Pour une réconciliation nationale Sommaire 14 Programme 01 : La qualité urbaine

Pour une réconciliation nationale Sommaire 14 Programme 01 : La qualité urbaine pour tous 20 Programme 02 : La mobilité, un droit et une nécessité 24 Programme 03 : Investir dans la petite enfance 30 Programme 04 : De l’école à la « cité éducative » 36 Programme 05 : Grandir par la culture 42 Programme 06 : Développer et insérer nos quartiers par le sport 46 Programme 07 : Tout passe par l’entreprise et l’emploi 54 Programme 08 : Un plan national pour gagner la bataille contre l’illettrisme et l’illectronisme, former aux savoirs de base 60 Programme 09 : 200 quartiers d’excellence numérique 70 Programme 10 : Reconnaître les nouveaux visages de Marianne 76 Programme 11 : L’académie des leaders, la nouvelle grande école 80 Programme 12 : Une nouvelle armée de la république solidaire 84 Programme 13 : Agir fermement pour la sécurité et la justice 90 Programme 14 : Des moyens d’agir pour les communes 94 Programme 15 : « La Nation garantit à tous la protection de la santé » 100 Programme 16 : Les associations : le coeur des quartiers 104 Programme 17 : Lutter contre les discriminations 108 Programme 18 : Une Cour d’équité territoriale 114 Programme 19 : A la rencontre de l’Autre Introduction 6 14 118 120 Programmes Epilogue Annexes | 6 | Vivre ensemble – Vivre en grand VIVRE ENSEMBLE VIVRE EN GRAND LA REPUBLIQUE Pour une réconciliation nationale | 7 | Vivre ensemble – Vivre en grand L’heure n’est plus aux rapports d’experts, l’heure est à l’action. La situation est facile à résumer : près de 6 millions d’habitants vivent dans une forme de relégation voire parfois, d’amnésie de la Nation réveillée de temps à autres par quelques faits divers ; un effort public en berne ; des maires de banlieues qui se battent en première ligne, qui craquent parfois et jettent l’éponge, des agents publics et des bénévoles épuisés. Les causes sont connues : des grands ensembles impossibles construits sous l’influence de la charte d’Athènes, enfermés sur eux-mêmes et enclavés, ne bénéficiant pas toujours des fonctions d’une ville, parfois même hors ville, mais toujours de véritables cicatrices urbaines. Construits rapidement, tous sur le même modèle, pour résorber la crise du lo- gement, ils ont en outre accueilli une immigration de travail transformée en immigration familiale, sans que les moyens d’accueil et d’intégration n’aient été au rendez-vous. Dans le même temps, les usines en proximité qui avaient justifié leur venue fermaient ; la pauvreté concentrée ; le chômage de masse ; des familles parfois monoparentales ; une jeunesse déracinée qui peine à faire sa place (500 000 jeunes soit plus de 50% des jeunes des quar- tiers). L’archipel des 1500 quartiers de la politique de la ville (QPV), c’est l’équivalent de la popula- tion cumulée des 10 premières villes de France. Parmi eux, 216 connaissent des difficultés urbaines plus graves encore, 60 sont en risque de fracture et 15 en risque de rupture. Mais c’est bien plus en réalité, car ce cumul de graves difficultés et leurs conséquences impactent les quartiers populaires qui leur sont proches et se diffusent alentour, un alentour culturel, géographique et générationnel. Si on ajoute, les territoires ruraux délaissés et certaines villes ou bassins en grave déprise, ainsi qu’une partie importante de nos territoires d’outre-mer, ce sont plus de 10 millions de compatriotes qui sont éloignés du moteur de la réussite, n’ont pas les mêmes conditions de départ, les mêmes services de base et donc la même chance de pouvoir, par leur effort et leur mérite, construire un véritable avenir. Pour cette France, tout est plus dur. C’est donc bien de la France, de son souffle, de son dynamisme, de sa croissance et de sa cohésion qu’il s’agit, de notre propre regard sur notre société et notre conception de l’égalité républicaine réelle. L’autre France, active, conquérante, qui travaille dur, contribuant à nourrir la France, à pro- duire, à servir nos concitoyens, doit savoir que c’est l’absence de réponses à ces pro- blèmes qui crée inévitablement des dépenses cumulées de rattrapage social, les épuise en partie et laisse chez eux parfois un sentiment d’incompréhension. Il est clair que l’écart des chances d’avenir, selon les territoires, les origines sociales, la géographie urbaine, ne cesse de croître. Cette situation ne sera pas tenable si nous renon- çons à intégrer dans le rêve français 10 millions d’âmes invisibles, une jeunesse lumineuse, colorée et en quête de participation. Nous sommes capables de traiter l’essentiel de ces problèmes en quittant les angoisses de notre histoire, les dispositifs accumulés, entassés, sédimentés, inefficaces, contradictoires, éparpillés, abandonnés où l’annonce du chiffre spectaculaire tient lieu de politique. Redeve- nons une puissance d’actions, une grande puissance éducative, économique, scientifique, républicaine, fraternelle, dans le respect des rêves et des différences de chacun, en faisant coïncider notre grandeur avec le rêve républicain. A défaut, fermenteront loin des yeux, le recroquevillement identitaire et le repli communau- taire si trop de concitoyens ont le sentiment de ne pas participer au rêve républicain. Il ne s’agit plus de comprendre, d’expliquer, encore moins d’excuser. L’heure est à l’action. Au nom de la solidarité nationale, et en raison de l’immense gâchis que représente pour le pays cette jeunesse sacrifiée. Si les indicateurs sont dramatiques et scandaleux dans un pays riche comme le nôtre, l’effort public est à notre portée, entrainant une dynamique vertueuse ! | 8 | Vivre ensemble – Vivre en grand Tordre le cou à quelques idées reçues Mais pour rebâtir, repartir vers l’avant, il faut tordre le coup à quelques idées reçues et faire, sans incriminer personne et sereinement, un point réel et vrai de la situation. Démolir les clichés et ne pas prendre un raccourci est indispensable pour s’approcher d’une analyse objective. Trop d’argent aurait été déversé pour les quartiers ? Faux. Dans les QPV, les communes ont plus de besoins mais moins de ressources : elles disposent de 30% de capacité financière en moins, bien que leur taux d’imposition soit 2 fois plus élevé et que leurs besoins soient de 30% supérieurs. - Les quartiers sont plus jeunes (1/3 d’enfants en plus), plus pauvres, d’origines culturelles plus diverses - Les besoins d’accompagnement scolaire, social, sportif ne cessent de croître (+3.9% dans les collèges des QPV pour -0.7% dans le pays) - Les équipements et services publics sont massivement moins présents qu’ailleurs, avec des agents moins expérimentés - Le droit commun recule : 113 policiers au commissariat de Sevran il y a 17 ans, 79 aujourd’hui. - Moitié moins de pédiatres, dentistes et gynécologues et les rares crèches ne sont pas occupées par les enfants de ces quartiers - 2/3 des logements sont des logements sociaux, plus anciens qu’ailleurs, construits avant 1970, pour 1983 en moyenne pour les autres - 2 fois moins de lycéens en filière générale - 3 fois moins d’étudiants en classes préparatoires - 3 fois moins de contrats d’apprentissage - 1 jeune sur 6 décrocheur - 2 fois plus de personnes se sentent en insécurité - 3 fois plus de personnes discriminées - Un taux de chômage presque 3 fois supérieur - 50% des jeunes en attente - 2 fois moins de licenciés sportifs, 3 fois moins d’équipements sportifs - 2 fois plus de risque de décéder avant 75 ans - 2 fois plus d’enfants de 6ème ne prennent pas de petit-déjeuner - 1/3 des QPV n’ont pas de crèche à moins de 500 mètres - 2 fois plus de ménages sans voiture et moins de transports publics - 160 QPV sans aucune desserte de transports - Moins de bibliothèques et médiathèques - 2/3 des QPV sans implantation de Pôle emploi à moins de 500 mètres et 4/5 de missions locales à moins de 500 mètres - 20% des QPV sans bureau de poste à moins de 500 mètres - 25% des habitants renoncent à des soins dentaires pour raisons financières - La moitié des QPV n’ont pas d’éducateurs de prévention spécialisés | 9 | Vivre ensemble – Vivre en grand Ces chiffres indicateurs sont en eux-mêmes parlants mais ils sont surtout cumulatifs. La politique de la ville serait inutile ? Mais que seraient aujourd’hui nos quartiers sans le plan de cohésion sociale et la rénovation urbaine ? Le plan de rénovation urbaine qui a permis d’améliorer les conditions de vie de nombreux quartiers et qui a généré 48 milliards de travaux, a été financé à moins de 3% par l’État mais a rapporté 4 milliards de TVA à son budget, 6 milliards de cotisations aux autres comptes publics, et généré 40.000 emplois pendant 10 ans. Une politique qui s’est éparpillée, complexifiée et a quasi disparue L’inefficacité, l’éparpillement, l’absence de définition claire de stratégie et de méthode créent de l’incompréhension, faisant croire à des dépenses avec peu de résultats. Les cor- rectifs mis en place il y a plus de 10 ans, se sont étiolés et estompés : la rénovation urbaine s’est totalement arrêtée depuis 4 ans, le programme de réussite éducative baisse, les zones franches urbaines ont été vidées de leur substance, le fonds de uploads/S4/ rapport-borloo-vivre-ensemble-vivre-en-grand-26-avril-2018.pdf

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  • Publié le Jul 17, 2021
  • Catégorie Law / Droit
  • Langue French
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