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LES FONDAMENTAUX DU CIRQUE ET LE NOUVEAU CIRQUE au sommaire de ce dossier pédagogique : Les origines Les Fondamentaux du cirque classique Le Cirque contemporain Ressources documentaires vos contacts au Manège QuickTime™ et un décompresseur TIFF (LZW) sont requis pour visionner cette image. A. Les origines : Traditionnellement reconnu comme une innovation du XVIIIeme siècle, le cirque moderne dérive d’une culture de la Renaissance. Cette nouvelle forme spectaculaire apparaît très rapidement, en milieu urbain, et s’impose vite comme une attraction populaire de choix. Son vocabulaire initial est essentiellement équestre mais l’acrobatie se mêle aux exhibitions aussi vite que la parodie et la dérision du grotesque et du clownesque. Dans la seconde moitié du XVIIIeme siècle, les chevaux de bois ou de cuir, supports classiques de prouesses gymniques, sont délaissés au profit de véritables montures. La période est riche d’exhibitions équestres de ce genre. Jacob Bates, le plus célèbre de ces écuyers, s’exhibe à Amsterdam, à proximité du marché aux bœufs où un large espace circulaire a été tracé. Cette disposition est un véritable événement structurel. Bates expérimente une aire de jeu en rupture avec la plupart de celles de ses concurrents qui travaillent plutôt dans le cadre de « prés d’auberge » rectangulaires. Ses exercices remportent un succès immense et, fait particulièrement notable, il attire autour de lui une surprenante variété de spectateurs. Gentilshommes et membres du gouvernement en compagnie de leurs femmes se mêlent aux gens du peuple. Voilà qui préfigure cette synthèse de la cité que l’on trouvera dans les salles des cirques stables à la fin du siècle suivant. Le rôle fondateur de Philip Astley : Mais le plus souvent le choix du lieu d’exhibition s’arrange souvent avec une réalité commerciale et les champs de manœuvre avoisinent souvent une auberge. L’espace, vaste et rectangulaire, offre au public une vision élargie des prouesses exécutées sur un, deux ou trois chevaux lancés au galop. En 1768, un officier de cavalerie, Philip Astley, séduit par les profits occasionnés, ouvre son propre établissement à ciel ouvert : quelques piquets et une corde. Il enjolive quotidiennement ses prestations et réinvente le cercle (voir plus loin « la piste »). Astley n’a pas été le seul mais on ne semble avoir retenu que son nom. Il s’est surtout vite démarqué des autres exhibitions du même type en multipliant les numéros, les attractions et surtout les partenaires. Et c’est là un des éléments fondamentaux du cirque. B. Les Fondamentaux du cirque classique : La succession des numéros : C’est Astley qui est à l’origine de cette forme esthétique fondée sur des foyers multiples. Il s’offre ainsi un excellent point d’appui pour développer l’imaginaire de son public. Le spectacle entier est un vaste dispositif émotionnel (voir plus loin « la dramatisation des numéros »).La démultiplication affaiblit un peu l’unité et l’ensemble existe comme une combinatoire d’éléments disparates dont on manipule les pièces au gré de la fantaisie d’un personnage unificateur, metteur en scène avant la lettre, le Directeur. Un spectacle de cirque traditionnel est constitué d’une succession de numéros (une douzaine, durant chacun environ huit minutes). Leur enchaînement ne correspond à aucune logique narrative mais à un collage, une suite de différentes disciplines ou techniques des arts de la piste. Les numéros sont ainsi interchangeables et bien souvent les artistes n’ont pas conçu ensemble le spectacle et parfois se rencontrent le jour de la première représentation. L’ordre de passage des divers numéros obéit plutôt à des contraintes techniques (installation d’un filet ou d’une cage de fauves ne peut se faire qu’au début du spectacle ou à l’entr’acte) et à des contraintes rythmiques ou émotionnelles (alternance de numéros à sensation et de numéros plus calmes, on ne commence pas un spectacle par un numéro de trapèze et on ne le termine pas par un numéro de dressage). Des reprises clownesques et l’intervention de Monsieur Loyal ponctuent régulièrement le spectacle : elles ont deux but principaux, détourner l’attention des spectateurs de l’installation des agrès nécessaires au numéro suivant et soulager, par le rire, des émotions fortes provoquées par les acrobaties précédentes. . Les Eléments fondamentaux d’un spectacle de cirque : On rassemble sur un lieu unique (la piste qui devient l’élément unificateur) tout ce qui d’évidence n’a jamais coexisté : le lion et le cheval, la bicyclette et le funambule. Cette combinaison d’éléments disparate voulue et inventée par Astley devient vite une constante et un élément fondateur du cirque. Un spectacle doit obligatoirement comporter un certain nombre d’éléments que l’on nomme les « fondamentaux » du cirque traditionnel : un numéro clownesque, un numéro équestre, un numéro de dressage de fauves (félins, ours…) et si possible un numéro d’éléphant, un numéro d’art aérien (trapèze, ballant, corde aérienne, tissus, etc.) un numéro de jonglerie, et de l’acrobatie et/ou de l’équilibre (fil, objet mobile, au sol…). Le spectacle se termine généralement par une parade de tous les artistes et souvent par un charivari, sarabande rapide et acrobatique exécutée par une troupe de clowns ou d’acrobates déguisés, étonnants par leurs costumes et leurs prouesses. La musique de cirque (cuivres et percussions) est également indispensable. La piste : Le choix du lieu de spectacle est parfois lié à une réalité commerciale. Un espace vaste et ouvert, permettant de rassembler un public nombreux offrant une vision élargie des acrobaties réalisées sur des chevaux. Lorsque Philip Astley, en 1768, ouvre son établissement, il adopte le cercle, adapté aux exigences d’un spectacle, offert à la curiosité de la foule sur un terrain vague, dans un espace vide qui se formalisera au fur et à mesure de l’évolution des exercices pour parvenir à une aire circulaire de 13 mètres. Le diamètre de cette piste est en grande partie définie par la longueur de la chambrière, le long fouet qui permet à l’écuyer lorsqu’il est placé au centre de toucher les chevaux pour régler leur allure. Les cirques « en dur » : Au dix-neuvième siècle la construction de cirques stables se multiplie dans toute l’Europe. En France le premier cirque en dur est le Cirque Napoléon (inauguré par l’empereur en 1852), il prendra ensuite le nom de cirque d’hiver. Il a été voulu par son propriétaire, Dejean, afin de contrebalancer les pertes de la période hivernale lorsque le cirque en bois des Champs-Elysées était fermé. L’architecte Hittorff a carte blanche et conçoit un édifice inspiré de l’architecture antique et très richement orné. Par son luxe et le soin apporté à la décoration de la salle, le Cirque Napoléon, devenu Cirque National en 1870 et Cirque d’Hiver un peu plus tard, est désormais le plus ancien cirque stable au monde. L’Europe, stimulée par les audaces de Dejean et la virtuosité de l’architecte Hittorff, construit de nombreux cirques en dur, dont de nombreux subsistent aujourd’hui. En France il subsiste aujourd’hui cinq cirque en pierre (Reims, Châlons en Champagne qui abrite le Centre National de Arts du Cirque depuis 1985, Amiens, Paris et Elbeuf) Le Manège et le Cirque de Reims, ont été élevés au XIXe siècle par Narcisse Brunette, et sont inscrits aujourd'hui à l'inventaire supplémentaire des Monuments Historiques. Ouvert dès 1867, le Cirque de Reims a accueilli au cours de son histoire des représentations aux thèmes variés comme des pièces de théâtre - Sarah Bernhardt s'y est notamment illustrée -, des combats de boxe et de grands spectacles acrobatiques ou équestres... donnés par des troupes de cirque internationales. Le Manège, édifice voisin, servait à l'origine d'écurie et de salle d'entraînement à l'équitation. Depuis 1991, les deux bâtiments ont été réhabilités et transformés en deux salles de spectacles de 1.000 et 600 places. Le ressort de l’émotion et la dramatisation des numéros : Ainsi Astley se démarque en ajoutant aux exercices équestres d’autres numéros et en multipliant les attractions et les partenaires. C’est ici la source d’un des fondamentaux évoqué ci-dessus : la succession des numéros. Mais ce parti pris à une incidence majeure. En créant une forme esthétique fondée sur des foyers multiples, le spectacle tout entier devient un vaste dispositif émotionnel, un piège affectif efficace. La présentation est dramatisée par l’effet de collage visuel qui en accentue l’étrangeté. L’incongruité des rapprochements multiplie l’aspect disparate des éléments qui constituent le spectacle où, contrairement à un spectacle classique, il n’y a aucune convergence vers un acte central mais bel et bien une réelle concurrence entre les numéros. Un tel accent mis sur la performance individuelle appelle une représentation linéaire où chacun sera tour à tour bien visible. Cette structure appelle aussi la dramatisation de chaque numéro. Par paliers de difficulté technique croissante, chaque étape est marquée par une pause et l’appel aux applaudissements. L’artiste s’efforce d’installer dans l’esprit du public l’idée d’une limite infranchissable et c’est évidemment pour mieux la franchir. Le ratage intentionnel (le « chiqué ») est même une technique de construction dramatique couramment utilisée. L’imagerie : Les couleurs, les formes, les odeurs et les sons du cirque sont très standardisés et fond partie d’une imagerie populaire et traditionnelle très ancrée. Le rouge, le brillant, les étoiles, les objets ronds ou coniques, le maquillage et uploads/s3/ les-fondamentaux-du-cirque-et-le-nouveau-cirque 1 .pdf
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- Publié le Jui 23, 2022
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