1 a invenção de um mundo sumário Apresentação A invenção de um mundo Obras Refl

1 a invenção de um mundo sumário Apresentação A invenção de um mundo Obras Reflexões Sonho, memória, alucinação Elogio da realidade contaminada | Serge Tisseron Imagens construídas, imagens desconstruídas | Rubens Fernandes Júnior A ficção fotográfica Antropologia & estética | François Soulages Um lugar chamado fotografia, uma postura chamada contemporânea | Ronaldo Entler Sobre as fotografias Sobre os vídeos Sobre os artistas Memorial Ficha técnica 8 10 12 135 136 142 148 156 162 177 178 184 189 En hommage à l’artiste Charles Matton [1931-2008] Une mise en scène des apparences apresentação Les œuvres qui composent l’exposition L’Invention d’un monde interrogent les concepts de réalité et de fiction dans le registre photographique et suscitent un panel de discussion sur le stade actuel de la photographie. Ces 107 images et sept vidéos sont signées par 23 artistes qui, plutôt que le registre ce qui existe, ont choisi de construire des scènes et des personnages afin d’inaugurer des mondes nouveaux et autres. La photographie en tant que document cède la place à des récits subjectifs. Elle n’est plus un registre du réel. Elle crée des réalités et, ce faisant, frôle le théâtre, le cinéma, la peinture. Les œuvres exposées constituent un aperçu de la collection de la Maison Européenne de la Photographie (MEP), Paris, qui conserve une importante collection de la photographie contemporaine mondiale. Itaú Cultural, en hommage à l’Année de la France au Brésil, et en partenariat avec la MEP, propose au public brésilien certains des plus grands noms de cette photographie, parfois dénommée postmoderne, qui transgresse les codes traditionnels de l’image, s’empare des nouvelles technologies et réinvente tout ce qui est souvenir, rêve et désir. Instituto Itaú Cultural Présentée à l’occasion de la Saison de la France au Brésil, L’invention d’un monde dresse un panorama de la création photographique des trente dernières années et, plus particulièrement, de la photographie dite « mise en scène ». A l’aube des années 1980, en effet, dans une effervescence et une remise en question passionnées, la photographie conquiert son autonomie. Une nouvelle génération de photographes bouscule les codes traditionnels de l’image et, utilisant de nouvelles techniques, en particulier le grand format et la couleur, produisent des œuvres pour le mur des musées. Se réclamant « plasticiens », ils numérotent leurs tirages et en limitent le nombre. Pour eux, la photographie ne doit pas enregistrer le réel, mais le mettre en scène ou le créer. La photographie documentaire ou informative cède dès lors la place à l’œuvre d’art. Quelques décennies plus tard, de nouvelles technologies apparaissent : vidéo légère, art numérique, jet d’encre, offrant aux artistes une palette inouïe de possibilités de création. Une nouvelle génération arrive alors qui abolit les frontières et invente de nouvelles formes d’expression. C’est cette période passionnante, où la photographie réinvente le visible, que se propose d’illustrer, à travers la collection de la Maison Européenne de la Photographie, L’invention d’un monde. Cette collection, représentative de la création photographique internationale de la fin des années 1950 à aujourd’hui, est constituée de 20.000 œuvres environ. C’est dans ce corpus qu’ont été choisies les photographies et les vidéos présentées ici. Née à l’initiative de Madame Milú Vilela et grâce à son enthousiasme, cette exposition est la première collaboration de la Maison Européenne de la Photographie avec Itaú Cultural. Cette collaboration, fortement soutenue par la Mairie de Paris, qui subventionne la Maison Européenne de la Photographie, et par Culturesfrance, n’aurait pas été possible sans le travail formidable réalisé par les équipes d’Itaú Cultural et de la MEP. Qu’il me soit permis ici de remercier, bien sûr, Eder Chiodetto, avec lequel j’ai le grand plaisir de partager le commissariat, sans oublier l’aide précieuse de Marie Hippenmeyer, de Pascal Hoël, de Frédérique Dolivet et de Jacqueline Leblanc. Je formule, enfin, le vœu que cette exposition puisse susciter l’intérêt du public brésilien et contribuer à enrichir les relations culturelles, artistiques et photographiques qui se sont tissées à cette occasion entre São Paulo et Paris. Jean-Luc Monterosso Directeur de la Maison Européenne de la Photographie 6 7 Photographier non pas pour certifier le visible, mais pour créer d’autres dimensions possibles de l’espace- temps. Regarder et enregistrer non pas l’aspect de ce qui nous entoure, mais le vertige des désirs, des craintes, des rêves susurrés. Photographier non pas ce que les yeux voient, mais plutôt les visées de l’imagination créatrice, onirique, irrationnelle, subjective. Instaurer le doute, la dialectique et l’ironie là même où régnait l’aspect volatil de réalités fortuites. Photographier, inventer un monde et représenter ainsi l’homme dans toutes ses nuances. Transfigurer l’objectivité documentaire, la rigueur formelle et l’instant décisif pour accorder la primauté au subjectif, à l’abstraction et à la construction de la scène : voici une attitude transgressive qui a toujours été présente, ici ou là, dans l’histoire de la photographie, mais qui commence à dominer dans un courant de la production photographique, surtout dès les années 60 ; cette attitude monte en puissance au cours des décennies suivantes à la faveur d’un certain nombre de facteurs comme l’évolution des us et coutumes de la société, l’invention de nouvelles technologies, les théories des penseurs ayant déconstruit les concepts de « vérité » et de « réalité » dans les images techniques, et la crise de la représentation dans les arts visuels, étalée au grand jour par le postmodernisme. Délaissant l’idée de saisir des moments décisifs, de nombreux artistes choisissent de construire des scènes, mettant ainsi en œuvre une espèce de théâtre ou d’acte de performance où la chambre obscure symbolise désormais une scène de représentations et l’image qui en résulte, la synthèse d’un récit mis en scène à l’aide d’un apport esthétique et idéologique important. L’idée d’une vérité totalisante, pure et neutre est dorénavant repoussée. Prévaut alors l’idée que toute connaissance est relative. Ainsi, dichotomies, incertitudes, ironie et lyrisme remplissent d’autres plans qui se juxtaposent au caractère apparemment bidimensionnel des photographies. L’Invention d’un monde, exposition dans laquelle est sélectionnée une petite partie de cette production issue de la vaste collection de la Maison Européenne de la Photographie, réunit des œuvres et des artistes devenus des références de ce genre de photographie construite, que certains chercheurs nomment parfois postmoderne, contemporaine, mise en scène, plasticienne, métissée, etc. De telles dénominations cherchent en fait à mettre en valeur la capacité de ce genre de photographie à se mélanger avec d’autres langages – comme cinéma, peinture, gravure et théâtre, par exemple – dans un mouvement tendant à rendre plus complexes, véritables challenges, aussi bien ses symboles que son classement. Il est clair que la production des artistes représentés ici, brisant les tabous, donne définitivement à la photographie un niveau d’autonomie et d’originalité qui, dans le contexte contemporain, en fait le langage le plus controversé des dernières décennies, tant dans le domaine de l’art, dans les milieux intellectuels que dans d’autres secteurs de la société. L’invention d’un monde Rejetant peu à peu l’idée de prise en charge du réel dans la photographie, les artistes misent sur la simulation, sur la recherche d’une représentation authentique de leurs états d’âme ou de leur observation critique du monde grâce à la fiction. Au cours des dernières années, les nouvelles technologies, jouant un rôle primordial dans le développement de cette attitude, ont offert toute une série d’outils permettant aux artistes d’élargir le répertoire de leurs recherches postphotographiques. Les copies grand-format à haute qualité picturale, par exemple, relancent le débat éternel sur les limites entre photographie et peinture. Au cours des trois dernières décennies, cette production explose dans le cadre du circuit des grandes expositions d’art, devenant un phénomène de marché comme l’histoire n’en avait jamais connu. Suite à l’augmentation exponentielle du nombre d’ordinateurs personnels et de logiciels de traitement d’image, la manipulation du contenu des images devient de plus en plus banale, ce qui enterre une fois pour toutes la croyance répandue selon laquelle les images feraient nécessairement émerger un réel incontestable. Ces utilisateurs sont également ceux qui, de plus en plus nombreux, font appel à des images idéalisées, retouchées, construites, fictionnelles pour illustrer leurs profils sur les sites web de mise en relation, par exemple. Sous cet angle, L’Invention d’un monde n’invente pas un monde parallèle, éloigné de la réalité, mais reflète et accentue de façon poétique et métaphorique le comportement, lui aussi changeant, de la société dans laquelle s’inscrit l’exposition. Parmi tant de transformations d’ordre conceptuel et technique, la photographie de la fin du XXe, début du XXIe siècle parvient à représenter, de manière soutenue et originale, les desseins et les contradictions de l’homme contemporain en faisant reculer les frontières de la représentation. Eder Chiodetto et Jean-Luc Monterosso Commissaires de l’exposition 8 9 Incités par les images de cette exposition, quatre penseurs spécialisés en image et en art ont tissé, invités par les commissaires, des réflexions sur la photographie contemporaine. Les 15 et 16 octobre 2009, ces penseurs se sont réunis dans l’amphithéâtre de l’Instituto Itaú Cultural pour deux débats publics. Ces deux débats eurent lieu, le premier jour, entre le philosophe français François Soulages et le chercheur et commissaire brésilien Rubens Fernandes Júnior uploads/s3/ a-invencao-de-um-mundo.pdf

  • 27
  • 0
  • 0
Afficher les détails des licences
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise
Partager