Les instituteurs et institutrices né(e)s à Simacourbe et à Moncaubet. Voici une
Les instituteurs et institutrices né(e)s à Simacourbe et à Moncaubet. Voici une nouvelle rubrique, dans l’histoire du village, qui nous permettra de mieux connaître les carrières de ces enseignants considérés comme les « Hussards Noirs de la République », suivant l’expression de Charles Péguy. Pourquoi cette appellation à propos des instituteurs en premier lieu, puis des institutrices, de la fin du XIXème en passant par le début du XXème siècle, sous la III et IVème République, voire la Vème, jusqu’à la fin des années 1960 ? La loi Guizot du 28 juin 1833. La loi Guizot du 28 juin 1833 institue les écoles primaires publiques pour les garçons. Les filles devront attendre 1836 pour bénéficier partiellement de certaines dispositions qui permettront aux conseils généraux de mettre en place des écoles normales pour filles. Les écoles privées sont autorisées. Qu'elle soit privée ou publique, l'instruction primaire élémentaire comprend nécessairement « l'instruction morale et religieuse, la lecture, l'écriture, les éléments de la langue française et du calcul, le système légal des poids et mesures ». La loi crée un corps d’inspecteurs chargés de veiller à la bonne application des directives de la loi. Chaque département aura son École Normale pour les garçons. Les écoles normales pour les garçons furent créées par la loi Guizot de 1833. Avec l’avènement de la IIIème République et la victoire des Républicains (radicaux-socialistes), le ministre, M. Paul Bert, avec sa loi de 1879, redéfinit les Écoles Normales existantes et fit ouvrir les Ecoles Normales pour les filles. L’implantation de ces écoles fut obligatoire dans chaque département. Ordre fut donné d’enlever toute référence religieuse, en particulier toutes les croix dans les écoles et d’interdire toutes les leçons de catéchisme au sein de l’école publique. Les Écoles Normales étaient chargées de former des instituteurs pour répandre le savoir dans toutes les couches de la société française. En 1880, 1881 et 1882, M. Jules Ferry fit voter trois lois qui rendirent l'école respectivement laïque, gratuite et obligatoire. C'est la base de ce que l'on a appelé "l'école de la IIIe République" à l'origine de notre école publique actuelle. M. Jules Ferry fut aussi l'inspirateur d'une organisation exemplaire du système de formation des maîtres : issus de toutes les couches sociales, mais sélectionnés comme une élite intellectuelle, ces hommes graves, vêtus de noirs, les "hussards noirs de la république" répandront dans les campagnes leur idéal de laïcité, de tolérance et un savoir rationnel et éclairé. Le vote de ces lois scolaires dites « Lois Jules Ferry » et le vote de la « Loi de séparation de l’Église et de l'État » en 1905 amenèrent une cohorte de jeunes enseignants motivés. Ainsi, les instituteurs sortis de ces Écoles Normales furent en première ligne pour faire appliquer les lois républicaines, qu’elles fussent de M. Paul Bert ou de M. Jules Ferry à partir de 1882. Charles Péguy à l’origine de cette appellation. C'est à Charles Péguy (1873-1914) que revint la paternité de l'expression « hussards noirs » à l'usage des enseignants, expression formulée dans son livre « L'Argent », en 1913, lorsqu'il parla de ses souvenirs d'écolier en culotte courte à l'école primaire annexe de l'École normale de garçons d'Orléans qu'il fréquenta de 1879 à 1885. École annexe où vinrent enseigner, en uniformes noirs, les Élèves-maîtres en formation professionnelle qu'il décrivit en ces termes : « Nos jeunes maîtres étaient beaux comme des hussards noirs. Sveltes, sévères, sanglés, sérieux et un peu tremblants de leur précoce, de leur soudaine omnipotence. » Puis, décrivant leur uniforme noir (pantalon, gilet, longue redingote et casquette plate noire), il précisa que « cet uniforme civil était une sorte d'uniforme encore plus sévère, encore plus militaire…il était un uniforme civique ». Pour lui, ces jeunes élèves-maîtres, âgés en fait de 17 à 20 ans, « étaient vraiment les enfants de la République, [...] ces nourrissons de la République, [...] ces hussards noirs de la sévérité... ». Le mot hussard vient de Hongrie. Certains font référence au mot « Huszar », à l’efficacité et au dévouement des terribles hussards hongrois dont le corps de cavalerie redoutable, formé de 20.000 mercenaires tchèques et allemands dont les territoires étaient sous la domination des rois de Hongrie. Le nom « hussard » provient du mot hongrois « husz », qui signifie « vingt » et fait référence à une obligation des villages hongrois, qui devaient fournir au roi un soldat pour vingt habitants valides. Cette armée, sans équivalent en Europe, fut créé au XVe siècle en Hongrie par Mathias Corvin, élu roi à la suite de la déchéance de Ladislas VII. Ce Mathias Corvin est célébré comme le héros de l’indépendance hongroise acquise au détriment des Ottomans. Une allusion aux soldats de l’an II ? Christian Bouyer lui, écrivit que « Péguy compare, avec son imagination enfantine, cet uniforme (des normaliens) à celui du fameux cadre de Saumur » dont la couleur noire fut décidée sous le règne de Louis-Philippe pour ce corps de cavaliers d'élite français. Enfin, la référence aux fameux Hussards Noirs, l'escadron de cavalerie constitué pendant la Révolution en 1793 par la jeune République française, semble mieux correspondre au propos de Charles Péguy. Pour Charles Péguy, alors âgé de quarante ans, « cette École normale semblait un régiment inépuisable. Elle était comme un immense dépôt gouvernemental, de jeunesse et de civisme. Le gouvernement de la République était chargé de nous fournir tant de sérieux [...]. Ces instituteurs étaient sortis du peuple, fils d'ouvriers, mais surtout de paysans et de petits propriétaires [...]. Ils restaient le même peuple... » C’est la couleur noire des uniformes des élèves-maîtres des Écoles normales et leur formidable engagement à répandre le savoir dans tous les recoins de la République, qui les a affublés de ce surnom sévère certes, mais ô combien justifié. L’École Normale secondaire de Cluny fut ouverte en 1866 à l’instigation du ministre de l’Instruction Publique Victor Duruy. Dans cette prestigieuse école on prodigua des cours de perfectionnement à l’usage des enseignants. Pour y entrer il fallait subir les épreuves d’un concours d’admission. Dans cette première partie, nous vous présentons deux instituteurs M. Mathieu CASTAINGT et M. Jean BARREYAT Au fur et à mesure de nos découvertes nous allongerons le contenu de cette nouvelle rubrique. Prochainement, nous raconterons les carrières de membres de la famille LACOSTE-NABET. CASTAINGT Mathieu M. Mathieu CASTAINGT-LALISIERE ou CASTAINGT dit LALIZIÈRE naquit le 26 novembre 1848 à Simacourbe dans une maison située route de Lalongue et qui fut quasiment durant un siècle la maison de M et Mme Jean-Marie BOURDALLÉ et de leur fille unique Élise, propriétaires à compter du 1er janvier 1906. Actuellement, elle est la propriété de M et Mme NUNES. Les parents de M. Mathieu CASTAINGT se marièrent à Simacourbe le 1er février 1845. - Qui était son père : CASTAINGT dit LALIZIERE Jean, âgé de 41 ans était cultivateur, né le 15 décembre 1807 à Simacourbe et décédé le 27 avril 1872 à l’âge de 64 ans maison Lalisière. - Qui était son grand-père paternel : CASTAINGT dit LALIZIERE Jean, né à Simacourbe en 1771 et décédé le 2 mai 1844. - Qui était sa grand-mère paternelle : Jeanne PILLET, ménagère, née en 1783 à Simacourbe et décédée le 20 avril 1848. - Qui était sa mère : Bernarde LOUSTAU dit CHOY, âgée de 39 ans et 6 mois était née à Lannegrasse. Elle décédait le 10 juillet 1879 à Simacourbe à l’âge de 73 ans maison Lalisière. - Qui était son grand-père maternel : LOUSTAU dit CHOY Bertrand, de Lannegrasse ( - 1er octobre 1843). - Qui était sa grand-mère maternelle : LAFFITTE dit BERDOT Marie née en 1775, demeurant à Lannegrasse ? Élève à l’École Publique de garçons de Simacourbe. - Il fréquenta l’école publique de Simacourbe et eut comme instituteurs MM. Bertrand BRUEL jusqu’en 1860 puis, Jean GRABOT qui le présenta à l’examen d’entrée à l’École Normale de Lescar. Élève à l’École Normale de Lescar. - Il fut élève de l’École Normale de Lescar du 1er octobre 1866 au 3 septembre 1869 soit 3 années. - Il obtint le Brevet Elémentaire délivré le 31 août 1869 à Pau. - Puis fut admis à l’examen pour l’obtention du Brevet de Capacité : - La commission d’instruction primaire, réunie pour la première session de 1869, à l’Hôtel de la Préfecture, a procédé aux examens pour le brevet de capacité, dans l’ordre suivant : - Aspirants. Séances des 8, 9 & 10 mars. 1° Brevet obligatoire. 16 candidats – 5 admissions dont : M. CASTAINGT Mathieu de Simacourbe, élève de l’École Normale. - Il obtint le Certificat d’Aptitude Pédagogique le 29 avril 1886, délivré le 20 juin 1886. Mathieu CASTAINGT fut donc instituteur. - Nomination à l’école primaire de Ger. - Nommé instituteur adjoint à Ger du 1er novembre 1869 au 9 décembre 1869 soit, 1 mois et 9 jours. - Nomination à l’école primaire de Sévignacq-Thèze. - Nommé instituteur à Sévignacq Thèze puis directeur de l’école primaire du 10 décembre 1869 au 31 mai 1881 soit, 11 ans, 5 mois et 21 uploads/s3/instituteurs-nes-dans-le-village.pdf
Documents similaires










-
25
-
0
-
0
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise- Détails
- Publié le Fev 27, 2022
- Catégorie Creative Arts / Ar...
- Langue French
- Taille du fichier 0.8932MB