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Psychologie différentielle : CMA n°3&4 Les styles cognitifs Ce sont des ensembl

Psychologie différentielle : CMA n°3&4 Les styles cognitifs Ce sont des ensembles de caractéristiques individuelles qui concernent autant le domaine cognitif (ou de conduite) que le domaine conatif (personnalité, émotions, affectif). D’abord, on doit pouvoir les mesurer, il ne s’agit donc pas d’aspects qualitatifs. Les mesures (psychométriques) permettent de situer chaque individu sur un continuum bipolaire qui va permettre de caractériser les sujets non pas par niveaux de performance mais par le pôle vers lequel ils s’orientent. Il faut également que ces signes cognitifs décrivent des caractéristiques stables dans le temps. Ils ne doivent pas décrire le fonctionnement d’un individu dans un seul domaine mais dans les différents domaines : stabilité situationnelle (ceci concerne aussi bien le domaine cognitif que conatif). La dépendance-indépendance à l’égard du champ (DIC) : C’est un style cognitif mis en évidence par Witkin qui a commencé à travailler sur la perception de la verticale avec des pilotes de l’armée de l’air américaine (années 50). Certains avaient une très grande stabilité dans leur performance alors que chez d’autres, il y avait de très grandes différences selon que le vol se faisaient de nuit ou de jour. La même observation avait été faite sur des plongeurs sous-marins. Witkin a vite repéré que ce qui différenciait les deux types d’individus était la perception de la verticale. Certains (ceux qui étaient parfois mal à l’aise) analysaient la situation en se servant d’informations externes alors que les autres (tout le temps à l’aise) en utilisant des informations internes. Il va constater que ces phénomènes peuvent survenir dans des situations qui n’ont rien à voir avec des situations de perception de la verticale. Il va donc étendre cette notion d’indépendance (préférence pour les informations internes) ou de dépendance (préférence pour les informations externes) à l’égard du champ à des domaines très variés (problème spatial, interaction sociales etc.) et parlera de styles cognitifs différents. Comment mesure-t-on la DIC ? On mesure ce style cognitif à l’aide d’indicateurs mis en place par Witkin. Le test du fauteuil incliné : C’est la première procédure mise en place qui consiste à placer le sujet dans un caisson présentant les même caractéristiques qu’une pièce de maison normale (meubles, fenêtres etc.). L’individu est placé sur un fauteuil et a pour tâche de se placer à la verticale alors que l’expérimentateur fait varier l’inclinaison de la pièce (gauche-droite par rapport au fauteuil). Le test de la baguette et du cadre (RFT : rod and frame) : C’est le meilleur test utilisable. Le sujet est placé dans l’obscurité et on place un cadre lumineux avec un segment de droite aussi lumineux (baguette) à l’intérieur. L’expérimentateur fait varier l’inclinaison du cadre et le sujet contrôle la baguette et a pour tâche de la placer à la verticale. On mesure l’angle entre la verticale réelle et la verticale estimée. Les sujets indépendants à l’égard du champ (IC) commettent peu d’erreur alors que les sujets dépendants à l’égard du champ (DC) vont commettre beaucoup d’erreur d’estimation et seront très gênés par l’inclinaison du cadre. Les tests de figures enchâssées (test EFT ou papier-crayon) : C’est un test sous forme papier-crayon qui a donc l’avantage de permettre des passations collectives et un matériel réduit. Il permet de considérer un autre aspect de la DIC que la perception de la verticale. Il s’agit d’extraire un ou des éléments simples d’une figure complexe. On propose au sujet une figure complexe, on lui présente une figure simple et il doit retrouver cet élément simple dans la figure complexe. Ce test met en jeu la mise en place de déstructuration et de restructuration. On mesure le nombre d’erreurs avec parfois le temps de réponse. Ce sont les tests les plus utilisés. Autres indicateurs : On a mis en place des tests de figures enchâssées sous forme tactile (population non-voyante) validée en mesurant sa corrélation avec le test papier-crayon (coefficient de .78, donc valide), et auditive qui consiste à demander si une mélodie simple fait partie d’une mélodie complexe (coefficient de corrélation de .60, ce qui n’est pas très satisfaisant car ce test fait intervenir d’autres facteurs). Étude développementale : On s’intéresse à la stabilité de ce style cognitif. D’un point de vue général, on observe des différences importantes entre les genres. Jusqu’à 7 ans, les filles sont plus indépendantes à l’égard du champ que les garçons et après 7 ans c’est l’inverse. On sépare donc les garçons et les filles pour les expériences. 60 enfants (30 garçons et 30 filles) sont suivis de 8 à 24 ans. On mesure si le niveau de DIC est stable ou pas (corrélation entre des mesures répétées). 8 ans 10 ans 14 ans 17ans 13 ans .76 (.48) Légende : 14 ans .71 (.81) Garçons (Filles) 17ans .92 (.76) 24 ans .90 (.90) Ces données indiquent que la DIC se stabilise à l’âge de 17 ans et ne change plus. Études différentielles : La mémoire : Il y a des différences quantitatives importantes entre les DC et les IC qui viennent de différences qualitatives. On observe que ces deux types ne travaillent pas de la même manière. Les IC organisent beaucoup mieux les informations qu’ils doivent apprendre et sont donc plus performants. Pour le montrer, on présente aux sujets des listes de mots qui peuvent être groupés (par thèmes). On remarque que spontanément, les IC regroupent les informations, ce qui améliore la mémorisation. Si on refait l’expérience avec une organisation préalable des mots, il n’y a plus de différence. L’intelligence : On mesure le QI et la DIC (sous forme de test EFT) et on calcule la corrélation entre les deux : .50 (liaison faible mais qui reste stable donc elle n’est pas due au hasard). On compare les différents styles cognitifs avec des résultats aux subtests de la Wais et on constate un lien avec certaines épreuves qui sont mieux réussies par les IC (test avec des cubes) et d’autres où il n’y a pas de différences (tests verbaux). La réussite scolaire : On mesure la DIC et la réussite scolaire (test de connaissances scolaires) et on observe une corrélation de .40 (faible) mais en affinant la recherche on peut établir des liens dus à des différences qualitatives. Il y a meilleur apprentissage des IC pour les enseignements non-structurés et des DC pour les enseignements très structurés. Cette interaction entre style cognitif de l’élève et enseignement montre que les IC apprennent plus vite avec les DC (vu que les DC organisent moins bien les informatins) et inversement. On observe aussi que les DC vont beaucoup plus vers des professions à contenu social et les IC vers des orientations scientifiques. La personnalité : On observer que les DC sont plus anxieux que les IC, qu’ils ont une estime de soi plus faible, une plus grande passivité par rapport à leur environnement (influençables). Les IC sont moins sensibles aux stimuli sociaux (intelligences sociale et émotionnelle plus faibles). Les DC ont une meilleure mémoire des visages et dans le contexte professionnel peuvent plus facilement décentrer (appel à des experts) et sont plus doués pour apprendre des langues étrangères. La Réflexion – Impulsivité (R-I) : Ce style est mis en évidence par Kagan, psychologue spécialiste de l’enfant. Il a relevé des différences importantes pouvant traduire deux styles cognitifs différents, au niveau des prises de décisions. Celles-ci peuvent être prises très vite avec plus d’erreurs possibles ou avec du temps mais avec plus de chance d’obtenir une réponse juste. Il définit la première attitude d’impulsivité et la seconde de réflexion, à la vue de leur stabilité. Indicateurs : Le MFFT (Matching Familiar Figure Test) : C’est le seul test papier-crayon qui permet de mesurer la R-I. On demande aux sujets de comparer plusieurs dessins entre eux de manière à identifier celui qui est parfaitement comparable à un modèle. On mesure le temps de réponse et le nombre de bonnes réponses. La particularité de ce test se trouve dans la consigne : il n’y a aucune indication ne traite de la vitesse ou de l’exactitude de la réponse et le sujet a autant de proposition qu’il le souhaite. Les impulsifs répondent très vite mais font beaucoup d’erreurs, de propositions. Les sujets réfléchis mettent plus de temps à répondre mais ne commettent pratiquement pas d’erreurs. Les questionnaires spécifiques : Ce sont des questionnaires que l’on fait généralement passer à un tiers pour juger les comportements d’un sujet et déterminer le pôle vers lequel ce sujet se dirige. Relation entre R-I et QI (Messer, 1976) : Messer a réalisé une méta-analyse sur 15 études, c’est à dire une étude regroupant des données issues de recherches différentes. Sa synthèse est réalisée sur la base des corrélations médianes. Les résultats indiquent que ce style cognitif et le QI ne sont pratiquement pas liés (coefficient entre .10 et .20 environ) et que ce lien est légèrement plus fort pour les filles que les garçons. Relation entre RI et réussite scolaire (Haskins et Mc Kinney, 1976) : On observe un lien beaucoup plus fort entre ces deux variables. L’étude consiste à tester, uploads/s3/ psychologie-differentielle-cma3-amp-4.pdf