originale ou une partition existante, agit en complément de l’image. 1.1.3. Bruitage/bruits Le bruitage est un ensemble de « sons créés artificiellement en postproduction par un bruiteur. Ils sont obtenus à l’aide d’un matériel hétéroclite : pas des personnages, bruits d’étoffes, chocs de verres, débouchage d’une bouteille ». (MAGNY, J., 2004) 2 Les bruits, par contre, sont un ensemble de sons enregistrés en prise directe. Le bruiteur est plus un artiste qu’un simple technicien. Les limites entre le bruitage et la musique ne sont pas toujours claires au cinéma. Par exemple, la fameuse séquence de la douche dans « Psychose », où la musique se transforme au moment ultime du meurtre en un bruit strident. Pour introduire la plupart de ses scènes de comédie musicale, « Dancer in the dark » utilise le bruit, qui tend à se confondre à un certain moment avec la musique. Cours Son/ Image Proposée par Mme Réfka Beltifa Azzouz 6 1.1.4. Silence Le silence est défini par le Petit Robert comme « l’état d’un lieu où aucun son n’est perceptible ». Mais cette notion est relative puisque la perception des sons et, a fortiori, du silence, varie d’un individu, voire d’une espèce à l’autre, en fonction de ses capacités auditives. Le silence se définit donc toujours de manière relative, en fonction de celui qui le recherche. 1.2. Quelles sont les fonctions générales de la bande son et de chaque composante ? La bande son remplit quatre fonctions de base. Premièrement, elle engage une qualité perceptive spécifique : un travail d’écoute couplé à un travail de regard. « Le travail d’écoute rendait possible ce que Serguei Eisenstein a appelé une “synchronisation des sens” : la concordance de l’image et du son sous un seul rythme ou une seule qualité expressive ». (BORDWELL, D. et THOMPSON, K., 2002) Deuxièmement, elle influence notre perception et notre interprétation des images. Nous pouvons faire l’expérience de mettre sur la même série d’images une bande son différente : notre interprétation uploads/s3/ le-son-au-cinema.pdf

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