Revue du Contrôle de la Comptabilité et de l’Audit ISSN: 2550-469X Numéro 7 : D
Revue du Contrôle de la Comptabilité et de l’Audit ISSN: 2550-469X Numéro 7 : Décembre 2018 Hosting by COPERNICUS & CITEFACTOR Revue CCA Page 1011 LES MECANISMES DE PREVISION DE DEFAILLANCE DES P.M.E : LE CAS DE « CREDIT DU MAROC » FORECASTING MECHANISMS OF FAILURE OF SMEs: THE CASE OF "CREDIT OF MOROCCO" NABIL BOUAYAD AMINE Professeurs Universitaires Laboratoire d’Economie et de Gestion Université SULTAN MOULAY SLIMAN - Béni Mellal NAJIB SOMOUE Professeurs Universitaires Laboratoire d’Economie et de Gestion Université SULTAN MOULAY SLIMAN - Béni Mellal Revue du Contrôle de la Comptabilité et de l’Audit ISSN: 2550-469X Numéro 7 : Décembre 2018 Hosting by COPERNICUS & CITEFACTOR Revue CCA Page 1012 Résumé Cet article traite une problématique d’actualité qu’est la prévision de la défaillance des PME. Nous essaierons de démystifier la notion du risque et plus particulièrement dans le domaine bancaire, tout en présentant les dispositifs de prévention et de gestion. De plus, notre problématique s’inscrit au cœur des exigences du Comité de Bâle sur le contrôle bancaire qui a défini les fondements sur lesquels doit reposer le nouveau dispositif de gestion des fonds propres et les obligations bancaires envers les clients. De même, nous avons tenté de focaliser l’attention sur les méthodes de scoring qui représente l’outil clés utilisé par le Crédit du Maroc dans le processus de la prévision du Risque. Mots clés Défaillance, Management de risque, rentabilité/risque, Scoring, prévision. Abstract This paper discusses one of the most actual topics which is The forecasting of SMS’s Failure. we will try to demystify the notion of risk and particularly in the banking sector, while presenting the prevention and management devices. in the same time our problematic is in the heart of the Basel Committee on Banking Supervision requirements that defined the foundations to base the new capital management framework and bank obligations to customers. Similarly, we tried to focus the attention on methods of scoring, which represents the key tool used by Morocco of Credit in the process of predicting risk. Key words Failure, Risk Management, Risk/Yield, Scoring, forecasting. Revue du Contrôle de la Comptabilité et de l’Audit ISSN: 2550-469X Numéro 7 : Décembre 2018 Hosting by COPERNICUS & CITEFACTOR Revue CCA Page 1013 Introduction L'amélioration des conditions d'accès des PME aux financements fait l'objet de nombreuses préoccupations qui touchent à la fois les banques que les instances de réglementation. Dans un marché de crédit devenu de plus en plus exigent, les petites et moyennes entreprises font face à une panoplie de difficultés pour trouver des financements adéquats en vue d’assurer leur continuité d’exploitation et leur pérennité de la croissance. D’emblée, la recherche scientifique et les rapports opérationnels considèrent que la résolution de ces difficultés passe immanquablement par l'établissement d'une relation de confiance, durable, entre les dirigeants d'entreprise et les établissements de crédit. La constitution d'un tel capital relationnel conditionné par un repositionnement de l'évaluation du risque au cœur de l'étude bancaire. Malchance pour les emprunteurs ou nécessité pour les créanciers ? Consubstantielle à la distribution de crédit en nombre, cette situation ne peut pas être modifiée par la disposition d'un nouvel outil d'évaluation dont useraient les établissements de crédit pour fonder leur choix. L'utilisation actuelle des grilles de scoring ou des modalités de notation montre que l'établissement de critères quantitatifs homogènes ne permet pas d'apprécier correctement la qualité d'une entreprise. De même, l'analyse financière standard fondée sur la méthode des ratios et des soldes intermédiaires de gestion ne suffit pas à donner une vision dynamique de l'entreprise. Les méthodes alternatives proposées (BDFI, AFDCC, etc.), ne semblent pas avoir, à ce jour, satisfait les établissements de crédit qui demeurent peu nombreux à y recourir. Notre problématique s’inscrit donc au cœur des exigences du Comité de Bâle sur le contrôle bancaire qui a défini les fondements sur lesquels doit reposer le nouveau dispositif de gestion des fonds propres à savoir : des exigences minimales de fonds propres, un processus de surveillance prudentielle et l'utilisation efficace de la discipline de marché. Il serait judicieux de rappeler que les PME constituent une clientèle de premier niveau pour les établissements de crédit, par conséquent, la recherche de techniques d'appréciation des risques à court terme et à long terme se présente comme un point névralgique, inhérent à la stratégie globale des banques (N. Levratto, T. Apoteker. 2001). Revue du Contrôle de la Comptabilité et de l’Audit ISSN: 2550-469X Numéro 7 : Décembre 2018 Hosting by COPERNICUS & CITEFACTOR Revue CCA Page 1014 Fort de ce constat, cet article traitera des outils et méthodes d’évaluation du risque de crédit à travers l’expertise d’une banque marocaine de premier rang : Le Crédit du Maroc. Nous allons également présenter l’ensemble des mécanismes et des outils de prévision du risque et sa gestion, tout en focalisant l’attention sur les pratiques chez le Crédit du Maroc. 1. Elements de Gestion de Risque Bancaire Les banques, comme beaucoup d'entreprises, sont soumises aux risques. Toutefois, elles sont soumises à plus de formes de risques que la plupart des autres institutions. La maîtrise des risques bancaires s’avère donc un enjeu décisif. La liste des risques pouvant affecter une banque est longue : risque de marché, d’option, de crédit, de liquidité, de paiement anticipé, de gestion et d’exploitation, risque sur l’étranger, risque administratif, réglementaire, événementiel, risque spécifique, etc. Le risque de crédit ou le risque de contrepartie pour le banquier se définit comme : « le risque de voir son client ne pas respecter son engagement financier, à savoir, dans la plupart des cas, un remboursement de prêt »1. Dans un sens plus large, ce risque de contrepartie désigne aussi le risque de dégradation de la santé financière de l’emprunteur qui réduit les probabilités de remboursement: risque de défaillance. Le marché des PME est essentiellement dominé par des entreprises de petite taille, c’est la raison pour laquelle ces entreprises sont de plus en plus sensibles aux changements de l’environnement et connaissent des freins à leur développement et les causes en sont les suivantes: Un accès insuffisant aux technologies et à l’innovation ; Un manque de fonds propres qui explique l’accès insuffisant aux technologies et à l’innovation au caractère très incertain et donc risqué. Avec des fonds propres trop faibles, il est ainsi difficile d’investir et de s’endetter à moyen ou long terme; Une difficulté à attirer les ressources humaines ; Un cadre juridique inadapté qui est celui des grandes entreprises. 1 A. Berrada, Techniques de Banque, de Finance et du Commerce International Revue du Contrôle de la Comptabilité et de l’Audit ISSN: 2550-469X Numéro 7 : Décembre 2018 Hosting by COPERNICUS & CITEFACTOR Revue CCA Page 1015 Le tableau ci-dessous résume les causes de défaillance et les principaux facteurs explicatifs correspondants : Les causes de défaillance Principaux facteurs explicatifs - Baisse tendancielle de la demande - Défaillance de clients importants Entreprises mono-activité pour la plupart, situées sur des secteurs traditionnels en déclin et fortement concurrentiels Baisse accidentelle ou conjoncturelle de la demande Faible activité à l’exportation Perte de clients importants Forte concentration du chiffre d’affaire sur un nombre limité de clients - Incapacité du dirigeant à gérer l’entreprise - Choix stratégiques inadéquats Des dirigeants techniciens plutôt que gestionnaires Suppression des concours bancaires à court terme Sous-capitalisation des PMI et insuffisance des capitaux permanents Rigidité des prix de vente Capacité d’initiative stratégique limitée en termes d’innovation, de diversification, d’effort commercial Problème de relève Une forte concentration des responsabilités (dirigeant homme orchestre.) Les composants du risque de crédit Le risque de crédit se matérialise par la défaillance possible d’emprunteurs quant au remboursement de crédits. Ce risque est assimilé aussi au risque de contrepartie du fait qu’il trouve son origine chez le débiteur. Toutefois, le risque de contrepartie englobe outre la défaillance des clients, la défaillance des autres tiers (institutions financières, créances rattachées à des filiales…). Les développements ci-après seront consacrés à la définition et aux modalités d’appréciation des risques prévisibles, pour cela, nous étudierons successivement : Le risque inhérent à la qualité du débiteur; Le risque lié au type de financement accordé et à l’inadéquation du financement au besoin; Le risque lié à la prise de garanties; Le risque inhérent au manque de suivi. Revue du Contrôle de la Comptabilité et de l’Audit ISSN: 2550-469X Numéro 7 : Décembre 2018 Hosting by COPERNICUS & CITEFACTOR Revue CCA Page 1016 2. Les pratiques d’analyse du risque crédit La recherche d’un moindre risque de défaillance ou de crédit couplée au besoin de constituer un portefeuille de crédit de qualité a conduit les établissements à se pencher sur les méthodes développées soit par des économistes/économètres, soit par les services de recherche et développement d’institutions financières ou d’agences de notation et à les adapter aux PME. La méthode généralement adoptée consiste à reprendre la grille proposée et à adapter les valeurs des ratios ou des indicateurs à la taille de l’entreprise. On se trouve ainsi en présence de modèles d’évaluation du risque de la PME dont l’architecture est quasiment identique à celle développée pour la grande entreprise cotée, les différences uploads/Finance/ 297-article-text-1084-1-10-20200820.pdf
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- Publié le Oct 05, 2021
- Catégorie Business / Finance
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