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Notes du mont Royal www.notesdumontroyal.com Ceci est une œuvre tombée dans le domaine public, et hébergée sur « Notes du mont Royal » dans le cadre d’un ex- posé gratuit sur la littérature. Source des images Canadiana ETUDES SUR LA LITTÉRATURE PYTHAGORICIENNE MAÇON, PROTAT FRERES, IMPRIMEURS. ÉTUDES SUR LA LITTERATURE PYTHAGORICIENNE PAR Armand DELATTE ÉLÈVE DIPLÔMÉ DE L'ÉCOLE DES HAUTES ÉTUDES MEMBRE ÉTRANGER DE L'ÉCOLE FRANÇAISE DATHKNES P A R I S LIBRAIRIE ANCIENNE HONORÉ CHAMPION, ÉDITEUR EDOUARD CHAMPION 5, QUAI MALACJUAIS, 5 191.") Téléphone : Gobelins 28-20 Cet ouvrage forme le ïl7e fascicule de la liibliothctiue de ilicole des Hautes Ht iules. B I B L I O T H E Q U E DE L'ÉCOLE DES HAUTES ÉTUDES PUBLIÉE SOUS LES AUSPICES DU MINISTÈRE DE L'INSTRUCTION PUBLIQUE SCIENCES HISTORIQUES ET PHILOLOGIQUES DEUX CENT DIX-SEPTIÈME FASCICULE ÉTUDES SUR LA LITTÉRATURE PYTHAGORICIENNE PAR ARMAND DELATTE ÉLÈVE DIPLOME DE LÉCOLE DES HAUTES ETUDES MEMDRE ÉTRANGER DE L ' É C O L E FRANÇAISE D* ATHENES P A R I S LIBRAIRIE ANCIENNE HONORE CHAMPION EDOUARD CHAMPION !i , Q U A I M A L A Q U A I S 1 9 I 5 :.l Les études que j'ai réunies dans ce volume sont de deux espèces : les unes sont destinées à reconstituer quelques monuments de la littérature pythagoricienne ; les autres à préciser certaines étapes de l'évolution de la doxographie, plus spécialement des doctrines arithmologiques. Les unes et les autres serviront de préparation à une publication des fragments des Pythagoriciens. Athènes, février 1913. A. D. Sur lavis de M. D. SERRUYS, directeur-adjoint des confé- rences de philologie grecque, et de MM. DESROUSSEAUX et IIAUSSOULLIER, commissaires responsables, le présent mémoire a valu à M. Armand DELATTE le titre d élève diplômé de la Section des sciences historiques et philolo- piques de l'Ecole pratique des Hautes Etudes. Paris, le 21 juin 191L Le Directeur de la Conférence, Signé : D. SERRUYS. Les Commissaires responsables, Signé : A. M. DESROUSSEAUX, B. HAUSSOULLIER. Le Iy résident de la Section, Signé : L. HAVET. Obsprvr'tliun. — Vu les circonstances, celle thèse a élé imprimée sans que l'auteur ait pu en voir les épreuves. UN IEPOS AOrOS PYTHAGORICIEN DBLATTK. — LUI. pythag. UN IEPOS A O T O Y PYTHAGORICIEN Parmi les poèmes que la tradition attribue aux Orphiques figurent plusieurs Tspst AôYOI OU Discours sacrés '. L un d'eux s'était formé à coup sûr dans les cercles orphiques des vie et ve siècles. Cicéron et Plutarque 2 le désignent clai- rement et Platon comme Aristote y font maintes fois allusion3. Cet ouvrage s'est perdu assez tôt, semble-t-il. Toute la littérature anonyme ou apocryphe des Orphiques a subi le môme sort, d'ailleurs, mais elle a été remplacée plus tard par des ouvrages qui sont l'œuvre de falsificateurs conscients. Dans leurs publications, ces écrivains poursuivaient les buts les plus divers, depuis le fidèle qui faisait la propagande, jusqu'à l'artiste qui montrait dans ces pastiches la perfection de son savoir. Ils usaient heureusement des procédés de composition qui donnent encore quelque valeur à leurs œuvres. Travaillant sur les fragments de la vieille poésie orphique, ils s'inspiraient de son Credo, s'imprégnaient de son esprit et s'ingéniaient à imiter son style. Ils s'appliquaient alors à raccorder les fragments et à combler les lacunes par des morceaux de leur invention où ils se plaisaient à montrer leur connaissance des traditions orphiques et du langage inspiré des vieilles poésies. C'est à cette seconde période de formation qu'appartient un autre Upb; Aoyoç qui est connu des Néo-Platoniciens 4. La Tradition attribuait aussi à Pvthajrore, comme aux Orphiques, un Tepbç A6YO;. Deux fois au moins, dans les siècles postérieurs, on s'est efforcé de le reconstituer ; d'abord sous la forme d'un poème dont Héraclide Lembos (11e siècle av. J . - C j , 1. Voy. sur cette question E. Rotule, Psyché, p. 400, n. 2. 2. Cicéron, de nat. deor., I, 107. Plutarque, Symp., II, 3, p. :'»22. 3. Platon, de legg., IX, p. 872, d. Aristote, de anima, I, a. parle du moins d'un êv Tôû; 'Opçtxoi; ÊTtsai xxXouixivot; XO'YO;. 4. Voyez sur ce poème l'opinion de Rohde. Psyché, II, p. Ua. 3r éd. 4 UN DISCOURS SACRÉ PYTHAGORICIEN nous a conservé un vers 1; plus tard, par la publication en dia- lecte dorien d'une indigeste compilation dont Jamblique nous a sauvé quelques fragments 2. Joignons-y, bien qu'il porte un autre nom, le fameux recueil des Vers dores (Xpucra 'ETUY;) ; c'est une composition poétique dans le genre des Discours sacrés, dont on pourrait difficilement placer la publication avant le ine siècle de notre ère'5. On a quelquefois remarqué que le départ entre la tradition orphique et la tradition pythagoricienne est malaisé ; dans cer- tains cas, c'est que les critiques anciens, voulant, malgré les lacunes de leur information, éclaircir la question des Apocryphes orphiques, ont souvent confondu cette littérature avec des ouvrages pythagoriciens 4. Ceux-ci certes n'étaient pas moins apocryphes, mais on avait plus de choix parmi les noms nom- breux et mieux connus des Pythagoriciens. Déjà les Tptavu,oi, & qui la tradition imposait le nom d'Ion de Chios, avaient montré le chemin. N'assuraient-ils pas en effet, avec l'autorité que donne une respectable antiquité, que Pytha- gore avait publié certains ouvrages sous le nom d'Orphée 5 ? Les Catalogues de livres orphiques que Suidas et Clément 1. Diogène Laërce, VIII, 7. C'est probablement à cet ouvrage que Dio- dore de Sicile (I, 98) fait allusion. 2. Jamblique, Vie de Pylhagore, § 146. Le même auteur fait encore allusion à un discours sacré au § 152 ; il s'agit bien du même livre, car tous deux s'occupent surtout du culte (rapt Gswv, 146), tous deux font valoir la puissance mystique des nombres et exposent des doctrines dont l'auteur signale la parenté avec l'Orphisme. Bien qu'elle en ait été rapprochée par Jamblique, la collection des doctrines des §§ 153-156 ne dérive pas de cet ouvrage ; elle paraît former la suite du recueil d'àxouaixata des §§ 82-86. 3. Nauck lui a consacré une étude à la fin de son édition de la Vie de Pylhagore de Jamblique. — Outre les ù-OOIXO'YOI orphiques et pythagoriciens, il y eut aussi une tradition hermétique de Discours et de livres sacrés qui portent des titres semblables. Cf. Hermétis Trismegisti Poemander éd. Parthey, p. 31 (Upôç Xo'yo?) ; de même le titre d'iepa 6t'6Xoç a été donné à VAsclepius du Pseudo-Apulée (éd. Thomas, p. 81, 1. 30) et au papyrus W de Leyde (éd. Leemans, t. II, p. 83) où le titre p.ovàç est une garantie de l'ori- gine hermétique (cf. Poemander, p. 34). 4. Les faussaires eux-mêmes ont quelquefois publié sous le nom d'Or- phée des ouvrages d'inspiration pythagoricienne. C'est le cas pour un"Y;j.vo; cî; àpiQao'v, traité d'arithmologie néo-pythagoricienne (cf. infra) que son auteur attribue à Orphée. 5. Diogène Laërce, VIII, 8 ; Clément d'Alexandrie, Stromata, I, 21. UN DISCOURS SACRÉ PYTHAGORICIEN .) d'Alexandrie i ont empruntés à des sources assez étroitement apparentées, croient reconnaître dans le pythagoricien Cercops l'auteur du vieil Ispc; AôYC; orphique. Il ne faut pas se faire illusion sur la valeur de cette note et s'empresser d'admettre cette identification. Sur la paternité d'ouvrages anonymes ou apocryphes publiés plusieurs siècles auparavant dans le mystère des confréries, ces critiques ne pou- vaient guère disposer d'une documentation plus riche que la nôtre et ils devaient s'en tenir comme nous à de simples conjec- tures. Peut-être procédaient-ils, comme nous le ferions encore, en partant d'une comparaison de doctrines. Les points de contact ne manquaient pas entre l'Orphisme et le Pythagorisme : qu'il me suffise de signaler l'observance de certaines abstinences superstitieuses, la doctrine de la métempsycose, la croyance aux peines et aux récompenses d'une vie future. Ce dernier point me semble expliquer pourquoi, dans les Catalogues cités, on attribue aux Pythagoriciens une « Descente aux Enfers ». Ces critiques peuvent même s'être décidés sur une simple identité de titres; il est possible que ce soit le cas pour i'Iepbç Abyoq. On s'abuserait donc étrangement, si, accordant trop de créance à ces notices d'une érudition assez tardive, on voulait con- fondre les œuvres orphiques et pythagoriciennes. La tradition littéraire distingue soigneusement les Discours sacrés orphiques et pythagoriciens, et comme les éléments nous manquent encore qui permettraient de déterminer leurs rapports, il sera prudent de les reconstituer séparément. Les fragments poétiques d'origine pythagoricienne peuvent être rangés en trois catégories, d'après la qualité des intermé- diaires qui nous les ont transmis. 11 en est un certain nombre qui nous ont été conservés par les plus anciens historiens du Pytha- gorisme et divers auteurs du ive et du m° siècle. On peut donc les attribuer sans hésitation aux anciens Pythagoriciens. Dans la seconde classe nous rangerons les fragments dont l'origine n'est attachée que par des sources beaucoup plus 1. Suidas, s. v. 'Op^eû;. Clément «l'Alexandrie, ibitl.. cite Kpii;ène parmi ses sources. Cf. aussi Cicéron, do nul. </<•<>/•., I, 107. Suidas s. v. \\p:yvfi>Tv attribue encore un îepô; Xoyo; à Arignoté, femme philosophe pythagoricienne : auvItaÇe "càôe* (Saxyixa 'ÏSTI uploads/s3/delatte-etudes-sur-la-litterature-pythagoricienne.pdf

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