Entreprises : L’entreprise fait partie intégrante de l’économie, et cela depuis
Entreprises : L’entreprise fait partie intégrante de l’économie, et cela depuis les classiques. Ainsi, Smith, Say et Marx ont longuement traité l’entreprise. Unité économique dotée d’une autonomie juridique qui utilise des facteurs de production et des produits intermédiaires afin de produire des biens et des services marchands vendus sur le marché. Une entreprise peut être juridiquement indépendante mais en même temps dépendre des décisions prises dans une autre entreprise : on distingue les “filiales” contrôlé par une société mère (lorsque la société mère a des activités purement financières, on parle de holding), et les sous-traitants qui sont sous le contrôle effectif de leur unique client. Les entreprises constituent un ensemble hétérogène que l’on peut classer selon différents critères: la taille, le secteur d’activités, les résultats ou le statut juridique. Ce dernier permet de distinguer les différentes formes d’entreprises et leur mode respectif de fonctionnement. ---------- La taille des entreprises et leur statut sont donc étroitement liés. On remarque que le développement des sociétés de capitaux, dû à la nécessité d’augmenter la taille des entreprises facilite leur regroupement et donc la concentration. Quel est donc le rôle de cette concentration dans le développement? Évolution depuis le 18ème siècle : Les entreprises ont été au coeur des révolutions industrielles. - La première commence dans le troisième tiers du 18ème siècle dans les pays dis early starters (Royaume-Uni et France principalement) d’abord, puis dans les followers (Allemagne et États-Unis) à partir de 1840. Elle s’appuie sur des secteurs moteurs qui sont le textile et la sidérurgie, et sur une énergie motrice qui est la vapeur (grâce à la machine à vapeur). Le développement du chemin de fer caractérise cette révolution industrielle. - La deuxième débute dans les années 1870-1880, s’appuyant principalement sur la chimie, le moteur électrique et le moteur à explosion, avec le développement de l’automobile. L’électricité et le pétrole par la suite ne cesse de se développer. Les pays qui se sont industrialisés plus tard au 19ème s’appellent les latecomers. - La troisième commence dans les années 1970-1980 grâce aux développement de l’électronique, l’informatique et le développement des NTIC. Cet essor coïncide avec la tertiarisation et la montée en puissance de nouveaux pays industrialisés. Le capitalisme familiale du 19ème siècle: Selon la description de Jacques Turgot, au début de la révolution industrielle les entreprises sont le plus souvent petites et familiales. C’est le modèle de l’entrepreneur-capitaliste, l’entreprise lui appartient et c’est lui qui la dirige. Il l’a crée grâce à des capitaux modestes, car les économies d’échelle sont faibles pour des profits élevés, ce qui favorise l’autofinancement. Ces entrepreneurs sont issus du monde du commerce ou de la proto-industrie (des négociants confient la matière première à des travailleurs urbains ou ruraux (souvent des familles paysannes qui profitent du temps morts du travail de la terre). Les épargnes des proches et les crédits bancaires peuvent compléter le capital initial. L’ascension sociale rapide est peu fréquente, et elle s’observe surtout sur deux générations comme l’observe Patrick Verley. Quant à la sidérurgie, l’ascension sociale est encore plus rare du fait de la nécessité de beaucoup d’investissements. Ainsi, les forges françaises était détenu par la noblesse qui cherchaient a exploiter leur grand domaines forestiers. L’entreprise familiale marque le passage de l’économie domestique caractérisé par l'auto-production et l'auto-consommation à l’entreprise familiale, qui vient remplacer la proto- industrie existante avant la révolution industrielle, et celle-ci présente plusieurs caractéristiques, dont l’importance accorder aux liens familiaux plutôt qu’aux contrats. Ainsi, dans ce modèle là, la force ouvrière est principalement constitué de membres de la famille, femme et enfants y compris. L’entreprise familiale peut aussi adopter certaines stratégies familiales, comme l’a fait Napoléon en plaçant sa mère comme première actionnaire de la banque de France en 1800. Ce modèle là n’est pas spécifique à la France uniquement, mais à l’ensemble de l’Europe. Ainsi, Susanne Berger remarque que l’entreprise familiale italienne est très performante, car les membres réfléchissent en termes de famille et non pas d’entreprise et de profits personnels. On peut dire alors que le lien de parenté assure une solidarité mécanique, comme l’affirme Emile Durkheim. La forte malléabilité de cette entreprise lui permet aussi de s’ouvrir au financement direct grâce à la bourse, tout en gardant le contrôle de l’entreprise, à l’image d’Hermes. Tout ceci fait que l’entreprise familiale est le modèle le plus répandu et un des plus efficaces. L’exemple de la banque Rothschild en est un bon exemple. Or, certaine enquête ethnographique auprès d’entreprise familiale révèle la nature des conflits interne à la famille, qui peuvent aller jusqu’au fratricide ou au patricide. Ces conflits engendre de la violence, qui pose problème quant à la transmission de l’entreprise. On peut également reprocher a ces entreprises d’être peu innovant et de rechercher plutôt le monopole. La concentration et l’accroissement de la taille de l’entreprise : La concentration va être de plus en plus au coeur du capitalisme. On distingue 3 types de concentrations: - Concentration technique: Il s’agit d’agrandir l’espace de production pour y concentrer plus de machines et de travailleurs. Grâce au développement de la division du travail, on peut faire des économies d’échelle. Le passage au “factory system” traduit le développement de la concentration technique. - Concentration économique: Elle conduit à l’augmentation de la taille de l’entreprise. Par croissance interne, la firme crée en son sein de nouvelles activités, et par croissance externe, elle prend le contrôle d’autres entreprises préexistantes (fusion, absorption). Cette concentration peut prendre plusieurs formes: verticale quand les entreprises interviennent en amont ou en aval de la production, elle garantit alors la sécurité des approvisionnements et peut diminuer les coûts d’achats de produits intermédiaires. Celle-ci représente ainsi une phase offensive. En revanche, la concentration horizontale représente une phase défensive et correspond aux entreprises qui se situent au même stade de production, c’est-à-dire qu’elles fabriquent le même produit et sont en concurrence. Cette concentration horizontale se traduit par des stratégies de fusion-acquisition qui demandent un coût d’organisation pour coordonner les différents modes d’organisation déjà élaborés par les entreprises mais elles représentent un bon moyen de s’affirmer en situation de concurrence. Schumpeter dit que tout nouveau secteur amène à une multiplication d’entreprises, et que rapidement, par la loi du marché, les plus performants font disparaître les moins compétents, soit en les rachetant ou en les coulant (ex: morganization!). D’un autre coté, il y a les cartels: entente sur les prix et les parts de marchés entre différentes entreprises (ex: Comité des forges en 1864). Cette concentration horizontale se développe généralement dans un contexte de déflation et représente une méthode de l’entreprise pour survivre. - Le Konzern allemand: concentration verticale et horizontale ne sont pas exclusives l’une de l’autre. Le Konzern allemand cumule les 2 logiques. Tout d’abord, les entreprises se sont dotées en interne des structures qui faisaient défaut dans leur environnement: services commerciaux faute de réseaux préexistants, intégration en amont des fournisseurs pour réduire les incertitudes de l’approvisionnement. De plus, pour compenser l’étroitesse du marché intérieur, ces entreprises ont été amenées à étendre la gamme des produits fabriqués et à s’associer avec le secteur bancaire en raison de la faiblesse du marché financier .→ L’entreprise Krupp, productrice d’acier et métallurgiste en est un exemple. Il est caractéristique de constater que le développement industriel allemand s’est construit sur l’industrie lourde et que ce pays présente l’exemple de formes de poussées de concentration, en particulier par rapport au Royaume Uni et à la France, conduisant à une cartellisation du marché: Krupp et Thyssen dominent la sidérurgie et l’armement qui en dépend. Le coefficient de capital plus élevé exigé par ces activités n’est alors pas étranger à un degré de concentration industrielle supérieur. - Quant à la concentration conglomérale, elle consiste a réunir sous un même pouvoir des activités qui n’ont aucun lien entres elles afin de diversifier les placements financiers, les profits de certaines activités peuvent alors compenser les pertes d’autres parties de l’entreprise. - Concentration financière: On parle de concentration financière quand la propriété se concentre sans modifier le nombre ou la taille de l’entreprise. La société-mère peut ne pas avoir d’activités productives et se contenter de gérer ses participations dans les autres sociétés qui sont indépendantes (on parle d’holding). Au début de la révolution industrielle, on voit se développer les premières formes de concentrations dans les pays qui s’industrialisent. Ce mouvement est lent chez les earlystarters, et plus puissant chez les latecomers, puisqu’en France par exemple, la majorité des entreprises était issu de la proto-industrie, et les grandes entreprises étaient peu nombreuses. Néanmoins, des entreprises comme Schneider se sont développer rapidement en passant de 1000 salariés à près de 14000 salariés en 1875. La concentration horizontale se développe dans des secteurs (textile, métallurgie..) souffrant du manque d’innovations décisives capable de faire baisser les coûts unitaires de production. Les crises et la dépression favorise cette concentration puisque les petites entreprises en difficulté font faillite. La tendance est plutôt a l’entente et à la cartellisations, puisque les entreprises vont se mettre d’accord sur les prix, pour préserver les marges des grandes entreprises. C’est dans cette optique là uploads/Finance/ chapitre-7-entreprise-et-organisation.pdf
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- Publié le Mar 30, 2022
- Catégorie Business / Finance
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