Analyse financière – MCCA1 FOAD – ISIG – Outils et méthodes de l’analyse financ

Analyse financière – MCCA1 FOAD – ISIG – Outils et méthodes de l’analyse financière 2016 CHAPITRE III / LES OUTILS ET METHODES D’ANALYSE FINANCIERE (suite) L’ANALYSE FINANCIERE DU COMPTE DE RESULTAT Le compte de résultat est, avec le bilan, le document de synthèse comptable privilégié par l’analyste financier. L’étude financière du compte de résultat conduit à distinguer trois grandes catégories d’opérations : exploitation, financière et hors exploitation. L’analyse financière poste par poste met en évidence certaines rubriques qui vont par la suite revêtir une grande importance. I/ LES OPERATIONS D’EXPLOITATION 1°) Le chiffre d’affaires C’est le cumul de la vente des marchandises et de la production vendue. Il est net de taxes et des rabais, remises et ristournes. L’analyste financier devra faire attention au chiffre d’affaires fictif d’un exercice. En effet, à l’approche de la fin de l’année, certains peuvent user de procédés de commandes fictives pour embellir leur chiffre ou pour faire bénéficier à l’exercice suivant du chiffre d’affaires, pour ensuite annuler ou reporter encore au prochain exercice. Une méthode usuelle pour identifier la présence de chiffre fictif consiste à calculer le poids de ce chiffre à facturer ou annulé sur le chiffre d’affaires total. S’il est supérieur à 10% ou si son évolution montre une hausse soudaine alors que les résultats de l’entreprise ne sont pas à cette image, alors il faudra réclamer des compléments d’informations. 2°) La production stockée Là, la valeur de ce poste est fonction de la méthode de valorisation des stocks. Il faut aussi garder à l’idée que l’augmentation du coût unitaire de production peut valoriser d’avantage le stock sans qu’il n’y ait d’augmentation réelle de la valeur du stock. D’où l’analyste financier devra vérifier ces données afin de s’assurer de la réalité économique des stocks. 3°) La production immobilisée Il s’agit des investissements corporels et incorporels que l’entreprise réalise pour elle-même sans facturation à un tiers. L’attention que l’analyste financier devra porter à ce poste vise à éviter de considérer un trop gonflement du poste pour augmenter fictivement ses bénéfices comme de la valeur économique réelle. Présentateur du module : A. Jean-Marie WOBA Page 1 Analyse financière – MCCA1 FOAD – ISIG – Outils et méthodes de l’analyse financière 2016 4°) Les autres charges externes Il s’agit de toutes les charges de gestion courante liées à des consommations non stockables en provenance de tiers extérieurs à l’entreprise. Différents retraitements sont nécessaires pour une analyse financière du compte de résultat.  Les frais de sous-traitance : sont à considérer comme des approvisionnements dans la mesure où l’entreprise est un intermédiaire entre les sous-traitants et le marché final.  Le personnel intérimaire : les charges du personnel extérieur ne doivent pas être considérées comme des services extérieurs, mais comme des charges de personnel. En conséquence, on les déduira pour les ajouter aux charges de personnel.  Les loyers de crédit-bail : doivent être analysés en une composante correspondant au coût de financement et une composante exprimant la couverture de la dépréciation du bien. La composante représentant les intérêts sera affectée aux charges financières et la partie représentative des charges d’usage aux dotations aux amortissements. Il en sera de même pour les cas de location de biens à longue durée. 5°) Les charges de personnel On y rattachera les divers mécanismes d’intéressement du personnel. 6°) Les dotations aux amortissements et aux provisions Les dotations aux provisions pour créances douteuses seront à reclasser en charges exceptionnelles. II/ LES OPERATIONS FINANCIERES Le résultat financier comprend des produits et des charges qui n’ont rien à voir avec une activité financière traditionnelle. 1°) Les produits financiers Il s’agit des dividendes et intérêts des créances liées à des participations, des produits qui résultent d’autres immobilisations financières et des revenus des valeurs mobilières de placement ou des produits encaissés des actifs de trésorerie détenus par l’entreprise. Ici il faudra éviter l’amalgame comptable effectué entre les charges d’intérêts qui découlent d’un encours de prêts durant l’année N Présentateur du module : A. Jean-Marie WOBA Page 2 Analyse financière – MCCA1 FOAD – ISIG – Outils et méthodes de l’analyse financière 2016 et les dividendes comptabilisés en produits de l’année N qui résultent de la mise en paiement d’une partie du résultat N-1 de la filiale. 2°) Les produits sur cessions de valeurs mobilières de placement Les actifs de trésorerie placés en OPCVM de capitalisation ne seront intégrés dans le compte de résultat que lors de cessions et uniquement sous la forme de plus-values réalisées. Cependant en cas de moins-values latentes, une provisions devra être constituée (principe de prudence). 3°) Les intérêts et charges assimilés On y retrouve des intérêts dus sur dettes ou emprunts et les escomptes accordés aux clients pour paiement anticipé. En revanche les dividendes à payer ou les frais bancaires annexes n’y figurent pas. III/ LES OPERATIONS EXCEPTIONNELLES Des produits et des charges peuvent être exceptionnelles soit par leur montant, soit par leur nature. Dans le second cas, la difficulté est que l’entreprise peut les avoir comptabilisés ailleurs du fait de leur nature. En outre un traitement particulier est réservé aux cessions d’actifs dans les éléments exceptionnels. 1°) Revenus exceptionnels sur opérations de gestion Si l’on prend l’exemple du cas des frais de licenciement pour restructuration que le comptable peut rattacher aux charges d’exploitation, l’analyste financier pourra procéder à un retraitement pour considérer l’opération comme une charge exceptionnelle. 2°) Revenus exceptionnels sur opérations en capital Les cessions d’actifs s’inscrivent dans ce cadre. On notera ici que les subventions d’exploitation figurent en produits d’exploitation, que les subventions d’équilibre sont reprises en produits exceptionnels et que les subventions d’investissement sont portées directement au bilan. 3°) Dotations et reprises Présentateur du module : A. Jean-Marie WOBA Page 3 Analyse financière – MCCA1 FOAD – ISIG – Outils et méthodes de l’analyse financière 2016 Il est essentiel de distinguer les cessions d’actifs tant au crédit qu’au débit des autres éléments. L’analyste financier doit isoler ce qui relève de pures décisions de désinvestissement prises au cours de l’exercice. Par ailleurs, il faut reclasser les éléments de revenus exceptionnels qui ont un caractère récurrent et répétitif en « autres produits et charges d’exploitation ». IV/ IMPOTS SUR LES BENEFICES L’analyste financier ne s’étonnera pas de voir figurer dans le compte de résultat un impôt sur les bénéfices même lorsque l’entreprise est déficitaire. Il existe, en effet, un minimum d’impôt à payer qui figure sous la rubrique « imposition forfaitaire annuelle ». En règle générale, l’analyse financière des impôts sur les bénéfices est très délicate à mener car les montants qui figurent à cette rubrique sont à la croisée des logiques comptables, fiscales et du désir de l’entreprise d’optimiser la charge d’impôt. Les différences de taux d’imposition, de traitement des bénéfices, ou le report de déficit peuvent expliquer ce qui n’est qu’une incohérence apparente : par exemple une situation de hausse de résultats avec des impôts en baisse. Tout comme pour le bilan, il est nécessaire de procéder à un retraitement financier de certains postes du compte de résultat. Avec le bilan et le compte de résultat, l’annexe se présente comme un document de synthèse à part entière dont ne peut se passer l’analyste financier dans sa quête d’informations lui permettant de disposer de données sur la réalité économique de l’entreprise. L’annexe renferme un ensemble d’informations le plus souvent ponctuelles qui complètent et éclairent le bilan et le compte de résultat. Elle intègre notamment un document fondamental, le tableau de financement. Présentateur du module : A. Jean-Marie WOBA Page 4 Analyse financière – MCCA1 FOAD – ISIG – Outils et méthodes de l’analyse financière 2016 L’ANALYSE PAR LES SOLDES DE GESTION ET L’AUTOFINANCEMENT L’analyse de la dynamique des flux dans l’entreprise est une étape indispensable du diagnostic financier. il est important de comprendre la différence qui existe entre la génération du résultat et la génération de flux de trésorerie dans l’entreprise. Les deux optiques ne se recouvrent pas forcément. I/ LES SOLDES INTERMEDIAIRES DE GESTION Les soldes intermédiaires de gestion constituent une succession articulée de flux issus du compte de résultat. Le bénéfice net ou la perte nette n’est que le solde d’éléments hétérogènes dont la comparaison dans le temps n’a pas grande signification. On ne compare que des données similaires et homogènes. Ainsi l’analyste financier va s’évertuer à comparer des soldes issus d’éléments homogènes. 1°) La marge commerciale C’est la marge brute issue de l’activité de la vente des produits achetés en l’état. Elle est comparée dans le temps ou avec une entreprise du même secteur d’activité par son taux de marge : marge commerciale / ventes de marchandises. Le taux de marge est suivi dans le temps et exprime la capacité qu’a l’entreprise de tirer profit de sa position commerciale ou de sa clientèle. 2°) La production En lieu et place de cet agrégat, l’analyste financier préfèrera le chiffre d’affaires qui traduit au moins la capacité de l’entreprise à matérialiser son potentiel économique sous forme de créances ou de trésorerie par rapport à la production qui adjoint des éléments hétérogènes : production vendue + production uploads/Finance/ ana-fi-ch3-suite.pdf

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  • Publié le Apv 04, 2022
  • Catégorie Business / Finance
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