soulages GALERIE PASCAL LANSBERG GALERIE PASCAL LANSBERG soulages Recherches et

soulages GALERIE PASCAL LANSBERG GALERIE PASCAL LANSBERG soulages Recherches et documentation Marie-Camille Olive Photographies des œuvres Jean-Louis Losi Sandra Pointet (pages : 23, 29, 59) Crédits photographiques C. S. F. Walch J. M. Moral J. L. Losi V. Cunillière. Maquette Maïwenn Cudennec, Bruno Cigoi Achevé d’imprimer sur les presses de Stella Arti Grafiche, Italie, en octobre 2009 © 2009 Galerie Pascal Lansberg GALERIE PASCAL LANSBERG 36, RUE DE SEINE 75006 PARIS + 3 3 ( 0 ) 1 4 0 5 1 8 4 3 4 g a l e r i e l a n s b e r g @ n o o s . f r Cette exposition rend hommage à Pierre Soulages, notre plus grand artiste français contemporain. Très tôt, il innove avec de nouveaux matériaux, du brou de noix, du goudron, de la terre, du fer rouillé, mélangés à l’huile, puis il utilise bien plus tard des résines acryliques. Tout au long de sa carrière, il cherche, il expérimente, il ouvre des voies nouvelles… et il n’a pourtant pas encore épuisé toutes les ressources de son travail sur la lumière ! Chaque tableau surprend, séduit, fascine. Depuis l’ouverture de la galerie en 1992, j’ai toujours eu à cœur de montrer des œuvres de Pierre Soulages. Je célèbre aujourd’hui l’artiste pour l’immensité de son œuvre et je remercie l’homme pour sa bienveillance et sa générosité. Je tiens à exprimer toute ma reconnaissance à Colette Soulages pour sa gentillesse ainsi que mes amis collectionneurs pour leurs prêts. Pascal Lansberg Pierre Soulages et Pascal Lansberg à la galerie, au printemps 2008. Je n’appartenais à aucun groupe. Je n’étais lié d’amitié qu’avec Hartung et Atlan. Atlan voulait introduire dans la peinture quelque chose qui appartenait à la nature. Je n’étais pas d’accord, nous en discutions. Atlan m’intéressait parce que je m’apercevais que l’on pouvait avoir avec lui des conversations enrichissantes. Il était très cultivé, aimait la philosophie, la littérature. Nous nous considérions tous les trois comme des sortes de francs-tireurs.2 Pierre Soulages 1 P . Encrevé, 1994, p. 25. 2 Cité dans par M. Ragon, Les ateliers de Pierre Soulages, Paris, 1990, p. 28. Peinture 50 x 60 cm, 1949 Huile sur toile Provenance Ancienne collection de M. et Mme Henri Chollet, Paris Bibliographie P . Encrevé, Soulages, L’œuvre complet, peintures, Paris, 1994, tome I, repr. p. 95, n° 26. P . Encrevé, Soulages, 90 Peintures sur toile, Paris, 2007, repr. p. 14. Expositions Hanovre, Kestner-Gesellschaft ; Essen, Folkwang Museum ; La Haye, Gemeente Museum ; Zurich, Kunsthaus, 1960-61, Pierre Soulages, n° 19. Cette rétrospective consacrée à l’artiste, alors âgé de quarante ans, fut la première grande manifestation de portée internationale et joua un rôle capital dans la diffusion de son œuvre.1 6 9 1 La photographie est reproduite dans l’ouvrage de M. Ragon, Les ateliers de Pierre Soulages, p. 41, n° 17, © C. S. Colette et Pierre Soulages, dans l’atelier de la rue Schoelcher en 1948.1 10 David Quéré : Quand vous faites une peinture, sentez-vous que quelque chose vous échappe ? Pierre Soulages : Oui. Je me souviens très bien de cela à propos d’une peinture que voulait m’acheter Hartung (nous n’étions pas très argentés ni l’un ni l’autre, moi moins que lui encore ; ça s’est terminé par un échange). Je travaillais sur ce brou de noix, et brusquement la chose s’est mise à m’imposer, à ma surprise, une série de formes, de gestes… J’étais pris par une logique propre : là une oblique, et obligatoirement j’en mettais une autre ici parce que cette oblique-là appelait celle-ci. J’éprouvais à la fois un sentiment de plaisir et presque de gêne de voir à quel point j’étais manipulé par cet objet.2 1 P . Encrevé, Soulages, L’œuvre complet, peintures, Paris, 1994, tome I, repr. p. 134, n° 103. 2 “Pierre Soulages, des choses et d'autres” in Galeries Magazine, décembre 1992-janvier 1993, p. 107. Brou de noix sur papier contrecollé sur carton 80 x 64 cm, 1952 Signé et daté en bas à droite Œuvre en rapport Peinture 73 x 54 cm, 29 mai 1952, huile sur toile, signé et daté en bas à droite, collection privée.1 12 Les outils de peintre en bâtiment « avaient une qualité ouvrière qui produisaient des formes sans préciosité. Ils permettaient ainsi d’obtenir d’un coup une touche qui vivait par l’étendue de sa surface. Et j’ai utilisé des spatules, des lames à enduire que je fabriquais avec du cuir pour semelles, et je me suis mis à peindre avec du brou de noix. J’aimais cette couleur, riche à la fois de transparences et d’opacités, d’une grande intensité dans le sombre. C’était aussi une matière très bon marché ; avec peu d’argent je pouvais travailler longtemps. De même j’utilisais du papier, et de vieux draps de lit en guise de toiles. Tout cela, c’était un monde proche de ce que j’aimais, le fer rouillé, la terre, le vieux bois, le goudron ; ces matières élémentaires et pauvres, au lendemain de la guerre, avaient pour moi quelque chose de fraternel.»1 Pierre Soulages 1 Cité in Pierre Soulages, catalogue d’exposition, Toulouse, Musée des Abattoirs, 2000, p. 99. Brou de noix sur papier marouflé sur toile 32,5 x 50 cm, 1950 Signé et daté en bas à droite 15 Les outils du peintre dans son atelier rue Schoelcher en 1948.1 1 La photographie est reproduite dans l’ouvrage de M. Ragon, Les ateliers de Pierre Soulages, Paris, 1990, p. 47, n° 21, © C. S. 16 Le balancement entre le hiératisme et le dynamisme est constant dans l’œuvre de Soulages. Il y a chez lui le besoin à la fois de trouver ses assises dans les formes pesantes, bien équilibrées, où l’on peut trouver son amour de l’art roman et des architectures bien plantées sur le sol, et la nécessité de se laisser aller à des impulsions. Il paraît alors détruire ses architectures si bien agencées, tout remettre en question. On assiste à de vrais cataclysmes dans ses formes qui s’écroulent, qui s’envolent, qui se mettent à se chevaucher. Dans ce dynamisme, il est à remarquer que le mouvement n’intervient jamais. Ou bien alors c’est un mouvement contenu, une tension plutôt. C’est un arc bandé, mais dont la flèche ne part pas.2 Michel Ragon 1 Jean Leymarie à propos de cette importante exposition : « en juillet dernier, nous nous sommes retrouvés à Cassel, pour le déploiement de la Documenta. Dans la salle centrale où s’affrontaient les grands noms […] les six toiles de Soulages illustrant un effort de dix ans tenaient souverainement dans l’espace et subjuguèrent les plus réticents. C’était la consécration manifeste. » “Soulages” in Art International, 1960, IV, n° 5, p. 25. 2 M. Ragon, Soulages, Paris, 1962, p. 2. Peinture 81 x 59 cm, 15 mars 1954 Huile sur toile Signé en bas à droite Contresigné au dos Provenance 1955, Gimpel Fils Gallery, Londres 1955, Collection de David Thompson, Pittsburgh 1957, Galerie Beyeler, Bâle 1958, Galerie Stangl, Munich 1960, Collection privée, Francfort Bibliographie P . Encrevé, Soulages, L’œuvre complet, peintures, Paris, 1994, tome 1, repr. p. 180, n° 154, p. 187. Expositions Londres, Gimpel Fils Gallery, Pierre Soulages Paintings, 1955, n° 10. Genève, Musée de l’Athénée, Pérennité de l’art français, 1957, repr. en couleurs n° 65. Cassel, Museum Fridericianum, Documenta II, 1959, repr. n° 3.1 Francfort, Frankfurter Kunstverein, Kunst nach 45 aus Frankfurter Privatbesitz, 1983, repr. p. 344. 18 Pierre Soulages au sujet des peintures préhistoriques : ce qui m’émeut, ce qui m’anime, et va loin en moi, c’est sur quoi repose la force de cette présence. Au-delà de la représentation, ce que j’interroge et qui m’atteint directement ce sont les qualités concrètes de la trace, de la forme, de la tache, des contrastes, de la vibration et de la modulation de la couleur, souvent du noir. […] Je crois que cet homme (préhistorique) me ressemble étonnament, ou plutôt je lui ressemble. Bien sûr il pense et sent d’autres choses que moi mais je reconnais dans cette peinture quelque chose qui m’est proche, présent, fraternel, comme si, malgré nos différences, nous étions incroyablement voisins.1 1 “L’origine de l’art” in La Recherche, Hors Série n° 4, novembre 2000. Peinture 97 x 147 cm, 2 février 1954 Huile sur toile Signé en bas à droite Provenance 1954, Galerie Sam Kootz, New York 1960, ancienne collection Julian I. Raskin, New York Bibliographie J. Sweeney, Soulages, Neufchâtel, 1972, repr. n° 36, p. 73. P . Daix et J. Sweeney, Pierre Soulages, Paris, 1990, repr. p. 70. P . Encrevé, Soulages, L’œuvre complet, peintures, Paris, 1994, tome I, repr. p. 180, n° 141. Expositions New York, Kootz Gallery, Pierre Soulages, 1954. Chicago, Arts Club, Mathieu-Soulages, 1954, n° 4. 22 Vers 1955, le signe tend à disparaître et ces coups de brosse se juxtaposent, se multiplient ; de leur répétition, des rapports qui s’établissent alors entre ces formes presque semblables les unes aux autres, naît un rythme, une rythmique de l’espace.2 Pierre Soulages 1 Encrevé, 1994, tome I, p. 159. 2 Cité par J. Grenier, Entretiens avec dix-sept peintres uploads/s3/ pierre-soulages-catalogue.pdf

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