Abécédaire de la photographie Bichromate (procédés aux bichromates alcalins) :

Abécédaire de la photographie Bichromate (procédés aux bichromates alcalins) : Lorsque l'on expose à la lumière un colloïde (gélatine, gomme arabique, amidon) traité avec une solution de bichromate de potassium (de sodium ou d'ammonium), il devient insoluble. Cette propriété a été mise à profit pour préparer des papiers photosensibles ; dans ce but, on recouvre une feuille de papier d'un mélange pigment, de colloïde, et de bichromate. Après séchage, on l'expose à la lumière en contact avec le négatif. Après le dépouillement opéré à l'eau tiède, les parties exposées insolubles retiennent le pigment ; les autres se dissolvent et entraînent le pigment proportionnellement à l'intensité de la lumière reçue. Ce phénomène a été exploité dans divers procédés photographiques ou photomécaniques comme le tirage au charbon, le tirage à la gomme bichromatée. Ils ont connu leur heure de gloire entre 1870 et 1920, dans le mouvement pictorialiste. Les tirages obtenus par ces procédés sont chimiquement plus stables que les tirages argentiques. Jozsef Pecsi, Taban, 1925 Epreuve à la gomme bichromatée Musée hongrois de la Photographie, Kecskemét Bromoil : Les tirages au bromoil sont une variante des tirages à l'huile, basés sur l'incompatibilité de l'eau et de l'huile. Un tirage au gélatino-bromure d'argent passe par un bain de blanchiment puis de fixage. La gélatine est durcie proportionnellement à la quantité d'eau présente dans le tirage. Cette matrice est ensuite plongée dans l'eau afin de faire gonfler la gélatine, qui sera enduite d'encre grasse. Bromure d'argent : Le bromure d'argent est un des halogénures d'argent utilisé en photographie. Il permet, combiné à la gélatine, de préparer des émulsions très sensibles. C'est pourquoi il fut utilisé pour la fabrication des négatifs dès les premiers procédés. Son application aux procédés positifs noir et blanc date seulement des années 1880. Voir ausi Gélatino-bromure d'argent Abécédaire de la photographie 1 Brassaï Bal Musette à la Boule Rouge épreuve au bromure d'argent Musée d'Art Moderne de la Ville de Paris Calotype : Négatif sur papier inventé par Talbot en 1841 et surtout utilisé vers la fin des années 1850. Du grec Kalos : beau, le calotype est l'ancêtre du négatif moderne. Une image latente est produite par l'exposition dans une chambre noire d'un papier sensibilisé par des solutions d'iodure de potassium et de gallo-nitrate d'argent. Historiquement, le callotype est utilisé en couple avec les épreuves sur papier salé. anonyme, Au Pont de Courcelles, vers 1867, calotype, Paris, Musée Carnavalet Camera obscura : Décrite par Léonard de Vinci, l'invention de la "camera obscura" ou "chambre noire" remonte au XVIème siècle. C'était une pièce dans laquelle des spectateurs pouvaient voir des images d'objets situés à l'extérieur projetés sur un mur. La lumière passait par une ouverture de la taille d'un trou d'épingle. Décrite par Léonard de Vinci, elle était utilisée pour le dessin. Au XVIIIème siècle il en existait de nombreux modèles plus ou moins perfectionnés. Cette installation fut transformée en une boîte portable avec un orifice, une lentille (objectif) et un écran pour visionner. C'est le principe même de l'appareil photographique. Charbon (tirage au) : Breveté par Poitevin en 1855, ce procédé qui produit des images particulièrement stable fait partie des procédés au bichromates alcalins. Son nom provient du carbone utilisé comme pigment dans la gélatine. A. Braun, Les Thermes de Cluny, tirage au charbon Paris, Musée Carnavalet A. Braun, Les Thermes de Cluny, tirage au charbon, Paris, Musée Carnavalet (macrophotographie x2) Abécédaire de la photographie 2 Châssis-presse : Cadre en bois utilisé pour l'exposition des papiers à noircissement direct. Il sert à maintenir en contact le négatif et le papier sensible pendant l'exposition à la lumière. Le châssis-presse est équipé d'un volet mobile qui permet de contrôler à l'oeil le noircissement progressif de l'image. châssis-presse Citrate (papier au) : (nommé ainsi car il contient du citrate dans la couche sensible) Nom parfois donné aux Aristotypes à la gélatine Collodion (négatif sur plaque de verre au collodion) : Il est utilisé à partir de 1851 comme liant des sels sensibles. (Le collodion est obtenu par dissolution du nitrate de cellulose dans un mélange d'éther et d'alcool) Gustave Le Gray, Arc de triomphe, négatif sur plaque de verre au collodion, Bibliothèque historique de la Ville de Paris Collodion humide (plaque de verre au): Introduit par G. Le Gray et F. Scott Archer en Angleterre en 1851, le procédé au collodion humide remplace les plaques de verre à l'albumine pour la prise de vue. Beaucoup plus sensible que ces dernières, il contraignait également le photographe à se déplacer avec son laboratoire sur les lieux de la prise de vue. En effet, les plaques devaient être exposées puis développées juste après leur préparation, pendant qu'elles étaient encore humides, sinon elles perdaient leur sensibilité. Les couches sensibles au collodion humide ont été utilisées pour fabriquer les ambrotypes, les ferrotypes, les pannotypes. Dans les années 1870, l'introduction des procédés au collodion sec permet de conserver des émulsions sensibilisées plus longtemps. Elles seront remplacées vers 1880 par les plaques sèches au gélatino-bromure d'argent. Collotype : Cf phototypie Abécédaire de la photographie 3 Contretype: Copie d'une photographie reproduite dans la même valeur que l'original (copie négative d'un cliché négatif ou copie positive d'une épreuve positive). Si l'on peut obtenir facilement de bons contretypes de photographies contemporaines l'opération est difficile avec les photographies du XIXème siècle, dont l'aspect est difficilement reproductible sur les surfaces sensibles actuelles. Voir fac-similé Contretype viré par sulfuration (à g.) et original (à d.) d'Eugène Atget Paris, Musée Carnavalet Couleur (photographies en) : Au XIXème siècle Ducos du Hauron et Gabriel Lippman, par des voies totalement différentes, réussirent à produire les premières photographies en couleurs. Il faut attendre le XXème siècle avant qu'apparaissent les premiers procédés couleur commerciaux. Voir autochrome. Cyanotype : Découvert par Herschel, en 1842, le cyanotype est un procédé de tirage fondé sur la sensibilité à la lumière de certains complexes de fer qui se décomposent pour former du bleu de Prusse. Le tirage est obtenu en exposant à la lumière un papier imprégné de sels de fer et de ferricyanure de potassium. Les cyanotypes ont l'avantage de se conserver généralement bien et d'être bon marché. Antoine Bourdelle, autoportrait drapé à l'orientale, cyanotype, Paris, Musée Antoine Bourdelle. Abécédaire de la photographie 4 Daguerréotype : Premier procédé photographique divulgué. Acheté par la France à son inventeur Daguerre en 1839, il est en vogue entre 1839 et 1855, puis est peu à peu remplacé par les procédés négatifs - positifs. Le daguerréotype (1839-1857), l'ambrotype (1852-1863) ou le ferrotype (1856-1938) sont des photographies enchâssées dans des écrins, parfois coloriées à la main. Le premier, sur plaque de cuivre argentée ressemble à un miroir, alors que le second est obtenu sur une plaque de verre au collodion. Le ferrotype est une image sur plaque de tôle peinte en noir. Thiesson, Portrait de Daguerre, Paris, Musée Carnavalet Di-acétate : voir Supports souples. Encres grasses : voir Tirage à l'huile Effet Sabbatier (solarisation) : Lorsque le film ou le papier est réexposé à la lumière au cours de son développement une inversion partielle des valeurs se produit. Cette appellation est due à Armand Sabbatier, qui découvrit ce phénomène en 1862. Esters de Cellulose : voir Supports souples Fac-similé: Copie d'une photographie qui reprend les techniques historiques tant dans le domaine du support que de l'émulsion. C'est la "copie" la plus proche de l'original. Cf les fac-similés tirés de négatifs sur plaque de verre au collodion. Abécédaire de la photographie 5 Ferrotype : Introduit par Martin en 1853, ce procédé est dérivé de l'ambrotype. Une Image positive est obtenue en exposant dans une chambre noire une fine plaque de fer recouverte d'un vernis noir ou brun au collodion. Le prix d'un ferrotype était très réduit et ce procédé à survécu avec des variantes pendant une partie du XXème siècle. Il fut beaucoup utilisé par les photographes forains. (anglais : tintype) anonyme, Portrait de famille, ferrotype, Collection particulière Gélatino-bromure d'argent (épreuve au) : A la suite des travaux publiés par Richard Leach Maddox en 1871, le gélatino-bromure d'argent remplace progressivement, à partir de 1880, la majorité des techniques antérieures, surtout dans un premier temps pour produire le négatif. Les émulsions sont sensibilisées en usine et vendues prêtes à l'emploi. Trois types principaux de supports ont été employés : - Les plaques de verres pour images négatives et positives ; - Les supports souples pour négatifs (nitrate de cellulose, di- ou triacétate de cellulose, polyester à partir de 1960) ; - Les papiers pour épreuves positives, dont la tonalité est noire neutre après développement de l'image latente, mais qui peut être modifiée à la suite d'un virage. La sensibilité du gélatino-bromure autorise les tirages par agrandissement. Comme dans le cas des aristotypes, la présence d'une couche intermédiaire de sulfate de baryum augmente la brillance et la blancheur de l'image. Les émulsions mates sont généralement obtenues par ajout d'amidon à la gélatine. Ces émulsions à développement chimique possèdent un grain d'argent à structure filamentaire. Ce dernier est plus stable que celui des procédés à noircissement direct dont le grain d'argent, uploads/Finance/ abecedaire-de-la-photographie.pdf

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  • Publié le Mai 22, 2021
  • Catégorie Business / Finance
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