Performance et positionnement des banques tunisiennes. Amina Omar Djama, Analys

Performance et positionnement des banques tunisiennes. Amina Omar Djama, Analyste financier, Encadrée par Dr. Tahar El Almi, Economiste, Octobre 2012 L’importance du secteur bancaire dans le développement financier et la croissance économique d’un pays incite les gouvernements à assurer la stabilité et la performance de leurs systèmes bancaires. Les études montrent l’existence d’une relation positive entre les administrateurs externes et la performance. Elles révèlent aussi, une association négative ente la présence d’actionnaires dominants et la performance, ce qui ouvre la voie à une explication en termes d’appropriation privée des bénéfices. La présente contribution (*) se propose de présenter quelques éléments synthétiques d’une étude en cours de réalisation et qui vise à diagnostiquer l’efficience, la performance et le positionnement des banques tunisiennes. A ce niveau, nous proposons de présenter une ébauche de l’analyse financière de rentabilité des banques tunisiennes au cours de la période 1999-2009 en deux parties : I. Présentation de l’environnement bancaire tunisien II. Estimation et interprétations économiques. I. Présentation de l’environnement bancaire tunisien Depuis sa création en 1958 jusqu’à la fin des années 80, le système bancaire tunisien a été administré. En effet, ce dernierétait dominé par l’Etat. Tous leurs manœuvres étaient strictement supervisés, les banques n’avaient aucune liberté : les taux, les crédits qu’elles pouvaient accorder, les méthodes de gestion même les produits qu’elles proposaient devait être conforme aux règles administrée par la Banque centrale. L’octroi du crédit était réservé essentiellement aux fonctionnaires de l’Etat et la banque centrale supervisait contrôlait de manière sévère les crédits et les taux d’intérêts. Ce qui décourageait l’épargne en raison d’absence de concurrence et de compétitivité ainsi que la demande de crédit puisque toutes les banques fixaient le même taux d’intérêts. Le secteur bancaire tunisien souffrait donc d’un ensemble de dysfonctionnements. L’interventionnisme de l’Etat a conduit le pays vers une situation de crise. Ce n’est qu’en 1990, que cette situation de récession a pris avec l’apparition de la réforme du marché financier qui a réduit relativement la répression financière. En effet, l’introduction du plan d’ajustement structurel par le FMI ([1]) en 1987 a permis l’émergence d’un marché financier organisé et au niveau de la politique monétaire, un allégement des conditions d’octroi de crédit : ce qui a mené les banques vers une politique de financement des ménages. De plus, de nouvelles réformes ont été mises en place afin d’améliorer la capacité du système financier à mobiliser l’épargne et a financer les investissements productifs. Les principales mesures entreprises consistaient en la suppression de l’encadrement du crédit et l’adoption d’une nouvelle politique de refinancement, exprimée notamment par la libéralisation des taux d’intérêt et la mise en place d’une nouvelle politique de réserves obligatoires. Ces règlementations visaient principalement à assurer la sécurité et la stabilité nécessaires à un système bancaire sain, à renforcer l’assise financière des banques et à créer un environnement bancaire plus concurrentiel. Vers la fin des années 90, le système bancaire tunisien a parallèlement, consolidé la libéralisation financière, ce qui a permis à un changement radical de la structure systémique. Cette dernière avait pour objectif de réduire cette situation de monopolisation en corrigeant l’inefficacité du surendettement et la déconcentration des banques tunisienne. Ce fut le cas, puisqu’elle a permis à un accroissement de la 1 concurrence. En effet, les objectifs stratégiques du pays consistaient à l’ouverture du système financier tunisien, aussi bien au niveau régional qu’international. Ce changement leur a permis de se différencier en se spécialisant chacune a une catégorie de métiers : à savoir les banques commerciales, les banques de développement, les banque offshores, les sociétés de factoring etc. De plus, le désengagement de l’Etat a aussi facilité l’entrée des investisseurs étrangers dans l’actionnariat des banques et l’implantation des banques étrangères dans le marché local. De ce fait, la structure de l’actionnariat bancaire étant plus équilibrée, elle a permis de classer l’essentiel des banques en trois catégories : −Les banques ayant une forte participation de l’Etat −Les banques a capitaux privées tunisiens, −Et enfin les banques à majorité étrangère : Au niveau de la gestion, des réformes portant sur la modernisation des établissements de crédits ont également été réalisées. Elles visent l’amélioration des services bancaires, le renforcement de la sécurité des opérations bancaires en mettant en place un système de télé compensation, l’amélioration de la gestion du personnel, l’introduction de nouveaux instruments financiers et le développement de la monétique, la création et la maitrise de nouvelles innovations tel que le e banking etc. Tous ces changements ont permis aux banques tunisiennes deprésenter un gage de stabilité pour les investisseurs étrangers et d’être enfin prêtes à une concurrence étrangère imminente. Ainsi cette libéralisation financière aurait permis une augmentation massive et continue de la concurrence entre banques tunisiennes mais aussi avec les banques étrangères. De plus, la globalisation a entrainée l’apparition de nouveaux produits, de nouvelles activités etc. Ce qui à encore plus augmenter cette concurrence. Toutes les banques, qu’elle soit tunisienne ou étrangère, cherchent qu’un seul objectif : « être meilleure que ces concurrents ». De ce fait, chacune vise à être efficiente, que ce soit au niveau du cout ou bien à celui des aspects techniques. Architecture du secteur bancaire tunisien [2] Le système bancaire tunisien est constitué essentiellement de : •La Banque centrale : Cette dernière est l’autorité de tutelle des banques. Elle permet non seulement de mettre en œuvre la politique monétaire mais elle assure aussi la tenue du compte courant des banques, le service de compensation, le service information par le biais des centrales des chèques impayés et des risques. •Les établissements de crédit en activité: sont constitués par les banques et les établissements financiers. Les banques, dites auparavant banques commerciales, sont au nombre de 17 à la fin de 2004 : la banque national agricole (BNA), Société Tunisienne de Banque (STB), Union International de Banques (UIB), Banque de l’Habitat (BH), Banque Franco-Tunisienne (BFT), Banque Tunisienne de Solidarité (BTS), Banque du Sud (BS), Banque Internationale Arabe de Tunisie (BIAT), Union Bancaire pour le Commerce et l’Industrie (UBCI), Banque de Tunisie (BT), Arab Tunisian Bank (ATB), Amen Bank (AB), Citibank, l’Arab Banking Corporation (ABC), la Tunisian Quatarian Bank (TQB), la banque Tuniso-Koweitienne de Développement ( BTKD) et la Banque de Tunisie et des Emirats d’investissement ( BTEI). Les établissements financiers, quant à eux, rassemblent les banques d'affaires, les établissements financiers de leasing et les établissements financiers de factoring. Néanmoins, les banques d’affaires agrées avant l’entrée en vigueur de la nouvelle loi bancaire N° 2001-65 du 10 juillet 2001, peuvent utiliser le 2 terme «banque » dans leur dénomination sociale, documents et publicités, du moment qu’elles ajoutent le terme « banque d’affaire ». Ces derniers, en nombre de deux (la Banque d'Affaires de Tunisie (BAT) et l'International Maghreb Merchant Bank (IMMB)) ont pour activité d'assurer des services de conseil et d'assistance en matière de gestion du patrimoine, de gestion financière et d'ingénierie financière et d'une manière générale tous les services destinés à faciliter la création, le développement, la restructuration et la privatisation d'entreprises. •Les banques de développement mixtes : Pour la plupart, elles ont été crée dans les années 80 dans le seul but de garantir le financement de l’économie sous forme d’octroi de crédits à moyen et long terme à partir de leurs fonds propres et sur ressources d’emprunts, internes et externes, à moyen et long terme. De plus, elles ont pour rôle de participer au capital d’entreprise, de collecter des dépôts dont la durée est supérieur a un an mais aussi les dépôts a vue de leur personnel et des entreprises dont elles détiennent la majorité du capital. Les banques mixtes ont toujours été aux nombres 7 mais récemment il n’en reste que deux : la Banque Arabe Tuniso-Libyenne de Developpement et de Commerce Extérieur (BTL) et la Société Tunisienne d’Investissement (STUSID). •Les banques offshores : Les banques offshores en Tunisie ont été autorisés a exercer depuis 1976.Il a été divulguer en 1985 une loi spécifique a cette activité. Ces dernières interviennent essentiellement auprès des entreprises non résidents non résidentes au niveau des opérations de change, de financement d’opérations d’import-export et de crédits d’investissement. Elles sont autorisées à collecter librement les dépôts des non résidents quelles qu’en soient la forme et la durée, à souscrire aux emprunts émis par les entreprises non résidentes et à participer au capital social de ces dernières, assurer des opérations de change manuel au profit de la clientèle, effectuer en qualité d’intermédiaire agréé les opérations de change avec la monnaie en Tunisie soit le dinar tunisien et de commerce extérieur de leurs clientèles résidentes. Elles sont également soumises, à ce titre, aux mêmes obligations que les intermédiaires agréent résidents. Les banques offshores sont de nombre 8 dont : Citibank, l’Union Tunisienne de Banques, Loan Investment Company, Tunis International Bank, Beit Ettamouil Saoudi Tounsi, North African International Bank, Alubaf International Bank, Arab Banking Corporation. 2 L’analyse financière : méthode d’analyse Selon Eli Cohen[3], l’analyse financière se définit comme étant un ensemble concepts, de méthodes et d’instruments qui permettent de formuler une appréciation relative à la situation financière de l’entreprise, aux risques qui uploads/Finance/ analyse-des-ratios-bancaires.pdf

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  • Publié le Jui 25, 2022
  • Catégorie Business / Finance
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