Ren Pépite Terminale ES Explication de texte Les sociétés modernes, si ce n’est
Ren Pépite Terminale ES Explication de texte Les sociétés modernes, si ce n’est toutes les sociétés, sont fondées sur la recherche d’une pérennité propre à assurer la coexistence des individus qui la compose. Toute société, doit et a donc intérêt à tendre vers un idéal du bien auquel les individus doivent se soumettre. C’est la raison pour laquelle, nous sommes en permanence sujet à des obligations, des injonctions, des devoirs, qui nous poussent mécaniquement vers le sens désiré auquel chaque société aspire : celui du droit naturel, défini comme un droit qui serait valable pour tous les hommes simplement du fait qu’ils sont des hommes. Il apparaît ainsi évident que la recherche de cet idéal, ne trouve pas de réponse spontanée, pour la simple raison que chaque homme possède sa propre vision du droit naturel, tant et si bien que si tous les individus ne font que manifester une tendance à donner libre cours à leur volonté, à poursuivre leurs appétits les plus naturels ; aucune société n’est imaginable. On peut donc se demander comment définir le droit naturel, c’est-à-dire une idée du bien, à partir des divergences entre les individus, au-delà de leurs tendances et de leurs désirs spontanés ? C’est ici la notion centrale que tente d’appréhender l’auteur à travers ce passage extrait des Lois. En effet, selon Cicéron, le droit naturel n’est pas autre chose que l’Homme et sa capacité à effectuer des calculs, eux-mêmes étant structurés et encadrés par l’établissement d’une législation, c’est-à- dire d’un droit positif permettant la coexistence et la stabilité au sein d’une société. C’est par un raisonnement dont la forme est hypothétique, que l’auteur commence tout d’abord par développer sa thèse, il prend par la suite appuie sur un exemple pour illustrer et terminer son raisonnement. Si le raisonnement par l’absurde de l’auteur se manifeste entre autres par la nombreuse présence de « si » évoquant une hypothèse ; c’est par une question rhétorique que l’auteur marque dès le début, une opposition entre particularisme et universalisme. En effet, « les châtiments » évoqués ici, doivent être compris au sens de lois ou normes juridiques en vigueur dans une communauté ; ces règles juridiques sont donc propres et spécifiques à chaque société et époque. S’y oppose la raison, comprise comme l’ordre naturel et nécessaire, que Cicéron désigne comme « la nature », et qui échappe à toute forme de lois instituées par telle ou telle législation. Ainsi, tandis que le droit varie en fonction des sociétés et des époques, la raison elle, semble être universelle : particularisme et circonstance du droit, s’opposent donc à universalité de la nature humaine. L’auteur nous pose ici une question rhétorique. En admettant que « si les châtiments seuls, et non la nature, détourneraient les hommes de l’injustice » rien, n’inquiéteraient en effet « les méchants » une fois la peur des châtiments ôtée; car assurément, les lois et règles en vigueur instaurent des droits mais aussi des devoirs, permettant d’éloigner certains comportements considérés comme « injustes », c’est-à-dire des actes qui rompraient avec l’équilibre et l’égalité préalablement établis entre tous les hommes : le droit naturel. Dès lors que l’angoisse et la crainte des châtiments disparaissent, autrement dit sans délimitations, rien ne s’opposerait à l’action des « méchants », qui sans aucun doute satisferons leurs appétits les plus naturels sans limites pour borner leurs intérêts. En suivant le raisonnement de l’auteur, en découle une affirmation : puisque les « châtiments » établi au sein d’une communauté, ne peuvent pas, à eux seuls, aboutir à la construction d’une société pérenne; c’est bien combinés avec la capacité des hommes à raisonner en fonction d’eux, que la coexistence des individus devient pensable. Cicéron énonce ensuite les arguments de l’avocat du diable pour renforcer sa thèse. En effet, si « il ne s’est jamais rencontré criminel assez effronté […] pour ne pas nier qu’il eût commis le crime » c’est que tout malfrat raisonné, niera qu’il eût commis le crime pour échapper au châtiment. C’est donc qu’il a bel et bien connaissance et conscience des risques vers lequel son acte injuste l’a mené. En d’autres termes si son envie de mal faire, c’est transformé en un acte concret coupable et responsable ; c’est par un raisonnement prémédité - dont la logique finale se retrouve face à un dilemme : entre tentations à satisfaire son intérêt et donc encourir le risque du châtiment, où ne rien faire - que l’individu aura calculé son coup. Par ailleurs s’il advient que le malfaiteur justifie son acte par « sa propre souffrance », cela impliquerait forcément un raisonnement au préalable qui se doit d’être « légitime » et donc aussi calculé. En dernier recours, si le brigand trouve refuge « dans le droit naturel » pour invoquer quelque moyen de défense, tel que le droit à l’erreur, l’inattention, ou encore le pardon car la nature humaine n’étant pas parfaite, le propre de l’homme est de commettre des erreurs ; alors « à plus forte raison » les gens de bien pourront invoquer une pareille excuse. Autrement dit, si les truands invoquent le pardon, « les gens de bien » qui endurent le martyre et les conséquences des injustices, sont encore plus légitime et autorisé à commettre eux aussi, des actes de violence, de vol, et d’agressivité au nom de leur propre intérêt et par la suite invoquer le dénie, la souffrance, et le pardon comme justification. Dès lors aucune vie en société n’est imaginable. Ainsi, l’établissement de châtiments au sein d’une société permet de détourner les hommes « d’une vie injuste et criminelle », car la peur du châtiment, l’angoisse du prisonnier, aboutit à un calcul rationnel en faveur d’actions justes et sage, ou du moins à ne rien faire de déraisonnable. En découle une conséquence, si c’est bien la frayeur du châtiment et donc un calcul rationnel, et non la laideur de l’acte, qui permet la sécurité collective : personne n’est mauvais ou vertueux, mais seulement irrationnel ou « habile ». Certains hommes « calculent mal » et donnent ainsi raison à leurs tendances et désirs spontanés, tandis que d’autres mélangent « la recherche de l’honnêteté » c’est-à-dire la vertu, à l’habileté de la recherche du « profit ». Dans les deux cas, derrière un raisonnement prémédité, se cache donc un intérêt personnel. En effet, le malfrat calcule mal car son intérêt est selon lui, davantage primordial et substantiel que le risque du châtiment encouru; tandis que l’homme « de bien » est « habile » car c’est aussi dans son intérêt de ne pas se risquer à toute forme de châtiment, et ainsi maximiser l’utilité et le profit dont il peut en tirer à l’égard de son entourage, ou encore de son estime personnelle. A l’issue de chaque situation, c’est donc toujours notre intérêt qui l’emporte et nous permet d’établir un calcul. Ainsi, Cicéron définit le droit naturel, c’est-à-dire une idée du bien vers lequel chaque individu et chaque société tendent à partir d’un calcul rationnel, légitimé par un ensemble de lois juridiques. La raison détourne les hommes de l’injustice et permet l’épanouissement de chacun. Cicéron finit son raisonnement par un exemple illustrant sa pensée. Dans le cadre d’une fiction où un malfaiteur venait à rencontrer en un lieu désert, un homme chargé d’or, seul et sans défense ; le bandit n’ayant que pour mesure son propre intérêt volera sans hésitation le voyageur. Si l’on remplace maintenant le bandit par un « homme de bien », il aura aussi, selon Cicéron, tout autant intérêt que le truand à voler l’or, car en l’absence de « témoin » ou de « juge », la crainte du châtiment disparaît ; le risque ainsi que le dilemme auquel il faisait face s’estompe donc aussi. Pour ainsi dire, tout calcul n’a plus aucun sens. Si le bon aide le voyageur, cela ne relève en aucun du fait qu’il soit juste et bon parce que « la nature le veut », ou autrement dit, parce que son environnement l’a façonné de manière à ce qu’il adhère à certaines valeurs, mais bien parce qu’il craint toujours « d’être découvert et d’en subir les conséquences ». A terme, définir le droit naturel et donc un certain idéal du bien, revient à questionner la notion d’ordre moral ; à laquelle s’y ajoute le droit positif au fondement de toute société. Contrairement aux artificiels Déclaration universelle des droits de l’homme, que les sociétés modernes tentent d’imposer au reste du monde, la loi naturelle apparaît aux civilisations traditionnelles comme la source du droit. En effet il n’existe qu’une nature humaine et tous les hommes sont soumis à des mêmes lois qu’ils n’ont pas choisies ; des lois physiques mais aussi des lois de bon comportement, ou loi morales dont Cicéron nous rappelle l’origine : la raison qui nous distingue de l’animal L’homme est rationnel de nature, et de ce fait rentre en adéquation avec le droit institué par tel ou tel législateur : le droit positif qui vise la pérennité d’une société. C’est uploads/S4/ devoir-explication-de-texte-philo.pdf
Documents similaires
-
24
-
0
-
0
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise- Détails
- Publié le Jan 29, 2021
- Catégorie Law / Droit
- Langue French
- Taille du fichier 0.0447MB