Cyriac Guillaumin AIDE-MÉMOIRE Macroéconomie © Dunod, 2014 5 rue Laromiguière,
Cyriac Guillaumin AIDE-MÉMOIRE Macroéconomie © Dunod, 2014 5 rue Laromiguière, 75005 Paris www.dunod.com 978-2-10-072051-4 3 © Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit. Préface 5 Présentation 10 1 • Qu’est-ce que la macroéconomie ? 15 1 Introduction 15 2 Objet et méthodologie de la macroéconomie 18 2 • Les concepts fondamentaux de la macroéconomie 25 1 Introduction 25 2 La principale variable de la macroéconomie : le produit intérieur brut 26 3 Les autres grandeurs de la macroéconomie 44 3 • La comptabilité nationale 56 1 Introduction 56 2 Le circuit économique 58 3 L’élaboration de la comptabilité nationale 60 4 La synthèse des comptes 75 4 • La consommation 101 1 Introduction 101 2 L’approche keynésienne de la consommation 105 3 Les résultats empiriques et les premières reformulations 118 4 Les fondements microéconomiques de la consommation 125 5 • L’investissement 135 1 Introduction 135 2 Concepts fondamentaux 139 Table des matières 3 Le rôle du taux d’intérêt et la décision d’investir 144 4 Le principe de l’accélérateur 156 5 La situation financière de l’entreprise 164 6 • Le rôle de l’État 169 1 Introduction 169 2 L’État producteur et régulateur des marchés 171 3 Le budget de l’État 176 4 Les recettes de l’État financent-elles ses dépenses ? L’émergence de la dette publique 191 5 L’État et la politique économique 196 7 • Le modèle keynésien simplifié 198 1 Introduction 198 2 L’équilibre de sous-emploi 200 3 L’État et le rôle de la politique budgétaire 212 8 • La monnaie 222 1 Introduction 222 2 Fonctions et formes de la monnaie 223 3 La demande de monnaie 231 4 L’équilibre sur le marché de la monnaie 246 9 • Le modèle IS-LM : l’équilibre global en économie fermée 252 1 Introduction 252 2 L’équilibre sur le marché des biens et services : la courbe IS 254 3 L’équilibre sur le marché de la monnaie : la courbe LM 264 4 L’équilibre macroéconomique global : le diagamme IS-LM 274 5 L’analyse des politiques économiques 280 6 Critiques théoriques et validation empirique 298 Bibliographie 300 Index 303 4 © Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit. 5 On n’enseigne pas la macroéconomie en 2014 comme en 1974 ; et en 1974, on n’enseignait pas la macroéconomie comme en 1934. En 1934, la macroéconomie n’existait pas en tant que telle : Keynes n’avait pas en- core écrit sa Théorie Générale de l’Emploi, de l’Intérêt et de la Monnaie ; et la comptabilité nationale moderne, qui permet de faire de la macroéco- nomie grandeur nature, n’existait pas encore. En 1974, on disposait de modèles macroéconomiques estimés à partir des données de comptabili- té nationale, permettant de mesurer l’effet des politiques économiques sur l’activité, le chômage, les prix ou le solde extérieur. Ces modèles, qui sont à l’économie ce que les simulateurs de vol sont à l’aviation, offraient une vision mécaniste de l’économie. L’un des principaux porte-drapeaux de ce mouvement, le Prix Nobel néerlandais Jan Tinbergen, n’était-il pas au départ un ingénieur ? Selon son approche, la politique économique revient au fond à inverser la matrice reliant les instruments de politique économique (monnaie, budget, fiscalité, salaire minimum...) aux objec- tifs (activité, emploi, inflation, solde extérieur...), ces derniers ne devant être en nombre supérieur aux instruments. Que s’est-il passé depuis cette époque bénie où le ministre des Finances pouvait s’appuyer en toute confiance sur une équipe d’économètres quantifiant avec peu de marge d’erreur l’impact de telle ou telle décision de politique économique ? D’abord, les économies occidentales ont connu plusieurs transforma- tions majeures, notamment la mondialisation, les mutations monétaires et l’essor de la finance. La mondialisation fait que l’évolution macroéco- nomique d’un pays est devenue dépendante de l’évolution des autres pays. Pensons à l’impact de la crise financière américaine de 2008 sur l’ensemble de l’économie mondiale ; mais aussi à la dépendance de la Préface 6 M acroéconomie conjoncture française par rapport à celle de nos principaux partenaires économiques – Allemagne, Royaume-Uni, Italie. En retour, l’efficacité d’une politique économique donnée dépend de l’orientation de la poli- tique économique dans les autres pays. Par exemple, une stratégie de redressement des comptes publics est difficile à mener si les pays proches mènent la même politique au même moment, car les exportations pren- nent alors plus difficilement le relais de la demande publique. Les muta- tions monétaires ne sont pas moins importantes. Alors que dans les années 1950 et 1960 la stabilité monétaire était assurée par le régime de change fixe de Bretton Woods, la France est désormais arrimée à ses par- tenaires de la zone euro au travers de l’union monétaire, qui modifie complètement le cadre de la politique économique. Enfin, l’essor de la finance, mesuré par l’activité des marchés financiers ou la taille des banques, a également remis en cause la conception de la macroéconomie héritée de l’après-guerre. Par exemple, on sait aujourd’hui, grâce à l’expérience du Japon dans les années 1990 et de la zone euro après la crise de 2009, que la transmission des impulsions de politique monétaire à l’économie réelle peut se trouver bloquée par la situation dégradée des banques. Deuxième phénomène déterminant : la discipline a elle-même connu d’importantes mutations. L’une des plus importantes fut la « critique » formulée par Robert Lucas en 1976. En modifiant les anticipations des agents, les politiques économiques modifient les comportements. Par exemple, une réforme des retraites va modifier la relation entre revenu courant et consommation. Ainsi, on ne peut s’appuyer sur des modèles estimés sur le passé pour orienter les politiques économiques futures. Cette critique est particulièrement pertinente pour la France, dont le cadre institutionnel a radicalement changé avec la mise en place de la zone euro. Les macroéconomistes ont répondu à la « critique de Lucas » en asseyant leurs relations macroéconomiques sur des paramètres microéconomiques, tels que la préférence pour le présent, qui restent invariants lorsque le cadre institutionnel se modifie. Ils ont aussi intro- duit dans leurs modèles l’hypothèse d’anticipations rationnelles, permet- tant de prendre en compte le fait que les acteurs de l’économie (ménages, entreprises, syndicats, etc.) disposent au moins d’autant d’information © Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit. 7 Préface que le modélisateur, et qu’on ne peut donc les flouer par exemple en lais- sant systématiquement filer l’inflation au-delà du rythme sur lequel se fondent les négociations salariales. Enfin, les modèles macroécono- miques ont bénéficié des progrès de l’économétrie, comme par exemple la prise en compte de la non-stationnarité de la plupart des séries écono- miques. Malgré ces progrès indéniables, la profession a été attaquée (dans l’ensemble, à juste titre) pour ne pas avoir prévu la crise financière mon- diale. On touche ici à un problème spécifique de la discipline dont l’objet est mouvant : contrairement aux physiciens, les macroéconomistes sont en permanence à la poursuite de leur objet de recherche qui, souvent, court plus vite qu’eux. Cela ne signifie pas qu’il faille baisser les bras devant la difficulté. Mais plutôt qu’il convient d’adopter une attitude modeste. « Si les économistes pouvaient s’arranger pour être perçus comme aussi humbles et compétents que les dentistes, ce serait magnifique ». Cette phrase de Keynes tirée de ses Essais de Persuasion (1931) n’a pas perdu sa pertinence au XXIe siècle, bien au contraire. L’éco- nomiste doit s’attacher à avertir des risques et à soigner les crises plutôt qu’à laisser croire qu’il peut prévoir la conjoncture. Jamais votre dentis- te ne vous prédit une carie avec un risque d’erreur inférieur à 1 %. Alors pourquoi demander aux macroéconomistes une telle performance ? Dans ce manuel de macroéconomie, Cyriac Guillaumin adopte cette atti- tude humble que préconisait Keynes. Bien loin des envolées théori- ciennes, il prend le lecteur par la main et lui montre comment manier en pratique cette pâte qu’est la macroéconomie. Comment corriger la haus- se de l’activité de l’effet de l’inflation ; comment calculer les contribu- tions de la consommation et de l’investissement à la croissance ; com- ment mesurer la relation entre consommation et revenu ; comment expliquer que la consommation est proportionnelle au revenu tandis que l’investissement est proportionnel à la variation du revenu, etc. Il par- vient à une interpénétration remarquable entre la théorie et la pratique, en s’appuyant le plus souvent sur les données de l’Insee qui, grâce à la révolution internet, sont désormais disponibles gratuitement en ligne. Il répond, par la démonstration, à une critique fréquemment adressée à 8 M acroéconomie l’enseignement de l’économique, qui serait à la fois trop mathématique et déconnecté de la réalité. D’emblée, il avertit le lecteur : un modèle ne s’écrit pas forcément sous forme mathématique ; cela n’en reste pas moins un modèle, donc une simplification de la réalité. On pourrait ajouter : lorsqu’on écrit un modèle sous forme mathématique, ce n’est pas pour embêter les étudiants, encore moins pour détacher une théorie de la réalité ; au contraire, c’est pour quantifier les phénomènes et, plus important encore, pour se donner les moyens de réfuter le modèle à l’aide des données historiques – chose impossible lorsqu’on laisse uploads/Finance/ aide-memoire-macro.pdf
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- Publié le Mai 08, 2022
- Catégorie Business / Finance
- Langue French
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