Titre original : Shinrin-Yoku, The Art and Science of Forest-bathing, publié pa
Titre original : Shinrin-Yoku, The Art and Science of Forest-bathing, publié par Penguin Books Ltd. © Dr Qinq Li, 2018 © Éditions First, un département d’Édi8, Paris, 2018 pour la traduction française ISBN : 978-2-412-03618-1 Dépôt légal : mars 2018 ISBN numérique : 978-2-412-03804-8 Traduit de l’anglais par Christophe Billon Cartes : Sarah Locher Correction : Florence Le Grand et Anne-Lise Martin Mise en page : Stéphane Angot « Cette œuvre est protégée par le droit d’auteur et strictement réservée à l’usage privé du client. Toute reproduction ou diffusion au profit de tiers, à titre gratuit ou onéreux, de tout ou partie de cette œuvre, est strictement interdite et constitue une contrefaçon prévue par les articles L 335-2 et suivants du Code de la Propriété Intellectuelle. L’éditeur se réserve le droit de poursuivre toute atteinte à ses droits de propriété intellectuelle devant les juridictions civiles ou pénales. » Éditions First, un département d’Édi8 12, avenue d’Italie 75013 Paris - France Tél. : 01 44 16 09 00 Fax : 01 44 16 09 01 firstinfo@efirst.com www.editionsfirst.fr Ce document numérique a été réalisé par Nord Compo. À ma fille Lulu Li, à ma femme Zhiyu Wang et à mes parents Yuxing Li et Jinhua Yuan Le Dr Qing Li est professeur agrégé au Département d’hygiène et de santé publique à l’université de médecine de Tokyo. Il est reconnu comme l’expert mondial de sylvothérapie. Membre fondateur de la société japonaise de sylvothérapie, il dirige les recherches les plus avancées sur le sujet depuis 2005. Introduction Notre relation aux forêts Nous savons tous à quel point cela fait du bien d’être dans la nature, et ce, depuis des millénaires. Les sons de la forêt, la senteur des arbres, les rayons du soleil jouant à travers les feuilles, l’air frais et non pollué – tous ces éléments contribuent à notre bien-être. Ils diminuent notre stress et notre inquiétude, nous aident à nous détendre et à avoir les idées plus claires. Côtoyer la nature nous permet de retrouver notre bonne humeur, nous redonne de l’énergie et de la vitalité, nous revigore et nous rajeunit. Nous le sentons au plus profond de nous. C’est comme une intuition ou un instinct, un sentiment parfois difficile à décrire. En japonais, nous avons un terme pour ces sentiments trop profonds pour être exprimés par des mots : yūgen. Yūgen nous fait intimement ressentir la beauté et le mystère de l’univers. Il renvoie à ce monde mais suggère autre chose situé bien au-delà. Le dramaturge Zeami Motokiyo décrit cela comme « les ombres subtiles du bambou sur le bambou », le sentiment que vous éprouvez lorsque vous « regardez le soleil se coucher derrière une colline constellée de fleurs » ou « quand vous errez dans une immense forêt sans penser à en sortir ». Jamie Pham/Alamy Stock Photo Ce sentiment m’anime lorsque je suis dans la nature. Je pense à mon enfance dans un petit village. Les images des forêts de peupliers verts au printemps et en été, et des feuilles jaunes à l’automne me reviennent à l’esprit. Je me souviens des parties de cache-cache au milieu des arbres avec mes amis et des animaux que nous trouvions régulièrement, tels que les lapins, les renards, les hamsters chinois et les écureuils. Dans mon village se trouvait une jolie forêt d’abricotiers qui se paraient de fleurs roses tout au long du mois d’avril. J’ai encore en bouche le goût des abricots que nous cueillions à l’automne. Mais quel est donc précisément ce sentiment si difficile à traduire par des mots ? Que se cache-t-il derrière ? Comment la nature fait-elle pour que nous éprouvions cette émotion ? Je suis un scientifique, pas un poète. Et cela fait de nombreuses années que j’effectue des recherches sur la science associée à ce sentiment. Je souhaite savoir pourquoi nous nous sentons largement mieux quand nous sommes dans la nature. Quel est ce pouvoir secret des arbres qui nous rend beaucoup plus heureux et améliore notre santé ? Pourquoi nous sentons-nous moins stressés et plus énergiques après une simple marche en forêt ? Certaines personnes étudient les forêts. D’autres étudient la médecine. J’étudie la médecine de la forêt afin de trouver comment nous pouvons améliorer notre bien-être en marchant dans la forêt. Akira Kaede/Getty Images Mais à quand remonte votre dernière promenade en forêt ou dans un bois, un lieu si beau que vous vous y êtes attardé, émerveillé ? Quand avez-vous remarqué pour la dernière fois le déploiement des bourgeons ou observé attentivement les motifs dessinés par le gel sur une feuille d’hiver ? Je me demande plutôt combien d’heures vous avez passées devant un écran aujourd’hui et combien de fois vous avez consulté votre téléphone. Dans votre bureau climatisé ou chauffé, vous n’avez peut-être même pas remarqué le temps qu’il faisait dehors. Vous êtes peut-être même passé à côté du changement de saison. Vous êtes-vous rendu compte que nous étions au printemps ou que l’automne était arrivé ? Stephen Fleming/Alamy Stock Photo Je ne vis plus à la campagne, mais à Tokyo, l’une des plus grandes villes au monde et celle qui abrite le plus de gens. Autrefois petit port de pêche de l’ancienne province de Musashi, Tokyo est devenue la ville la plus peuplée de notre planète, avec une population d’environ 13,5 millions d’habitants, ce qui représente à peu près 11 % de la population japonaise. Et nous nous entassons dans 2191 kilomètres carrés, soit 0,06 % de la superficie totale du Japon. Autrement dit, à Tokyo, on compte 6158 habitants au kilomètre carré, contre 1510 pour Londres, 2844 pour Paris et 1800 pour New York. Mais j’ai la chance de travailler juste à côté d’un parc dans lequel se trouvent un célèbre sanctuaire et beaucoup d’arbres. Par la fenêtre de mon bureau, je vois un joli paysage et je vais marcher dans le sanctuaire presque chaque jour au moment de la pause déjeuner. Le sanctuaire Nezu-jinja, l’un des plus anciens du Japon. David L. Moore – JPN/Alamy Stock Photo On y trouve d’énormes ginkgos, des fleurs de cerisier et un jardin d’azalées vieux de trois cents ans et comptant des milliers d’espèces, certaines avec de minuscules fleurs, comme le Fuji-tsutsuji, et d’autres avec des fleurs ressemblant à des roues, comme le Hanaguruma. Ils fleurissent en avril et mai, et offrent des tons de rouge foncé, de rose et de blanc. J’adore voir les cerisiers en fleurs et, lorsque l’été arrive, j’aime les différentes nuances de vert. À l’automne, les feuilles du ginkgo revêtent un jaune éclatant. Aujourd’hui, une délicieuse brise apaisante soufflait lors de ma balade de la mi-journée. J’ai remarqué que les ginkgos commençaient à afficher leurs adorables couleurs automnales. Le week-end, je passe des heures dans les parcs verts de Tokyo. Et chaque lundi après-midi, j’emmène mes étudiants marcher. C’est en fait plus qu’une simple marche. Nous pratiquons ce que l’on appelle au Japon le bain de forêt ou shinrin-yoku. En japonais, shinrin signifie « forêt » et yoku veut dire « bain ». Par conséquent, shinrin-yoku signifie se baigner dans l’atmosphère de la forêt ou s’imprégner de la forêt à l’aide de ses sens. Il ne s’agit pas de faire de l’exercice, de la randonnée ou du jogging, mais d’être simplement au contact de la nature, en connexion avec elle par l’intermédiaire de nos cinq sens. En intérieur, nous avons tendance à ne solliciter que deux sens, la vue et l’ouïe. Dehors, nous avons la possibilité de sentir les fleurs, de goûter l’air frais, de regarder les couleurs changeantes des arbres, d’entendre chanter les oiseaux et de sentir la brise sur notre peau. Et lorsque nos sens sont ouverts, nous pouvons commencer à nous reconnecter au monde naturel. À l’automne, les feuilles du ginkgo revêtent un jaune éclatant. TongRo Images/Alamy Stock Photo L’hypothèse de la biophilie La biophilie désigne le besoin pour les êtres humains de se connecter à la nature. Ce mot vient du grec et signifie « l’amour de la vie et du monde vivant ». Ce concept a été rendu populaire par le biologiste américain E. O. Wilson, en 1984. Il était persuadé qu’ayant évolué dans la nature, nous éprouvions un besoin biologique de nous connecter à elle. Nous aimons la nature parce que nous avons appris à aimer les choses ayant concouru à notre survie. Nous sommes à l’aise dans la nature parce que c’est là que nous avons vécu la plupart du temps depuis notre apparition sur terre. Nous sommes génétiquement destinés à aimer le monde naturel. C’est dans notre ADN. Et cette affinité avec le monde naturel est fondamentale pour notre santé. Le contact avec la nature est aussi vital pour notre bien-être que l’exercice physique et une alimentation saine. « Notre existence dépend de cette propension, qui tisse notre esprit. Et notre espoir naît de ses courants », a écrit Wilson. Nous sommes « programmés » pour nous inscrire dans le monde naturel – et si nous récoltons les fruits de notre présence en son sein, notre santé souffre lorsque uploads/S4/ shinrin-yoku-l-x27-art-et-la-science-du-bain-de-foret-by-qing-li.pdf
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Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise- Détails
- Publié le Mar 25, 2022
- Catégorie Law / Droit
- Langue French
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