Les Statuts Schaw[modifier | modifier le code] William Schaw est surtout connu

Les Statuts Schaw[modifier | modifier le code] William Schaw est surtout connu pour être l'auteur des Statuts Schaw, deux écrits souvent présentés comme précurseurs de la structuration de la franc-maçonnerie moderne, qui furent retrouvés en 1860, au château d'Eglington2, proche de Kilwinning. Il y met au point pour toute l'Écosse une réglementation de la profession de maçon "opératif", distincte des guildes de métier et une réglementation fonctionnelle et hiérarchique des Loges maçonniques à trois niveaux: Apprentis-entrés, Compagnons et Surveillant de la Loge (« interit prenteiss, fallow of craft, warden »). Le terme de maître maçon (maister maissoun) y est également employé, mais il désigne alors un état d'artisan et non pas une fonction dans la loge1. Ces deux textes sont rédigés en langue écossaise, le Scots, en non pas en vieil anglais. Bien qu'on y retrouve d'assez nombreuses ressemblances, en particulier au niveau de la terminologie, avec les usages des premières loges maçonniques « symboliques », rien dans ces textes ne démontre une filiation directe entre les deux types de structures. Certes, et pour la première fois, l'existence de loges de maçons, distinctes des structures de la corporation, y sont attestées, mais on n'y trouve aucune trace du « mot de maçon » ou des autres pratiques symboliques attestées par les manuscrits maçonniques écossais de la fin du XVII e siècle 3. Premiers Statuts Schaw de 1598[modifier | modifier le code] Ils sont datés du 28e jour de décembre 1598 (jour des Saints Innocents et lendemain de la Saint Jean). Ils s’intitulent exactement "Statuts et Ordonnances que doivent observer tous les Maîtres Maçons de ce royaume", arrêtés par William Schaw, Maître des travaux (Maistir of Wark ) et Surveillant Général (Generall Wardene) dudit Métier. On y apprend, entre autres, que les jeunes hommes devaient commencer leur apprentissage pendant sept ans avant d'être reçus dans la loge, en tant qu'apprentis-entrés, pendant sept années supplémentaires au terme desquelles ils pouvaient devenir compagnons, ou « frères dans le métier » (Fallow of craft). Le registre original, composé de 6 volumes, est toujours en possession de la Loge Mary's Chapel d'Édimbourg à laquelle il appartenait. Cette loge maçonnique, indépendante des Guildes de métier, était originellement appelée "The Lodge of Edinburgh". Elle prit son nom actuel et le Numéro 1 en 1688, lorsque la Grande Loge d’Écosse confirma sa charte4. Seconds Statuts Schaw de 1599[modifier | modifier le code] Un an après, le 28 décembre 1599, paraissent les seconds « Statuts » qui complètent ceux de 1598 et sont presque entièrement consacrés à la place et au fonctionnement de la loge de Kilwinning. Ce nouveau texte déclare dans son premier article que la loge de Kilwinning est « la principale et seconde loge d'Écosse » (« the heid and secund ludge of Scotland 5»). Cette formulation pour le moins ambiguë confirme l'ancienneté de son conflit de préséance avec la Loge d'Edimbourg n°1 (Mary's Chapel) d'Édimbourg. La première partie de cette phrase (« Heid [...] ludge of Scotland ») est encore utilisée de nos jours par la loge Kilwinning n°0 à l'appui de ses revendications 2. Toutefois, ce même texte confirme à plusieurs reprises l'ordre des préséances au profit de la loge d'Édimbourg, comme par exemple dans son article III: « Il a été jugé nécessaire, par Monsieur le Surveillant général, qu'Édimbourg soit, pour toujours, comme elle l'était auparavant, la première loge d'Écosse, que Kilwinning soit la seconde, comme elle l'était auparavant, ce qui est absolument clair dans nos anciens écrits, et que Stirling soit la troisième loge, conformément à ses anciens droits6. » Cette dispute se poursuivit jusqu'en 1807, date à laquelle la Grande Loge d'Écosse et la « Grande Loge de Kilwinning » se réunirent à Glasgow. La préséance que réclamait la loge de Kilwinning lui fut alors reconnue par l'attribution du numéro "0" lui permettant d'apparaître en tête des loges de la Grande Loge d'Écosse, devant la Loge d'Edimbourg n°1 (Mary's Chapel). En échange, la loge de Kilwinning accepta de renoncer à son indépendance et de mettre fin à sa séparation d'avec la Grande Loge d'Écosse2. Un Maçon est obligé de par son Titre, d’obéir à la Loi Morale et s’il comprend bien l’Art, il ne sera jamais un Athée stupide ni un Libertin irréligieux. N’est-ce pas une belle définition de la laïcité non intolérante , non dogmatique et ouverte sur les autres. Statuts SCHAW - 1599 Le 28 décembre 1599. Premièrement, il est ordonné que le surveillant dans la juridiction de Kilwinning et autres lieux dépendant de cette Loge soit élu chaque année par la majorité des votes des maîtres de cette loge, le 20 décembre, et cela dans l'église de Kilwinning, principale et seconde loge d'Ecosse et, qu'après , le Surveillant général soit averti chaque année, immédiatement après son élection, de qui a été élu surveillant de la loge. II. Item, il est jugé nécessaire par Monseigneur le Surveillant général que chaque loge d'Ecosse jouisse à l'avenir des anciennes libertés en usage dans le passé et, en particulier, que le surveillant de la loge de Kilwinning, seconde loge d'Ecosse, soit présent à l'élection des surveillants des loges situées dans la juridiction du sous-district de Clydesdale, de Glasgow, de Ayr et dans la juridiction de Carrick, avec pouvoir aux dits surveillants et doyens de Kilwinning de réunir l'ensemble des surveillants et des doyens des territoires susdits à Kilwinning ou en un autre lieu de l'ouest de l'Ecosse et des juridictions susdites, lorsqu'ils auront quelque chose d'important, à l'endroit et au moment qui leur conviendra et de les juger. III. Item, il a été jugé nécessaire, par Monseigneur le Surveillant général, qu'Edimbourg soit, pour toujours, comme elle l'était auparavant, la première loge d'Ecosse, que Kilwinning soit la seconde comme elle l'était auparavant, ce qui est absolument clair dans nos anciens écrits, et que Stirling soit la troisième loge, conformément à ses anciens droits. IV. Item, il a été jugé nécessaire que les surveillants de chaque loge soient responsables, devant l'assemblée des anciens de leurs circonscriptions, des maçons appartenant à la loge pour ce qui concerne toutes les fautes que l'un d'eux pourra commettre. Le tiers des amendes sera employé à des œuvres charitables par la loge où une faute sera commise. V. Item, Les surveillants et les maîtres les plus anciens de chaque loge, mais pas plus de six, tiendront un tribunal chaque année pour examiner les délits, afin que la sanction soit exécutée avec équité et bonne conscience, suivant l'antique pratique. VI. Item, il est ordonné, par Monseigneur le Surveillant général, que le surveillant de Kilwinning, en tant que seconde loge d'Ecosse élise six parmi les plus parfaits et les plus dignes de rester dans nos mémoires, dans la juridiction pour examiner les qualifications de tous les maçons de leur juridiction, sur leur connaissance du métier et l'ancien art de la mémoire. En conséquence, surveillant et doyen seront ensuite responsables de ces personnes qui seront sous leur responsabilité et dans leur juridiction. VII. Item, il est donné au surveillant et au doyen de Kilwinning, seconde loge, d'exclure de leur société tous ceux qui refuseront d'obéir aux anciens statuts de glorieuse mémoire établis dans le passé et tous ceux qui ne respecteront pas l'assemblée, le métier, le conseil et les autres règlements qui seront faits par la suite, afin que le bon ordre règne. VIII. Item, il est ordonné, par Monseigneur le Surveillant général, que le surveillant et le doyen, en présence de leur intendant, choisissent et appointe un notaire renommé pour servir de secrétaire et que ce notaire désigné occupe la fonction. Tous les contrats, acquits et écrits quels qu'ils soient, en rapport avec le métier, seront rédigés par ce secrétaire uniquement. Aucun écrit, document ou autre preuve ne sera admis par les dits surveillant et doyen, sauf si ce n'a pas été fait par le dit secrétaire et signé de sa main. IX. Item, il est ordonné, par Monseigneur le Surveillant général, que tous les anciens statuts, établis par mes prédécesseurs des maçons de Kilwinning, soient fidèlement observés à l'avenir par les gens de la profession. On devra toujours recevoir un apprenti ou un compagnon uniquement dans l'église de Kilwinning, sa paroisse, et la seconde loge. Tous les banquets de réception des apprentis ou des compagnons se feront dans cette loge de Kilwinning. X. Item, il est ordonné que le jour de sa réception tout compagnon devra payer, au registre de la loge, la somme de dix livres pour le banquet, plus dix shillings pour le prix des gants dès qu'il sera reçu. Il ne devra pas être reçu sans examen satisfaisant pour savoir s'il possède bien l'art de la mémoire et l'art de son métier, selon le surveillant, le doyen et les intendants de la loge, conformément aux anciens usages. Ainsi, ils pourront davantage être responsables devant le Surveillant général. XI. Item, tout apprenti devant être reçu ne le sera que s'il paye d'abord pour le banquet susdit la somme de six livres ou bien il paiera le banquet pour tous les membres de la profession appartenant à la dite uploads/S4/ les-statuts-schaw.pdf

  • 17
  • 0
  • 0
Afficher les détails des licences
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise
Partager
  • Détails
  • Publié le Oct 11, 2022
  • Catégorie Law / Droit
  • Langue French
  • Taille du fichier 0.2744MB