2007 Jacques Bidet et Gérard Duménil Altermarxisme Un autre marxisme pour un au
2007 Jacques Bidet et Gérard Duménil Altermarxisme Un autre marxisme pour un autre monde Copyright © Presses Universitaires de France, Paris, 2015 ISBN numérique : 9782130640158 ISBN papier : 9782130564980 Cette œuvre est protégée par le droit d’auteur et strictement réservée à l’usage privé du client. Toute reproduction ou diffusion au profit de tiers, à titre gratuit ou onéreux, de tout ou partie de cette œuvre est strictement interdite et constitue une contrefaçon prévue par les articles L 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle. L’éditeur se réserve le droit de poursuivre toute atteinte à ses droits de propriété intellectuelle devant les juridictions civiles ou pénales. Présentation « Face aux discours de consensus et de résignation, nous avons voulu écrire un livre de combat. Non pas une utopie, mais une contribution à l'immense lutte qui s'esquisse en ce début de siècle. » Les auteurs plaident pour une refondation théorique du discours marxiste qui engage à la fois la philosophie, l'économie, la sociologie, l'histoire, militent pour une alternative radicale d'émancipation, une abolition de tous les privilèges. Table des matières Avant-propos Introduction Le marxisme de Marx Présentation Chapitre 1. L’économie politique au service de la révolution Chapitre 2. Le « grand récit » marxien La revanche de l'organisation Présentation Chapitre 3. Émergence et pérennité du capitalisme organisé Chapitre 4. L’union manquée de l’organisation et de l’émancipation Néomarxisme Capitalistes - Cadres et compétents - Classes fondamentales Présentation Chapitre 5. Le second rapport de classe : l’encadrement I - Marx théoricien de l’organisation II - Les ambiguïtés du traitement de l’organisation dans Le Capital III - Capitalisme et cadrisme IV - Les logiques cadristes de l’après-guerre V - Le fiasco du cadrisme bureaucratique Chapitre 6. Une société de classe à deux pôles I - Déconstruction de l’analyse marxienne de l’organisation II - Reconstruction de la structure moderne de classe III - L’expérience historique du collectivisme Altermarxisme L’impérialisme dans l’étaticité mondiale en gestation Présentation Chapitre 7. Impérialisme et mondialisation néolibérale Chapitre 8. Des États-nations à l’État-monde I - Le système du monde moderne II - L’État-monde en gestation Changer le monde Présentation Chapitre 9. Politiques du néomarxisme I - La politique d’union : un sujet pluriel II - La question de l’« hégémonie » III - La question de l’alliance : droite et gauche IV - Figures économiques de l’alliance et de son dépassement Chapitre 10. Politiques de l’altermarxisme I - La politique des peuples II - L’émergence brouillée d’un peuple-monde III - Vers une politique de l’humanité C Avant-propos e livre est issu de la rencontre de deux recherches indépendantes, menées parallèlement sur plusieurs décennies, par deux auteurs, l’un philosophe, l’autre économiste. Il s’inscrit au point de confrontation entre des exigences disciplinaires diverses et des approches contrastées. Il prend la forme d’un essai, qui propose une théorie de l’ordre social contemporain, aux plans national et mondial, à partir notamment d’une réinterprétation des traditions marxistes. Au-delà des différences de méthode et de certaines divergences analytiques, il manifeste une profonde convergence dans l’argumentation générale et les conclusions politiques. Il est le fruit d’une étroite collaboration. Chacun d’eux a constamment écrit sous le contrôle de l’autre et bénéficié de ses corrections [1] . Paris, mai 2007. Bibliographie Ce livre s’appuie sur les travaux de ses deux auteurs. On peut signaler : Jacques Bidet (JB) J. Bidet, Que faire du Capital ?, Paris, Klincksieck, 1985. Seconde édition, Paris, PUF, 2000 (Que faire du Capital ?). J. Bidet, Théorie de la modernité, Paris, PUF, 1990 (Théorie de la modernité). J. Bidet, John Rawls et la théorie de la justice, Paris, PUF, 1995 (John Rawls). J. Bidet, Théorie générale, Théorie du droit, de l’économie et de la politique, Paris, PUF, 1999 (Théorie générale). J. Bidet, E. Kouvélakis, Dictionnaire Marx contemporain, Paris, PUF, 2001 (Dictionnaire Marx). J. Bidet, Explication et reconstruction du Capital, Paris, PUF, 2004 (Explication et reconstruction du Capital). Page Web : http://perso.orange.fr/jacques.bidet/. On y trouvera la liste des traductions de ces ouvrages en langues étrangères, un Commentaire du Capital, livre I, sections I et II, et une centaine d’articles sur ces sujets. Gérard Duménil (GD ou GDDL) G. Duménil, La position de classe des cadres et employés, Grenoble, Presses Universitaires de Grenoble, 1975 (La position de classe). G. Duménil, Le concept de loi économique dans « Le Capital », avant-propos de Louis Althusser, Paris, François Maspero, 1978 (Le concept de loi). G. Duménil, D. Lévy, La dynamique du capital. Un siècle d’économie américaine, Paris, PUF, 1996 (La dynamique). G. Duménil, D. Lévy, Crise et sortie de crise. Ordre et désordres néolibéraux, Paris, PUF, 2000 (Crise). Une édition remise à jour est disponible en anglais : Capital Resurgent. Roots of the Neoliberal Revolution, Cambridge (Mass.), Harvard University Press, 2004. G. Duménil, D. Lévy, Au-delà du capitalisme, Paris, PUF, 1998 (Au-delà du capitalisme). G. Duménil, D. Lévy, Économie marxiste du capitalisme, Paris, La Découverte, « Repères », 349, 2003 (Économie marxiste). Page Web : http://www.jourdan.ens.fr/levy/. On y trouvera de nombreux articles et la référence aux ouvrages. Notes du chapitre [1] ↑ Les auteurs remercient vivement Annie Bidet-Mordrel et Dominique Lévy pour leur contribution à cet ouvrage. L Introduction ’avenir avait un nom : « socialisme », « communisme », ou quelque autre semblable. Et le marxisme se donnait pour son messager. Aujourd’hui, c’est le mot d’ordre de Wittgenstein qui semble prévaloir : ce dont on ne peut rien dire, mieux vaut le taire. Il n’est pas interdit d’invoquer un « autre monde ». Mais force est de reconnaître qu’une telle appellation ne véhicule en elle-même aucun contenu positif reconnu. Le marxisme avait entrepris de penser la construction d’un monde commun. Il partait des mots de la modernité, inscrits au fronton divers des nations : égalité, liberté… Il cherchait comment ces promesses, bafouées par la domination capitaliste, pourraient s’accomplir. On sait que l’histoire a pris un autre cours. Où donc est l’échec ? Et peut-on reprendre l’entreprise ? Ce livre cherchera à affronter ces questions redoutables. Peut-on à nouveau désigner un avenir ? Cela implique que l’on parvienne à déchiffrer ce qui advient aujourd’hui : ce tourbillon accéléré dans lequel est entrée l’humanité. Telle est la tâche que se donne un « altermarxisme », un autre marxisme pour un autre monde, objet ultime de cette investigation. Elle suppose que l’on se confronte au marxisme classique, celui de Marx ou celui de ceux qui se réclamèrent ultérieurement de lui : que l’on détermine la nature et l’origine de ses insuffisances. Et que l’on tente d’y remédier. Telle est la tâche, préalable, d’un « néomarxisme », dont l’objet principal est l’analyse des structures de classe. Le marxisme de Marx On connaît le mot de Marx, en réponse aux premiers révolutionnaires russes, qui cherchaient un maître à penser : « En tout cas, moi, je ne suis pas marxiste. » Marx est bien pourtant le fondateur du « marxisme » (encadré 1). Celui-ci figure d’abord dans le prolongement du grand mouvement social et politique qui triomphe dans la Révolution française et qui embrase, au cours du XIXe siècle, l’Europe entière. Il étend la perspective d’émancipation de la sphère politique à la sphère économique, liant l’une à l’autre. Marx milite aux côtés des chartistes pour le suffrage universel, et met l’égalité politique au premier plan. Il soulignera qu’il appartient tout à la fois au « parti démocrate » et au « parti communiste », au sens que l’on donne alors à la « prise de parti » : choisir son camp. Sous le nom de communisme s’entend la réalisation effective d’un ordre social en adéquation avec les principes « libéraux » proclamés dans la sphère politique. Marx cherche à dégager le socialisme de ses formulations originelles, utopiques. Il ne vise pas à construire d’emblée un projet de société, mais d’abord à comprendre l’économie moderne, ses tendances, et le champ de possibles que leur dynamique ouvre pour l’avenir. Il reprend l’analyse économique initiée par les classiques, Smith et Ricardo, pour en faire la critique. Il montre que nous ne vivons pas dans une société d’échanges mutuels équilibrés. Le salarié produit plus qu’il ne reçoit sous forme de salaire. Il est donc « exploité ». Et c’est du fait de cette exploitation que la richesse des capitalistes augmente sans cesse. Le système se reproduit ainsi de lui- même, même si certains individus changent de position sociale. La classe économiquement dominante détient les moyens d’être aussi la classe dirigeante au plan politique, idéologique et culturel, à travers tout un ensemble d’institutions sociales fonctionnelles. Cette analyse critique radicale s’inscrit pourtant dans une vision de l’histoire en termes de « progrès ». Le capitalisme, plus productif que les systèmes antérieurs et se développant dans la grande entreprise, tend à la multiplication du nombre des salariés, toujours plus instruits et rassemblés par le processus social de la production. Il produit ainsi, inéluctablement, ses propres « fossoyeurs ». Le moment approche où la société pourra s’affranchir des mécanismes aveugles de la propriété privée et du marché. Mais on n’y parviendra que par l’organisation sociale et politique de la classe ouvrière uploads/Finance/ altermarxisme-gerard-dumenil-pdf.pdf
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- Publié le Jul 17, 2021
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